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Des camions égyptiens transportant de l'aide humanitaire à destination de la bande de Gaza étaient en attente devant le poste frontière de Rafah, du côté égyptien, le 23 mars 2024.  © 2024 Khaled Desouki/AFP via Getty Images

Israël affame Gaza et ce sont des enfants qui en font les frais.

Israël fait cela au mépris de la Cour internationale de justice, et aujourd'hui, je vais rentrer dans les détails pour expliquer ce qui se passe à La Haye, mais s'il vous plaît, n'oubliez jamais un point fondamental : le gouvernement d'Israël utilise la faim comme arme de guerre à Gaza.

La Cour internationale de justice a émis des ordonnances légalement obligatoires exigeant qu'Israël permette la délivrance de services de base et d'aide humanitaire à Gaza. La Cour l'a fait à deux reprises, en fait : la première fois en janvier et la seconde en mars.

Soyons clairs sur un certain nombre de points.

Tout d'abord, la Cour internationale de justice - la CIJ, parfois appelée « Cour mondiale » - est distincte de la Cour pénale internationale, la CPI. Elles sont toutes deux basées à La Haye, et elles sont toutes deux au cœur de l'actualité en ce qui concerne la crise de Gaza – j’ai donc constaté une certaine confusion entre les deux, en particulier sur les réseau sociaux.

La CPI peut traiter de la responsabilité des individus pour les crimes internationaux - y compris les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité, le nettoyage ethnique et le génocide. Elle n'a pas encore prononcé d'actes d'accusation dans le cadre de la crise de Gaza, mais elle a fait la une de journaux au sujet de rumeurs concernant la mise en accusation éventuelle de hauts responsables israéliens et des menaces inappropriées de représailles contre des fonctionnaires de la CPI de la part de sénateurs américains et d'autres.

La CIJ ne s'occupe pas des individus, mais des États, et plus précisément des différends juridiques internationaux entre États. Dans le cas qui nous intéresse ici, l'Afrique du Sud allègue qu'Israël viole la Convention internationale sur le génocide de 1948. Il est demandé à la CIJ de se prononcer sur la responsabilité d'un État en matière de génocide.

La CIJ n'a pas encore pris de décision dans un sens ou dans l'autre. Il faudra peut-être des années avant qu'elle ne se prononce sur la question du génocide.

Toutefois, la CIJ a pris ce que l'on appelle des « mesures conservatoires » pour répondre à situation immédiate. En janvier, invoquant les « conditions catastrophiques » qui régnaient à Gaza, la Cour a rendu des ordonnances légalement contraignantes, notamment une visant à permettre la fourniture de services de base et d'une aide humanitaire. Elle a donné un mois au gouvernement israélien pour s'y conformer, mais ce dernier a pratiquement ignoré la Cour.

En mars, face à la « propagation de la famine et de l’inanition », la Cour a imposé des mesures supplémentaires, ordonnant à Israël d'assurer la fourniture sans restriction de l'aide humanitaire, en étroite coopération avec les Nations unies, y compris en accroissant le nombre de nouveaux points de passage terrestres. Une fois de plus, Israël a contrevenu à la Cour et à l'ordonnance juridiquement contraignante.

Il est vrai qu'en avril, les autorités israéliennes ont autorisé un plus grand nombre de camions d'aide à entrer dans la bande de Gaza, qu'elles ont ouvert un point de passage supplémentaire et qu'elles ont autorisé la construction d'un port pour le passage de l'aide. Toutefois, l'augmentation de l'aide humanitaire restait faible, loin d'être suffisante pour répondre aux besoins criants de la population, selon les Nations unies et des organisations humanitaires, qui ont signalé qu'Israël continuait à bloquer des produits humanitaires essentiels.

Les nouvelles du terrain les plus récentes sont encore plus sombres. Le 5 mai, les autorités israéliennes ont fermé le point de passage de Kerem Shalom après une attaque du Hamas, et le 7 mai, elles se sont emparées du point de passage de Rafah, bloquant ainsi l'entrée de l'aide en provenance d'Égypte.

Il y a beaucoup de détails ici, je sais, mais le résultat de tout cela est assez simple. Des centaines de milliers de Palestiniens, dont près de la moitié sont des enfants, sont confrontés à la famine et nombre d'entre eux risquent de mourir de faim en raison du mépris constant d'Israël pour la loi.

En bref, Israël affame Gaza, et des enfants en font les frais.

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