La troisième grève ; le point critiqueLe 16 décembre 2006, le président guinéen Lansana Conté sest rendu avec son cortège à la prison centrale de Conakry, et il sest personnellement assuré de la libération de deux proches alliés, accusés davoir détourné des fonds de la Banque centrale de Guinée ; il aurait dit à son entourage : « Je suis la justice. »24 Le premier individu, Mamadou Sylla, serait lhomme daffaires le plus riche de Guinée et il avait été arrêté à son domicile un peu plus tôt ce mois-là, en relation avec son supposé retrait illégal de millions de dollars de la Banque centrale.25 Le deuxième, Fodé Soumah, ancien gouverneur adjoint de la Banque centrale, avait aussi été arrêté pour complicité supposée dans laffaire. Pour les syndicats, qui avaient « suspendu » les grèves de 2006 dans lattente des réformes économiques du gouvernement, lincident a été la goutte deau qui fait déborder le vase.26 Plusieurs semaines plus tard, un nouvel avis de grève a été lancé. Invoquant lingérence de lexécutif dans les affaires judiciaires et la situation économique catastrophique du pays, les syndicats ont appelé à une grève générale illimitée à partir du 10 janvier 2007, et jusquà ce quil y ait « un retour à létat de droit. »27 Contrairement aux grèves de 2006, qui étaient centrées presque exclusivement sur des réformes économiques, les revendications syndicales en janvier 2007 étaient plus ouvertement politiques, et comportaient la nomination dun Premier ministre de consensus ayant le pouvoir de former un gouvernement de consensus ; lexamen et la renégociation de certains accords dexploitations minières, de pêche et forestières ; et la fin de la corruption avec la poursuite des individus accusés de détournement de fonds publics. Les leaders syndicaux et autres leaders de la société civile ont expliqué quils ne pouvaient plus ignorer le fait que les problèmes derrière les malheurs économiques de la Guinée étaient essentiellement de nature politique.28 Après le début de la grève le 10 janvier 2007, les activités à Conakry et dans les villes principales de la Guinée se sont arrêtées. Les premiers jours de la grève ont été relativement pacifiques. Tandis que les écoles, les magasins et les marchés étaient fermés, des patrouilles de police supplémentaires étaient déployées dans les rues de Conakry, la capitale, et il y avait des affrontements sporadiques avec des « jeunes » qui lançaient des pierres.29 Comme la grève se poursuivait, cependant, et que limpasse saccentuait entre les syndicats qui étaient de plus en plus clairs sur leur revendication principale et non négociable, à savoir que le Président Conté cède une grande partie de ses pouvoirs à un nouveau Premier ministre de consensus et le gouvernement, les forces de sécurité se sont livrées à une répression brutale des manifestants non armés. Pendant les quatre premières semaines de grève, les forces de sécurité gouvernementales, à savoir la police, la gendarmerie,30 et la garde présidentielle, connue aussi sous le nom de « Bérets rouges » , allaient se rendre coupables de la mort dune centaine de manifestants ; en blesser par balles des centaines dautres ; battre, voler et arrêter un grand nombre de manifestants et de passants ; et harceler, arrêter et maltraiter des syndicalistes et dautres membres de la société civile. Human Rights Watch a conduit des entretiens détaillés avec 79 victimes et témoins des brutalités qui ont eu lieu au cours des quatre premières semaines de grève, dont une sélection est fournie ci-dessous. Recours létal à la forceAu cours de la première semaine de grève, la plupart des manifestants étaient pacifiques. Il ny avait pas de rassemblements ni de défilés à grande échelle organisés, et la plupart des manifestants ont choisi dobserver la grève en restant chez eux et en refusant de travailler. Dans certains endroits cependant, des manifestants ont brûlé des pneus et des voitures, et ils ont lancé des pierres, contre les forces de sécurité ainsi que contre des taxis et dautres véhicules commerciaux qui tentaient de briser la grève.31 Des déclarations sur la manière dont la police et les gendarmes sont intervenus indiquent que la réponse a été généralement appropriée, et leurs efforts pour disperser les manifestants ont consisté en grande partie en des moyens non létaux, comme des gaz lacrymogènes et des coups de feu tirés en lair. Il ny a pas eu de signalement quant au déploiement de la garde présidentielle.32 Comme la grève se poursuivait au-delà de la première semaine, cependant, lintensité des confrontations entre les manifestants et les forces de sécurité a augmenté, comme le décrit un cireur de chaussures de 18 ans de lune des banlieues de Conakry,33 qui déclare avoir été blessé par les tirs de la police le 18 janvier 2007 :
