II. Le Plan stratégique et loptimisation de limpact de la CPI sur les communautés concernéesA. Pourquoi il est important de faire en sorte que les communautés concernées comprennent le travail de la CourEtant donné que la CPI est installée loin des pays où les crimes ont été commis, elle court le risque dêtre perçue comme distante et inadaptée par les personnes pour le service desquelles elle a été créée. A la différence dun tribunal national dont lautorité est acceptée implicitement, la CPI na pas de légitimité bien enracinée dans les situations sur lesquelles elle enquête. Elle peut être considérée avec suspicion, sinon avec hostilité, par ceux qui ont peur de son travail. De ce fait, des enquêtes et des procès rapides et équitables ne suffiront pas par eux-mêmes à assurer la réussite de la CPI, tout aussi difficiles quils soient. La CPI a également besoin de donner la priorité aux efforts soutenus et stratégiques visant à toucher les populations locales dans les pays où des situations font lobjet denquêtes. Impliquer ces communautés ne changera pas la mentalité de ceux qui cherchent à détruire le travail de la CPI, mais cela représentera un contrepoids essentiel aux informations fausses ou fallacieuses. Même si les communautés les plus affectées par les crimes peuvent être difficiles à atteindre, la CPI ne peut pas se permettre de les négliger. Lexpérience des tribunaux internationaux ad hoc met en évidence leffet négatif du défaut doptimisation de limpact sur les communautés concernées. Ces tribunaux qui siègent loin des pays où les crimes ont été perpétrés, comme ce sera le cas de la CPI nont commencé leur travail de sensibilisation que des années après que ces tribunaux aient été établis. Les communautés dans les pays où les crimes avaient été commis percevaient les tribunaux comme très éloignés. Dans le cas du Tribunal pénal international pour lex-Yougoslavie (TPIY), linitiative visant à la sensibilisation na en fait débuté que lorsque le personnel du tribunal a réalisé que son travail était mal perçu par les communautés concernées, ce qui retardait son travail denquête. Si les programmes de sensibilisation ont depuis lors travaillé à améliorer lopinion publique, il a été difficile de surmonter les perceptions fausses et négatives du travail des tribunaux. Donner du sens au travail de la CPI auprès des communautés concernées est également essentiel si lon veut renforcer le respect pour létat de droit dans les situations qui font lobjet denquêtes ainsi que leffet dissuasif potentiel de la Cour. A cet égard, des initiatives ciblées de la CPI agissant comme catalyseur pour des enquêtes efficaces menant à des procès équitables et rapides sur des crimes graves qui seraient réalisées par des tribunaux nationaux seront décisives. Le fait que la CPI ne conduira quun nombre limité de procès dans chaque situation sur laquelle elle enquêtera rend ces efforts dautant plus importants. La CPI doit intégrer dans chaque facette de ses activités le fait quelle travaille au nom de publics multiples. Si la communauté internationale est une composante importante, les populations locales dans les pays où une situation fait lobjet dune enquête le sont également. Les efforts de la Cour doivent avoir une signification pour ces populations. B. Le Plan stratégique de la CPISuite à une recommandation du Comité du budget et des finances en 2004,5 la Cour a mis au point le Plan stratégique, qui aide à identifier des objectifs institutionnels communs, à guider le budget, et à développer la compréhension par les Etats parties des activités de la CPI. Le plan est une excellente initiative. Il permet à la Cour darticuler la façon dont elle perçoit son mandat et didentifier les objectifs et les stratégies concrètes lui permettant datteindre ses buts. Le plan est également un important véhicule par le biais duquel les Etats parties et lAssemblée peuvent entretenir un dialogue crucial et approprié avec la CPI au sujet de ses politiques et de ses pratiques. En tant quinstitution