Rapports de Human Rights Watch

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Recommandations

Au gouvernement congolais :

  • Prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre un terme à la distribution, par les autorités du Nord-Kivu, d’armes à feu ou d’autres types d’armes aux civils. Collecter et se débarrasser de façon appropriée des armes à feu déjà distribuées. Prendre des mesures disciplinaires contre les responsables impliqués dans de telles activités ou les traduire en justice lorsque cela s’avère adéquat.

  • Prendre toutes les mesures nécessaires pour s’assurer que les forces armées congolaises agissent en totale conformité avec le droit relatif aux droits humains et le droit international humanitaire. Enquêter sur les graves violations des droits humains et du droit humanitaire et traduire ces affaires en justice.

  • Veiller à la pleine intégration des différentes factions dans la nouvelle armée nationale sans délai supplémentaire. Etablir un processus d’examen pour empêcher que toute personne contre laquelle existent des preuves substantielles d’abus contre les droits humains ne soit intégrée dans l’armée nationale tant que les accusations pesant contre cette personne n’ont pas fait l’objet d’une enquête complète. Fournir à toutes les personnes intégrées dans l’armée nationale une formation sur le droit relatif aux conflits armés.

    A la MONUC :

  • Aider l’armée congolaise à collecter les armes à feu illégalement distribuées et à s’en débarrasser de façon appropriée, comme décrit plus haut.

  • Veiller à ce que les forces de la MONUC opèrent selon des règles d’engagement claires et disposent des informations nécessaires pour répondre rapidement et efficacement aux situations pouvant mettre en danger les civils.

  • Intégrer des spécialistes des droits humains de la MONUC dans toutes les activités de la MONUC, notamment les patrouilles et autres opérations militaires dans le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et dans d’autres zones de conflit si nécessaire afin de s’assurer que les interventions visant à protéger les civils menacés de violence imminente se font dans des délais appropriés. Veiller à ce que des spécialistes des droits humains participent à la planification des opérations militaires.

    Au Conseil de sécurité et aux états membres du CIAT :

  • Veiller à ce que la MONUC dispose d’une force humaine et d’un soutien logistique suffisant pour répondre rapidement et efficacement aux situations pouvant mettre en danger les civils.

  • Appeler publiquement le gouvernement de la RDC à traduire en justice toutes les personnes responsables de graves violations du droit international humanitaire.

  • Coordonner les efforts pour influencer toutes les parties congolaises afin qu’elles mettent en œuvre les traités et les accords politiques, notamment ceux prévoyant une armée nationale intégrée et la démobilisation des groupes armés dans l’Est du Congo.

  • Continuer d’exhorter le Rwanda à adhérer aux obligations qui sont les siennes dans les traités à savoir ne pas disposer de présence militaire au Congo et ne soutenir aucun groupe armé opérant dans l’Est du Congo.

  • En aidant le gouvernement congolais à créer une armée nationale unifiée, insister sur l’établissement d’un processus d’examen comme décrit plus haut pour les personnes soupçonnées de graves abus contre les droits humains ou le droit humanitaire.

    Aux gouvernements des pays bailleurs :

  • Etendre l’assistance apportée à des programmes de réforme judiciaire, notamment en suivant le modèle du programme pilote financé par l’Union européenne en Ituri.

    A la Cour pénale internationale :

  • Envisager de lancer des enquêtes sur les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis à la fois dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu depuis juillet 2002.



    <<précédente  |  index  |  suivant>>juillet 2005