Au cours de la même période, un habitant du quartier de Hamdallaye à Conakry, interrogé par Human Rights Watch, a rapporté comment il sétait fait tirer dessus par la police devant sa maison, alors quil sortait pour passer un coup de téléphone.35 La victime a raconté quun policier assis sur un camion qui passait avait directement fait feu sur lui, le blessant trois fois à la hanche et à la cuisse. 36 Un autre témoin dans le même quartier a déclaré avoir vu un manifestant qui jetait des pierres recevoir un tir dans le pied, quand un groupe de gendarmes a tiré au sol en tentant de disperser les manifestants.37 « La marée humaine »Tandis quune dizaine de morts étaient signalés au cours des 10 premiers jours de grève,38 le nombre de morts allait rapidement grimper le lundi 22 janvier, quand les leaders syndicaux, les coalitions de la société civile, et dautres groupes de la communauté ont mobilisé des dizaines de milliers de manifestants pour défiler depuis les banlieues de Conakry jusquau centre de Conakry, où des dizaines de manifestants ont été tués par les forces de sécurité et beaucoup dautres ont été blessés par balles.39 Les témoins interrogés par Human Rights Watch ont décrit le flot de manifestants comme une « marée humaine, » certains dentre eux affirmant que cétait la plus grande foule quils aient jamais vue en Guinée.40 Les manifestants interrogés ont expliqué que quand ils avaient quitté leurs maisons ce matin-là, ils avaient senti que la journée allait être décisive, dune façon ou dune autre. Comme la dit un manifestant : « Quand nous sommes sortis lundi, nous étions déterminés à changer le système en place. Cela fait 48 ans depuis lindépendance, et nous navons rien. »41 Lobjectif de la plupart des manifestants était datteindre le siège de lAssemblée Nationale, connu sous le nom de Palais du Peuple, à une dizaine de kilomètres des banlieues de Conakry.42 Malgré des épisodes sporadiques de jets de pierre dans les grandes banlieues pendant les premières heures de la matinée, tandis que les manifestants fusionnaient dans les flux qui se déversaient dans les principales artères en direction du centre de Conakry, les personnes interrogées par Human Rights Watch tant les manifestants que les observateurs internationaux ont signalé que les manifestants nétaient pas armés et quils défilaient pacifiquement.43 Les manifestants ont expliqué quils portaient des panneaux et des banderoles avec des slogans comme « A bas Conté, » « Nous voulons le changement, » et « A bas le PUP. »44 De nombreux manifestants ont dit à Human Rights Watch que le maintien de lordre parmi les manifestants était assuré par des surveillants bénévoles, et lun dentre eux a expliqué son rôle comme suit:
Alors que les manifestants avançaient vers le centre de Conakry, il y a eu plusieurs affrontements avec des groupes importants de policiers et de gendarmes stationnés à divers carrefours stratégiques. Bien que les policiers et les gendarmes aient tenté à de nombreuses reprises de disperser les manifestants qui avançaient en utilisant des gaz lacrymogènes et des coups de feu tirés en lair, les témoins oculaires interrogés par Human Rights Watch signalent quà plusieurs reprises les forces de sécurité ont tiré directement dans la foule qui avançait, quand les moyens non létaux ont échoué à stopper leur avancée, faisant des morts dans les quartiers de Hamdallaye et de Dixinne.47 De nombreux manifestants interrogés par Human Rights Watch ont raconté quau lieu de fuir les coups de feu, la foule des manifestants ramassait les corps des morts et poursuivait sa marche vers les forces de sécurité en portant les cadavres au-dessus de leurs têtes.48 Le témoignage suivant est caractéristique:
Un autre témoin interrogé par Human Rights Watch, enseignant dans une école coranique et âgé de 38 ans, a décrit un affrontement à Dar-Es-Salam, lun des quartiers éloignés de Conakry, entre la police et les manifestants :
Finalement, les forces de sécurité stationnées à plusieurs croisements stratégiques ont choisi de battre en retraite devant les manifestants qui avancaient pacifiquement, et dont le nombre augmentait dheure en heure.51 Le pont du 8 NovembreConakry est situé sur une péninsule longue et étroite, large à certains endroits dà peine plus de 500 mètres. Pour parvenir à lAssemblée Nationale depuis les banlieues de Conakry, presque toutes les artères principales passent près dun étranglement étroit, connu sous le nom de « Pont du 8 Novembre ». Le 22 janvier 2007, des dizaines de membres des forces de sécurité, comprenant des policiers, des gendarmes, et des membres de la garde présidentielle, étaient stationnés en rang en travers du pont, formant une barrière pour empêcher toute avancée au-delà du pont, vers les bâtiments de lAssemblée Nationale ou vers nimporte quel point du centre ville.52 Lorsque des groupes de manifestants ont atteint le pont du 8 Novembre, les forces de sécurité ont tenté de les disperser avec des gaz lacrymogènes et des coups de feu tirés en lair.53 Quand ceci a échoué, des témoins ont déclaré à Human Rights Watch que les forces de sécurité, en particulier les Bérets rouges, avaient tiré directement dans la foule.54 Des journalistes et des responsables appartenant à des organisations humanitaires interrogés par Human Rights Watch estiment que entre 10 et 20 personnes ont été tuées au pont, bien que beaucoup plus soient probablement mortes des suites de leurs blessures.55 Un diplomate étranger qui a pu voir la scène qui se déroulait au pont, a fait le récit suivant :
Comme les forces de sécurité tiraient dans la foule qui se rapprochait du pont du 8 novembre, beaucoup de manifestants ont tenté de fuir. Des témoins oculaires interrogés par Human Rights Watch ont rapporté que les forces de sécurité stationnées au pont sont allées jusquà viser des manifestants non armés qui senfuyaient, et ne pouvaient daucune façon représenter une menace pour leur sécurité. Un manifestant a décrit la situation comme suit :