judiciaire, lindépendance de la CPI, y compris sa propriété du Plan stratégique, doit être respectée à tous moments. Cependant, tout en reconnaissant que la Cour garde le contrôle exclusif sur le plan, les Etats parties et lAssemblée peuvent et doivent transmettre à la CPI leurs réactions et leurs commentaires. Au cours de lannée écoulée, le Groupe de travail de lAssemblée à La Haye (Groupe de travail de La Haye) a organisé un sous-groupe sur le plan, qui sest réuni cinq fois et a recueilli les rapports de membres de la CPI et dorganisations non gouvernementales (ONG). Après consultation avec les Etats parties et les ONG, la CPI a préparé une version révisée du plan.6 La cinquième session de lAssemblée offre une occasion importante et nous pressons les Etats parties de lutiliser pour débattre de la version révisée du plan et pour agir afin dencourager dautres améliorations. Comme nous lexposons ci-après, le plan comporte des objectifs clés, mais des éléments cruciaux lui font encore défaut. Recommandations de Human Rights Watch :
Nous croyons savoir que le sous-groupe du Groupe de travail de La Haye sur le Plan stratégique doit présenter au Bureau et à lAssemblée un rapport reflétant les discussions entre les Etats parties participants à ce jour. Cependant, nous pensons que du temps devrait aussi être consacré à la discussion sur le Plan stratégique et sur le rapport du sous-groupe au sein dun groupe de travail pendant la session de lAssemblée. Ceci permettrait aux Etats parties qui ne sont pas représentés à La Haye, ou qui nont pas pu participer au travail du sous-groupe au cours de lannée, de discuter du plan.
Le Plan stratégique reflète les efforts importants de la CPI et devrait être accueilli favorablement.7Le plan souligne également le besoin denquêtes impartiales, de poursuites judiciaires de qualité ainsi que de procédures judiciaires équitables et rapides. Il sagit là de conditions essentielles pour que la CPI puisse mener à bien le mandat difficile et sans précédent qui est le sien. Le plan comprend aussi des objectifs cruciaux comme la garantie pour les victimes participantes du plein exercice de leurs droits, et la sensibilisation aux objectifs de la CPI. Cependant, des éléments décisifs font encore défaut au plan, notamment par rapport à loptimisation de limpact de la CPI sur les communautés concernées. 8 La dernière version du plan dénote une plus grande attention accordée à limportance datteindre les populations locales dans les pays où une situation fait lobjet denquêtes. Cependant, le plan ne reflète pas une vision globale, une série dobjectifs ou des stratégies pour que le travail de la CPI prenne un sens auprès de ces populations, comme en favorisant la justice au niveau national. Ceci est particulièrement important car, avec le temps, le Plan stratégique deviendra vraisemblablement une lecture de référence pour les personnes voulant se familiariser avec la CPI. Les Etats parties devraient encourager la cour à faire en sorte que le plan reflète mieux le fait que les communautés concernées sont une composante cruciale de la CPI et doivent être correctement contactées et informées. A cet égard, des objectifs et stratégies complémentaires dans les domaines suivants devraient être ajoutés au Plan stratégique afin que la CPI arrive mieux à optimiser limpact sur les communautés concernées :
Le manque de détails et de stratégies pour atteindre les objectifs tout au long du plan est une autre lacune.13 Les Etats parties devraient encourager la cour à préparer des stratégies dinformation et de mise en uvre en priorité, en particulier en ce qui concerne les domaines clés cités ci-dessus. Nous croyons savoir que le Groupe de travail de La Haye a demandé davantage de dialogue avec la Cour sur un certain nombre de ces mêmes domaines clés, et nous nous en réjouissons. Afin de permettre une participation plus large des Etats parties dans les discussions, le débat avec la CPI sur ces domaines devrait commencer si possible lors de la session de lAssemblée.
