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Israël/Liban: Le Hezbollah doit mettre fin à ses attaques contre les civils

Les attaques à la roquette sur des civils en Israël sont des crimes de guerre

(New York, le 5 août 2006) – Le Hezbollah doit immédiatement mettre un terme à ses tirs de roquettes sur des zones civiles en Israël, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Alors que débute la quatrième semaine de combats, ces roquettes ont fait 30 victimes parmi les civils, dont six enfants, et en ont blessé des centaines d’autres.

« Lancer des roquettes aveuglément sur des zones civiles est sans nul doute un crime de guerre. Rien ne peut justifier cette atteinte aux normes les plus fondamentales qui prévoient d’épargner aux civils les dangers de la guerre. »
Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch
  

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« Lancer des roquettes aveuglément sur des zones civiles est sans nul doute un crime de guerre », a souligné Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch. « Rien ne peut justifier cette atteinte aux normes les plus fondamentales qui prévoient d’épargner aux civils les dangers de la guerre ».  
 
Le Hezbollah prétend que certaines de ses attaques visent des bases militaires en Israël, lesquelles sont des cibles légitimes. Toutefois la plupart des frappes semblent avoir été dirigées sur des zones civiles ; elles ont touché des piétons, des hôpitaux, des écoles, des habitations et des entreprises.  
 
Depuis le 12 juillet, lorsque le Hezbollah a capturé deux soldats israéliens et en a tué huit autres, les chercheurs de Human Rights Watch ont étudié l’impact de la guerre sur les civils en Israël et au Liban, interrogeant les témoins et les survivants des attaques, ainsi que des médecins, des membres des services d’urgence, des policiers, des soldats et des fonctionnaires gouvernementaux.  
 
A la date du 4 août, le Hezbollah avait lancé un nombre de roquettes estimé à 2 500 sur des zones majoritairement civiles situées dans le nord d’Israël. Certaines roquettes de plus longue portée ont même atteint la ville de Hadera, plus au sud, à quelque 85 km de la frontière. Le Hezbollah a annoncé qu’il avait attaqué Hadera le 4 août en guise de représailles suite à un raid aérien opéré par les Israéliens plus tôt dans la journée au Liban et qui aurait causé la mort de plus de 20 travailleurs agricoles.  
 
Hier, le dirigeant du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a proposé d’arrêter de bombarder les « colonies du nord » d’Israël si l’armée israélienne cessait de pilonner les « villes et les civils » du Liban. Il a par ailleurs averti qu’une attaque d’Israël sur Beyrouth entraînerait le bombardement de Tel Aviv par le Hezbollah.  
 
Dans un rapport publié le 3 août et intitulé "Fatal Strikes : Israel’s Indiscriminate Attacks Against Civilians in Lebanon" (Frappes mortelles: attaques aveugles d’Israël contre des civils au Liban), Human Rights Watch montre que les Forces de défense israéliennes (FDI) omettent systématiquement de faire la distinction entre les combattants et les civils. Dans certains cas, le moment et l’intensité de l’attaque, l’absence de cible militaire ainsi que des frappes visant après coup les équipes de secours, semblent indiquer que les forces israéliennes ont délibérément visé des civils. Hier, les bombardements israéliens auraient fait au moins 40 victimes civiles au Liban.  
 
« Human Rights Watch a décrit comment l’armée israélienne fait un usage systématique et indiscriminé de la force, causant ainsi la mort de centaines de civils libanais », a déclaré Roth. « Mais les crimes de guerre commis par l’un des belligérants dans un conflit ne peuvent jamais justifier les crimes de guerre commis par une autre partie. Le Hezbollah doit cesser d’invoquer l’excuse des abus commis par les Israéliens pour justifier les siens ».  
 
Dans le nord d’Israël, une zone peuplée d’environ 1 million de personnes, la vie s’est pratiquement arrêtée en raison des tirs de roquettes du Hezbollah, lesquels ont un coût extrêmement élevé sur les plans humains et économiques. Les autorités estiment que presque la moitié des habitants ont quitté la zone, tandis que la population restante vit dans la crainte constante des sirènes d’alarme annonçant des attaques aériennes.  
 