Dautres manifestants, qui ont réussi à senfuir loin des rangs des forces de sécurité qui tiraient depuis le pont, se sont retrouvés pris au piège en séloignant du pont quand ils sont tombés à la rencontre de groupes de policiers et de gendarmes qui venaient de lautre direction. Coincés entre deux groupes de forces de sécurité, beaucoup des manifestants qui tentaient de fuir ont essayé de se cacher dans des maisons voisines, dans la mosquée centrale de Conakry, et même à Camp Boiro.58 Un témoin a expliqué comment il sétait fait prendre par les forces de sécurité alors quil essayait de se cacher :
« Le jour de lenfer » ; les blessés sont soignés dans les hôpitaux de ConakryComme le bilan des victimes salourdissait avec la poursuite de la grève, un grand nombre de morts et de blessés ont envahi les hôpitaux locaux. Le personnel médical en service le 22 janvier 2007, le jour le plus lourd pour les décès et les blessures de toute la période de crise qui a duré six semaines, a décrit les difficultés pour soigner lafflux inattendu de blessés :
Au cours dun épisode flagrant de recours excessif à la force contre des personnes blessées, plusieurs témoins, y compris des membres du corps médical essayant de soccuper des blessés, ont dit avoir vu les forces de sécurité en uniformes verts tirant une cartouche de gaz lacrymogènes directement devant la salle des urgences alors que des patients étaient en train dêtre soignés :
Coups, arrestations et vols à lencontre de manifestants et de passantsTout au long des quatre premières semaines de grève, alors que les manifestants se dispersaient depuis les routes principales vers les quartiers environnants, la police et les gendarmes les ont poursuivis, parfois jusquà plus dun kilomètre de la route principale où se déroulaient les manifestations. Human Rights Watch a interrogé des dizaines de témoins oculaires qui ont affirmé que, alors que les forces de sécurité pénétraient dans les quartiers, elles se sont déchaînées contre les maisons et les commerces des habitants, frappant et volant non seulement les manifestants, mais aussi beaucoup dautres personnes dont des femmes, des enfants et des hommes âgés qui navaient pas participé aux manifestations. Un homme de 47 ans a dit à Human Rights Watch que la police avait fait irruption dans sa maison et lavait volé, alors quil sapprêtait à partir pour Dakar, au Sénégal, pour y subir une opération des yeux :
Au cours de leurs expéditions au sein des quartiers, les forces de sécurité ont arrêté beaucoup de personnes qui navaient pas grand chose à voir avec la manifestation. Beaucoup de ces personnes arrêtées qui ont été interrogées plus tard par Human Rights Watch ont dit quelles avaient été amenées dans les installations pénitentiaires de la police, battues, détenues pendant plusieurs jours, et relâchées seulement après que des proches aient versé des pots-de-vin aux policiers pour obtenir leur libération. Un homme des banlieues éloignées de Conakry qui navait pas pris part aux grèves a décrit son arrestation à son domicile le 17 janvier 2007 :
Un enseignant de 58 ans dont le fils a été tué le 22 janvier a décrit son arrestation alors quil essayait de trouver le corps de son fils :
Harcèlement, arrestations et mauvais traitements contre des membres de la société civileTout au long de la grève, les plus hauts niveaux de direction du gouvernement dont la branche de lexécutif, en même temps que les forces de sécurité guinéennes, se sont livrés à ce qui a semblé une tentative organisée pour intimider et réduire au silence les leaders syndicalistes et autres leaders de la société civile. Le 13 janvier, des membres dune coalition de la société civile, le Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne (CNOSCG), se trouvaient à leur siège en train de se préparer pour une manifestation devant avoir lieu le 15 janvier.74 Les jeunes membres sétaient retrouvés là pour peindre des panneaux et des banderoles pour la manifestation avec divers slogans, tels que : « Nous en avons marre, nous voulons que ça change, » « Nous avons faim, nous voulons du pain, » et « Nous navons pas deau ni délectricité. »75 Les membres du CNOSCG interrogés par Human Rights Watch rapportent comment cette après-midi là, un groupe de sept ou huit policiers a fait irruption dans la cour, arrêté sept de ceux qui préparaient les panneaux et les a emmenés (ainsi que les panneaux) au commissariat de police central, où ils ont été interrogés et jetés dans une cellule avec des suspects de droit commun, avant dêtre relâchés tard ce soir-là après lintervention de personnalités de la société civile.76 Le lendemain, 14 janvier, le gouverneur de Conakry a émis un décret interdisant toutes les manifestations de rues.77 La marche prévue pour le 15 janvier a été annulée, le dirigeant du CNOSCG, Ben Sékou Sylla, déclarant quil nenverrait pas « la population à labattoir.78 Le 17 janvier, les dirigeants des syndicats de la CNTG et de lUSTG ont tenté de défiler depuis le siège de la CNTG jusquau bâtiment de lAssemblée Nationale pour remettre une lettre contenant leurs revendications au président de lAssemblée Nationale.79 Des témoins interrogés par Human Rights Watch ont décrit la marche comme pacifique, les syndicalistes marchant en tête et des jeunes du centre de Conakry les suivant.80 A peu près à mi chemin du Palais du Peuple, cependant, la police et les gendarmes qui suivaient les manifestants ont lancé des gaz lacrymogènes et des tirs de sommation pour disperser la manifestation, et ils ont arrêté des membres du syndicat. Un syndicaliste a décrit la scène :