Nous croyons savoir quune résolution de lAssemblée sur le plan est prévue dans le cadre de la prochaine session, ce dont nous nous réjouissons. En plus déclairer un certain nombre de points importants à propos du plan (détaillés ci-dessus), la résolution devrait prévoir une poursuite du dialogue par les Etats parties sur cette question importante en :
C. Plan stratégique, Politiques et Pratiques du Bureau du ProcureurDans le cadre du processus du Plan stratégique, le Bureau du Procureur de la CPI (le Bureau) a élaboré son propre Plan stratégique.15 Etant donné que le Bureau du Procureur est le « moteur » de la Cour, ceci est particulièrement bienvenu. Le Bureau a aussi publié récemment plusieurs documents pour consultation avec les Etats parties, la société civile et autres acteurs.16 Pris dans leur ensemble, ces documents sont cruciaux pour la compréhension des pratiques et des politiques du Bureau du Procureur. Ils augmentent aussi la transparence de ce Bureau. Ceci est important pour éviter les doutes sur lindépendance et limpartialité du Bureau du Procureur, étant donné les aspects politiquement sensibles des travaux de la CPI. Dans les décisions portant sur les pratiques et les politiques, lindépendance du procureur doit être fermement respectée. Ce qui ne veut pas dire, cependant, que les Etats parties doivent éviter le dialogue sur ces questions. La discussion contribuera au meilleur développement possible de la CPI en permettant au Bureau du Procureur de recevoir des commentaires basés sur lexpérience acquise. Elle permettra aussi au Bureau de développer davantage la transparence et la compréhension de ses travaux. Des débats avec les Etats parties, la société civile et autres acteurs sur les pratiques et les politiques du Bureau se sont déroulés à La Haye et à New York en septembre et octobre 2006. Nous souhaitons que le dialogue se poursuive sur ces questions.
Recommandations de Human Rights Watch :
Si le Bureau a fait des progrès impressionnants au cours des trois dernières années et connu une évolution positive dans certaines pratiques, un certain nombre de sujets de préoccupation, discutés ci-dessous, existent.
Quelques années seulement après lélection du procureur, le Bureau mène des enquêtes dans trois situations qui corroborent les raisons pour lesquelles la Cour a été créée. Ces situations se caractérisent par des massacres, la pratique largement répandue du viol, et le déplacement forcé de populations sur la base de leur appartenance ethnique. Le Bureau du procureur a obtenu six mandats darrestation et la détention de lun des accusés. Cependant, Human Rights Watch pense que certaines politiques et décisions soulèvent des inquiétudes, particulièrement parce quelles pourraient mettre à mal les perceptions de limpartialité du procureur ou sa capacité à avoir un impact dans la lutte contre limpunité.17 Les plus notables dentre elles sont les méthodes déclarées du Bureau consistant à solliciter des renvois volontaires,18 à utiliser une approche séquentielle dans la conduite des enquêtes,19 et à se concentrer sur « les personnes portant la plus grande responsabilité ».20 Il existe aussi des inquiétudes relatives au décalage entre politique et pratique, comme en ce qui concerne la politique de retenir des charges qui sont représentatives des crimes commis.21 Quant au Plan stratégique du Bureau du Procureur, nous pensons que les objectifs articulés dans le plan sont généralement sensés.22 Cependant, nous voyons des problèmes dans les estimations avancées. Si nous comprenons les raisons pour lesquelles les Etats parties tout comme le Bureau souhaiteraient avoir une idée de la future charge quantitative de travail du Bureau, les « chiffres » proposant de mener quatre à six enquêtes et deux procès au cours des trois années à venir23 ne sont pas particulièrement instructifs ou utiles. Ils limitent inutilement la portée de laction du Bureau car ils ne peuvent pas prendre en compte le fait que des crises plus graves pourraient se produire, nécessitant lattention urgente du Bureau. Ces chiffres nindiquent pas clairement si ces enquêtes et ces charges seront représentatives des crimes commis et se concentreront sur les personnes portant la plus grande responsabilité pour les crimes commis, y compris celles occupant les plus hauts niveaux de pouvoir, comme cela devrait être le cas. En conséquence, nous notons que ces chiffres ne constitueront pas un critère approprié pour évaluer les résultats du Bureau du Procureur.
