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III. Violences en 2003

La dernière série de violences a commencé au début de 2003, pendant les préparations aux élections fédérales et étatiques qui ont eu lieu en avril et mai (des élections locales n’ont eu lieu nulle part au Nigeria depuis 1999). Pendant le weekend du 31 janvier / 1 février, il y a eu des combats dans le secteur d’Okere de la ville de Warri entre Itsekiris et Ijaws, pendant les élections primaires pour le district sénatorial de Delta sud organisées par le Parti Démocratique du Peuple (PDP : People’s Democratic Party), le parti au pouvoir dans l’Etat du Delta et au niveau fédéral. La dispute tournait autour du nombre de sections électorales qu’il y aurait dans le district, ainsi que les délimitations entre elles, qui dans l’opinion des Urhobos étaient désavantageuses pour eux. Selon l’opinion générale et les rapports de presse, des jeunes Urhobos ont attaqué une zone Itsekiri dans l’après-midi du 31 janvier, et ont commencé — piller et mettre le feu aux maisons. Des jeunes Itsekiris se sont réunis au stade où les élections primaires avaient lieu, puis se sont vengés en réponse aux rapports de ce raid. Pendant les deux jours qui ont suivi la plus grande partie d’une grande propriété appartenant au chef Benjamin Okumagba, le chef traditionnel des Urhobo — Warri, a été détruite. Des troupes du gouvernement sont intervenues pendant l’attaque initiale Urhobo visant la zone Itsekiri, et un soldat aurait été tué au cours de cette confrontation. Des témoins Urhobos ont déclaré que des soldats qui patrouillaient la propriété Okumagba ont été retirés avant l’attaque des Itsekiris. Il y a eu d’autres rapports faisant état de tirs au hasard ou d’exécutions par les forces armées au cours des efforts pour réprimer les combats. Les estimations sur le nombre de victimes au cours de ces quelques jours de violence allaient de douze — deux cents. La Croix Rouge nigériane a déclaré que plus de 6.000 personnes ont été déplacées.5

La violence a éclaté de nouveau au mois de mars, ce qui a prolongé le conflit et l’a rendu plus brutal. Le déclenchement parait avoir été une combinaison de mécontentement politique des Ijaws sur les mêmes sujets de représentation qui étaient — l’origine des combats en janvier/février et un affrontement entre des milices Ijaws et la marine nigériane pour le vol de pétrole.

Le 3 mars, les Communautés Ijaws Fédérées du Delta du Niger (FNDIC : Federated Niger Delta Ijaw Communities), une association de jeunes militants avec leur base de soutien parmi les Ijaws de l’Etat du Delta, ont lancé un ultimatum qui donnait au gouvernement nigérian sept jours pour répondre — une série de demandes — y compris la suppression de sections électorales dans la zone de gouvernement local de Warri Sud-ouest, le retrait des troupes des communautés Ijaws, l’arrêt d’annulation de la décision de la Court suprême d’avril 2002 qui disait que les recettes pétrolières offshore reviennent au gouvernement fédéral du Nigeria et qu’elles ne sont pas soumises aux exigences constitutionnelles qui établissent que 13 pourcent doivent être remis — l’Etat de dérivation, et un retrait de personnel expatrié des compagnies pétrolières — ou faire face aux « actions de masse » pour « réclamer » les criques des zones riveraines. Les FNIC ont conseillé aux compagnies pétrolières internationales d’abandonner la région jusqu’— ce que le gouvernement ait satisfait — leurs demandes.

La date limite du 10 mars est passée sans incidents. Cependant, le 12 mars il y a eu un affrontement entre les forces gouvernementales et les milices Ijaws près du village d’Okorenkoko sur la rivière Escravos au sud de Warri. Plusieurs soldats et marins et jusqu'— cinq membres des milices ont été tués. Selon les FNIC, l’affrontement a eu lieu au moment ou «des hommes de la marine nigériane sous l’officier en commande de la base navale de Umalokun (aujourd’hui Warri), Warri, le capitaine de la marine Titus Awoyemi ont été accostés pendant une opération de bunkering illégal dans les secteurs de SPDC [Shell Petroleum Development Company of Nigeria Ltd, la joint-venture opérée par Shell] Jones Creek Oil Fields ».6 Selon d’autres sources, les marins avaient capturé le bateau utilisé pour siphonner le pétrole, malgré le fait que les personnes responsables de l’opération avaient « réglé » (corrompu) le capitaine Awoyemi pour que la marine ne prenne pas d’actions. Les personnes responsables du vol de pétrole avaient ensuite payé les milices de jeunes pour qu’ils reprennent le bateau. D’autres rapports ont indiqué qu’au cours des combats un nombre de personnes qui n’étaient pas impliquées dans l’affrontement initial, y compris des employés SPDC et trois policiers qui les escortaient, ont été pris comme otages par des jeunes armés. Les employés de Shell ont été relâchés plus tard, les policiers ont été gardés (et n’ont pas été retrouvés ; ils sont présumés morts). L’affrontement entre la marine et les milices de jeunes a eu lieu lors d’une tentative de sauver les policiers.7 Le capitaine Olufemi Ogunjinmi, l’officier en commande qui a remplacé le capitaine Awoyemi en avril, a dit — Human Rights Watch que les milices Ijaws avaient désarmé quelques marins, et qu’au moment où d’autres sont retournés pour reprendre leurs fusils, ils ont de nouveau été confrontés par des milices armées, et quelques-uns ont été blessés. Un marin et plusieurs soldats ont été tués.8 L’armée a rapporté qu’ils avaient été attaqués sur la rivière Escravos par des jeunes, probablement venant d’Okorenkoko, qui ont tué quatre de leurs hommes.9

