VI. Le droit à la vie familiale et privée
Les éloignements ont un impact direct sur le droit à la vie familiale et privée, tant pour les personnes elles-mêmes que pour leurs familles. Dans un nombre considérable de cas examinés par Human Rights Watch, des hommes qui avaient vécu en France pendant de nombreuses années ont été renvoyés dans des pays quils ne connaissaient plus (ou navaient jamais connus) et où ils navaient ni emploi, ni réseau social. Ils ont laissé derrière eux des épouses et des enfants en âge scolairedont beaucoup avaient la nationalité françaisedans une situation financière et émotionnelle précaire. En France, le droit à la vie familiale bénéficie dune place importante tant dans lopinion publique que dans la loi. Une coalition dorganisations non gouvernementales et dassociations de terrain a incité à un vaste débat sur limpact des interdictions du territoire français sur les personnes et les familles. Comme mentionné précédemment (voir Chapitre III), la coalition a mené avec succès une campagne aboutissant, en 2003, à des réformes qui ont accru les protections contre léloignement de certaines catégories de personnes.190 Toutefois, aucune de ces protections ne sapplique en cas de menaces pour la sécurité nationale. En dautres termes, même quelquun qui jouirait normalement dune protection absolue contre linterdiction du territoire français peut être expulsé si les autorités allèguent quil est impliqué dans des activités terroristes. La plupart des recours formés contre les arrêtés ministériels dexpulsion et les décisions administratives visant à exécuter une peine dinterdiction du territoire français dans des cas liés au terrorisme sont liés à la question du droit à la vie familiale. Le droit à la vie familiale dans le droit international et françaisAux termes de la législation internationale et nationale, le droit à la vie familiale est un droit qui nest pas absolu dans le sens où lingérence dans son exercice est légitime lorsquelle est nécessaire pour protéger un intérêt public plus importanttel que la sécurité nationaleet lorsquelle est proportionnée à la menace. Dans les cas où il est incontestable que lexpulsion interférera avec le droit dune personne à la vie familiale, lautorité judiciaire chargée dexaminer la légalité de la mesure doit estimer si cette ingérence est effectivement nécessaireà savoir si la personne constitue une menace et sil nexiste aucun autre moyen déliminer ladite menaceet proportionnéeà savoir si la gravité de la menace justifie le non-respect dun droit fondamental. Telle est lapproche adoptée par la Cour européenne des droits de lhomme dans bon nombre de cas portant sur des violations présumées du droit à la vie privée et familiale garanti en vertu de larticle 8 de la Convention européenne. Afin dévaluer si lingérence dans lexercice de ce droit met correctement en balance dune part, lintérêt privé dune personne à avoir une vie familiale, et dautre part, lintérêt public qui est de prévenir le désordre et les délits, la CEDH tient compte, entre autres facteurs, de la nature de linfraction commise par la personne, de la conduite de lintéressé durant la période qui sest écoulée depuis la perpétration de linfraction, des liens qui unissent la personne au pays où elle réside et au pays dont elle a la nationalité, de sa situation familiale, et des obstacles auxquels risquent de se heurter le conjoint ou les enfants dans le pays dorigine de lintéressé.191 En France, tant dans les systèmes de justice pénale quadministrative, les autorités judiciaires doivent examiner la proportionnalité lorsquelles statuent sur les interdictions du territoire français et les expulsions administratives. Cela na pas toujours été le cas. Jusquau début des années 1990, le Conseil dÉtat considérait comme irrecevables les recours contre les mesures déloignement qui étaient fondés sur le droit à la vie familiale.192 Laffaire Beldjoudi a marqué un tournant en 1991. Mohand Beldjoudi est né en France en 1950 de parents algériens. Lorsque lAlgérie a acquis son indépendance en 1962, les parents de Beldjoudi nont pas déclaré leur intention de conserver la nationalité française aux termes de lordonnance adoptée par le parlement français le 21 juillet 1962. Beldjoudi, alors mineur, a perdu sa nationalité française le 1er janvier 1963. En 1970, il a épousé une Française née de parents français. A lépoque, le gouvernement français cherchait à linterdire du territoire ; Beldjoudi avait été reconnu coupable dune série dinfractions, dont