Les personnes emmenées par la police ont rapporté quelles avaient été relâchées plusieurs heures après leur arrestation et conduites au Palais du Peuple, permettant à la lettreau président de lAssemblée Nationale, qui était portée par une des personnes arrêtées, dêtre remise.83 Plus tard ce jour-là, les dirigeants syndicalistes rapportent quils ont été convoqués à Camp Samory, une base militaire au centre de Conakry, où le Président Conté a menacé de les tuer.84 Lors dun entretien avec Human Rights Watch, un dirigeant syndicaliste a décrit la rencontre entre la direction du syndicat et le Président Conté :
Selon le même leader syndicaliste, après ce discours, le Président Conté les a insultés et puis les a laissés rentrer chez eux.87 Le 22 janvier le jour où des dizaines de milliers de Guinéens ont tenté de défiler depuis les banlieues jusquau Palais du Peuple, et le jour du plus grand nombre de victimes le siège de lun des deux principaux syndicats dirigeant la grève, la CNTG, a été attaqué par un groupe composé de policiers et de Bérets rouges. Daprès des dirigeants syndicaux et dautres personnes présentes dans le bâtiment, les Bérets rouges sont arrivés dabord ce matin-là, conduits par Ousmane Conté, le fils du Président Conté.88 Les dirigeants syndicaux ont dit à Human Rights Watch que les forces de sécurité avaient alors cassé plusieurs portes au niveau supérieur du siège de la CNTG et arrêté six jeunes à létage, qui ont été emmenés au camp Koudara, où les syndicalistes ont rapporté quils avaient reçu chacun 40 coups de matraque avant dêtre relâchés.89 La plupart des dirigeants syndicaux étaient en bas au moment de la première intrusion, plusieurs dentre eux observant Ousmane Conté depuis une fenêtre.90 Plus tard dans laprès-midi, les syndicalistes rapportent que les Bérets rouges et la police sont revenus au siège de la CNTG en plus grand nombre, la police prenant dassaut le premier étage depuis lavant du bâtiment et les Bérets rouges prenant dassaut le niveau inférieur depuis larrière du bâtiment.91 Un syndicaliste a décrit larrivée de la police à létage supérieur du siège de la CNTG:
Les syndicalistes ont dit à Human Rights Watch que pendant que les forces conjointes de la police et des Bérets rouges continuaient à dévaliser le bâtiment, renversant les ordinateurs et cassant le matériel de bureau, plusieurs dentre eux ont convergé dans une pièce du rez-de-chaussée où se trouvaient les principaux dirigeants syndicaux. Une dirigeante syndicale a rapporté son expérience comme suit :
Plus tard ce soir-là, les dirigeants des syndicats CNTG et USTG ont été emmenés depuis le poste de police de la CMIS voir le Président Conté à Camp Samory. Un dirigeant syndical interrogé par Human Rights Watch a affirmé que pendant cette rencontre, le Président Conté semblait ne pas avoir déjà connaissance de linvasion des locaux de la CNTG et de larrestation ultérieure des syndicalistes, et quil avait ordonné leur libération.95 En tout, les dirigeants syndicaux ont précisé que 70 syndicalistes environ avaient été emmenés au poste de police de la CMIS où ils avaient été détenus jusquà environ minuit, avant dêtre escortés jusque chez eux. Un accord ultérieur entre les syndicats, le gouvernement et le Conseil National du Patronat signé le 27 janvier 2007 a officiellement « déploré linvasion, la destruction, et le pillage de la Bourse de Travail [siège de la CNTG] et larrestation arbitraire de dirigeants syndicaux. » Intimidation des médias au cours des premières semaines de grèveFin 2006, la Guinée est devenue le dernier pays dAfrique occidentale à autoriser la diffusion de radios privées, mettant ainsi fin à 48 ans de monopole de la diffusion, lorsque quatre stations de radio privées se sont vues accorder des licences et ont commencé à diffuser leurs programmes.96 Malgré cette adoption apparente de la liberté dexpression, garantie dans le cadre de la constitution de la Guinée aussi bien que par les conventions internationales auxquelles ce pays est un Etat partie, 97 pendant les premières semaines de la grève, nombre dactions ont été menées par des agents du gouvernement guinéen pour restreindre la libre transmission de linformation par des stations de radio privées. Par exemple, des journalistes interrogés par Human Rights Watch rapportent que la transmission FM de Radio France International a été interrompue par le gouvernement à deux occasions au moins pendant la durée de la grève.98 Le 15 janvier 2007, dans différentes visites aux diverses stations de radio, le ministre de linformation alors en poste, Boubacar Yacine Diallo, aurait interdit à toutes les stations de radio privées et publiques de diffuser toute information relative à la grève.99 Un employé dune des quatre stations de radio privées de la Guinée, qui a persisté à diffuser des nouvelles relatives à la grève, a dit à Human Rights Watch quil avait reçu plusieurs