Suite — cet affrontement, les FNDIC ont déclaré que des soldats gouvernementaux et de la marine ont attaqué des villages Ijaws sur la rivière Escravos, entre autre Okorenkoko, — partir du 13 mars, s’engageant dans des échanges de tirs avec les partisans de FNDIC, parmi lesquels plusieurs ont été tués. L’ONG basée — Port Harcourt ND-HERO, qui avait un représentant stationné — Warri — l’époque, a parlé aux personnes qui fuyaient Okorenkoko et qui ont raconté que deux canonnières et deux bateaux plus petits avaient attaqués plusieurs villages dans la région.10 Des journalistes ont également parlé avec des témoins qui ont décrit des tirs au hasard commis par les forces gouvernementales et par des milices ethniques.11 Dans des entretiens avec Human Rights Watch les officiers en commande de l’armée et de la marine, basées — Warri, ont cependant nié que des raids sur Okorenkoko ou d’autres villages de la région avaient eu lieu.12

Des dirigeants Itsekiris ont déclaré que des milices Ijaws ont ensuite attaqué Madangho, Arutan, et d’autres villages Itsekiris près de l’Escravos le 17 mars, laissant peut-être une dizaine de victimes civiles.13 D’autres observateurs ont confirmé que les Ijaws avaient lancé des attaques contre des villages Itsekiris, qui ont été pris par surprise. Pendant les semaines qui ont suivi, beaucoup d’autres villages ont été attaqués dans ce qui paraît avoir été des raids bien organisés, et des dizaines de personnes ont été tuées. Chevron Nigeria Ltd (CNL ; la registration nigériane de la compagnie n’a pas encore été changée pour refléter la fusion globale avec Texaco) et SPDC ont participé — l’évacuation de centaines de villageois affectés, en évacuant par pont aérien plus de 2.000 personnes déplacées, majoritairement des Itsekiris, qui avaient cherché l’abri dans le terminal de CNL sur l’Escravos.14 SPDC a également évacué par pont aérien des dizaines de personnes qui étaient venues vers ses stations de pompage. L’hélicoptère utilisé aurait aussi été tiré dessus. Selon Bello Oboko, le président des FNDIC, qui dans son entretien avec Human Rights Watch n’a pas nié le fait que des villages Itsekiris avaient été attaqués par les partisans des FNDIC, les raids ont eu lieu parce que les forces gouvernementales nigérianes avaient utilisé des communautés Itsekiris en tant que bases pour les attaques contre les milices Ijaws. Les FNDIC ont déclaré que soixante personnes avaient été tuées dans des attaques menées par des milices Itsekiris ou par les forces gouvernementales sur plusieurs villages Ijaws — la fin du mois de mars, et ont publié les noms de dix-huit victimes.15

Les combats ont eu des conséquences sérieuses sur la production pétrolière, — la fois parce que quelques stations de pompages ont elle mêmes été attaquées et — cause de l’insécurité générale. Le 19 mars, SPDC avait fermé dix stations de pompage dans l’Etat du Delta en conséquence de la violence, évacuait des employés et perdait une production de 126.000 bpj ; encore quatre ont été fermées quelques jours plus tard, ce qui a fait monter les pertes de production — 320.000 bpj. Chevron a déclaré avoir fermé ses installations — terre, et ensuite le terminal de départ principal sur l’Escavros, baissant la production de 440.000 bpj. SPDC et CNL ont tous les deux déclaré force majeure — l’impossibilité de respecter leurs obligations — cause d’événements en dehors de leur contrôle — pour ce qui concernait leurs exportations nigérianes.16 Des jeunes militants ont détruit plusieurs stations de pompage abandonnées par les compagnies pétrolières, entre autres celles d’Olero Creek et Dibi, appartenant — CNL, et celles d’Otumara et Saghara appartenant — SPDC, ainsi qu’une base logistique — Escravos.17 Il y a eu des incidents mineurs de vandalisme ailleurs. Total (autrefois Elf ; la joint-venture au Nigeria est toujours connu sous le nom d’Elf Petroleum Nigeria Ltd, EPNL) a également arrêté sa production dans la région. Le 24 mars, les pertes totales combinées montaient — plus de 800.000 bpj, environ 40 % de la production normale du Nigeria.18

