La rébellion dans le nord-estA la mi-2006, les autorités se sont retrouvées face à une seconde rébellion organisée dans la région reculée et peu peuplée du nord-est, limitrophe du Darfour et de lest du Tchad. LUnion des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) est une alliance de trois groupes rebelles séparés : le Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ), dirigé par Abakar Saboune, porte-parole et chef de la sécurité ; le Groupe daction patriotique pour la libération de la Centrafrique (GAPLC), dirigé par Michel Détodia, aujourdhui président de lUFDR ; et le Front démocratique centrafricain (FDC), dirigé par Justin Hasan, ancien major dans la Garde présidentielle de Patassé et aujourdhui chef des opérations militaires de lUFDR.126 Le chef détat-major de lUDFR est le « Général » Damane Zakaria, dont le véritable nom est Moustapha Maloum, également un ancien associé de lex-Président Patassé.127 Autre dirigeant clé, Faki Ahmat (« Colonel Marabout »), qui serait chargé des opérations militaires de lUFDR.128 Saboune et Détodia ont été appréhendés au Bénin fin novembre 2006 et y sont toujours emprisonnés en vertu dun mandat darrêt émis par la RCA.129 LUFDR a surtout été active dans la préfecture de Vakaga, dans les environs des villages de Tiroungoulou, Gordil, Mélé et Boromota, une zone peuplée principalement de personnes appartenant au groupe ethnique gula à prédominance musulmane. Les forces de lUDFR sont composées essentiellement de personnes dethnie gula, qui invoquent une discrimination historique. Elles ont fait cause commune avec les ex-libérateurs (membres des forces rebelles de Bozizé, qui ont permis à celui-ci de prendre le pouvoir en mars 2003 et qui soutiennent aujourdhui quil a trahi ses promesses à leur égard). De septembre à octobre 2006, lUFDR a lancé une grande offensive dans le nord-est de la RCA, prenant le contrôle des villes de Birao, Ouandja, Ouanda Djallé, Ouadda et Ndélé, dans les principaux centres de population des préfectures de Vakaga, Bamingui et Haute-Kotto. Les forces de sécurité ont fui face à loffensive, laissant derrière elles dimportantes caches darmes, des véhicules militaires et autre matériel. Dans les villes dont ils se sont emparés, les rebelles de lUFDR ont détruit et pillé tous les bureaux du gouvernement, notamment les postes de police et de gendarmerie, les bureaux du maire, du préfet et des sous-préfets, les bureaux de lagence des eaux et forêts, et beaucoup dautres, minant davantage encore la capacité dinstitutions étatiques déjà affaiblies. En décembre 2006, larmée française a invoqué son traité de défense avec la RCA et a aidé les forces gouvernementales à reprendre toutes ces villes dans le cadre dune campagne de bombardements français et dune offensive terrestre combinée FACA/armée française/FOMUC. Fin décembre 2006, le gouvernement avait de nouveau le contrôle de toutes les principales villes du nord-est, et lUFDR sétait repliée dans ses bases arrière autour de Tiroungoulou, Gordil et Boromata. En mars 2007, lUFDR a lancé une frappe contre Birao, prenant brièvement le contrôle de la ville avant dêtre refoulée par les bombardements aériens français. Le 13 avril 2007, le « Général » Damané Zakaria, chef détat-major de lUFDR, a signé un accord de paix avec des représentants du gouvernement, déclarant que « le moment est venu de faire la paix ».130 La signature dudit accord a toutefois été désavouée par le dirigeant emprisonné Abakar Saboune, lequel a promis de poursuivre la lutte.131 Le conflit dans le nord-est a été marqué par de graves exactions perpétrées tant par les forces gouvernementales que rebelles, même sil y a eu moins de villages incendiés et dexécutions sommaires que dans le nord-ouest. Les forces gouvernementales centrafricaines ont procédé à des exécutions sommaires de rebelles présumés ou capturés et à un petit nombre dincendies de maisons et dexécutions illégales de civils. Pour leur part, les rebelles de lUFDR ont tiré au hasard sur la population civile et pillé des maisons, des bureaux et des commerces lors dattaques de villes et de villages. Les rebelles ont procédé à des exécutions sommaires et au recrutement forcé denfants soldats, et il y a des rumeurs (encore) largement non confirmées selon lesquelles des viols auraient été commis. Les origines du conflitEn lespace de quelques années, un certain nombre de problèmes se sont conjugués dans le nord-est de la RCA pour créer les conditions préalables à une rébellion et à lémergence de lUFDR. Ces problèmes sont la pauvreté et la marginalisation, les tensions intercommunautaires avec les nomades soudanais, les violations des droits humains commises par les forces centrafricaines en réponse à lactivité militaire des rebelles tchadiens basés dans le nord-est, et les revendications des ex-libérateurs. Pauvreté, marginalisation et tensions intercommunautairesLe nord-est est la région la plus reculée, la moins peuplée et la plus pauvre de la RCA. Ses habitants affirment quils sont délaissés et oubliés par leur propre gouvernement depuis des années. La région ne compte pas de routes pavées ou praticables en toutes saisons, les hôpitaux et les centres médicaux sont des plus rudimentaires et souvent souffrent dun manque aigu de médecins ou de médicaments. Les écoles publiques sont sous-financées, administrées par des parents qui font office denseignants (maîtres parents) et dans bon nombre des zones les plus reculées, elles ne fonctionnent pas du tout. En 2002, les tensions entre les habitants et les nomades soudanais, qui amenaient leurs troupeaux en RCA à la recherche deau et de pâturages, ont dégénéré en conflit ouvert. Les chefs de la communauté gula affirment que lorsque des combats soutenus ont éclaté autour de Boromata (ouest de Birao), le gouvernement a refusé dintervenir pour assurer une protection, faisant valoir que les affrontements étaient de « simples » accrochages intermusulmans bien quune raison plus plausible expliquant linaction du gouvernement serait que le gouvernement Patassé, aux prises à des difficultés dordres