Le dialogue sur le plan du Bureau du Procureur est précieux et devrait être poursuivi, tout en respectant la propriété de ce Bureau sur le plan. Une façon de garantir la poursuite du dialogue sur le plan du Bureau est que les Etats parties indiquent que le sous-groupe du Groupe de travail de La Haye sur le Plan stratégique soit utilisé comme lun des moyens de future discussion à propos du plan. En plus des soucis exprimés ci-dessus, le plan du Bureau du Procureur manque de détails utiles. En particulier, il est fait mention de « la complémentarité positive » comme dun principe directeur sans aucune élaboration significative.24 Il sera nécessaire de fournir plus de détails dans les versions révisées du plan du Bureau. D. Sensibilisation et communicationUne sensibilisation et une communication efficaces dans les pays où une situation fait lobjet dune enquête sont pour la CPI un moyen clé doptimiser son impact. Cela donne les outils aux communautés locales pour comprendre les poursuites de la Cour contre les criminels présumés et lengagement de la communauté internationale à obtenir que les coupables de crimes graves rendent compte de leurs actes. Une sensibilisation et une communication efficaces sont de la plus grande importance pour les communautés qui sont polarisées et déchirées par la guerre. On peut sattendre à ce que les personnes menacées par la CPI encouragent les fausses informations à son propos.
Au cours de la quatrième session de lAssemblée des Etats parties, ceux-ci ont justement insisté sur limportance de la sensibilisation pour le succès de la CPI.25 Poussée par cet intérêt et suite à la demande de lAssemblée, la Cour a maintenant élaboré un « Plan stratégique dinformation et de sensibilisation » (Stratégie de sensibilisation).26 Comme cela est exposé ci-dessous, la Stratégie de sensibilisation est une avancée très positive bien que certains domaines demandent encore à être améliorés. A cette session de lAssemblée, nous recommandons aux Etats parties dagir pour favoriser dautres progrès positifs dans les efforts de la CPI en matière de sensibilisation et de communication.
Recommandations de Human Rights Watch :
La CPI a fait des progrès importants en matière de sensibilisation et de communication au cours de lannée et a fait preuve dun engagement plus grand envers ces questions, que les Etats parties devraient apprécier. Ceci se reflète à travers des ateliers de sensibilisation, le recrutement de personnel local et international pour diriger la sensibilisation et la communication, et par des demandes de financement plus important pour des activités de sensibilisation et de communication.27 La Stratégie de sensibilisation reflète aussi une amélioration spectaculaire de la façon dont la Cour conçoit la sensibilisation. En particulier, cette stratégie reconnaît limportance de la sensibilisation pour le travail de la Cour, le besoin que la sensibilisation commence le plus tôt possible dans les situations faisant lobjet dune enquête, et elle reconnaît que la sensibilisation est de la responsabilité du Greffe, en collaboration avec dautres acteurs du système judiciaire (comme le Bureau du Procureur et la défense). La Stratégie de sensibilisation incorpore de plus des éléments cruciaux y compris des mesures pratiques pour réaliser une sensibilisation efficace en identifiant les groupes cibles,28 les outils spécifiques,29 la création dune unité spécialisée sur la sensibilisation au sein des équipes et dans les centres dopération sur le terrain,30 et des stratégies adaptées pour chaque situation faisant lobjet dune enquête.31 Le développement de stratégies spécifiques aux situations est particulièrement important car la CPI rencontre des contextes et des défis différents qui doivent être surmontés dans chacun des pays où elle opère. Les stratégies font preuve dune analyse renforcée des besoins de chaque situation, ainsi que de façons créatives dy répondre. En même temps, dautres composantes sont nécessaires et les Etats parties devraient recommander leur incorporation. En particulier, en plus de mener des activités de sensibilisation avec des élites (tels que des dirigeants culturels et religieux), des efforts supplémentaires pour toucher un public plus large devraient être apportés là où cest possible (comme par le biais de réunions publiques). Cibler les élites est important, mais ces groupes peuvent avoir des intérêts qui affectent la façon dont ils transmettent les informations aux autres. Ce qui peut en faire des intermédiaires impropres entre la CPI et le grand public. La Stratégie de sensibilisation par ailleurs nidentifie pas suffisamment les perceptions présentes dans chaque situation ou initiative pour pouvoir traiter des malentendus ou des questions en suspens. Une plus grande interaction avec le grand public permettra à la CPI de mieux comprendre ces questions, laidant de ce fait à donner la priorité aux initiatives appropriées à chaque situation. Lembauche de personnel local pourrait aussi faciliter ce processus. Les plans liés au Darfour sont trop minimes. Nous reconnaissons les immenses difficultés quil y a à fonctionner dans le contexte où un gouvernement soppose à limplication de la CPI. Cependant, davantage peut et doit être fait. Deux ans après que le Conseil de sécurité ait déféré la situation à la CPI, aucun mandat darrêt na été lancé et les Etats parties devraient insister sur le besoin intense de sensibilisation et de communication pour expliquer le travail de la Cour et contrer les désillusions au Darfour.