Les FNDIC ont annoncé qu’ils avaient saisi onze installations pétrolières et menaçaient de les faire sauter si les attaques du gouvernement vers les villages Ijaws ne s’arrêtaient pas.19 La production n’a pas commencé — reprendre avant la deuxième semaine d’avril. Le 11 août SPDC était encore — une production qui était 120.000 bpj plus faible qu’en temps normal, dans le cas de Chevron Texaco ce chiffre était de 140.000 bpj ; Total n’avait pas repris sa production de 7.500 bpj étant fermé depuis le mois de mars.20 En octobre, la production de SPDC était toujours réduite de 80.000 bpj et celle de CNL de 140.000.21

Le 11 avril, des milices Ijaws armées — bord d’environ sept bateaux rapides ont attaqué Koko, une communauté Itsekiri et les quartiers généraux du secteur de gouvernement local de Warri Nord, située sur la rivière Bénin. Puisque Koko est accessible par la route, il a été possible de documenter ce raid ; les villages attaqués qui sont situés dans les mangroves restent inaccessibles parce que les voies riveraines sont effectivement fermées. Au cours de l’attaque, les milices ont tué au moins un soldat du gouvernement et peut être des dizaines de civils (entre eux quatre enfants) et elles ont mis feu — environ cinquante bâtiments, y compris le secrétariat du gouvernement local et le quartier résidentiel des soldats stationnés dans la ville pour des missions de maintien de paix suite — la crise. Les milices ont forcé le dépôt d’armes utilisé par les soldats, et auraient pris 105 fusils ainsi que des munitions ; plus tard, l’armée a déclaré que seulement huit fusils avaient été pris.22 Il n’y avait pas de conflit préexistant entre Koko et les communautés voisines qui pourrait expliquer l’attaque. Koko n’est pas une « communauté productrice de pétrole » dans le sens où il n’y a pas de station de pompage.

Human Rights Watch a visité Koko en septembre 2003. Alors qu’il y avait eu des efforts de reconstruction, beaucoup de personnes qui s’étaient enfuies n’étaient toujours pas retournées, et le trafic sur la rivière, normalement une voie animée, était non existant. Selon des résidents, des dizaines de militants Ijaws portés dans jusqu'— neuf bateaux rapides ont attaqué le village — partir de la rivière sans préavis — environ quatre heures de l’après-midi. Les jeunes, habillés dans des vêtements civils et portant des bandeaux rouges ou blancs — la tête, tiraient déj— au moment ou ils s’approchaient des rives au niveau du secrétariat du gouvernement local, où plusieurs dizaines de soldats étaient stationnés. Les résidents ont dit que — malgré le fait qu’il y avait eu des rumeurs concernant l’attaque depuis quelques semaines, et qu’ils auraient du être préparés — les soldats n’ont pas résisté sinon qu’ils se sont simplement enfuis, en abandonnant la mitrailleuse installée sur la plage. La mitrailleuse a ensuite été emportée par les milices. Les milices avaient aussi utilisé une mitrailleuse pendant l’attaque ; cependant il n’est pas clair s’il s’agissait de celle abandonnée par les soldats, ou si elles avaient attaqué avec une mitrailleuse se trouvant déj— dans leurs bateaux.

Un jeune homme qui vivait près de la maison du pasteur de l’église Four Square Gospel Church — qui — son tour se trouve — côté de la maison ou le commandant des soldats du village était logé — a parlé — Human Rights Watch d’un incident particulièrement horrible. Des membres des milices Ijaws sont arrivés au bâtiment et y ont mis le feu. Pendant que la maison était en flammes, « l’ennemi », comme l’a dit le jeune homme, a jeté quatre enfants, âgés entre environ six et dix-sept, aux flammes. Le pasteur n’était pas au village au moment de l’attaque ; les corps des enfants ont été enterrés sur le terrain de la maison. Le professeur Lucky Akaruese de l’université de Port Harcourt, qui vient de Koko et qui a dirigé les efforts pour rapporter l’attaque, a dit — Human Rights Watch qu’on estimait qu’entre quarante et cinquante personnes avaient été tuées par les milices — bien qu’il soit difficile d’être sûr, vu que quelques-uns se sont peut-être enfuis dans la brousse plutôt que de se faire tuer. Environ dix des victimes avaient été décapitées. Human Rights Watch ne peut confirmer ces chiffres. D’autres témoins ont décrit le pillage et la mise — feu des bâtiments. Un soldat qui avait été séparé de ses collègues a également été tué.23

Les milices sont restées au village pendant plus de trois heures, jusqu'— passé sept heures du soir. Elles ne sont parties qu’au moment où est arrivé un véhicule militaire blindé qui avait été appelé par le Commissaire pour le logement de l’Etat du Delta, Dr Ideh, qui habite dans le village et qui a téléphoné de sa maison pour avoir de l’assistance. Jusqu’en septembre, ni l’Etat du Delta ni le gouvernement fédéral n’avaient fourni un secours quelconque aux personnes affectées par la violence : bien que le Gouverneur Ibori ait promis que ceux dont les maisons avaient été détruites auraient accès aux logements construits par le gouvernement qui existaient déj— — proximité, cette promesse n’a pas été respectée.