Human Rights Watch a expliqué que ceux qui se trouvent encore dans le nord d’Israël sont dans l’impossibilité de partir car ils n’ont pas de famille chez qui se réfugier ailleurs dans le pays ou ne disposent pas de moyens suffisants pour se payer un autre logement. Certains restent pour s’occuper de leurs proches handicapés ou infirmes ou parce qu’ils sont membres de personnels de secours ou médicaux.  
 
« Qui est encore ici à Kiryat Shmona? C’est la frange la plus faible de la population », a expliqué à Human Rights Watch Shimon Kamari, maire adjoint de Kiryat Shmona, ville située à quelques kilomètres de la frontière nord. « Ce sont les personnes âgées et celles qui ne peuvent pas se payer l’hôtel car y loger aussi longtemps coûte très cher ».  
 
A ce jour, le Hezbollah a utilisé trois types d’armes différentes pour atteindre Israël. La vaste majorité de ces armes étaient des roquettes Katioucha de 122mm, tandis que des roquettes Fajr de 220mm ont touché les villes de Haïfa et Nazareth. Le Hezbollah a également lancé plusieurs roquettes Khaiber-1 de 302mm; les premières ont été tirées le 28 juillet, touchant des zones désertes situées près d’Afoula, à 50 km au sud de la frontière, et une autre vague s’est abattue à proximité de Hadera le 4 août. Par ailleurs, le Hezbollah a déclaré avoir lancé des roquettes Khaiber-1 sur Beit Shean le 2 août.  
 
Certaines de ces roquettes, notamment celles qui ont tué huit employés des chemins de fer à Haïfa le 16 juillet et deux jeunes frères à Nazareth le 19 juillet, disposent d’ogives chargées de milliers de roulements à billes d’acier qui se fragmentent lors de l’explosion. Lancés sur des zones civiles, les roulements à billes sont destinés à infliger un maximum de dommages.  
 
Selon les termes du droit international humanitaire – également appelé lois de la guerre – les parties impliquées dans un conflit armé ne peuvent pas prendre la population civile pour cible lors de leurs attaques ni tirer à l’aveuglette sur des zones civiles. Elles n’ont pas non plus le droit de lancer des attaques sachant que celles-ci pourront engendrer des blessures et pertes humaines parmi les civils, ou des dommages à des biens civils, qui dépasseraient les résultats directs et concrets escomptés sur le plan militaire. De telles attaques constituent des crimes de guerre.  
 
Les dernières victimes  
 
Au cours d’attaques menées le 4 août, le Hezbollah aurait tiré plus de 200 roquettes, tuant trois personnes. Selon la presse, deux hommes âgés de 24 et 32 ans sont décédés et plusieurs personnes ont été blessées lorsqu’une roquette a touché un restaurant dans le village druze de Majdal Krum. Lors d’une autre frappe, une femme mère de deux enfants et âgée de 27 ans, Manal Azem, est décédée aux alentours de 14h15 lorsqu’une roquette s’est abattue sur le village druze de Mrar. Il y a une semaine et demie, une adolescente de 15 ans, Daa Abbas, a également perdu la vie à Mrar lorsqu’une roquette est tombée sur sa maison.  
 
Le 3 août, huit personnes ont perdu la vie lors de deux attaques à la roquette. Lors de l’une de ces frappes à Acre, cinq personnes sont décédées: Shimon Zaribi, 44 ans; sa fille de 15 ans, Mazal; Albert Ben-Abu, 41 ans; Ariyeh Tamam, 50 ans; et le frère d’Ariyeh, Tiran, 39 ans.  
 
Human Rights Watch a interrogé l’épouse d’Ariyeh Tamam, Tzvia, qui a été blessée lors de l’attaque. Elle a expliqué que la roquette avait tué son mari et son beau-frère et blessé sa belle-soeur, Simcha, ainsi que sa fillette de huit ans, Noa:  
 
Notre famille a été entièrement détruite. Mon mari est mort; son frère est mort; leur sœur souffre beaucoup. Ma belle-mère handicapée est anéantie – Simcha était aussi la personne qui s’occupait d’elle principalement. Les enfants sont traumatisés à jamais.  
 