appels menaçants, de la part du gouvernement et de sources anonymes, au cours des premières semaines de la grève, y compris de la part du ministre de lInformation en personne.100 La grève en dehors de ConakrySi les quartiers de Conakry ont été les foyers des manifestations comme de la répression tout au long de la grève, les manifestations ne se sont pas limitées à celles de la capitale, ni à une région particulière ou à un groupe ethnique particulier. Entre le 17 et le 23 janvier, il y a eu des manifestations importantes dans presque toutes les villes et régions principales de la Guinée, par exemple à Télimélé, Koundara, Dalaba, Pita, Labé, Mamou, Siguiri, Kankan, Kissidougou et NZérékoré, et une dizaine de morts au moins ont été signalés à Labé, Mamou, Kankan et Nzérékoré.101 Bien que Human Rights Watch nait pas pu faire de recherches dans chacune de ces villes du fait de contraintes de temps, les chercheurs ont mené des entretiens dans les villes guinéennes centrales de Mamou, Dalaba et Labé. Le Cas de LabéLes forces de sécurité dans la région centrale guinéenne de Fouta Djallon ont imposé beaucoup plus de limites au cours des premières semaines de grève que leurs homologues à Conakry, ce qui a eu pour résultat un nombre de victimes beaucoup plus faible. A Labé, la capitale régionale, des témoins rapportent que des manifestations se sont déroulées dans toute la ville presque chaque jour de la grève, et certains témoins oculaires et agents du gouvernement ont affirmé que les manifestants défilaient plus souvent à Labé que dans toute autre ville de Guinée.102 La majorité de ces manifestations étaient des rassemblements pacifiques, sans jets de pierres, ni vandalisme, ou brutalité de la part des forces de sécurité.103 Cependant, le 17 mars 2007, un groupe de manifestants a dévalisé la résidence officielle du gouverneur ainsi que le domicile privé du préfet de Dubréka.104 Les manifestants ont aussi attaqué la résidence du préfet, où un manifestant a été tué par balles.105 Malgré les manifestations fréquentes et les destructions de propriétés privées et gouvernementales, Labé a enregistré un seul mort et une poignée de blessés au cours des quatre premières semaines de grève. Les manifestants et les agents gouvernementaux interrogés par Human Rights Watch attribuent le nombre relativement faible de morts à plusieurs facteurs, tels que lorganisation mise en place par les syndicats et les groupes de jeunes pour empêcher le vandalisme, et la détermination apparente du gouverneur de Labé de minimiser les pertes humaines.106 Le gouverneur de Labé a fourni le compte-rendu suivant du pillage de sa résidence :
Dautres personnes interrogées par Human Rights Watch attribuent le contrôle dont ont fait preuve les forces de sécurité à Labé pendant les premières semaines de grève, au moins en partie, à un tract mis en circulation par un groupe de jeunes après quun manifestant ait été tué devant la résidence du préfet, contenant la menace de tuer trois membres des familles des militaires pour chaque nouveau manifestant tué.108 24Entretien de Human Rights Watch avec le ministre guinéen de la Justice alors en poste, Alsény René Gomez, Conakry, 8 février 2007; Serge Michel, Mamadou Sylla, le millionnaire contesté, irrite les Guinéens en pleine crise sociale, Le Monde, 16 janvier 2007, http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3212,36-855908,0.html?xtor=RSS-3210, (consulté le 23 mars 2007). 25Mamadou Sylla aurait aussi un découvert de plusieurs millions de dollars à la Banque centrale, institution où des individus ne sont pas autorisés en théorie à posséder des comptes. Entretien de Human Rights Watch avec un correspondant international, Conakry, 8 février 2007. 26Entretiens de Human Rights Watch avec des leaders syndicaux et dautres leaders de la société civile, 5 février, et 15 et 16 mars 2007. 27La Centrale syndicale CNTG-USTG, Avis de Grève, 2 janvier 2007. 28Entretiens de Human Rights Watch avec des leaders syndicalistes et autres leaders de la société civile, 5 et 6 février et 15 et 16 mars 2007. Tout au long de la grève, les leaders du PUP , le parti au pouvoir en Guinée, ont tenté dutiliser la nature politique des revendications des syndicats pour suggérer que la grève était dirigée en coulisses par les partis politiques dopposition, dans une tentative pour leur disputer le pouvoir. Entretien de Human Rights Watch avec un membre de lAssemblée Nationale appartenant au PUP, Conakry, 17 mars 2007. Bien que les partis guinéens dopposition aient fait profil bas avant et pendant la grève, le 8 janvier 2007, les leaders de lopposition politique guinéenne ont mis leur poids derrière la grève en lançant un appel à tous les citoyens pour effectuer des actes de désobéissance civile jusquà ce quil y ait un retour à létat de droit. Déclaration des partis de lopposition, 8 janvier 2007. 29Le terme jeunes, qui apparaît à de nombreuses reprises dans ce rapport, est souvent employé par les Guinéens pour désigner plus largement la jeune génération, et il peut désigner des individus ayant largement la trentaine. Dans ce rapport, Human Rights Watch utilise ce terme dans son acception guinéenne courante. 30En Guinée, la gendarmerie est un corps militaire chargé des fonctions de police parmi les populations civiles. Elle est sous la responsabilité du ministère de la Défense. 