Des résidents ont raconté — Human Rights Watch que des soldats qui faisaient partie de ceux qui avaient été au village le jour de l’attaque les avaient informé que l’officier en commande avait accepté de l’argent de la part des milices pour ne pas résister. Human Rights Watch n’a pas pu confirmer ces accusations — les soldats basés — Koko avaient été redéployés et remplacés — mais ce sont des accusations sérieuses qui méritent d’être poursuivies au plus haut niveau par les autorités civiles et militaires. Le commandant actuellement en charge des soldats basés — Koko n’a pas voulu commenter ces rapports. L’officier en commande du 7e Bataillon Amphibie basé — Warri, le lieutenant-colonel Gar Dogo, a déclaré — Human Rights Watch qu’une commission d’enquête interne avait examiné les accusations avant de conclure qu’elles n’étaient pas fondées.24

Malgré les combats — qui en plus de conduire au déplacement de milliers de personnes ont effectivement empêché l’utilisation des rivières comme moyens de transport — la Commission Electorale Nationale Indépendante (INEC : Independent National Electoral Commission) et la Commission Electorale Indépendante de l’Etat du Delta (DSIEC : Delta State Independent Electoral Commission) ont décidé de procéder aux trois jours de votes prévus pour avril et mai dans les trois secteurs de gouvernement local de Warri affectées par la violence. Les élections pour l’assemblée nationale ont été tenues le 12 avril, les élections de gouverneur et les élections présidentielles le 19 avril, et les élections pour l’assemblée de l’Etat le 4 mai.

La violence a continué tout au long de cette période, comme les FNDIC ont menacé de considérer toute livraison de matériel électoral comme une « acte de guerre ».25 Outre le raid sur Koko, les quartiers généraux du secteur de gouvernement local de Warri Nord, il y a eu des affrontements dans la ville de Warri en début avril, et des militants Ijaws ont attaqué les bureaux de l’INEC dans les secteurs de gouvernement local de Warri Sud et Sud Ouest le 12 avril, le jour du vote. Le vote a été prolongé jusqu’au dimanche. Des fusillades entre les milices de jeunes et l’armée ont eu lieu tout au long de la période des élections.26 Des milices Ijaws auraient attaqué le village Itsekiri de Ugbuwangue près de Warri le 14 avril, mais elles ont été empêchées d’entrer dans la ville de Warri par l’armée et la marine.27 Les élections de gouverneur ont dû affronter des problèmes similaires, et il y a eu encore des attaques par des militants Ijaws pendant les préparations aux élections de l’assemblé de l’Etat qui ont eu lieu le 4 mai. Les milices Ijaw auraient attaqué Egbokodo, Warri Sud (près de la Warri Refining and Petrochemical Company) le 27 avril, et Orere, Warri Nord le 28 avril, en tuant plusieurs civils et en détruisant des biens.28 Le 2 mai des milices Ijaws dans des bateaux rapides ont approché la base navale de Warri, en échangeant des tirs avec les troupes qui y étaient stationnées ; plusieurs membres des milices et au moins un marin ont été tués.29 Comme on pouvait s’y attendre, il y a eu peu de vote ce jour l—.

Même si les pires combats paraissaient s’être calmés au mois de mai, il y a encore eu plusieurs affrontements entre les partisans du PDP et de l’Alliance pour la Démocratie (pas au sujet des lignes ethniques) en mai, juin et juillet — Effurun, qui fait partie de la zone urbaine de Warri, pour le control du secteur de gouvernement local d’Uvwie. Des dizaines de personnes auraient été tuées au cours de ces violences. Il y a eu encore des affrontements — Effurun en septembre.

