<<précédente | index | suivant>> VI. Futures implications dune impunité non combattueLes violations persistantes du type de celles qui sont décrites dans ce rapport, et limpunité qui les soutient, soulèvent de sérieuses inquiétudes quant à la possibilité que les élections programmées pour plus tard cette année se déroulent pacifiquement. Malgré les discours croissants dunité nationale à la radio et la télévision ivoiriennes, et dans les rues, il ny a pas de doute que la Côte dIvoire sachemine vers ces élections fortement divisée, avec les principaux partis politiques organisés vaguement selon des lignes ethniques et religieuses,108 et des forces de sécurité, aussi bien dans le nord que dans le sud, souvent perçues comme représentant les intérêts des partis politiques particuliers. Dans le climat actuel où les forces de sécurité et les milices semblent être libres de commettre des abus, de harceler et dintimider sans encourir de sanction, souvent sur la base de lidentité ou de lappartenance ethnique, la capacité des personnes à sassocier librement, la capacité des partis politiques et de leurs partisans à sorganiser et à mener campagne, et la capacité de la presse à couvrir librement les développements électoraux semblent hautement douteuses. De plus, si des mesures pour combattre limpunité ne sont pas prises maintenant, il pourrait y avoir une répétition des violences qui se sont produites au cours des élections parlementaires et présidentielles de 2000, où des violences politiques, ethniques et religieuses ont entraîné la mort de plus de 200 personnes et ont fait des centaines de blessés.109 De telles mesures devraient inclure une application plus large des sanctions économiques et de voyager contre les individus identifiés comme responsables de graves violations du droit humanitaire et des droits humains internationaux, ainsi que lenvoi rapide dune mission en Côte dIvoire par la Cour Pénale Internationale pour enquêter sur les personnes suspectées de détenir la plus grande responsabilité pour les crimes graves commis aussi bien par les forces rebelles que gouvernementales. Cela enverrait un signal fort que lère de limpunité en Côte dIvoire doit être traitée et que dautres violences et abus, y compris pouvant être commis dans la préparation des élections, ne demeureront pas impunis. [108] Par exemple, le RDR, dirigé par Alassane Ouattara, sappuie fortement sur le soutien du nord largement musulman, tandis que le Front Populaire Ivoirien (FPI) dirigé par Laurent Gbagbo, est composé en grande partie de chrétiens du sud. [109] Voir Human Rights Watch, Le nouveau racisme.
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