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Le président syrien Bachar al-Assad, troisième à droite, rencontre une délégation représentant divers parlements arabes à Damas, le 26 février 2023. © 2023 Présidence syrienne via Telegram/AP Photo

Difficile de comprendre pourquoi les Émirats arabes unis (EAU) ont décidé d’inviter le président syrien Bachar el-Assad à la COP28, la conférence mondiale des Nations unies sur le climat qui se tiendra à Dubaï en novembre prochain.

Qu'est-ce qu'un meurtrier de masse peut bien apporter à une telle discussion ?

Naturellement, cette COP28 soulève beaucoup d'autres interrogations. Par exemple, pourquoi l'un des principaux producteurs de pétrole et de gaz du monde organise-t-il une réunion qui devrait porter sur la réduction des émissions de carbone ? Et pourquoi le sultan Ahmed Al Jaber, PDG de l'Abu Dhabi National Oil Company, la plus grande entreprise de combustibles fossiles du pays, est-il président de la COP28 ?

Mais concentrons-nous pour l'instant sur l'invitation d'Assad. 

Pour quelqu’un de sensé et de sain d’esprit, Assad est l'une des dernières personnes que l’on penserait inviter à une conférence dont l'objectif fondamental est de sauver des vies humaines et de préserver les moyens de subsistance dans le monde entier. (Car c'est bien de cela qu'il s'agit lorsque l'on s'attaque à la crise climatique).

En Syrie, le régime d’Assad est connu pour ses atrocités. Il a fait disparaître de force des dizaines de milliers de personnes et a commis d'autres violations graves des droits humains à l'encontre des Syriens avant même le début des soulèvements en 2011. En 12 ans de guerre, le régime a commis d'innombrables crimes contre l'humanité et a forcé des millions de personnes à quitter leur foyer.

Les Émirats arabes unis ne se soucient guère de tout cela : à l'instar d'autres États arabes, ils normalisent leurs relations avec M. Atrocités-de-masse depuis un certain temps, sans se soucier de la responsabilité de son régime dans les actes barbares qu’il a commis.

Mais un grand rassemblement international est une étape importante dans la réhabilitation d'un paria mondial. Si Assad participe effectivement à la COP28, ce sera sa première apparition à une conférence mondiale depuis que la guerre a débuté.

Et alors qu'un meurtrier de masse devrait être accueilli à la COP, il n'est pas certain que les défenseurs des droits humains émiratis soient autorisés à y faire un tour. Les autorités des Émirats arabes unis ont mené des attaques soutenues contre la liberté d'expression et d'association, arrêtant et emprisonnant de nombreux activistes et critiques du gouvernement.

Comme un avant-goût effrayant de ce qui se passera en novembre, les organisateurs d'un récent sommet sur le climat et la santé aux Émirats arabes unis ont demandé aux intervenants de ne pas « critiquer l'islam, le gouvernement, les entreprises ou les individus » et de ne pas manifester.

Assad se sentira probablement comme chez lui.

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