La Stratégie de sensibilisation doit être mise en uvre de façon prioritaire. A ce jour, même avec les augmentations de 2006, les activités de sensibilisation et de communication ont été insuffisantes, et seule une portion minime de la société a pu être touchée dans les situations où des enquêtes sont en cours.32 Ceci est dû largement aux ressources allouées à la sensibilisation et à la communication qui, telles que demandées par la CPI nont pas été suffisantes, et lont été encore moins telles quapprouvées par lAssemblée des Etats parties.33 Ceci a déjà conduit à des manques dinformation et à de mauvaises perceptions qui ont eu un impact négatif sur les opinions à propos de la Cour dans les pays où des situations font lobjet denquêtes.34
Une sensibilisation et une communication efficaces exigent des ressources appropriées. A cet égard, nous apprécions les ressources accrues demandées cette année par la Cour pour une unité de sensibilisation au siège, des équipes de cinq membres locaux dans les pays où des situations font lobjet denquêtes, et des fonds pour la production de matériels;35 les réductions proposées par le Comité du budget et des finances (le Comité) sur les efforts de sensibilisation et de communication dans les pays où des situations font lobjet denquêtes soulèvent des inquiétudes et devraient être rejetées.36 La CPI a fait un pas en avant important en élaborant une stratégie qui reflète des progrès substantiels dans lapproche de la Cour sur la sensibilisation. Il appartient maintenant à lAssemblée dêtre à la hauteur et dapprouver les ressources nécessaires pour que la CPI puisse mettre la stratégie en uvre. Si le Comité a critiqué la Stratégie de sensibilisation pour son manque de clarté,37 ceci ne devrait pas être une raison pour réduire les fonds destinés à la sensibilisation et à la communication, mais plutôt pour encourager à améliorer la stratégie. De plus, réduire les ressources enverrait un signal que la sensibilisation nest pas une priorité. LAssemblée ne doit pas dun côté encourager la Cour à intensifier ses activités de sensibilisation et de lautre réduire les financements pour des activités accrues, qui restent relativement limitées. E. Situation géographique des activités et des locaux de la CourLe Plan stratégique reconnaît à juste titre limportance de bureaux de terrain et de procédures in situ, et indique quun objectif prioritaire est pour la Cour de « formuler des options correspondant à différents emplacements géographiques pour les ressources et les activités de la Cour, notamment les besoins concernant les locaux permanents. »38 Ci-dessous nous présentons des recommandations pour que lAssemblée encourage la présence et les activités de la CPI dans les pays où des enquêtes sont en cours sur des situations, et pour résoudre les questions de locaux. Activités sur le terrainUn engagement adéquat sur le terrain39 est un moyen absolument essentiel pour la CPI de combler lécart entre sa base à La Haye et les communautés dans les pays où des situations font lobjet denquêtes. Cest un moyen crucial grâce auquel la CPI peut toucher les communautés concernées en rapprochant la Cour, physiquement et culturellement, de ces populations. Un certain nombre dEtats parties ont souligné à juste titre limportance des activités dans les pays où des situations font lobjet denquêtes, en particulier à la session de lAssemblée générale de lONU de cette année au cours de laquelle le Rapport de la CPI a été présenté.40 Le sous-groupe du Groupe de travail de La Haye sur le Plan stratégique a aussi indiqué que les « options pour lemplacement géographique » des activités de la Cour sont un domaine prioritaire devant faire lobjet dun futur dialogue avec la CPI. Au cours de la cinquième session de lAssemblée, il sera crucial pour les Etats parties de sappuyer sur les engagements pris jusquici pour encourager un plus grand engagement sur le terrain. Recommandations de Human Rights Watch :
