Africa - West

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LES SANCTIONS DES NATIONS UNIES SUR LE LIBÉRIA

Le Conseil de sécurité de l'ONU a imposé des sanctions au Gouvernement du Libéria en mars 2001, après qu'il eût été établi que le soutien du Gouvernement libérien au Front révolutionnaire uni (Revolutionary United Front, RUF) en Sierra Leone constituait une menace pour la paix et la sécurité internationales.18 Ceci a été déterminé sur la base du rapport d'une équipe d'experts de l'ONU en Sierra Leone, créé en 2000 afin d'observer les violations de l'embargo sur les armes à destination du RUF imposé en 1997 et les liens entre ces mouvements d'armes et les exportations de diamants de Sierra Leone.19 Les sanctions comprenaient une interdiction des exportations de diamants en provenance du Libéria (dont on estime qu'ils proviennent en fait principalement de Sierra Leone) ; un embargo sur les armes à destination du Libéria ; et une interdiction de voyager à l'étranger pour le Président Taylor, les membres de son Gouvernement et leur famille proche. Le Conseil de sécurité a également exigé que « tous les Etats de la région interviennent pour empêcher des individus armés et des groupes d'utiliser leurs territoires dans le but de préparer ou de commettre des attaques contre des pays voisins et s'abstiennent de toutes actions futures qui pourraient contribuer à une déstabilisation supplémentaire de la situation aux frontières de la Guinée, du Libéria et du Sierra Leone. »20

En mai 2002, le Conseil de sécurité a prolongé ces sanctions pour une période supplémentaire de douze mois, comme le recommandaient les experts, sur la base des conclusions de leurs travaux estimant qu'il y avait des "preuves sérieuses" de la présence d'éléments armés du RUF au Libéria et que le Gouvernement continuait de violer les embargos sur les armes et les diamants, ainsi que les interdictions de voyage. 21 Le Gouvernement du Libéria a affirmé que les seuls fonds appartenant au RUF qu'il avait pu trouver au Libéria était un compte au nom du dirigeant du RUF, Foday Sankoh, contenant 500 dollars US, qui avait été gelé. Le Conseil a stipulé que les sanctions pourraient être levées immédiatement s'il était déterminé, sur la base d'informations provenant du Groupe d'experts, que le Gouvernement du Libéria se conformait aux demandes qui lui sont faites, notamment de mettre fin à son soutien aux groupes rebelles dans la région ainsi qu'aux importations de diamants de Sierra Leone. Les sanctions doivent être ré-examinées après six mois, en novembre 2002.

18 Résolution 1343 (2001) du Conseil de sécurité des Nations Unies.

19 La résolution 1132 (1997) du Conseil de sécurité interdisait les ventes d'armes à la Sierra Leone; la résolution 1171 (1998) reconduisait cet embargo en stipulant qu'il ne s'appliquait plus qu'aux forces non-étatiques présentes en Sierra Leone.

20 Résolution 1343 (2002) du Conseil de sécurité des Nations Unies. Cette résolution a remplacé la résolution 788 (1992) du Conseil de sécurité imposant un embargo sur les armes, durant la guerre civile, à tous les groupes rebelles. L'embargo sur les armes et l'interdiction de toute assistance technique et de formation qui seraient liées sont entrées immédiatement en vigueur pour une période de quatorze mois. L'embargo sur les diamants et l'interdiction de voyager est entrée en vigueur deux mois plus tard, le 7 mai 2001, pour une période de douze mois.

21 Résolution 1408 (2002) du Conseil de sécurité.

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