Nous n’avons pas d’abri antiaérien dans notre immeuble. Donc, quand les sirènes ont retenti, nous avons rejoint l’abri qui se trouve dans le bâtiment de ma tante, rue Ben Shushan. Après la chute d’une première roquette, nous sommes sortis de l’abri pour jeter un coup d’œil. Ma fille était debout près de moi, à l’entrée, mais Ariyeh s’est avancé plus loin dans la rue. Soudain, il y a eu une autre forte explosion et des morceaux de métal ont volé partout. Je ne me suis pas rendu compte de ce qui m’était arrivé mais je me suis précipitée vers l’endroit où se trouvait mon mari – les cinq personnes qui étaient près de la clôture ont toutes été tuées. Il y avait du sang partout; j’ai essayé de le traîner loin de là et je criais, « Ne meurs pas, s’il te plaît, ne meurs pas ! » Mon fils s’est jeté sur son corps et il criait aussi, « Papa, papa, ne meurs pas ! » Ensuite, la police et les ambulances sont arrivées et nous ont tous emmenés à l’hôpital.  
 
Au cours d’une autre attaque perpétrée le même jour, trois jeunes Israéliens arabo-palestiniens du village de Tarshiha ont perdu la vie: Shnati Shnati, 21 ans; Amir Naeem, 18 ans; et Muhammad Faour, 17 ans. Lors de ces frappes, une autre roquette a touché une maison près du village voisin de Meila. Une femme, Maha Morani, dont la fillette de deux ans Nura a été blessée lors de l’attaque, a confié à Human Rights Watch:  
 
Il était environ 15h30 hier. C’était la première fois qu’une roquette tombait sur notre village. Nous vivons au dernier étage d’un immeuble de trois étages. Nous avons laissé les enfants à la maison et sommes sortis juste quelques minutes pour acheter quelque chose à manger. Ma fille dormait dans son berceau dans sa chambre et notre fils se trouvait dans le salon. Soudain, la sirène a retenti et mon mari – je ne sais pas comment il a eu ce pressentiment – a filé à toute allure à la maison, il a monté les escaliers quatre à quatre pour aller dans la chambre où Nura dormait. Il l’a saisie, est redescendu en vitesse et une minute après qu’ils furent sortis de l’immeuble, la roquette est tombée juste dans la pièce où Nura était en train de dormir. Elle a été blessée à l’œil par des fragments de béton qui volaient partout autour d’eux. Dieu merci, notre fils se trouvait dans une autre pièce et il n’a pas été blessé physiquement mais il était en état de choc. Depuis l’attaque, il n’a plus prononcé un mot, plus un seul.  
 
Frappes sur des hôpitaux  
 
Plusieurs instituts médicaux et établissements scolaires ont subi des dommages lors d’attaques à la roquette Katioucha. Les chercheurs de Human Rights Watch ont visité des hôpitaux à Nahariya et Safed après qu’ils eurent été touchés.  
 
A l’hôpital de Nahariya, le porte-parole de l’établissement nous a signalé que des roquettes tombaient près de l’hôpital depuis le 12 juillet. Le 28 juillet, une roquette a frappé de plein fouet le quatrième étage, où se trouve le service d’ophtalmologie, faisant un trou béant dans le mur et détruisant huit chambres avec des lits et du matériel médical. Selon le porte-parole, le service comptait généralement entre 20 à 30 patients mais depuis le début du conflit, les responsables avaient transféré les patients des étages supérieurs dans les chambres du sous-sol. « Autrement, on s’imagine mal comment quiconque aurait survécu à l’attaque », a-t-il ajouté. Il estimait que les dégâts subis par l’hôpital s’élevaient à quelque 200 000$.  
 
« Il n’y a pas de bases militaires dans le coin; absolument rien de militaire », a-t-il souligné. « Je crois qu’ils savent parfaitement bien qu’ils tirent sur un hôpital ».  
 
Le 17 juillet, vers 23 heures, une roquette s’est abattue juste à l’extérieur de l’hôpital de Safed. Selon le responsable de la sécurité de l’établissement, l’impact de l’explosion a fait voler en éclats les vitres de plus de 50 chambres situées du côté nord de l’hôpital et a détruit les canalisations externes d’eau et de gaz.  
 