31Entretiens de Human Rights Watch avec des témoins oculaires, Conakry, 29 et 31 janvier, et 19 mars 2007. Bien que la plupart des chauffeurs de taxi ne soient pas des adhérents formels dun syndicat, certains manifestants ont considéré les tentatives de ces quelques chauffeurs de taxi pour fonctionner comme le reflet dun manque de solidarité. Tout au long de la grève, les jeunes manifestants ont essayé de les empêcher de circuler en élevant des barricades et en jetant des pierres. 32Il y a deux divisions au sein de larmée guinéenne qui ont autorité pour porter des Bérets rouges le Bataillon autonome de la Sécurité présidentielle (BASP), ou garde présidentielle, stationné principalement à Conakry et aux environs, et le Bataillon autonome des troupes aéroportées (BATA), un groupe délite de commandos stationné au Camp Alpha Yaya dans les faubourgs de Conakry et à lintérieur du pays. Entretien de Human Rights Watch avec un ancien membre de larmée guinéenne, Conakry, 1er juillet 2006. Il nest pas possible pour un civil de distinguer entre un membre du BASP et du BATA en se basant sur des différences duniforme. Entretien de Human Rights Watch avec le Colonel Mounié Donzo, commandant du BASP, Conakry, 16 mars 2007. 33Le centre ville et la zone commerciale de Conakry sont situés sur une péninsule longue et étroite. Ils abritent le quartier daffaires de Conakry, et la majorité des habitants appartiennent au groupe ethnique des Soussous, le groupe ethnique dominant dans les régions côtières du sud de la Guinée . Lorsque cette péninsule sélargit à sa base, elle abrite les banlieues de Conakry, où les quartiers sont dominés par dautres importants groupes ethniques de Guinée : les Peul et les Malinké. Il y a des poches de richesse et de larges zones de pauvreté dans tout Conakry. 34Entretien de Human Rights Watch avec un témoin oculaire, Conakry, 31 janvier 2007. Human Rights Watch a interrogé ce témoin tandis quil gisait prostré sur le sol de sa maison, et dont la jambe gravement blessée était maintenue par des attelles de carton usagé. Le témoin a dit à Human Rights Watch que la balle avait traversé la cuisse et fracassé le fémur. 35 Entretien de Human Rights Watch avec un témoin oculaire, Conakry, 29 janvier 2007. 36 Entretien de Human Rights Watch avec un témoin oculaire, Conakry, 29 janvier 2007. 37Entretien de Human Rights Watch avec un témoin oculaire, Conakry, 29 janvier 2007. 38Voir, par exemple, Les syndicats de Guinée lèvent lamise, le gouvernement traite la grève d'Insurrection', Agence France-Presse, 21 janvier 2007. 39Entretien de Human Rights Watchs avec des professionnels des services de santé, Conakry, 7 février. Deux professionnels des services de santé interrogés par Human Rights Watch ont affirmé quil y avait eu plus de 70 personnes tuées le 22 janvier à Conakry, et au moins 150 blessés. 40 Entretiens de Human Rights Watch avec de multiples manifestants, Conakry, Janvier-février 2007. 41Entretien de Human Rights Watch avec un manifestant, Conakry, 29 janvier 2007. 42Entretiens de Human Rights Watch avec de multiples manifestants, Conakry, Janvier-février 2007. 43Entretiens de Human Rights Watch avec des diplomates, des journalistes, et des manifestants, Conakry, Janvier-février 2007. 44Entretiens de Human Rights Watch avec de multiples manifestants, Conakry, Janvier-février 2007. Le Parti de lUnité et du Progrès (PUP) est le parti au gouvernement auquel appartient le Président Conté. 45 Un quartier dans les banlieues éloignées de Conakry. 46 Entretien de Human Rights Watch avec un témoin oculaire, Conakry, 6 février 2007. 47Entretiens de Human Rights Watch avec des manifestants, Conakry, 29 janvier et 6 février 2007. 48 Entretiens de Human Rights Watch avec des manifestants, Conakry, 29 et 30 janvier et 6 février 2007. 49 Entretien de Human Rights Watch avec un témoin oculaire, Conakry, 6 février 2007. Bellevue est un quartier au centre de Conakry. 50Entretien de Human Rights Watch avec un témoin oculaire, Conakry, 30 janvier 2007. 51Entretiens de Human Rights Watch avec des témoins oculaires, Conakry, 29 et 30 janvier, et 6 février 2007. Durant son séjour en Guinée, Human Rights Watch a visionné plusieurs vidéos prises par des manifestants le 22 janvier 2007, qui montrent des groupes importants de policiers qui préfèrent battre en retraite devant les manifestants qui avancent pacifiquement. 52 Entretiens de Human Rights Watch avec des diplomates et des témoins oculaires, 29 et 30 janvier et 5 et 6 février 2007. 53Entretiens de Human Rights Watch avec des manifestants, Conakry, janvier et février 2007. 54Entretiens de Human Rights Watch avec de multiples témoins oculaires, Conakry, 29 et 30 janvier et 5 et 6 février 2007. Il existe des informations persistantes selon lesquelles certains des soldats participant à la répression, et en particulier au pont du 8 Novembre le 22 janvier, nétaient pas en fait des Guinéens, mais un mélange de soldats envoyés de la Guinée-Bissau voisine, et de mercenaires libériens recrutés par le régime de Conté. Fighters Cross Border, IRIN, 22 janvier 2007. Les gouvernements impliqués ont nié ces allégations. Entretien de Human Rights Watch avec le Colonel Mounié Donzo, leader du BASP, Conakry, 16 mars 2007. Bissau Army Denies Sending Troops to Conakry, IRIN, 23 janvier 2007. Human Rights Watch na pas pu vérifier ces informations. Cependant, beaucoup de témoins ont dit à Human Rights Watch quils avaient entendu des soldats parlant portugais et anglais le 22 janvier et quils avaient vu des soldats portant des uniformes quils navaient jamais vus auparavant. Entretiens de Human Rights Watch avec des témoins oculaires et des journalistes, Conakry, 29 janvier et 1er et 8 février 2007. 