Dès que le gouvernement de l’Etat du Delta a annoncé, au mois de juillet, un assouplissement du couvre-feu imposé en février, la violence a recommencé. Des attaques et contre-attaques ont continué dans les criques, y compris une attaque Ijaw contre le village Itsekiri de Abi-Gborodo en fin juillet (le village où résidait le secrétaire au gouvernement de l’Etat du Delta, Dr Emmanuel Uduaghan). Cette attaque aurait été en représailles — une attaque Itsekiri contre un bateau allant — la communauté Ijaw de Burutu ; de nouvelles attaques Itsekiri contre quatre villages Ijaws, parmi lesquels Mangorogbene dans le secteur de gouvernement local de Sapele ont suivi.30 Des fusillades ont fait rage encore pendant plusieurs jours en mi-août au marché McIver et dans les zones NPA/Milla de Warri.31 Une fois encore, un déploiement important de troupes gouvernementales et police mobile a été nécessaire pour rétablir l’ordre, et les heures de couvre-feu ont été augmentées. Le 22 août, un porte-parole de la Croix Rouge nigériane a déclaré qu’ils estimaient qu’environ 100 personnes avaient été tuées pendant la dernière vague de meurtres et 1.000 personnes blessées ; plusieurs milliers avaient été déplacés et avaient cherché refuge temporairement dans les bâtiments religieux.32 Les FNDIC ont fait savoir que cinquante-quatre Ijaws avaient été tués dans les violences du mois d’août.33 Fin juillet et début août, des nouveaux combats ont aussi été rapportés dans les zones riveraines, avec des attaques lancées par les Ijaws contre les villages Itsekiris, suivi d’attaques de représailles contre les communautés Ijaws, encore une fois faisant des dizaines de victimes.34

En septembre, les dirigeants Itsekiris ont déclaré que plus de trente de leurs communautés avaient été attaquées par les milices Ijaws et qu’elles étaient pratiquement désertées. Cependant, les informants Ijaws ont affirmé qu’environ neuf communautés Ijaws auraient été attaquées soit par les milices Itsekiris soit par des membres des forces gouvernementales. Compter les communautés affectées est difficile en soi, car une « communauté » peut être composée de plusieurs villages qui se considèrent comme faisant partie de la même structure traditionnelle de gouvernance. Certainement, des milliers de personnes ont été déplacées, beaucoup d’entre elles pendant des mois. Le nombre de victimes reste inconnu, mais les FNDIC ont déclaré — Human Rights Watch un total d’environ 130 victimes Ijaws, y compris leurs membres ; le secrétaire public du Forum des Dirigeants Itsekiris (Itsekiri Leaders Forum) a déclaré qu’environ 250 Itsekiris étaient morts en 2003 — et autour de 2.000 depuis 1997.35 Parmi les forces de sécurité du gouvernement, l’armée a déclaré en septembre que neuf soldats avaient été tués depuis le mois de mars ; et la marine a affirmé qu’un marin avait été tué et huit blessés.36

Une poignée d’employés des compagnies pétrolières ou des entreprises fournisseurs de services sont parmi les victimes de la violence, mais il y a peu d’évidence qui indique qu’ils ont été visés en tant qu’employés des compagnies pétrolières ; il parait plutôt qu’ils se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment. Néanmoins, un employé d’une entreprise de restauration attaché au port de Escravos de Chevron — la seule fatalité parmi le personnel ou les fournisseurs du CNL — a été tué par une balle tirée au hasard — partir d’un bateau qui passait devant le port.37 Deux personnes employées par des fournisseurs de SPD ont été tuées.38 Le personnel des forces de sécurité du gouvernement, déployé pour protéger les installations pétrolières, a été tué et/ou pris en otage même quand les civils capturé en même temps ont été relâchés — comme les trois policiers nigérians présumés morts qui escortaient les employés de Shell au moment des affrontements de Okorenkoko le 12 mars. Les milices Ijaws ont continué de prendre les employés expatriés en otages et d’exiger des rançons en échange de leur libération. Tous ont été relâchés indemnes ; il n’est toujours pas clair si les rançons ont été payées, bein que les compagnies pétrolières d’habitude nient les avoir payées. En août 2003, le PDG de SPDC Ron van den Berg a fait circuler un mémo interne — tous les employés déclarant que, d’effet immédiat, « il n’y aurait AUCUN paiement en espèces pour les communautés autre que celles spécifiées pour des raisons d’affaires légitimes. » Les rançons seraient incluses dans ce principe.39 CNL affirme avoir pris la même position depuis juillet 2002, en déclarant qu’il est « résolu de ne pas payer pour le travail non fait ou d’autres procédés d’extorsion ».40 Trois employés expatriés liés — SPDC ont été pris en otages contre rançon en juin et relâchés deux semaines plus tard. Un employé expatrié d’une entreprise de services aux compagnies pétrolières qui travaillait pour CNL a été pris en otage — Warri en fin juillet et a été gardé pendant une semaine. Un autre expatrié d’une entreprise de services au secteur pétrolier a été pris en otage et relâché plus tard en août.41

Le gouvernement nigérian a donné peu d’assistance aux personnes déplacées — cause de cette violence. Le gouverneur adjoint de l’Etat du Delta, Elue, a déclaré — Human Rights Watch que le secours avait été apporté « dans les cas sincères », mais il n’a pas pu donner un budget pour une telle assistance ou indiquer d’autres personnes que nous pourrions contacter afin d’obtenir des précisions.42 Dans la ville de Warri, quelques personnes ont déclaré que le gouvernement fédéral avait envoyé quelques provisions minimales, comme des matelas, du ris et du manioc. Chevron a également fait une donation de 50.000 dollars pour l’aide humanitaire, distribuée avec l’assistance de l’association International Foundation for Education and Self-Help (IFESH), une ONG basée aux Etats-Unis qui s’est engagée dans l’aide au développement dans la région, y compris pour Chevron. L’ambassade des Etats-Unis a également donné 50.000 dollars.

