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Ouganda : un leader de l’opposition arrêté

Face aux protestations, les autorités doivent se réfrener.

Le leader du parti de l’opposition ougandaise et candidat à la présidence, le docteur Kiiza Besigye, devrait rapidement bénéficier d’une mise en liberté provisoire et d’un procès équitable.

Besigye a été arrêté lundi à Kampala sur la base de graves accusations: celle de trahison, pour ses liens supposés avec des factions rebelles ougandaises, et celle de viol, suite à une affaire remontant prétendument à 1997.

Leader du parti d’opposition Forum pour le changement démocratique (FDC- opposition), Besigye est largement considéré comme l’adversaire le plus sérieux du président Yoweri Museveni, qui briguera un nouveau mandat lors des élections prévues en mars prochain. Il y a trois semaines, Besigye faisait son retour en Ouganda après quatre années d’exil en Afrique du Sud. A Kampala, mais aussi dans le nord et dans l’ouest du pays, ce sont des foules en liesse qui l’ont accueilli.

“Laissons au gouvernement ougandais le soin de démontrer que l’arrestation de Besigye n’est pas un acte politique,”a déclaré Jemera Rone, chercheur ougandais pour Human Rights Watch. “Si le gouvernement lui refuse la liberté provisoire, tout portera à croire que les graves accusations portées contre lui ont pour but d’empêcher sa campagne pour la présidentielle.”

La législation ougandaise, très sévère, prévoit qu’un suspect, s’il a été accusé d’une faute capitale, peut être détenu pendant 360 jours avant de pouvoir bénéficier de la liberté provisoire. Ces dispositions sont incompatibles avec les engagements de l’Ouganda envers le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui stipule: “La détention de personnes qui attendent de passer en jugement ne doit pas être de règle, mais la mise en liberté peut être subordonnée à des garanties assurant la comparution de l'intéressé à l'audience.”

“Le principe de la présomption d’innocence est d’une importance vitale dans ce contexte hautement politique, “poursuit Rone. “Les services de sécurité doivent respecter le droit des Ougandais à contester cette arrestation.”

Human Rights Watch a appelé les autorités ougandaises à traiter avec mesure les personnes protestant contre l’arrestation de Kiiza Besigye. L’organisme engage également les partis politiques et les différents soutiens de Besigye à faire tout leur possible pour empêcher les actes de violence qui pourraient accompagner cette protestation.

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