La CPI a fait des progrès importants dans son engagement sur le terrain au cours de lannée écoulée, avec un renforcement substantiel des bureaux de terrain. Du personnel local et international de la Section de la participation des victimes et des réparations et de lUnité des victimes et des témoins travaillent maintenant dans des bureaux en RDC comme en Ouganda. Le recrutement déquipes de sensibilisation composées de personnel local a aussi été finalisé pour les bureaux de terrain de la RDC et de lOuganda.41 De plus, dans le budget proposé pour cette année, la CPI mentionne le coût potentiel des dépenses pour des procédures in situ et des visites faites par des fonctionnaires de la CPI dans les pays où des situations font lobjet denquêtes.42 Les Etats parties devraient utiliser le débat général de lAssemblée et le groupe de travail sur le Plan stratégique pour faire encore progresser lengagement sur le terrain, en soulignant limportance des activités de terrain et leur rôle dans la compréhension des travaux de la Cour par les communautés concernées. Les Etats parties devraient aussi encourager la CPI à inclure les activités de terrain suivantes dans ses « options géographiques » pour aider la Cour à optimiser son impact :
Ce nest pas une surprise de rappeler que la présence sur le terrain et les activités correspondantes exigent un financement. Etant donné leur importance, toutes les affectations budgétaires leur étant destinées devraient être approuvées. LocauxLors de la prochaine Assemblée, des questions essentielles portant sur les locaux permanents et provisoires de la CPI sont encore au programme. Au cours de lannée écoulée, la CPI a dû travailler dans quatre bâtiments situés dans des quartiers différents de La Haye du fait du surpeuplement des premiers locaux provisoires. Cette situation est loin dêtre idéale car elle peut entraver une coordination efficace entre personnel au sein de certaines divisions de la CPI et entre elles. De plus, aucune décision na été prise au sujet du type de locaux permanents qui seront établis, à savoir si un nouveau bâtiment sera construit ou si un bâtiment existant sera adapté. Il sera important pour lAssemblée de résoudre ces problèmes, en particulier afin que les responsables de la CPI qui ont déjà consacré beaucoup dattention aux questions de locaux puissent diriger cette attention vers dautres sujets. Pour répondre à cela :
Le Groupe de travail de La Haye a travaillé sur ces questions au cours de lannée dernière et une réunion dexperts a été convoquée récemment pour faire avancer le processus. Nous croyons savoir que le groupe de travail prépare un projet de résolution pour lAssemblée portant sur les locaux permanents, et que cette résolution pourrait exprimer lintention de progresser dans le sens de loption de lAlexanderkazerne. Une résolution qui détermine le type de locaux permanents qui seront établis serait la bienvenue. La résolution devrait aussi approuver un nouveau plan pour des locaux provisoires qui réponde au mieux aux besoins defficacité et de coordination de la CPI sans coûts supplémentaires pour la Cour. Enfin, la résolution devrait mettre en place un mécanisme permettant de prendre des décisions informées sur les prochaines étapes vers la création de locaux permanents. Pour être efficace, ce mécanisme devrait réunir des représentants de la CPI, de lEtat hôte, du Comité du budget et des finances, et de lAssemblée des Etats parties, ainsi que des personnes possédant une expertise technique, et devrait se réunir régulièrement.
