Rapports de Human Rights Watch

X. Annexe: Analyse des entretiens réalisés à Mpimba

Certaines conclusions exposées dans le présent rapport sont basées sur les informations recueillies auprès de 136 enfants à la prison centrale de Mpimba à Bujumbura, pas plus tard que fin janvier 2007. Les enfants incarcérés à la prison centrale pourraient ne pas être représentatifs de tous les enfants qui se trouvent en prison. La vaste majorité des enfants accusés de participation aux bandes armées sont détenus dans cet établissement et il  existe d’autres prisons où personne n’est inculpé de ce délit. Néanmoins, le profil social général des enfants incarcérés à la prison centrale ne devrait présenter que peu ou pas de différences par rapport au profil des enfants des autres prisons du Burundi. Les enfants sont incarcérés en fonction de la proximité du lieu où le délit a été commis mais ils peuvent parfois demander leur transfert vers une autre prison, par exemple plus proche de leur famille. Il en ressort que les détenus de la prison de Mpimba ne sont pas tous originaires de la région de Bujumbura. En raison de l’échantillon limité, des conclusions statistiques ne peuvent pas toujours être tirées.

Information descriptive

Tableau 1 – Motifs d’arrestation

Motif

%

(n)

Viol

25,7%

(35)

Vol

39,7%

(54)

Participation aux bandes armées (FNL)

23,5%

(32)

Autres (meurtre, tentative de meurtre, coups et blessures, possession de chanvre, etc.)

11,0%

(15)



Tableau 2 – Situation parentale

Situation parentale

    %

(n)

Deux parents vivants

42,6%

(58)

Un parent vivant

37,5%

(51)

Orphelin

19,9%

(27)



Tableau 3 - Education

Niveau d’éducation

%

(n)

Pas de scolarité

20,6%

(28)

1e à 3e année primaire

30,9%

(42)

4e à 6e année primaire

41,9%

(57)

Au-delà de la 6e primaire

6,6%

(9)



Tableau 4 – Occupation avant l’arrestation

Occupation

%

(n)

Pas d’occupation

8,8%

(12)

Travail domestique192

30,1%

(41)

Rebelle/FNL

4,4%

(6)

Gardien de vaches ou de chèvres

3,7%

(5)

Cultivateur

5,9%

(8)

Vendeur ou travailleur dans un petit commerce

16,9%

(23)

Ouvrier spécialisé193

12,5%

(17)

Etudiant

12,5%

(17)

Transport

2,2%

(3)

Autres

2,9%

(4)



Tableau 5 – Assistance juridique

Assistance juridique

%

(n)

Oui

13,2%

(18)

Non

86,8%

(118)



Tableau 6 – Motifs d’arrestation et assistance juridique

Assistance juridique

Délit

% Oui

(n)

% Non

(n)

Viol

34,29%

(12)

65,71%

(23)

Vol

7,41%

(4)

92,59%

(50)

Rebelle/FNL

3,13%

(1)

96,88%

(31)

Autres

6,67%

(1)

93,33%

(14)



Assistance juridique et éducation  

Parmi les enfants interrogés, ceux accusés de viol avaient 6,5 fois plus de chances de voir un avocat que ceux accusés de vol. Ceux accusés de viol avaient également 16,1 fois plus de chances de voir un avocat que ceux accusés de participation aux bandes armées. Ceci est probablement dû au fait que les programmes des ONG telles que Victimes de Torture fournissent une assistance juridique dans certaines affaires de viol. Parmi les enfants accusés de participation aux bandes armées, seul un sur 32 avait vu un avocat. Trop peu d’observations étaient disponibles dans la catégorie « autres » pour établir une comparaison valable.



Tableau 7 – Motifs d’arrestation et situation parentale

Viol

Vol

FNL

Autres

Situation parentale

% Oui

(n)

% Oui

(n)

% Oui

(n)

% Oui

(n)

Deux parents vivants

25,9%

(15)

32,8%

(19)

29,3%

(17)

12,1%

(7)

Un parent vivant

23,5%

(12)

45,1%

(23)

19,6%

(10)

11,8%

(6)

Orphelin

29,6%

(8)

44,4%

(12)

18,5%

(5)

7,4%

(2)

En général, la plupart des enfants interrogés se trouvaient en prison pour vol (39,7 pour cent de tous les interviewés). Les données semblent indiquer que les orphelins étaient plus fréquemment en prison pour viol présumé que les autres catégories d’enfants. Les enfants interrogés dont les deux parents étaient en vie ont plus souvent expliqué leur arrestation par le fait qu’ils étaient accusés de participation aux bandes armées. Néanmoins, au niveau statistique, aucune différence importante n’a été constatée entre les groupes, probablement en raison de l’échantillon limité.



Tableau 8 – Education et situation parentale

Pas de scolarité

1e à 3e année primaire

4e à 6e année primaire

Au-delà de la 6e

Situation parentale

%

(n)

%

(n)

%

(n)

%

(n)

Deux parents vivants

17,2%

(10)

31,0%

(18)

48,3%

(28)

3,4%

(2)

Un parent vivant

15,7%

(8)

29,4%

(15)

47,1%

(24)

7,8%

(4)

Orphelin

37,0%

(10)

33,3%

(9)

18,5%

(5)

11,1%

(3)

Les données semblent indiquer que les orphelins sont en moyenne moins instruits que les enfants ayant un ou deux parents en vie. Plus de 70 pour cent des orphelins n’avaient terminé que leur troisième année primaire ou n’étaient même pas arrivés à ce niveau, alors que moins de 50 pour cent des enfants ayant un ou deux parents en vie se trouvaient dans ce cas.




192 Aux fins de cette recherche, le « travail domestique » est défini comme étant le travail que l’enfant effectue  hors de chez lui pour une autre famille et en échange duquel il reçoit un salaire mensuel.

193 Cette catégorie comprend, entre autres occupations, les pêcheurs, les maçons, les cordonniers, les mécaniciens et les soudeurs.