des coups et blessures, possession darmes, vol et vol qualifié, et il avait passé près de huit années en prison. Le commissaire du gouvernement a recommandé dans ce cas que le Conseil dÉtat revoie sa jurisprudence, reconnaisse leffet de larticle 8 dans les affaires dinterdiction du territoire, et mène un examen approfondi de la proportionnalité. Le tribunal administratif a donné son accord et, après avoir évalué la proportionnalité, a maintenu la mesure dinterdiction frappant Beldjoudi. Le Conseil dÉtat a réaffirmé cette nouvelle approche la même année, dans deux autres affaires importantes. Lapplicabilité de larticle 8 de la Convention européenne dans les affaires dexpulsion et le besoin dexaminer la proportionnalité sont aujourdhui bien établis dans la jurisprudence administrative française. La Cour européenne a toutefois estimé que la France avait violé larticle 8 dans un certain nombre de cas, notamment celui de Beldjoudi.193 Dans le cas dAli Mehemi (1997) et de Boubaker Mokrani (2003), tous deux ressortissants algériens, la Cour a jugé que le fait quils étaient nés en France, y avaient vécu toute leur vie, et y avaient de solides attaches familiales lemportait sur la gravité de leurs infractions (trafic de drogue dans les deux cas).194 En deux autres circonstances impliquant des étrangers établis en France dès leur plus jeune âge, la Cour a également estimé quune expulsion donnerait lieu à une ingérence disproportionnée dans lexercice de leur droit à la vie familiale, même si aucun des deux nétait marié ni navait denfants.195 Au moment de la rédaction du présent rapport, la Cour européenne navait pas encore eu à examiner, aux termes de larticle 8, un dossier où la France avait éloigné un résident de longue durée sur présomption de liens avec le terrorisme ou dincitation au terrorisme. Impact sur les personnes frappées dune mesure déloignementLéloignement de personnes qui sont nées en France ou y ont vécu la majeure partie de leur vie, ou qui ont un mariage stable et des enfants de nationalité française, peut équivaloir à une ingérence disproportionnée dans lexercice du droit à la vie privée et familiale des personnes éloignées et de leurs proches, même dans des cas touchant à la sécurité nationale. Au moins sept des personnes éloignées dont Human Rights Watch a examiné le dossier auraient été protégées contre lexpulsion si lexception relative à la sécurité nationale nexistait pas. Mahdi E. était né en France et y avait vécu toute sa vie ; ses quatre enfants, tous mineurs, ont la nationalité française. Bien quil ait séjourné pendant quelques brèves périodes en Algérie, Mahdi ne parlait pas couramment larabe lorsquil a été interdit de France en 2005. Mohamed Chalabi était également né en France, de parents algériens, et il y avait vécu toute sa vie jusquà son interdiction du territoire français en novembre 2001. Il est père de quatre enfants de nationalité française. Nacer Hamani, autre homme reconnu coupable dans laffaire Chalabi, sétait établi en France à lâge de 13 ans. Il sest marié en 1989 et a trois enfants, tous nés en France. Khelif Zoubir vivait en France depuis 30 ans lorsquil a été frappé dune interdiction du territoire en 2006. Il est père de cinq enfants, dont quatre sont français. Zoubir a été condamné à deux ans de prison et à une interdiction définitive du territoire français. Abdelkader Bouziane vivait légalement en France depuis 1979 et, comme il est mentionné plus haut, il est père de 16 enfants, dont 14 de nationalité française ; la plupart sont mineurs. La Cour européenne a, dans le passé, jugé que même des personnes reconnues coupables dinfractions graves devraient avoir le droit de rester en France lorsquelles ont de fortes attaches familiales dans le pays. Dans laffaire Beldjoudi, par exemple, le Juge Martens a rédigé une opinion concordante, dans laquelle il fait valoir que « lexpulsion rompt de manière irrévocable tous les liens sociaux entre lexpulsé et la communauté où il vit, et je pense que lensemble de ces liens peut être réputé relever de la notion de vie privée au sens de larticle 8 ».196 A cet égard, il se rallie à lavis de Henry G. Schermers, de lex-Commission européenne des droits de lhomme,197 pour dire que les dispositions de larticle 8 devraient protéger certaines catégories de personnes contre lexpulsion, même en labsence de liens familiaux étroits, car lexpulsion dun immigré de la deuxième génération totalement intégré dans la société française « détruit nécessairement sa vie privée ».198 Se faisant lécho de lidée que les résidents étrangers de longue durée, en particulier les immigrés de la deuxième génération, devraient bénéficier de la même sécurité de résidence que les ressortissants du pays, Schermers a écrit ce qui suit :