Roni Peri, 37 ans, qui était hospitalisé au moment de l’attaque, a décrit à Human Rights Watch ce qui est arrivé lorsque la roquette est tombée:  
 
Nous venions juste de sortir à plusieurs sur le balcon de notre étage. Nous avons entendu une sirène et avons essayé de rentrer mais la roquette est arrivée trop vite. Elle a frappé le mur en dessous et j’ai vu un énorme éclair jaune et des morceaux de verre voler. J’ai pu voir, entendre et sentir l’explosion. J’ai été projeté de l’autre côté du balcon et le verre m’a provoqué des coupures aux bras et aux jambes. Il y avait un garçon en chaise roulante qui était hospitalisé parce qu’il avait été blessé peu de temps auparavant par un tir de roquette. Nous l’avions emmené avec nous sur le balcon pour essayer de lui remonter le moral et il a été grièvement blessé à la tête par du verre. Il n’a plus prononcé un mot depuis que c’est arrivé.  
 
Les hôpitaux ne doivent jamais faire l’objet d’attaques s’il n’y a pas de soldats ou de matériel militaire à l’intérieur, a rappelé Human Rights Watch. Les attaquer délibérément constitue un crime de guerre.  
 
Frappes sur des habitations  
 
Des roquettes ont touché des maisons dans bon nombre de villes du nord, bien que dans la plupart des cas, des témoins ou responsables de la sécurité ont déclaré à Human Rights Watch que les habitants ne se trouvaient pas chez eux à ce moment.  
 
A Nahariya, Moshe Zamir, 56 ans, a vu une roquette s’abattre sur la maison de son voisin le 18 juillet. « Vers 18 heures, je suis sorti m’asseoir dans ma véranda », a-t-il expliqué. « Tout à coup, j’ai entendu une énorme explosion et je me suis vite tapi par terre. J’ai vu des débris voler partout et je suis rentré chez moi en courant ». Le missile a frappé la maison de la famille Akuka, les voisins de Zamir, qui avaient déjà quitté la ville, a-t-il dit.  
 
Malka Karasanti, 70 ans, a été blessée lorsqu’une roquette a détruit les deux étages supérieurs de son immeuble de trois étages à Haïfa, le 17 juillet. Elle a raconté à Human Rights Watch:  
 
Je faisais un petit somme dans mon appartement au deuxième lorsqu’à 14h30 environ, j’ai entendu retentir une sirène. Je suis allée dans la salle de bain, que j’utilise pour me réfugier car il n’y a pas d’abri dans l’immeuble. Il y a eu une forte explosion et puis, tout a commencé à s’effondrer autour de moi. … J’ai été blessée à l’os de l’épaule droite, j’ai eu une côte cassée à gauche et j’ai une déchirure au tympan, ce qui fait que je n’entends plus très bien.  
 
Frappes sur des entreprises commerciales  
 
Les roquettes du Hezbollah se sont abattues directement sur un certain nombre de lieux de travail et sur le plan économique, elles ont sérieusement affecté l’agriculture, le tourisme, l’industrie et les petites entreprises du nord d’Israël. De nombreuses entreprises du nord ont considérablement réduit leurs activités ou ont complètement fermé leurs portes en raison des attaques incessantes.  
 
L’attaque la plus grave a eu lieu le 16 juillet, lorsqu’une roquette a frappé un hangar où sont entreposés les trains à Haïfa, tuant huit employés et en blessant 12 autres. Human Rights Watch a interrogé quatre employés des chemins de fer à l’Hôpital Rambam de Haïfa, lesquels avaient été blessés par des roulements à billes lors de l’explosion meurtrière.  
 
« Il y a eu trois fortes déflagrations et j’ai commencé à courir pour sortir du hangar », a expliqué Alek Vensbaum, 61 ans, employé des chemins de fer israéliens. « Un des gars, Nissim, qui a été tué par la suite, a crié à tout le monde de rejoindre l’abri. J’étais presque à la porte lorsque la quatrième explosion m’a eu, j’ai été touché par des éclats d’obus. … J’ai été blessé au cou, à la main, au ventre et au pied par des morceaux de métal provenant de roulements à billes. »  
 
Sami Raz, 39 ans, électricien aux chemins de fer, a indiqué qu’un roulement à billes lui avait transpercé le poumon et s’était logé près de son cœur. « J’éprouvais de terribles difficultés pour respirer après avoir été touché », a-t-il expliqué.  
 