55Entretiens de Human Rights Watch avec des journalistes, des organisations humanitaires et du personnel médical, Conakry, 1 et 7 février et 8 et 16 mars 2007. 56Entretien de Human Rights Watch avec un témoin oculaire, Conakry, 5 février 2007. 57Entretien de Human Rights Watch avec un témoin oculaire, Conakry, 6 février 2007. 58 Entretiens de Human Rights Watch avec des témoins oculaires, Conakry, 29 et 30 janvier et 5 février 2007. Camp Boiro est un ancien camp de détention célèbre de style goulag où Sékou Touré a emprisonné des milliers de dissidents politiques. Aujourdhui, il nest plus utilisé comme installation pénitentiaire, mais pour loger des membres de larmée guinéenne et dautres forces de sécurité. 59Les gendarmes, tout comme les militaires ordinaires guinéens, portent des bérets verts. Quand nous lavons interrogée, la victime nétait pas sûre du groupe auquel appartenaient ses assaillants, bien quil soit probable que les Bérets Verts en question étaient des gendarmes car les militaires de larmée régulière guinéenne étaient confinés dans leurs baraquements pendant les premières semaines de grève. Entretien de Human Rights Watch avec un diplomate, Conakry, 30 janvier 2007. 60Entretien de Human Rights Watch avec une victime, Conakry, 30 janvier 2007. La victime avait de grosses croûtes partout sur les bras et les fesses, résultant selon lui des coups reçus. 61 Un quartier des banlieues éloignées de Conakry. 62Le Géneral Kerfalla Camara est chef détat-major de larmée guinéenne. Il a une maison dans le centre de Conakry. Human Rights Watch a interrogé plusieurs témoins qui rapportent que le 22 janvier, des membres de la garde présidentielle, ou Bérets Rouges, ont tiré sur les manifestants près de la maison du Général Kerfalla, faisant cinq morts. Entretiens de Human Rights Watch avec des témoins oculaires, Conakry, 30 janvier 2007. 63 Fin 2000 et début 2001, le gouvernement libérien, aidé par les combattants rebelles de Sierra Leone et les dissidents guinéens, a lancé une série dattaques transfrontalières en Guinée, accusant la Guinée dabriter et daider un groupe rebelle libérien, les Libériens Unis pour la Réconciliation et la Démocratie (LURD). 64 Entretien de Human Rights Watch avec un professionnel des services de santé, Conakry, 1er février 2007. 65Entretien de Human Rights Watch avec un professionnel des services de santé, Conakry, 1er février 2007. 66Entretien de Human Rights Watch avec un témoin oculaire, Conakry, 31 janvier 2007. Human Rights Watch a observé les contusions sur le dos et la tête de la victime, ainsi que son dossier médical décrivant le traitement suivi pour des problèmes oculaires. La porte de la victime présentait des marques claires dentrée forcée et lintérieur de sa maison avait été dévalisé. 67Au sein de la police, il y a une unité consacrée aux interventions rapides connue sous le nom de Compagnie Mobile dIntervention et de Sécurité (CMIS), entraînée spécialement au contrôle de foule et équipée pour le contrôle des émeutes. Entretien de Human Rights Watch avec le ministre de la Sécurité alors en fonction, Fodé Shapo Touré, Conakry, 7 février 2007. 68Les Soussous sont lun des principaux groupes ethniques de Guinée, représentant environ 20% de la population, et dont le plus grand nomber habite les régions côtières du sud de la Guinée. Cest le groupe ethnique du Président Conté et de nombreux membres importants du gouvernement et de larmée. 69Entretien de Human Rights Watch avec un témoin oculaire, Conakry, 29 janvier 2007. Pendant la visite de Human Rights Watch, la porte de la victime présentait des marques claires dentrée forcée et lintérieur de sa maison avait été dévalisé. 70Donka est le nom de lun des principaux hôpitaux de Conaky, situé dans le centre de Conakry. Cameroun désigne à la fois un quartier et un cimetière proches de lhôpital Donka et aussi du pont du 8 novembre. 71Le quartier général de la CMIS nest pas très éloigné de lhôpital Donka, ni de Cameroun. 72Pour des détails sur les arrestations de syndicalistes, voir ci-dessous : Harcèlement, arrestations et mauvais traitements contre des membres de la société civile. 73 Entretien de Human Rights Watch avec un témoin oculaire, Conakry, 29 janvier 2007. 74Un prospectus élaboré pour la manifestation du 15 janvier par le CNOSCG présentait lévénement comme un rassemblement de citoyens pour une prière publique pacifique pour toutes les confessions religieuses, devant se tenir devant lAssemblée Nationale. 75Entretien de Human Rights Watch avec des membres du CNOSCG, 1er et 5 février 2007. 76Entretiens de Human Rights Watch avec des témoins oculaires et des leaders de la société civile, Conakry, 1er et 5 février 2007. 77Entretiens de Human Rights Watch avec des leaders de la société civile, Conakry, 5 février 2007. Voir aussi Guinea police break up demo, arrest dirigeants syndicaux behind strike, Agence France-Presse, 17 janvier 2007. 