internes, était plus occupé à se battre pour sa propre survie.132 Cet abandon du gouvernement a poussé la population locale à mettre sur pied ses propres unités armées dautodéfense. La mort dun éminent chef spirituel gula, Yahya Ramadan, tué par des nomades soudanais le 8 mai 2002, a provoqué une recrudescence des affrontements, débouchant sur la mort de 63 nomades soudanais à Birao le 17 mai.133 Le meurtre de Yahya Ramadan a également conduit à des tensions interethniques accrues dans la région, les chefs communautaires gulas accusant les membres du groupe ethnique kara dêtre les instigateurs du meurtre.134 Une initiative conjointe soudano-centrafricaine visant à enquêter sur les affrontements a rapidement tourné court.135 Néanmoins, les nomades soudanais ont continué à traverser la frontière, cette fois également en quête de vengeance. Le 10 juillet 2002, des nomades soudanais ont tué la moitié des habitants du village de Vodémasa, soit plus de 50 personnes dont des femmes, des enfants et le chef du village,136 poursuivant sur leur lancée en attaquant les villages de Zinzia, Boromata, Aifa, Sikébé et Moussabio. Dautres attaques meurtrières menées par les nomades soudanais ont été rapportées en septembre 2002. 137 Un grand nombre de personnes y ont perdu la vie, mais le gouvernement centrafricain de Patassé, aux prises avec ses propres insurgés, nest pas intervenu. En mars 2003, le Soudan a accepté de verser des compensations suite à quelques réunions organisées dans la ville frontalière dAm Dafok. La disparité entre les délégations les Soudanais avaient envoyé de hauts responsables, dont trois ministres du gouvernement, alors que la RCA était représentée par des responsables locaux a été interprétée par la population locale comme un nouveau signe du manque dintérêt du gouvernement central pour son bien-être (bien que, là encore, le gouvernement de Patassé était probablement trop occupé à combattre les rebelles bientôt victorieux du Général Bozizé pour envoyer une délégation de haut niveau).138 La mise en uvre de laccord, qui comprenait le financement soudanais dune école à Tiroungoulou, la construction dune mosquée à la mémoire de Yahya Ramadan ainsi que des compensations pour les communautés victimes des violences, dont la plupart étaient gulas, a été mouvementée et inachevée. La commission créée pour superviser laccord et gérer les problèmes de sécurité na publié aucun rapport. Selon des responsables locaux, les fonds versés à titre de compensation ne sont jamais arrivés dans la zone concernée, et même le préfet de la province à lépoque a avoué à Human Rights Watch ne pas savoir ce quil était advenu de largent.139 La plupart des Gulas croient que largent a été détourné par Bozizé après sa prise de pouvoir et utilisé lors de sa campagne de réélection en mai 2005.140 Des ouvriers avaient entamé la construction de la mosquée mais les travaux ont été interrompus en mai 2005. Le fait que largent quelle croyait lui être destiné ne lui soit jamais parvenu constitue un sérieux grief pour la communauté gula. Telle était la situation dans la région début 2006 lorsque les rebelles tchadiens opposés au Président tchadien Déby, appuyés par le gouvernement soudanais, établirent des bases dans les zones de Tiroungoulou et de Gordil, dominées par les Gulas, à partir desquelles, en avril 2006, ils lancèrent une offensive manquée sur NDjamena.141 Les rapports publiés ont identifié deux groupes rebelles tchadiens séparés basés dans la région : le Mouvement pour la paix, la reconstruction et le développement (MPRD), dirigé par lex-adjoint de Déby, Djibrine Dassert,142 et des éléments du Front uni pour le changement (FUC), dirigé par Adoum Rakis, qui a été capturé à NDjamena lors de loffensive manquée davril 2006.143 A lépoque, ces deux groupes tchadiens étaient associés au dirigeant du FUC, Mahamat Nour. Peu après loffensive manquée, des avions militaires soudanais auraient déchargé des rebelles tchadiens en uniforme, des armes, des caisses de munitions, des véhicules et autre matériel militaire sur la piste aérienne de Tiroungoulou.144 Le chef du village de Tiroungoulou, un Gula, est allé informer les autorités gouvernementales de larrivée des rebelles tchadiens, et une unité conjointe des FACA et de la GP a été envoyée pour examiner la situation. Le 26 mai, lunité a été attaquée par des « individus puissamment armés » et deux officiers des FACA ont été tués.145 Bien que le ministère centrafricain de la défense ait accusé les assaillants davoir « délibérément violé le territoire centrafricain », faisait clairement allusion au fait quil croyait que les attaquants étaient en effet des étrangers et non des citoyens de la RCA,146 lunité de la GP dirigée par le Lieutenant Dogo, tristement célèbre pour sa présumée implication personnelle dans des exécutions sommaires dans les environs de Bangui,147 a attaqué Tiroungoulou, tuant sept civils et réduisant en cendres 32 maisons.148 Des centaines de personnes ont été déplacées, et certaines sont ensuite décédées en raison des conditions de vie difficiles dans la brousse.149 La population locale était outrée : elle navait rien à voir avec les rebelles tchadiens ou avec lattaque, elle avait informé les autorités de la présence rebelle, mais elle avait été malgré tout punie.150 De nouveaux combats ont eu lieu entre les rebelles tchadiens et les forces de sécurité de la RCA en juin 2005. Le 3 juin, une attaque rebelle tchadienne a provoqué la mort dun parlementaire centrafricain et de deux employés du Ministère de lenvironnement.151 Le 26 juin, une rude bataille a éclaté entre les rebelles tchadiens et une force combinée des FACA, de la GP et de la FOMUC, se soldant par la mort de 11 soldats des FACA et de la GP, dont le Lieutenant Dogo, de deux soldats tchadiens de la FOMUC et denviron 20 rebelles.152 Dans un discours à la nation, le Président Bozizé a dénoncé les rebelles, les qualifiant d « envahisseurs » et d « agresseurs étrangers »,153 bien que certains responsables des FACA aient accusé les rebelles tchadiens et centrafricains de sêtre «alliés pour lancer des attaques dans les deux pays ».154 Lidée que lUFDR et les personnes dethnie gula ne font quun sest implantée tant chez les autorités que dans lensemble de la population civile, et les exactions perpétrées par lUFDR ont contribué à un sentiment anti-gula de plus en plus aigu. Par exemple, un rapport officiel émanant de la Sous-préfecture de Ouadda, décrivant les trois semaines doccupation de Ouadda par lUFDR, associait tous les habitants gula à lUFDR et les accusait dexactions diverses:
Le sentiment anti-gula menace de dégénérer en violence fondée sur lethnicité, une crainte qui a conduit au déplacement de la plus grande partie de la population gula hors des localités contrôlées par le gouvernement. Environ 60 000 personnes ont été déplacées dans les trois provinces du nord-est affectées par linsurrection.156 Griefs des ex-libérateursDans lintervalle, un autre mouvement de grogne venant danciens partisans du Général Bozizé a fait cause commune avec les Gulas mécontents. Lorsque le Général Bozizé sest emparé du pouvoir en mars 2003, il est arrivé à Bangui avec des centaines de rebelles, connus de tous sous le nom de « libérateurs ». Parmi eux se trouvaient danciens soldats des FACA qui avaient déserté larmée nationale, ainsi que des éléments tchadiens. Certains de ces hommes, ainsi quune compagnie dune trentaine de soldats tchadiens, ont formé le noyau de la Garde présidentielle du Président Bozizé. Cependant, Bozizé ne pouvait pas incorporer tous les ex-libérateurs dans ses services de sécurité réguliers et la tension na pas tardé à monter, les ex-libérateurs soutenant que Bozizé ne les avait pas payé entièrement pour leur soutien et avait renié dautres promesses. Les ex-libérateurs ont alors pris part à un nombre sans cesse croissant de violations des droits humains et dactes de banditisme autour deBangui, forçant Bozizé à prendre des mesures à lencontre de leurs éléments les plus indisciplinés.157 Un grand nombre dex-libérateurs ont commencé à se livrer à des actes de banditisme ou ont rejoint les rangs de groupes rebelles naissants dans le nord de la RCA.158 En avril 2004, près de 300 ex-libérateurs, pour la plupart tchadiens, ont lancé un violent mouvement de protestation à Bangui, pillant des habitations159 et affrontant les forces des FACA avant de se rapprocher à quelques centaines de mètres du Palais présidentiel.160 Le mouvement de protestation était dirigé par le Capitaine Abakar Saboune, un ex-libérateur qui, en 2005, est devenu membre fondateur de lUFDR.161 Le Président Bozizé a accepté doctroyer à chacun des ex-libérateurs tchadiens 1 000$ en échange pour leur rapatriement au Tchad sous la surveillance des FACA.162 Néanmoins, beaucoup dentre eux se sont plutôt installés dans le nord de la RCA, particulièrement le nord-est à majorité musulmane, où ils jouent un rôle important dans le leadership de lUFDR. Alors que lUFDR est communément considérée comme un mouvement qui, à la base, est gula, dautres groupes ethniques arabes centrafricains sont également impliqués, et il serait plus approprié de décrire lUFDR comme une coalition regroupant des éléments issus de différents groupes mécontents de Bozizé : les ex-libérateurs qui se sentent trahis par Bozizé ; les fidèles de lex-Président Patassé ; les Gulas qui se sentent marginalisés et pris pour cible en raison de leur appartenance ethnique ; et la communauté musulmane dans son ensemble qui se sent victime de discrimination.163 Comparativement à lAPRD dans le nord-ouest, lUFDR est mieux équipée et dispose dune structure militaire plus centralisée. Outre des armes semi-automatiques, les combattants de lUFDR ont des uniformes militaires, des grenades autopropulsées, ainsi que de lartillerie et des mitrailleuses lourdes montées sur leurs véhicules.164 On sait également quils possèdent des fusils antiaériens, volés des bases des FACA lors de loffensive doctobre-décembre 2006. Les commandants de lUFDR affirment quils ont la capacité de condamner des routes en utilisant des mines terrestres et exigent que tous les convois humanitaires demandent et reçoivent une autorisation préalable afin dassurer que les routes ne contiennent pas de mines (mais aucun incident dû à des mines na été rapporté dans le nord de la RCA à ce jour). Les dirigeants de lUFDR affirment que leur mouvement est purement centrafricain et quils ne reçoivent aucun soutien extérieur. Human Rights Watch ne dispose pas déléments prouvant que lUFDR a reçu un soutien militaire considérable émanant du Soudan ou dautres États voisins. Cependant, un fonctionnaire centrafricain capturé par lUFDR en novembre 2006 a dit à Human Rights Watch que durant sa détention, à Ouadda, il a vu trois soldats soudanais en uniforme qui travaillaient ouvertement avec les rebelles. Quand lUFDR a été forcée dabandonner Ouadda en décembre 2006, une dispute a éclaté entre deux commandants de lUFDR à propos de la possibilité demmener ou dexécuter le fonctionnaire capturé, lun des commandants de lUFDR soutenant quils devaient faire de la place dans le véhicule pour les trois Soudanais qui « nous ont aidés à organiser cette offensive », et qui, par conséquent, méritaient dêtre traités avec respect. Il est donc possible que ces Soudanais, quoique en nombre réduit, aient été des conseillers militaires plutôt que des recrues rebelles.165 Quelques témoins ont également affirmé que des ressortissants tchadiens se trouvaient parmi les combattants de lUFDR lors des attaques menées fin 2006.166 Les exactions des forces de sécurité centrafricaines dans le nord-estLes forces gouvernementales ont commis des violations graves des droits humains, notamment des exécutions sommaires et quelques incendies dhabitations, lorsquelles ont repris le contrôle de villes et de villages fin 2006, procédure qui sest répétée en mars 2007. Pratiquement toutes ces exactions ont été commises contre des personnes de lethnie gula, provoquant le déplacement dune grande partie de la population gula hors de la plupart des localités occupées auparavant par lUFDR, dont Ndélé, Ouadda, Ouanda Djallé et Birao.