Dans ces affrontements, les dirigeants Itsekiris ont invariablement prétendu que les Ijaws sont les principaux agresseurs. Bien que Human Rights Watch ne puisse pas confirmer ceci sur la base de ses propres investigations, — cause des problèmes d’accès aux communautés impliquées dans les deux camps, nous pensons — basés sur des entretiens avec des observateurs informés ayant des perspectives diverses — que les villages Itsekiris ont constitué les principales victimes des attaques organisées depuis mars 2003 et qu’il y a eu plus de morts et de personnes déplacées du côté des Itsekiris. Les compagnies pétrolières, qui ont survolé les zones affectées, affirment que la plupart des communautés affectées restaient désertées — la mi-septembre.

Jusqu’— quel degré les personnages éminents de chaque groupe ethnique sont capables de contrôler la loyauté des milices ethniques qui opèrent dans l’Etat du Delta, et jusqu’— quel point il existe des structures unifiées de commande, n’est pas clair. Chaque groupe ethnique prétend que l’autre est responsable d’initier la violence, et que les dirigeants de l’autre groupe devraient être tenus responsables pour les actions de « leur » peuple. Par exemple, les dirigeants Itsekiris ont déclaré — Human Rights Watch qu’ils pensaient que le chef E.K. Clark, un personnage Ijaw important, devrait être poursuivi pour « crimes de guerre ».43 S’il n’y a pas de commande unifiée parmi les milices Ijaws, il parait y avoir un degré plus important de coordination parmi les jeunes militants Ijaws qui opèrent dans l’Etat du Delta lors d’éclatements passés.44 Les entretiens qu’a fait Human Rights Watch avec des témoins du raid contre Koko sont en concordance avec les rapports de raids organisés contre les communautés Itsekiris par les militants Ijaws armés. Les milices armées venant des communautés Itsekiris opèrent également dans les criques, et le niveau d’organisation des combattants Itsekiris parait avoir décliné pendant les derniers mois. Dans la ville de Warri, la violence d’août 2003 parait avoir été initiée par les Itsekiris. Des milices Urhobos armées ont également été responsables de violences, bien que dans un moindre degré. En plus, il y a une « piraterie » généralisée, où les bandes armées attaquent ceux qui se déplacent par les voies riveraines avec des motifs purement criminels. Parmi les responsables de piraterie, il y a sans doute des personnes qui un jour pourraient utiliser les mêmes armes pour des raisons ethniques ou politiques. Dans tous les camps, les gens ordinaires sont les principales victimes de la violence et des effets économiques de cette violence. La crise a provoqué et continue de provoquer des souffrances immenses dans l’Etat du Delta.

Le gouvernement n’a pas seulement manqué — son obligation d’assurer que les forces de sécurité protègent les civils d’une manière efficace, mais aussi d’assurer que la police arrête, conduise des investigations et poursuive devant la justice ceux qui sont coupables de meurtres et d’autres crimes en relation avec la violence. Bien qu’il y ait eu quelques arrestations, Human Rights Watch n’est au courant d’aucun cas de poursuites réussies en relation avec la violence en 2003 ou pendant les années précédentes.

Les efforts de la part du gouvernement pour négocier une fin — la violence ont été inadéquats, même si les porte-paroles militaires et de la police ont souligné le besoin d’une solution politique au conflit dans l’Etat du Delta — peut être en reconnaissance du fait que le territoire des mangroves, idéal pour la guérilla, rendrait difficile une victoire militaire. Début avril, le président Obasanjo a créé une commission qui devrait essayer de trouver une solution — la crise de Warri, présidée par le général Theophilus Y. Danjuma, ex-ministre de la défense. En juin, le général Danjuma a visité Warri, mais la commission n’a pas organisé de séance publique, et elle n’a pas demandé — avoir des propositions des parties concernées. Le général aurait indiqué qu’il n’y avait aucune possibilité pour les personnes affectées par la violence d’obtenir une quelconque compensation de la part du gouvernement fédéral.45 En septembre, pendant une visite — Warri, le président Obasanjo a déclaré qu’il prenait en considération le rapport final de la commission, qui serait « resté un secret même pour les membre de la commission ».46 Au niveau de l’état, le gouverneur du Delta James Ibori a proposé une « feuille de route » pour la paix, reconnaissant les conflits concernant l’organisation de gouvernement local et le « besoin pour les groupes ethniques de se rencontrer et d’établir un cadre légal qui garantirait une coexistence juste et équitable. »47 Ce que cela impliquerait exactement en pratique, et en particulier si cela nécessite la création de nouveaux secteurs de gouvernement local (ce qui selon la constitution ne peut être fait qu’au niveau fédéral), n’est pas tout — fait clair. En septembre, le président Obasanjo a visité Warri et rencontré les dirigeants des différentes communautés ethniques. Il a été cité comme disant que «l’accommodation devrait être au centre plutôt que la séparation », semblant indiquer qu’il n’était pas favorable — la création de nouveaux secteurs de gouvernement local.48 Si le niveau de violence a baissé depuis la période des élections entre mars et mai, les tensions restent élevées et la violence peut éclater de nouveau au moindre prétexte. En octobre 2003, des nouveaux affrontements entre militants ethniques ont conduit — la mort de plus de douze personnes.49