Dans une opinion séparée de larrêt de la Cour, le Juge De Meyer est allé encore plus loin, faisant valoir que léloignement de Beldjoudi constituerait aussi un traitement inhumain, « en ce que M. Beldjoudi serait chassé, après plus de quarante ans, dun pays qui, même sil nen a pas la nationalité, a toujours, en fait, été le sien depuis la naissance ».200 Impact sur les membres de la familleLéloignement constitue également une ingérence dans lexercice du droit à la vie familiale des conjoints et enfants des personnes frappées par cette mesure. Bien que limpact de léloignement sur la famille de la personne soit généralement pris en compte par les tribunaux lors de leur examen de la proportionnalité de la mesure, cet examen névalue pas si léloignement risque de violer le droit autonome des membres de la famille au respect de leur vie privée et familiale. Nous croyons comprendre quil nexiste pas, en France, de jurisprudence établie indiquant quune épouse ou un enfant de personne frappée dune interdiction du territoire aurait le droit dinvoquer une violation de ses droits au regard de larticle 8 dans le cadre dune procédure visant à déterminer la légalité dune mesure déloignement. A condition que les membres de la famille ne soient pas impliqués dans les activités de lintéressé donnant lieu à son éloignement, il peut y avoir des cas où lingérence dans lexercice du droit à la vie familiale est disproportionnée, même si les droits de la personne faisant lobjet de léloignement nont pas été violés. Limpossibilité dêtre ensemble, que la Cour européenne des droits de lhomme considère représenter un élément fondamental du droit à la vie familiale, est la conséquence la plus évidente dune mesure déloignement.201 Les sept familles dont nous avons interrogé les membres sont toutes bien établies en France : les épouses sont soit des ressortissantes françaises, soit des résidentes de longue durée, et aucune ne considère viable de sétablir dans le pays de nationalité de leur mari. Pour expliquer pourquoi elles ne seraient pas en mesure de rejoindre leurs époux de façon permanente, les mères denfants en âge scolaire ont non seulement indiqué que la France était la seule patrie que leurs enfants aient jamais connue mais elles ont également souligné le besoin dassurer la continuité et la qualité de leur éducation. La plupart du temps, le seul contact entre les personnes interdites du territoire et leurs famillesdont beaucoup comptent de jeunes enfantsa lieu par téléphone et, dans certains cas, par Internet. Une femme a confié que ses enfants disent quils ont un « père par Internet ».202 La majorité des familles se trouvent réunies lors de visites très occasionnelles, quoique deux personnes interdites de territoire nous aient dit quelles navaient pas pu voir leurs familles depuis leur expulsion (à savoir depuis sept mois et deux ans). La fréquence des appels téléphoniques et des visites est limitée en raison de considérations financières. La majorité des personnes éloignées avec lesquelles nous avons parlé en Algérie sont actuellement sans emploi et incapables de contribuer aux revenus familiaux, et la plupart des familles que nous avons rencontrées dépendent dune forme ou lautre daide publique. Human Rights Watch a eu des entretiens avec sept épouses et deux fils adultes de personnes éloignées. Dans certains cas, nous nous sommes également entretenus avec des enfants mineurs, ou alors ils étaient présents ou se trouvaient à proximité au moment de lentretien. Tous ont évoqué le stress émotionnel causé par la séparation et le caractère désespéré de la situation. Tous les noms ont été changés afin de protéger lidentité des mineurs. Lépouse dHazim S. a expliqué pourquoi elle était obligée de demeurer en France en dépit de léloignement de son mari:
La principale préoccupation de la plupart des épouses est limpact sur leurs enfants. Il est particulièrement profond pour les plus jeunes enfants et ceux qui ont été témoins de larrestation de leur père. Dilek D., une ressortissante turque qui vit en France depuis lâge de cinq ans, a expliqué que son fils de 11 ans nétait plus le même depuis quil avait assisté à larrestation de son père dans le parking de leur immeuble à appartements en 2005. « Depuis ce jour-là, mon fils est agressif, il a la rage en lui. Il a des problèmes à lécole. Et puis ils disent que mon enfant pose problème mais doù est-ce que cela vient, qui a créé cela ? Nous voulons que nos enfants soient intégrés, quils fassent confiance aux gens ici. Mais comment le pourraient-ils sils voient qui a déchiré leur famille ? »204 Plusieurs mères ont eu recours à une assistance psychologique pour leurs enfants. Nadija R. a raconté quelle avait commencé à sinquiéter parce que son fils de 11 ans, qui avait assisté à larrestation de son père, était effondré après lexpulsion. « Il pleurait tout le temps. [Nom omis; sa fille aînée] garde tout pour elle, mais lui, il pleure beaucoup encore. Je leur ai interdit de raconter [lexpulsion] à leurs maîtresses décole et un jour, la petite a pleuré et personne na compris pourquoi. Je sais que ça va faire du mal à mes enfants ».205 Haala L. a confié que sa fille de six ans souffrait danxiété et de maux destomac, et que son fils de neuf ans avait constamment des cauchemars. Lui et sa sur aînée, âgée de 10 ans, sont tous deux pris en charge par la psychologue de leur école pour des problèmes de développement cognitif et affectif. La psychologue travaille avec eux « afin délaborer et de calmer la tension et langoisse de tous La situation complexe de leur père et lexpulsion en cours les angoissent beaucoup ».206 Plusieurs se sont dites préoccupées par le fait que leurs fils risquaient dêtre harcelés, incarcérés, ou limités dune manière ou lautre au niveau de leurs choix dans la vie, en raison de lexpulsion de leur père. Florence T., une Française convertie à lislam, a expliqué : « Jai peur pour mon fils qui pourrait être incarcéré à cause de son père. Jai peur quil fasse certaines études comme la chimie [qui attireraient lattention] Je me suis aperçue que je ne pouvais pas acheter dammoniaque pour la maison pour éviter des problèmes ».207 Florence a sept enfants : cinq de son premier mariage, et deux avec lhomme qui a été éloigné. A limage de beaucoup dautres, Florence a parlé des difficultés économiques provoquées ou exacerbées par léloignement. Bien quelle ait reçu des allocations versées par lÉtat lorsque son mari était en prison, elle a expliqué avoir été informée quelle ny avait plus droit après son éloignement car il ne sagissait que dune séparation géographique et non dune impossibilité pour lui de gagner de largent et de contribuer au bien-être de ses enfants. Florence a confié quon lui avait dit quil faudrait quelle soit mère célibataire pour recevoir plus daide financière : « Je devrais divorcer pour pouvoir nourrir mes enfants », a-t-elle déploré.208 En revanche, plusieurs autres femmes bénéficient dune aide de lÉtat bien quelles aient dit que celle-ci était insuffisante et problématique. Laila N. est une ressortissante française de 22 ans qui a donné naissance à son fils en mars 2005, environ un mois avant que son mari ne soit éloigné. Incapable de trouver une place pour son enfant dans une crèche publique, elle ne travaille pas et survit avec les quelque 750 dallocations mensuelles versés par lÉtat. Chaque mois, il y a des retards car les autorités insistent pour obtenir la signature de son époux, même si ce dernier se trouve en Algérie. Laila essaie maintenant de trouver un travail de nuit afin de pouvoir continuer à soccuper de son enfant pendant la journée jusquà ce quelle trouve une autre solution. En tout cas, elle a confié : « Je ne dors pas du tout. Jai des crises dangoisse. Je dois avoir la télé et les lumières allumées. Je ne sais pas où je suis et où je vais ».209 Nejla E. a abandonné ses études en 2004, lorsque son mari a été renvoyé en prison pour purger les six mois qui lui restaient dune peine de trois ans à laquelle il avait été condamné en 1999 pour association de malfaiteurs. Avec des enfants de treize, dix, huit et quatre ans, Nejla ne travaille pas. « Déjà quils nont pas leur père auprès deux, je ne veux pas quils soient vraiment touchés par ça, alors il faut que je sois là à 100 pour cent pour eux. Ils font leurs activités de sport, je leur dis toujours quil faut étudier Je ne veux pas en faire des gens malades ».210 189 Entretien de Human Rights Watch avec Mahmoud Hébia, avocat, Lyon, 22 juin 2006. 