Exécutions sommaires de Gulas et de rebelles présumés, et incendies dhabitations civilesEn dépit des fortes tensions interethniques qui existent dans le nord-est entre la communauté gula et les responsables gouvernementaux, lampleur des exactions commises par larmée dans le nord-est est bien moindre que dans le nord-ouest. Human Rights Watch a recueilli des informations sur un certain nombre dincendies dhabitations, la plupart dans les villages à prédominance gula tels que Ouandja, ainsi que sur quelques exécutions sommaires de rebelles présumés de lUFDR immédiatement après la contre-offensive des forces gouvernementales en décembre 2006 (assistées par les troupes françaises et de la FOMUC). Léventualité dexactions plus importantes existe bel et bien, étant donné la « soif » de vengeance ressentie par bon nombre de soldats et par la population civile ayant subi les exactions de lUFDR. Le chef dun centre médical de Ouadda a décrit létat desprit des villageois et des forces armées centrafricaines lorsque les rebelles ont évacué la ville :
Certaines des exactions les plus graves de larmée relevées par Human Rights Watch ont eu lieu dans le village gula de Ouandja, situé entre Ouanda-Djallé et Birao, repris par une force conjointe des FACA et de la GP, avec lassistance des soldats français et de la FOMUC, le 11 décembre 2006. Cinquante-sept maisons gulas, ainsi que la clinique locale, lécole, la mairie et le bâtiment de la gendarmerie ont été incendiés par les FACA et la GP à Ouandja. Lorsque les forces conjointes sont arrivées au village, les soldats de la RCA ont immédiatement commencé à mettre le feu aux habitations, en dépit des protestations des soldats de larmée française. Un responsable du village a raconté à Human Rights Watch ce quil a vu : « Les Français étaient encore ici lorsque les FACA ont commencé à brûler les maisons. Ils ont essayé darrêter les FACA mais elles ont refusé découter ».168 Lorsque les troupes françaises et de la FOMUC ont poursuivi leur chemin vers Birao, les forces des FACA et de la GP sont restées en arrière et ont exécuté sept personnes à Ouandja, dont un ancien parlementaire de lopposition, Zacharia Rizégala. Un responsable du village, qui était présent lors de lexécution et a failli être exécuté lui-même, a décrit ce quil a vu :
Des membres de la GP ont ensuite tiré sur Kamkusa Abdullah Suleiman, un villageois qui a survécu à ses blessures. Ces mêmes soldats ont poursuivi sur leur lancée, tuant six autres villageois à Ouandja, selon un responsable local qui était présent lors des faits :
Les forces des FACA ont également mis le feu à 34 habitations et tué cinq civils dans un deuxième village, Sergobo, lequel demeurait déserté lors de la visite de Human Rights Watch le 25 février 2007. Par ailleurs, au moins 10 Gulas de Ouadda qui cherchaient à rentrer chez eux après avoir rejoint les rebelles ont été capturés et exécutés sommairement par des soldats des FACA ou de la GP. La dernière de ces exécutions, celle dun rebelle présumé répondant au nom dAmbaouta, a eu lieu à Ouadda le 11 ou 12 février 2007. Un témoin a décrit à Human Rights Watch la mort dun garçon de 15 ans, Donald, tué par les forces de la GP à Ouadda, le 3 ou 4 décembre 2006 :
Un autre témoin a parlé à Human Rights Watch de la mort de trois autres personnes, deux de lethnie sara et une de lethnie gula :
Un responsable local a confirmé quau moins 10 personnes ont été sommairement exécutées après la reprise de Ouadda. Il nécartait pas la possibilité que ce soit des villageois, et non les forces de sécurité, qui aient tué certains des rebelles présumés.174 Un autre fonctionnaire de Tiroungoulou a estimé que depuis fin décembre 2006, les villageois au sud de Ouanda Djallé avaient tué une trentaine de personnes soupçonnées dêtre des rebelles de lUFDR.175 Un chef de la communauté gula de Ndélé a informé Human Rights Watch que quatre ou cinq rebelles présumés de lUFDR avaient été exécutés et tués par les soldats gouvernementaux depuis la reprise de la ville en décembre 2006. La plupart étaient des habitants de la localité qui avaient rejoint les rangs de lUFDR, avaient fui lors de la contre-offensive et étaient ensuite revenus à Ndélé :
Certains des incendies dhabitations civiles les plus importants ont eu lieu à Birao, suite à une offensive manquée de lUFDR contre la ville début 2007. Les 3 et 4 mars, les rebelles de lUFDR ont brièvement pris le contrôle de Birao avant dêtre forcés de battre en retraite lorsque des avions français ont bombardé leurs positions. Les violents combats ont provoqué la fuite générale de la population civile et causé des destructions massives dans la foulée. Selon les estimations préliminaires de lONU, quelque 70 pour cent des maisons de Birao, une localité de 14 000 habitants, ont été incendiées pendant cette période, principalement par des soldats des FACA mais aussi par des rebelles de lUFDR qui visaient les maisons des fonctionnaires ou celles de personnes perçues comme étant pro-gouvernementales. Un relevé fait par des responsables locaux a dénombré quelques 736 habitations incendiées dans 21 des 24 districts de Birao, mais ce relevé a délibérément omis de prendre en compte les trois districts à majorité gula de la ville, lesquels ont été complètement réduits en cendres et abandonnés. Comme lors des attaques antérieures de lUFDR, les séquelles de lattaque de mars 2007 ont intensifié les tensions interethniques à Birao, de nombreux habitants de la ville exprimant des sentiments ouvertement hostiles aux Gulas lors dentretiens avec une équipe dévaluation conjointe ONU/ONG. Les quartiers gulas de Montagne, Manou et Combattants ont été complètement rasés, et quasi toute la population gula de Birao a fui la localité. Le maire de Birao a déclaré à léquipe dévaluation conjointe ONU/ONG quil ne sattendait pas à ce que les Gulas déplacés reviennent à Birao. Des violations graves des droits humains commises par les deux camps pendant et après les combats de mars 2007 ont été documentées par une mission dévaluation de lONU. Les soldats des FACA seraient responsables de la « disparition » dun jeune homme qui a été arrêté et na pas été revu depuis. Lorsque le chef de la localité a cherché à senquérir sur le cas, il fut informé quil serait également tué sil ne cessait pas de poser des questions. De nouvelles recherches sont nécessaires pour établir exactement ce qui sest passé à Birao depuis lattaque de mars 2007, laquelle a eu lieu après la mission de recherche de Human Rights Watch.177 Déplacements de GulasLes exactions commises par les FACA et la GP à lencontre des communautés gulas, conjuguées au degré profond de ressentiment des responsables locaux et de lensemble de la population qui identifient tous les Gulas aux rebelles de lUFDR, ont occasionné le déplacement de pratiquement toute la communauté gula de la plupart des villes et villages autrefois occupés par lUFDR, notamment Ndélé, Ouadda, Ouanda Djallé et Birao. Un vieil homme a confié à Human Rights Watch :