78 Entretien de Human Rights Watch avec un leader de la société civile, Conakry, 5 février 2007. 79Situé au centre de Conakry, le siège de la CNTG, connu sous le nom de La Bourse du Travail, abrite lun des plus gros syndicats de Guinée, la CNTG, ainsi que plusieurs syndicats de moindre importance. 80Entretien de Human Rights Watch avec des syndicalistes et dautres témoins oculaires, 5 et 6 février 2007. 81Aboubacar Somparé est le président de lAssemblée Nationale de Guinée. 82Entretiens de Human Rights Watch avec des leaders syndicalistes, Conakry, 5 février 2007. 83Entretien de Human Rights Watch avec des syndicalistes, Conakry, 5 et 6 février 2007. 84 lIntercentrale-syndicale CNTG-USTG, Info 31, 18 janvier 2007. 85 Chantal Cole est une conseillère du Président Conté. Fodé Bangoura était ministre aux Affaires présidentielles, mais il devait être révoqué peu après cette rencontre. Kerfalla Camara est le Chef détat-major de larmée de Guinée. 86Entretiens de Human Rights Watch avec un leader syndicaliste, Conakry, 5 février 2007. 87Entretiens de Human Rights Watch avec un leader syndicaliste, Conakry, 5 février 2007. 88Dans des interviews à la radio et des déclarations aux médias, Ousmane Conté a nié toute implication dans lincident, prétendant quil ne se trouvait pas à Conakry à ce moment-là. 89Le Camp Koundara est une base militaire qui se trouve à peu de distance du siège de la CNTG, et cest le quartier général du BASP, désigné parfois sous le nom de garde présidentielle, ou Bérets rouges. Entretiens de Human Rights Watch avec des syndicalistes, Conakry, 5 et 6 février 2007. 90 Entretiens de Human Rights Watch avec des syndicalistes, Conakry, 5 et 6 février 2007. 91Les personnes interrogées par Human Rights watch nont pas remarqué la présence de Ousmane Conté au cours du second assaut. 92Entretiens de Human Rights Watch avec des syndicalistes, Conakry, 6 février 2007. 93Ibrahima Fofana, leader de lUSTG, et Rabiatou Diallo, leader de la CNTG, sont les deux principaux dirigeants syndicaux qui ont mené la grève. 94Entretiens de Human Rights Watch avec des syndicalistes, Conakry, 5 février 2007. 95Entretien de Human Rights Watch avec un syndicaliste, Conakry, 5 et 6 février 2007. 96 En 2004, lUnion européenne a suspendu son aide au développement à la Guinée à cause de préoccupations relatives aux droits humains. Une condition imposée pour la reprise du financement était que des licences soient accordées pour la première fois de lhistoire de la Guinée à des stations de radio privées. Quatre licences ont été accordées en 2006 et fin 2006 des stations de radio privées ont commencé à diffuser pour la première fois. 97 Constitution de la République de Guinée (la Loi Fondamentale), Titre II, Article 7. Pacte international relatif aux droits civils et politiques, adopté le 16 décembre 1966, G.A. Res. 2200A (XXI), 999 U.N.T.S. 171 (entré en vigueur le 23 mars 1976 ; ratifié par la Guinée en 1978), Article 19. 98Entretiens de Human Rights Watch avec des journalistes, Conakry,1 et 8 février, et 15 mars 2007. 99Minister Censors All Private Radio Stations, Communiqué de presse de la Media Foundation for West Africa, 24 janvier 2007. 100Entretien de Human Rights Watch avec un journaliste, 1er février 2006. 101Voir, Guinea: The Killings Must Stop Immediately, Communiqué de presse dAmnesty International , AFR 29/001/2007, 26 janvier 2007, http://www.amnestyusa.org/regions/africa/document.do?id=ENGAFR290012007 (consulté le 4 avril, 2007); "Guinea: Strike violence spreads nationwide," IRIN, 17 janvier 2007; Alexandre Grosbois, "Guinea unions up ante, govt calls strike 'insurrection'," Agence France-Presse, 21 janvier 2007; "Two dead in southern Guinea as violence spreads," Reuters, 20 janvier 2007. 102 Entretiens de Human Rights Watch avec Abou Chéri Camara, le gouverneur de Labé, des personnalités de la société civile, et des manifestants, Labé, 3 février 2007. 103Entretiens de Human Rights Watchs avec Abou Chéri Camara, le gouverneur de Labé, des personnalités de la société civile, et des manifestants, Labé, 3 février 2007. 104Dubréka est une préfecture en Basse Guinée près de Conakry. Le préfet de Dubréka est originaire de Labé où il a construit une grande maison. Les manifestants rapportent quils ont dévalisé la maison du préfet de Dubréka à cause des déclarations en faveur de Conté quil avait faites au cours de la première semaine de la grève. Entretiens de Human Rights Watch avec des manifestants, Labé, 2 février 2007. 105Entretiens de Human Rights Watch avec des manifestants, Labé, 2 février 2007. 106Entretiens de Human Rights Watch avec le gouverneur de Labé, Abou Chéri Camara, des personnalités de la société civile et des manifestants, Labé, 3 février 2007. 107Entretien de Human Rights Watch avec le gouverneur de Labé, Abou Chéri Camara, Labé, 3 février 2007. 108 Dans un entretien avec Human Rights Watch, des dirigeants du groupe de jeunes ont qualifié cela de tactique psychologique. Des leaders du mouvement ont dit à Human Rights Watch quils avaient reçu par la suite un message dun officier militaire de Labé indiquant que larmée avait pris la ferme décision quil ny aurait pas dautres manifestants tués. Entretiens de Human Rights Watch avec des leaders du mouvement des jeunes, Labé, 3 février 2007. |