5 Human Rights Watch, entretiens, 12 et 13 septembre 2003. Voir également, ”Testing Democracy: Political Violence in Nigeria”, A Human Rights Watch Short Report, avril 2003.

6 “Operation Restore Hope : An act of further militarisation of the Niger Delta”, FNDIC, 27 août 2003. En novembre 2002, personnel naval aurait mis le feu sur onze maisons et tué plusieurs personnes — Okorenkoko en représailles — une attaque qui aurait été commis par des jeunes du village contre un vaisseau d’escorte de personnel de Chevron Texaco. Kelvin Ebiri, “Witnesses : Five killed in Nigerian navy attack after ‘pirates’ rob Chevron Texaco boat”, Associated Press (AP), 14 novembre 2002 ; Sola Adebayo, “5 Missing as Naval Men Raid Ijaw Community”, Vanguard (Lagos), 7 novembre 2002.

7 Human Rights Watch, entretiens, Warri, septembre 2003. Voir aussi, Austin Ogwuda, “Warri Crisis — Police confirm killing of sergeant”, Vanguard, 19 mars 2003; “Okorenkoko — Battle on the Jungle Island”, This Day (Lagos), 25 mars 2003; lettre de SPDC — Human Rights Watch, 17 octobre 2003.

8 Human Rights Watch, entretien, Warri, 11 septembre 2003.

9 “Field report of military invasion of Okorenkoko community, Warri, Delta State”, ND-HERO, 21 mars 2003.

10 “Field report of military invasion of Okorenkoko community, Warri, Delta State”, ND-HERO, 21 mars 2003 ; “Okorenkoko Community Update”, ND-HERO, 26 mars 2003. Voir aussi, “The Situation in Warri, March 13-19, 2003” et “Warri Crisis Update: March 20-26, 2003”, Institute for Democracy in South Africa, Abuja, mars 2003.

11 Glenn McKenzie, “Witnesses : Nigerian troops shoot villagers during oil unrest”, AP, 21 mars 2003 ; Dave Clark, “Niger Delta refugees fear new violence as oil operations paralyzed”, Agence France Presse (AFP), 21 mars 2003.

12 Entretiens de Human Rights Watch, Warri, 11 septembre 2003.

13 “International appeal to stop the genocide against the Itsekiris by the Ijaws”, Isekiri Survival Movement, 25 mars 2003.

14 “Chevron Nigeria Limited Shuts in all Western Niger Delta Production”, Chevron Texaco Press Release, 23 mars 2003; letter de CNL — Human Rights Watch, 4 novembre 2003.

15 “Renewed Hostilities in Warri South-West: The Ijaw Case”, FNDIC, 28 avril 2003.

16 Daniel Balint-Kurti, “Shell says Nigeria unrest shuts in 126,000 bpd”, Reuters, 19 mars 2003 ; Norval Scott, “Chevron Texaco Declares Force Majeure in Western Niger Delta”, WMRC Daily Analysis (Londres), 21 mars 2003 ; “Shell Declares Force Majeure on Forcados, Bonny Loadings”, Platts (New York), 21 mars 2003. Une disposition courante dans beaucoup de contrats, y compris ceux qui concernent la fourniture de pétrole, est celle qui dit que les parties contractantes ne seront pas considérées comme étant dans une situation de non-respect du contrat pour les raisons qui sont en dehors de leur contrôle (comme par exemple le catastrophes naturelles ou d’autres « actes de dieu »). Ces dispositions sont connues par le nom de clauses de force majeure ; quand une entreprise invoque une telle clause elle «déclare force majeure ».

17 Lettre de SPDC — Human Rights Watch, 17 octobre 2003; lettre de CNL — Human Rights Watch, 4 novembre 2003.

18 Daniel Balint-Kurti, “Nigerian militants threaten to blow up oil facilities”, Reuters, 23 mars 2003; “Nigeria violence hits Chevron”, BBC website, 24 mars 2003.

19 Les installations saisies étaient les stations de pompage de SPDC de Jones Creek, Egwa I et II, Odidi I et II et Batan, les stations de pompage de CNL d’Otunana, Makaraba et Abiteye, et les stations de pompage d’EPNL d’Opunami et Kwoko. Dulue Mbachu, « Violences rages in Nigeria’s oil région », AP, 23 mars 2003.