Un chef de la communauté gula de Ouadda, qui a cherché refuge à Tiroungoulou fin décembre, a expliqué à Human Rights Watch la raison de la fuite de communauté :
Un homme non gula marié à une Gula a expliqué quil était trop dangereux pour lui et sa famille de rester à Birao après que les rebelles de lUFDR eurent quitté la ville. Il a dit à Human Rights Watch :
Lorsque Human Rights Watch les a visitées en février 2007, il ne restait presque aucun Gula dans la plupart des localités autrefois contrôlées par lUFDR. A Ouadda, par exemple, la communauté gula ne comptait plus que 300 à 400 personnes, des 7 693 Gulas qui habitaient la ville avant loccupation de lUFDR. La communauté entière est partie lorsque les troupes gouvernementales ont repris la ville, sauf un Gula qui a été emprisonné pendant deux semaines, au cours desquelles il a été menacé dexécution.181 Le quartier gula entier est vide, certaines maisons ont été incendiées par des soldats des FACA, et dautres pillées. Les exactions des rebelles de lUFDRLes rebelles de lUFDR ont régulièrement commis de graves violations des droits humains. De nombreux témoignages font état du fait que les rebelles ont tiré au hasard sur les civils lorsquils entraient dans les villes et villages, provoquant des morts et la fuite de la population, et se livrant ensuite à de vastes pillages. Par ailleurs, ils ont procédé à des exécutions sommaires et tué illégalement des civils, et il existe des allégations crédibles de viol. Morts et exécutions de civilsHuman Rights Watch a recueilli des informations sur les coups de feu tirés au hasard sur des villageois en fuite lors des premières attaques de lUFDR à Délembé, Ouanda Djallé, Ouadda et Ndélé, au cours de loffensive menée doctobre à décembre 2006. Lorsque les rebelles de lUFDR sont arrivés au village de Délembé, peuplé par lethnie kara, le 31 octobre dans laprès-midi, ils ont ouvert le feu sur les civils. Abdoulayé Mohammed, trésorier de lhôpital de la localité, a tenté de se cacher mais a été repéré et abattu à bout portant. Les rebelles ont ensuite pillé lhôpital, dérobant 513 000 francs CFA [1 026$] en liquide ainsi que le matériel hospitalier. Un fonctionnaire local a rapporté à Human Rights Watch que trois jeunes enfants et une femme âgée avaient également été touchés par des balles de lUFDR et avaient succombé à leurs blessures :
A Ouanda Djallé, les coups de feu tirés au hasard par les rebelles de lUFDR ont forcé la majeure partie de la population civile à chercher refuge dans la brousse, où elle est restée pendant les trois semaines qua duré loccupation de la ville. Les rebelles ont également tiré sur des civils dans la brousse lorsquils partaient à leur recherche pour leur voler de la nourriture. Début novembre, des rebelles ont exécuté Albert Gassa Almendé, un vieil agriculteur aveugle, chez lui à Ouanda Djallé. Un témoin a raconté ce qui sétait passé :
Le 10 novembre, des rebelles de lUFDR ont tué Bardal Djémé, chef de la force dautodéfense de Ouanda Djallé. Après lavoir arrêté, les rebelles lont emmené chez lui, exigeant quil leur montre ses armes. Un témoin a raconté à Human Rights Watch ce qui est ensuite arrivé:
Lorsque les rebelles de lUFDR ont pris le contrôle de Ouadda en novembre, ils ont aussi tiré au hasard sur la population, ne causant pas de victimes mais forçant les gens à fuir. Le 23 novembre 2006, des rebelles se trouvant à Ouadda ont assassiné Alhadji Ahmat, un riche homme daffaires de la localité, alors quils pillaient sa maison et son magasin. Un témoin a décrit à Human Rights Watch ce qui est arrivé :
Selon des fonctionnaires de la localité, les rebelles de lUFDR ont tué trois autres personnes illégalement lors des attaques menées fin 2006. Le corps criblé de balles dun jeune de lethnie sara a été découvert à six kilomètres de Ouadda le 19 novembre, quatre jours après son arrestation par les rebelles dans la ville. Au cours dun second incident, Radjab Saliet, habitant de Ouadda, et un soldat des FACA qui battait en retraite et quil transportait sur sa bicyclette ont été arrêtés et tués par des rebelles de lUFDR sur laxe Gbali-Ouadda.186 Lexécution de combattants capturés, comme celle du soldat des FACA qui battait en retraite, est interdite par les lois de la guerre. Selon divers fonctionnaires et habitants de Ndélé, les rebelles de lUFDR ont également tiré à tort et à travers lorsquils ont pris le contrôle de la localité le 25 novembre 2006, provoquant la panique et la fuite de la population dans la brousse. Un gendarme et un soldat des FACA ont été tués lors de la prise de Ndélé par lUFDR, mais Human Rights Watch na reçu aucun rapport de civils tués ou blessés lors de loffensive de lUFDR.187 Pillages de biens civilsDans toutes les villes et les villages quils ont occupés, les rebelles de lUFDR se sont livrés à des pillages et des destructions généralisés. Ils ont systématiquement cherché, pillé et détruit tous les symboles de lÉtat, entre autres les postes de police, les casernes de larmée, les tribunaux, les bureaux et habitations des maires, les bureaux et habitations des préfets et sous-préfets, les bureaux des services des eaux et forêts. Lors de loccupation de la plupart des villes et villages la population civile a fui de chez elle par peur et, souvent, a continué à vivre dans la brousse pendant toute la durée de loccupation, laissant maisons et animaux sans protection. Par exemple, durant loccupation de Ouanda Djallé et de Ouadda en novembre et décembre 2006, les rebelles de lUFDR ont volé aux villageois des chèvres, des poulets, des légumes et autres denrées alimentaires. Après avoir pillé les marchés et quartiers des principaux villages, les rebelles ont pillé les zones plus éloignées lorsque les réserves de nourriture sont venues à manquer dans le centre des villes. Dans les environs de Ouanda Djallé, les forces de lUFDR ont pillé les vivres entreposés dans les fermes et ont ensuite réduit en cendres de nombreux hameaux. Lors de la visite effectuée par Human Rights Watch en février 2007, bon nombre des villages affectés souffraient encore de pénuries alimentaires dues aux pillages. Les pillages ont été particulièrement intenses dans les zones où lUFDR concentrait un grand nombre de combattants, par exemple à Ouadda, une ville de 7 500 habitants où ont été basés de 700 à 1 000 rebelles pendant presque trois semaines. Les témoins disent avoir été confrontés à peu dexactions au cours des premiers jours de loccupation. Mais à mesure quaugmentait le nombre de rebelles présents dans la localité, les pénuries de vivres se sont accentuées et le comportement des rebelles sest nettement détérioré. Un habitant de Ouadda a décrit lexpérience vécue avec les rebelles :