190 Dans son rapport le plus récent, publié en 2005, la Commission européenne contre le racisme et lintolérance (ECRI) « note avec inquiétude que la loi ne garantit pas pleinement le droit à la vie privée et familiale, dans toute son acception » et « recommande vivement aux autorités françaises de sassurer quaucune mesure déloignement ne soit prononcée contre un non-ressortissant en violation de son droit à la vie privée et familiale ». ECRI, Troisième rapport sur la France, adopté le 25 juin 2004 et rendu public le 15 février 2005, CRI (2005) 3, http://www.coe.int/t/f/droits_de_l'homme/ecri/1-ecri/2-pays-par-pays/france/France_CBC_3.asp (consulté le 6 février 2007), paras. 47-48. 191 Voir Affaire Boultif c. Suisse, no. 54273/00, ECHR 2001-IX, para. 48; Affaire Mokrani c. France, no. 52206/99, 15 juillet 2003, para. 30. Toutes deux disponibles sur www.echr.coe.int. 192 Voir décision du Conseil dÉtat, 25 juillet 1980, Touami ben Abdeslem c. Ministre de lIntérieur, No. 21222, et décision du Conseil dÉtat, 6 décembre 1985, Ministre de lIntérieur c. Chrouki, No. 55912. 193 Affaire Beldjoudi c. France, arrêt du 26 mars 1992, Séries A no. 234-A, disponible sur www.echr.coe.int. 194 Affaire Mokrani c. France; Affaire Mehemi c. France, arrêt du 26 septembre 1997, Recueil des arrêts et décisions 1997-VI., disponibles sur www.echr.coe.int. Suite à larrêt dans lAffaire Ali Mehemi, la cour dappel compétente a commué linterdiction à titre définitif en interdiction temporaire de 10 ans et le Ministère de lIntérieur a délivré un visa à Mehemi pour revenir en France, assorti dun arrêté dassignation à résidence. Mehemi a introduit une seconde requête auprès de la CEDH, alléguant que lexistence continue de la peine dinterdiction temporaire constituait une ingérence disproportionnée dans lexercice de son droit à la vie familiale, mais la Cour a estimé que comme la délivrance du visa avait privé larrêté de tout effet légal, il ny avait pas violation de larticle 8. En ce qui concerne larrêté dassignation à résidence, la Cour ne la pas examiné sur le fond car Mehemi ne lavait pas contesté devant les tribunaux français, et lorsque larrêté dinterdiction de 10 ans est arrivé à échéance, le Ministère a levé lassignation à résidence. Affaire Mehemi c. France (no. 2), no. 53470/99, ECHR 2003-IV, disponible sur www.echr.coe.int. 195 Affaire Ezzouhdi c. France, no. 47160/99, 13 février 2001, disponible sur www.echr.coe.int; Affaire Nasri c. France, arrêt du 13 juillet 1995, Séries A no. 320-B, disponible sur www.echr.coe.int. 196 CEDH, Affaire Beldjoudi c. France, Opinion concordante du Juge Martens. 197 Henry G. Schermers était membre de la Commission européenne des droits de lhomme, aujourdhui disparue, qui, avant 1998, examinait et publiait un rapport sur le fond pour toute affaire avant que celle-ci ne puisse être transmise à la Cour européenne des droits de lhomme. 198 Affaire Beldjoudi/Teychene c. France (Requête N° 12083/86) (Rapport de la Commission) (Opinion Concordante de M.H.G. Schermers à laquelle Mme G.H. Thune déclare se rallier) (1990), disponible sur http://cmiskp.echr.coe.int/tkp197/view.asp?action=html&documentId=684216&portal=hbkm&source=externalbydocnumber&table=1132746FF1FE2A468ACCBCD1763D4D8149 (consulté le 19 octobre 2006). 199 Ibid. 200 CEDH, Affaire Beldjoudi c. France, Opinion concordante du Juge De Meyer. Le Comité des droits de lhomme de lONU a affirmé que linterprétation du terme « son propre pays » dans larticle 12 du PIDCP, garantissant le droit à la liberté de circulation, nest « pas limitée à la nationalité au sens strict du terme, à savoir la nationalité conférée à la naissance ou acquise par la suite; l'expression s'applique pour le moins à toute personne qui, en raison de ses liens particuliers avec un pays ou de ses prétentions à l'égard d'un pays, ne peut être considérée dans ce même pays comme un simple étranger » Observation générale 27 du Comité des droits de lhomme, Liberté de circulation (Art. 12), Doc. ONU CCPR/C/21/Rev.1/Add.9 (1999), http://www.unhchr.ch/tbs/doc.nsf/(Symbol)/8266a76bd97f1a43802568240057b10c?Opendocument (consulté le 10 décembre 2006). 201 Voir par exemple Affaire Mehemi c. France (no. 2), para. 45. 202 Entretien de Human Rights Watch avec Nadija R., Paris, 5 décembre 2006. 203 Lettre datée du 30 septembre 2002. Copie en possession de Human Rights Watch. 204 Entretien de Human Rights Watch avec Dilek D., Villeurbanne, France, 23 juin 2006. 205 Entretien de Human Rights Watch avec Nadija R., Paris, 5 décembre 2006. 206 Note manuscrite de la psychologue de lEducation nationale, datée du 3 octobre 2006. 207 Entretien de Human Rights Watch avec Florence T., Montfermeil, France, 7 décembre 2006. 208 Ibid. 209 Entretien de Human Rights Watch avec Leila N., Paris, 4 décembre 2006. 210 Ibid. |