20 “Nigeria’s oil majors cautious about returning to Niger Delta”, Platts Commodity News, 11 août 2003.

21 Lettre de SPDC — Human Rights Watch, 17 octobre 2003; lettre de CNL — Human Rights Watch, 4 novembre 2003.

22 Sola Adebayo, “105 rifles missing as Ijaw youths loot military armory”, Vanguard, 17 avril 2003; Vincent Nwanma, “Nigeria’s President Facing Sticky Oil, Ethnic Issues”, Dow Jones (New York), 17 avril 2003.

23 Human Rights Watch, entretiens, 8 septembre 2003.

24 Human Rights Watch, entretien, 11 septembre 2003.

25 Dulue Mbachu, “Voting begins in Nigeria despite violence threats”, AP, 11 avril 2003.

26 “Youths ‘sack’ poll body’s offices in Delta State, accuse it of rigging”, Guardian (Lagos), 13 avril 2003; Glenn McKenzie, “Violence mars 2nd voting day in Nigeria”, AP, 14 avril 2003.

27 “6 feared dead in fresh Ijaw, Itsekiri clash”, Vanguard, 13 avril 2003.

28 Sola Adebayo, “Itsekiri youths repel planned Ijaw attack of Egobokodo”, Vanguard, 29 avril 2003; “Four feared dead in fresh attack on Itsekiri”, Itsekiri Survival Movement, 30 avril 2003.

29 Joel Olatunde Agoi, “Oil workers evacuated from rigs, but violence continues”, AFP, 3 mai 2003; Human Rights Watch entretien avec le capitaine de la marine Ogunjimini, 11 septembre 2003.

30 Human Rights Watch, entretiens, Warri, septembre 2003.

31 Le 16 juillet le gouverneur Ibori avait annoncé que les Ijaws qui résidaient dans ces zones devraient quitter leur maison, en raison du fait que ces maisons avaient été prises de force aux Itsekiris en 1997. Cependant, il n’a pas proposé de processus pour établir les vraies propriétaires des terres, ni pour reloger ceux qui seraient affectés.

32 “100 die in Delta fighting, Red Cross says”, U.N. Integrated Regional Information Networks (IRIN), 22 août 2003.

33 Bello Oboko, “Characters and Colours of the Warri Peace Process: Why no genuine cease fire agreement yet in Warri”, FNDIC, septembre 2003.

34 Sola Adebayo, “15 killed in fresh Warri war”, Vanguard, 25 juillet 2003; “25 die in reviewed Delta violence; women sieze oil facility”, IRIN, 29 juillet 2003.

35 Human Rights Watch, entretiens, septembre 2003.

36 Human Rights Watch, entretiens, Lieutenant-colonel Gar Dogo, Officier en Commande, 7e Bataillon Amphibie, David Ejoor Caserne, Effurun ; Capitaine Olefumi Ogunjimini, Base navale de Warri, 9 septembre 2003.

37 Lettre de CNL — Human Rights Watch, 4 novembre 2003.

38 Lettre de SPDC — Human Rights Watch, 17 octobre 2003. Total n’avait pas répondu aux questions de Human Rights Watch avant d’imprimer ce rapport.

39 Lettre de SPDC — Human Rights Watch, 17 octobre 2003.

40 Lettre de CNL — Human Rights Watch, 4 novembre 2003.

41 “Nigeria Risk: Alert — A shift in Ijaw tactics?”, Riskwire, Economist Intelligence Unit (London), 4 août 2003; “British oil worker kidnapped in Nigeria”, Reuters, 5 août 2003.

42 Human Rights Watch, entretien, 10 septembre 2003.

43 Human Rights Watch, entretien avec J.O.S. Ayomike, Itsekiri Leaders Forum, 8 septembre 2003.

44 Cette coordination ne s’entend cependant pas jusqu’aux milices Ijaws qui opèrent dans les Etats voisins de Bayelsa ou River, même si quelques individus de ces régions auraient participé aux combats dans l’Etat du Delta — les conflits entre les communautés Ijaws est au moins aussi probable que les violences entre Ijaws et d’autres groupe ethniques dans d’autres parties du delta.

45 Sola Adebayo, “Warri Crisis — Danjuma rules out compensation for victims”, Vanguard, 13 juin 2003.

46 Segun Owen, “Nigeria’s Obasanjo talks peace in Warri”, Reuters, 19 septembre 2003.

47 “Warri: The Road Map to Peace”, Address by Governor Ibori to the Delta State House of Assembly, 28 août 2003, publié dans le Vanguard du 29 août 2003.

48 Kingsley Omonobi et Osaro Okhomina, “Obasanjo vows to tackle Niger Delta crises”, Vanguard, 22 septembre 2003.

49 “Security task force probes youths’ attack on 29 persons”, Vanguard, 16 octobre 2003; “Fresh violence threatens fragile truce in Niger Delta”, IRIN, 23 octobre 2003.


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décembre 2003