Un fonctionnaire a confirmé que le centre médical avait été pillé par les rebelles de lUFDR : « Ils ont tout pillé au centre de santé : médicaments, instruments, tables, lits, matelas, affiches, et même les dossiers du centre ». Des biens privés et publics ont également été volés. Par exemple, à Ouanda Djallé, une ville de 2 839 habitants, tous les bâtiments administratifs, centres médicaux, églises et habitations privées ont été pillés de fond en comble. Un villageois se souvient :
Passages à tabac de civilsLes rebelles de lUFDR ont fréquemment battu des civils en vue dextorquer de largent ou des biens, ou pour obtenir des informations au sujet des fonctionnaires. Une commerçante de Ouanda Djallé a confié à Human Rights Watch quelle avait été arrêtée par les rebelles et emmenée à leurs quartiers généraux dans la localité, où elle avait été violemment battue. Les rebelles étaient à la recherche de son mari, un gendarme :
Un habitant de Ouadda a expliqué à Human Rights Watch quil avait été battu et abandonné, ligoté par un groupe de rebelles de lUFDR, lorsquils ont volé sa moto pour fuir Ouadda fin novembre 2006 :
Le chef du centre de santé de Ouadda a dû fuir et se cacher lorsque les rebelles se sont lancés à la recherche des fonctionnaires. Il a expliqué que son personnel avait été battu par les rebelles pendant loccupation :
Les rebelles de lUFDR ont également forcé certains civils à effectuer des tâches de domestiques, comme par exemple faire la cuisine pour eux ou transporter des biens pillés. Une fille de 15 ans de Ouanda Djallé a expliqué comment elle et une autre jeune fille avaient été forcées de porter des biens pillés pour les rebelles de lUFDR :
Viols et autres formes de violence sexuelle ou basée sur le genre (VSBG)Un cas de viol collectif a été vérifié par une équipe dévaluation conjointe ONU/ONG qui sest rendue dans la ville de Birao suite à lattaque de lUFDR en mars 2007. Une femme de 22 ans a confié quelle avait été violée par cinq soldats de lUFDR au marché central le 3 mars dans laprès-midi. Elle était allée au marché pour chercher de la nourriture pour sa fille et elle a été arrêtée par des rebelles qui pillaient des bâtiments voisins. Les cinq hommes ont violé la femme, alors que sa fillette de deux ans se trouvait tout près.194 Dautres missions dévaluation de la situation humanitaire ont enregistré des allégations portant sur des dizaines de cas de viol commis par les rebelles de lUFDR dans diverses localités, mais nulles nont encore été vérifiées.195 Lors de sa mission de recherche, Human Rights Watch na pas trouvé déléments significatifs permettant daffirmer que des viols ou autres formes de VSBG liés au conflit avaient été commis dans les endroits visités par lorganisation. Le personnel médical travaillant pour des organisations internationales humanitaires et présent tout au long de la crise na pas davantage recueilli de renseignements ou soigné de cas de viol. A Ouadda, le chef du centre médical a déclaré quil navait pas été confronté à des cas de VSBG perpétrée par des rebelles. Néanmoins, recueillir des témoignages à propos de viols et de violences sexuelles nest pas ce quil y a de plus simple car les rescapées ou leurs familles peuvent choisir de ne pas révéler ces incidents afin déviter toute stigmatisation et discrimination. Il est possible que certains cas de VSBG aient eu lieu lors de loccupation de lUFDR et lors de la reprise ultérieure des villes par les forces de sécurité centrafricaines en décembre 2006. Le directeur du centre médical de Ouadda, par exemple, a ajouté quil ne serait pas surpris si au cours des prochains mois, il était mis au courant de cas de viols.196 Le sous-préfet de Ouanda Djallé a expliqué que les tabous culturels risquaient dempêcher les femmes de venir parler de viol :
Selon un témoignage recueilli à Ouadda, lun des principaux commandants de lUFDR présents dans cette ville lors de loccupation, le Capitaine Yao, a reconnu lors dun discours public que des exactions, dont des viols, avaient été commises par ses troupes. Lors dun discours public prononcé dans le centre de Ouadda le 25 novembre, Yao aurait dit à ses troupes : « Il est interdit dattaquer les civils, de piller et de violer des femmes. Cest ce que vous avez fait qui a contribué à notre défaite ».198 Le Capitaine Yao a ultérieurement été tué lors de la contre-offensive de décembre. Enfants soldats et recrutement forcéLes commandants de lUFDR ont nié à léquipe de recherche de Human Rights Watch la présence denfants soldats. Toutefois, une mission dévaluation inter-agences de lONU dirigée par lOCHA, qui a voyagé sur tout le territoire contrôlé par lUFDR en janvier 2007, a rapporté avoir vu de nombreux enfants dans leurs rangs. Des témoins ont aussi dit à Human Rights Watch avoir aperçu des enfants soldats avec les rebelles lors de loffensive doctobre-novembre 2006. Un responsable de lécole secondaire de Ouanda Djallé a décrit ce quil a vu le 10 novembre 2006, lorsque les rebelles de lUFDR sont arrivés à Ouanda Djallé :
LUFDR semble également avoir procédé au recrutement forcé denfants (et dadultes). Lorsque lUFDR sest repliée de Ouanda Djallé, elle a recruté de force au moins cinq enfants et trois jeunes adultes : Ali Moussa, 16 ans ; Ahmed Sendé, 16 ans ; Alexi Izen, 16 ans ; Alias Djouma, 15 ans ; et Hassan Sangayé, 15 ans ; Abaker Siar, 20 ans ; Stéphane Aroun, 27 ans ; et Ndopandji, 18 ans. Aucun na été revu depuis.200 Une mission dévaluation de lUNICEF qui sest rendue dans la province de Vakanga en janvier 2007 a confirmé la présence d « enfants armés » dans les rangs de lUFDR. Suite aux négociations entre lUNICEF et le chef militaire de lUFDR, Damane Zakaria, lUFDR a accepté en mai 2007 de démobiliser quelque 400 enfants soldats. Pour linstant, une liste initiale de 220 enfants soldats à démobiliser a été remise à lUNICEF.201 126 Communiqué de presse de lUnion des forces démocratiques du rassemblement (UFDR)-RCA, « De limportance du dialogue pour la paix en République centrafricaine », 31 janvier 2007; CAR ; « Rebels Call for Dialogue After Capturing Key Town », IRIN, 2 novembre 2006. 