Le 23 juillet, une roquette du Hezbollah s’est abattue sur un atelier de menuiserie de Kiryat Ata appartenant à David Siboni, tuant un employé, Habib Awad. Siboni, 60 ans, a raconté à Human Rights Watch:  
 
Cela fait 30 ans que j’ai cette entreprise. En dépit de la situation, j’ai décidé de ne pas fermer l’atelier, mais simplement de réduire les heures d’ouverture et d’avoir moins d’employés. Ce matin, je me trouvais dans mon bureau, à l’étage, lorsque j’ai entendu retentir la sirène. Il y avait huit autres employés à l’atelier et je leur ai crié de se réfugier dans l’abri. Je ne pensais pas avoir le temps de descendre, ce qui fait que je suis resté dans mon bureau et soudain, la roquette s’est abattue juste sur nous. Habib venait apparemment de passer la porte de l’abri pour jeter un coup d’œil furtif au dehors et s’assurer que tout le monde était à l’intérieur quand la déflagration l’a touché. Je pense que toutes les blessures étaient internes, on ne voyait aucune lésion externe.  
 
Le 19 juillet, une roquette s’est abattue sur un garage automobile de Nazareth appartenant depuis 35 ans à Ased Abu Naja Ased. Le tir a touché le garage de plein fouet, détruisant bureau, ordinateurs, machines et outils, plusieurs voitures qui étaient en entretien à l’atelier et trois nouvelles voitures à vendre qui étaient arrivées ce jour-là. Abu Naja a dit que l’attaque avait fort heureusement eu lieu un mercredi, seul jour de la semaine où le garage fermait plus tôt. Autrement, au moins 20 employés auraient été présents.  
 
Les abris  
 
Les chercheurs de Human Rights Watch ont visité six abris à Haïfa et Nahariya où de nombreux habitants passent nuits et jours depuis le début du conflit. La plupart des abris étaient surpeuplés, suffocants et les commodités y étaient insuffisantes pour le nombre de personnes censées s’en servir.  
 
Assise dans un abri à Nahariya, Rosa Guttmann, 52 ans, a expliqué à Human Rights Watch à quel point c’était compliqué pour les habitants plus âgés. « Pour les personnes âgées, accéder à l’abri est problématique avec tous ces escaliers, » a-t-elle déploré. « Il leur est très difficile de descendre rapidement dans l’abri et d’en ressortir ensuite. Les abris sont exigus et il n’y a pas suffisamment de place pour tout le monde ».  
 
Une autre femme se trouvant dans le même abri a expliqué à Human Rights Watch:  
 
Nous sommes tout le temps dans l’abri, depuis que les choses ont commencé. Nous ne partons que lorsque les services de secours annoncent au haut-parleur que nous pouvons sortir. Parfois nous restons à l’abri pendant la journée et rentrons chez nous le soir pour dormir. Hier, nous sommes rentrés vers minuit pour dormir mais vers 2 heures du matin, des roquettes ont commencé à pleuvoir et à 5 heures, nous en avions assez et nous sommes repartis à l’abri. Nous avons besoin de matelas supplémentaires pour que tout le monde puisse dormir ici. C’est surtout pénible pour les enfants. Ils s’ennuient et ils sont effrayés.  
 
Le 18 juillet, une roquette du Hezbollah a tué Andrei Zlanski, 37 ans, juste devant un abri à Nahariya. Les chercheurs de Human Rights Watch sont arrivés sur les lieux peu après l’attaque et ils ont parlé avec Eliav Sian, 34 ans, témoin de l’attaque:  
 
Ce type a déposé sa femme et son enfant à l’abri et il est ressorti, je ne sais pas bien pourquoi. Il n’y avait pas de sirène à ce moment, juste un avertissement général comme quoi il fallait rejoindre les abris et y rester. Je me trouvais debout près de l’entrée de l’abri et le type était à quelques mètres de là. Soudain, j’ai entendu un sifflement et je suis rentré en courant. Lui n’a pas eu le temps de rentrer et il a été tué sur le coup par le missile.  
 
Human Rights Watch a appris plus tard que Zlanski était ressorti de l’abri pour aller chercher une couverture pour sa fille. « Il y avait généralement quelque 70 personnes dans l’abri mais après sa mort, beaucoup ont quitté la ville, surtout ceux avec des enfants », a confié Yoav Zalgan, 35 ans, un célibataire qui est resté dans l’abri. « Et maintenant, il y a en général 30 personnes ici. »  
 
Civils tués par des roquettes du Hezbollah en Israël, 12 juillet – 4 août 2006.  
 

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