127 Ibid. 128 Small Arms Survey, « Sudan Issue Brief: A Widening War Around Sudan », janvier 2007. Le Tchadien de souche Faki Ahmat était le principal lieutenant dAbdoulayé Miskine dans la force mercenaire recrutée par Miskine pour protéger le régime de Patassé. Cependant, après que les forces de Miskine eurent commis un certain nombre datrocités contre les Tchadiens dans le nord de la RCA, Faki Ahmet a fait défection pour rejoindre le mouvement rebelle du Géneral Bozizé. Christophe Boisbouvier, « Envahissants libérateurs », JAI, 28 avril 2004, http://www.jeuneafrique.com/jeune_afrique/article_jeune_afrique.asp?art_cle=LIN25054envahsrueta0 (consulté le 11 juillet 2007). 129 « Central African Rebel Leaders Arrested in Benin », Reuters, 25 novembre 2006. 130 « Central African Nation to Sign Peace Deal with Rebels », Associated Press, 13 avril 2007. Les dirigeants de lUFDR ont démenti quun accord antérieur (janvier 2007) conclu entre Abdoulayé Miskine, chef du Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC), et les autorités centrafricaines ait eu quoi que ce soit à voir avec lUFDR, bien que Miskine ait fréquemment affirmé quil parlait au nom du groupe (Communiqué de presse de lUnion des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR)-RCA, « De limportance du dialogue pour la paix en République centrafricaine », 31 janvier 2007. 131 « Armed men thought to be from Darfur occupy town in Central Africa », Sudan Tribune, 26 mai 2007. 132 Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), Tiroungoulou, 26 février 2007. 133 Département dÉtat américain, Bureau de la démocratie, des droits humains et du travail, « Country Reports on Human Rights Practices 2002, Central African Republic », 31 mars 2003, http://www.state.gov/g/drl/rls/hrrpt/2002/18174.htm (consulté le 11 juillet 2007). 134 UNHCR et al., « The People are Traumatised », Rapport dune mission conjointe ONU/ONG à Birao et Am Dafok, République centrafricaine, 23-25 mars 2007 (en possession de Human Rights Watch). 135 Hormis une réunion inaugurale à Bangui en juin 2002, les représentants des deux pays ne se sont plus jamais rencontrés et aucun travail important na émané de la commission. Voir : Bangui, Khartoum vow to revive joint security team, Sudan Tribune, 4 décembre 2003, http://www.sudantribune.com/spip.php?article1043 (consulté le 11 juillet 2007). 136 Entretiens de Human Rights Watch, Tiroungoulou, 26 et 27 février 2007. 137 Département dÉtat américain, Bureau de la démocratie, des droits humains et du travail, « Country Reports on Human Rights Practices 2002, Central African Republic », 31 mars 2003, http://www.state.gov/g/drl/rls/hrrpt/2002/18174.htm (consulté le 11 juillet 2007). 138 Entretien de Human Rights Watch avec le Brigadier général Raymond Paul Ndougou, ancien préfet de Birao, Bozoum, 12 février 2007. 139 Ibid. 140 Par exemple, un chef de village de Ouandja a expliqué à Human Rights Watch : « Yahya Ramadan a été tué par des arabes [soudanais], et des échanges de tirs entre Gulas et arabes ont suivi. Puis, les Soudanais ont appelé à une réunion de réconciliation. Le gouvernement soudanais a accepté de payer des compensations puisque ses tribus étaient venues sur notre territoire. Le Président Bozizé a accepté largent qui devait être remis aux Gulas en compensation, mais nous navons jamais vu cet argent. Nous sommes allés poser la question au Consul du Soudan à Am Dafok et il a confirmé que largent avait été transféré à Bozizé. Largent a été utilisé pour les élections [la campagne électorale de Bozizé en 2005]. Entretien de Human Rights Watch avec un chef de village, Ouandja, 27 février 2007. 141 « Tchad : Loffensive rebelle crée un risque de représailles Les parties au conflit doivent protéger tous les civils », communiqué de presse de Human Rights Watch, 13 avril 2006, http://hrw.org/french/docs/2006/04/13/chad13173.htm ; Human Rights Watch, Violence au-delà des frontières : La crise des droits humains dans lEst du Tchad, No. 4, 22 juin 2006, http://hrw.org/french/backgrounder/2006/chad0606/index.htm ; Human Rights Watch, Ils sont venus pour nous tuer : Attaques de milices et agressions ethniques contre les civils à lest du Tchad (New York: Human Rights Watch, 2007), http://hrw.org/french/reports/2007/chad0107/. 142 Small Arms Project, « Sudan Issue Brief: A Widening War Around Sudan », janvier 2007. 143 FIDH, « Oubliées, stigmatisées », p. 52. 144 Entretiens de Human Rights Watch, Tiroungoulou, 26 et 27 février 2007. Voir également : « CAR complains of Airspace violation in tri-border area with Chad and Sudan », Global Insight Daily Analysis, 27 avril 2006 et « CAR-Chad », IRIN, 29 juin 2006. 145 Entretien de Human Rights Watch avec le cheik de Tiroungoulou, Tiroungoulou, 26 février 2007. 146 « Central African Republic army clashes with rebels in northeastern region », BBC Monitoring Africa, 1er juin 2006. 147 Le Lieutenant Dogo a été accusé par des associations internationales de défense des droits humains et le BONUCA dimplication directe dans au moins 17 exécutions sommaires autour de la capitale Bangui en 2003 et 2004, mais il na jamais été traduit en justice pour ses crimes. Voir FIDH, « Oubliées, stigmatisées », p. 47. 148 Selon des chefs de village de Tiroungoulou, les sept civils tués étaient : Abderahman Anglis, 60 ans ; Djabré Anglis, 50 ans ; Abdulkarim Djabré, 28 ans ; Abdou Morai, 28 ans ; Aroun Sarfayé, 25 ans ; Soumain Senten, 50 ans; et Abdoulayé Deher, 30 ans. Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), Tiroungoulou, 27 février 2007. 149 Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), Tiroungoulou, 26 février 2007. 150 Ibid. 151 « 33 Die in Army-Rebel Fighting », IRIN, 29 juin 2006. 152 Ibid. 153 « CAR President calls for national unity following incursion », BBC Monitoring Africa, 3 juillet 2006. 154 « 33 Die in Army-Rebel Fighting », IRIN, 29 juin 2006. 155 « Histoire de la Sous-Préfecture de Ouadda à larrivée des rebelles », Préfecture de la Haute Kotto, Sous-Préfecture de Ouadda, Secrétariat Sous-Préfecture, N˚001/PHK/SPO/SSP.07.CF, 5 décembre 2006. 156 LOCHA (ONU) estime que 15 000 personnes sur 55 287 sont déplacées à Vakaga; 15 000 sur 45 737 à Bamingi-Bangora; 20 000 sur 95 556 en Haute-Kotto. Le pourcentage des déplacements dans le nord-est est beaucoup plus élevé que dans le nord-ouest, 21 à 32 pour cent de la population totale étant déplacée dans la région (27 pour cent à Vakaga, 21 pour cent en Haute-Kotto, 32 pour cent à Bamingi-Bangora). OCHA (ONU), « Central African Republic Fact Sheet », février 2007, http://ocha.unog.ch/humanitarianreform/Portals/1/cluster%20approach%20page/training/CSLT%20March%2007/best%20practices/CAR%20Fact%20Sheet.pdf (consulté le 11 juillet 2007). 157 « Annan gravely concerned about rampant insecurity », IRIN, 7 janvier 2004; « Central African Republic: Bozize urged to discipline his former fighters », IRIN, 19 décembre 2003 (qui cite le Président Bozizé déclarant que les exactions des ex-libérateurs « faisaient partie des problèmes à résoudre de toute urgence ».); « Bozize dismisses Goumbas government », IRIN, 11 décembre 2003 (qui note que la révocation par Bozizé du gouvernement Goumba « arrivait après des semaines de mécontentement chez les habitants de la capitale, Bangui, suite à un certain nombre dassassinats de civils imputés aux forces de sécurité et aux mercenaires tchadiens »). 158 Henri-Blaise N'damas, « Centrafrique: Alliés hier, ennemis daujourdhui », Syfia Centrafrique, 16 novembre 2006, http://www.ideesplus.com/SPIP/article.php3?id_article=695 (consulté le 11 juillet 2007). 159 « ICRC assists victims of looting in Bangui suburb », IRIN, 17 mai 2004. 160 « Echanges de tirs entre armée centrafricaine et ex-libérateurs à Bangui », AFP, 17 avril 2004 ; « CAR Minister on clashes, says ex-combatants need disarmament, reintegration », BBC Monitoring Africa, 19 avril 2004 ; « Six dead, minister hurt in clashes between Central African army and ex-rebels », AFP, 18 avril 2004 ; « Tirs: Lextrême nord de Bangui bouclé par les forces de lordre », AFP, 23 avril 2004 ; Jean-Lambert Ngouandji, « Shooting breaks out in Central African capital », Reuters, 22 avril 2004 ; « Heavy weapons fire heard in capital of Central African Republic », AFP, 22 avril 2004 ; Chris Melville, « CAR Government Reinforces Capital as Talks with Dissident Militia Collapse », WMRC Daily Analysis, 22 avril 2004. 161 « Heavy weapons fire heard in capital of Central African Republic », AFP, 22 avril 2004. 162 « Bozize honors payment deal for former rebels », IRIN, 28 avril 2004. 163 Les témoins des attaques de lannée dernière décrivent les membres de lUFDR comme appartenant principalement aux Gulas mais également aux Saras, Rongas et Haoussas. Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), Ouanda Djallé, 25 février 2007 et entretien de Human Rights Watch avec un responsable local (anonymat préservé), Ouanda Djallé, 25 février 2007. 164 Ibid. 165 Ibid. 166 Ibid. 167 Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), Ouadda, 28 février 2007. 168 Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), Ouandja, 25 février 2007. 169 Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), Ouandja, 25 février 2007. 170 Les pisteurs sont des membres dunités de répression du braconnage qui ont reçu une formation militaire réduite pour protéger la faune locale des braconniers. La plupart des pisteurs de la région sont gulas et certains sont actifs dans le mouvement rebelle UFDR. 171 Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), Ouandja, 25 février 2007. 172 Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), Ouadda, 28 février 2007. 173 Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), Ouadda, 28 février 2007. 174 Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), Ouadda, 28 février 2007. 175 Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), Tiroungoulou, 26 février 2007. 176 Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), Ndélé, 23 février 2007. 177 UNHCR et al., « The People are Traumatised », Rapport dune mission conjointe ONU/ONG à Birao et Am Dafok, République centrafricaine, 23-25 mars 2007 (en possession de Human Rights Watch); « CAR: Northern town empty as scared civilians stay away », IRIN, 22 mars 2007. 178 Entretien de Human Rights Watch (nom, lieu et date tenus secrets). 179 Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), Tiroungoulou, 27 février 2007. 180 Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), Tiroungoulou, 26 février 2007. 181 Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), Ouadda, 28 février 2007. 182 Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), Délembé, 27 février 2007. 183 Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), Ouanda Djallé, 25 février 2007. 184 Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), Ouanda Djallé, 25 février 2007. 185 Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), Ouadda, 28 février 2007. 186 Voir : « Histoire de la Sous-Préfecture de Ouadda à larrivée des rebelles, Préfecture de la Haute Kotto, Sous-Préfecture de Ouadda, Secrétariat Sous-Préfecture », N˚001/PHK/SPO/SSP.07.CF, 5 décembre 2006. 187 Entretien de Human Rights Watch avec le Sous-préfet Jean-Nestor Lopere, Ndélé, 22 février 2007; Entretien de Human Rights Watch avec un commandant de la gendarmerie, Ndélé, 22 février 2007; Entretien de Human Rights Watch avec un représentant gula (anonymat préservé), Ndélé, 23 février 2007. 188 Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), Ouadda, 28 février 2007. 189 Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), Ouanda Djallé, 25 février 2007. 190 Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), Ouanda Djallé, 25 février 2007. 191 Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), Ouadda, 28 février 2007. 192 Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), Ouadda, 28 février 2007. 193 Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), Ouanda Djallé, 25 février 2007. 194 UNHCR et al., « The People are Traumatised », Rapport dune mission conjointe ONU/ONG à Birao et Am Dafok, République centrafricaine, 23-25 mars 2007 (en possession de Human Rights Watch). 195 Par exemple, une mission dévaluation de la situation humanitaire qui sest rendue dans la région en janvier 2007 a fait part de 10 cas présumés de viol à Ouanda Djallé et de 35 cas de viol à Ouadda dénoncés par les autorités locales, même si elle na pas été en mesure denquêter sur ces allégations en raison du temps limité dont elle disposait (une courte visite dune heure dans la ville). Dans les deux villes, des responsables civils et médicaux, ainsi que des civils de la localité, ont nié devant Human Rights Watch quil y ait eu des cas de viol lors de loccupation de leur ville par lUFDR. 196 Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), Ouadda, 28 février 2007. 197 Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), sous-préfet, Ouanda Djallé, 25 février 2007. 198 Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), Ouadda, 28 février 2007. 199 Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), Ouanda Djallé, 25 février 2007. 200 Entretien de Human Rights Watch (anonymat préservé), sous-préfet, Ouanda Djallé, 25 février 2007. 201 « UNICEF starts talks on child disarmament in Central African Republic », communiqué de presse de lUNICEF, 21 mai 2007, http://pretoria.unic.org/index.php?option=com_content&task=view&id=295&Itemid=93 (consulté le 11 juillet 2007). |