Ceci aidera la Cour à développer lexpertise interne nécessaire, et permettra au personnel qui a travaillé sur cette question de revenir à ses fonctions essentielles. Ceci exige lapprobation de deux postes pour ce bureau compris dans le budget proposé,43 que le Comité a avalisés. F. BudgetLe Comité du budget et des finances (le Comité) est responsable de lexamen technique des documents soumis à lAssemblée qui sont de nature financière, budgétaire ou administrative, y compris lexamen et la formulation de recommandations concernant le budget de la Cour.44 Comme nous lexposons ci-dessous, nous avons certaines préoccupations quant aux pratiques actuelles du Comité et aux coupes budgetaires proposées dans des domaines prioritaires, dont nous pensons quelles doivent peut-être être rejetées. Cela inclut les coupes proposées sur les enquêtes,45 la coopération,46 la sensibilisation et la communication,47 et la protection des témoins.48 Nous considérons quil sagit là de domaines prioritaires pour la CPI, étant donné leur connexion avec le mandat fondamental de la Cour, qui est denquêter et dengager des poursuites pour les crimes graves, et aussi doptimiser limpact de son travail auprès des communautés concernées. Recommandations de Human Rights Watch :
Il y a un certain nombre de coupes qui sont proposées sans justification ou avec des justifications insuffisantes dans le rapport le plus récent du Comité, y compris pour des activités encourageant la coopération.49 Afin daccomplir correctement son travail, nous pensons que le Comité doit expliquer les raisons motivant les coupes proposées. Sinon ses décisions paraissent arbitraires. Labsence de justification pour ces coupes soulève aussi des questions sur le fait que les sessions du Comité sont peut-être devenues trop courtes pour une interaction appropriée avec les responsables de la CPI et une considération assez détaillée du budget-programme.50
En accord avec les fonctions de lAssemblée selon larticle 112(d) du Statut de Rome, lAssemblée ne peut pas abdiquer sa responsabilité de « considérer et décider le budget pour la Cour. » LAssemblée ne doit pas adopter les coupes proposées par le Comité, en particulier lorsquelles touchent des domaines prioritaires, sans avoir dabord déterminé quelles sont appropriées et quelles ne nuisent pas au financement requis par la Cour.
Le Comité a indiqué que la CPI avait formulé ses propositions de budget pour 2007 en comparaison du budget 2006, alors que le budget 2006 était basé sur des hypothèses qui se sont matérialisées en partie seulement.51 Le Comité a ainsi indiqué quune approche préférable aurait été de comparer les propositions de budget pour 2007 avec les dépenses réelles anticipées pour 2006 ; il a noté que « une telle approche aurait mis en évidence une différence denviron 40 pour cent daugmentation entre la mise en uvre projetée pour 2006 et le budget de 2007. »52 Nous voyons les avantages que représente la comparaison de budgets futurs avec les dépenses réelles anticipées de lannée précédente, et nous espérons que la CPI procédera ainsi lannée prochaine. Il sera aussi important pour la CPI de continuer à renforcer son expertise en matière de projection de coûts concernant ses fonctions. Cependant, le fait que lapproche de la Cour dans la préparation de ses comptes budgétaires nait peut-être pas été la meilleure et que le budget ait en effet subi une augmentation significative ne suffit pas à justifier des coupes spécifiques, en particulier dans des domaines prioritaires. A cette fin, lAssemblée doit au moins examiner et évaluer de façon critique les implications des coupes proposées. En fait, les augmentations proposées concernant les enquêtes, la protection des témoins, la sensibilisation et la coopération semblent raisonnables et même modérées étant donné la complexité de ces tâches. De plus, il est important que lAssemblée ne se contente pas dindiquer que la Cour pourra compenser ces coupes avec des fonds destinés à dautres domaines ; lAssemblée devrait au moins formuler des suggestions quant aux fonctions doù pourraient provenir ces « fonds destinés à dautres domaines ». Pour éviter de répéter le travail du Comité, lAssemblée pourrait envisager de tenir des discussions thématiques pour débattre des recommandations du Comité, comme cela a été fait au cours de la quatrième session de lAssemblée. Au cours de ces discussions, nous recommanderions que lAssemblée pose des questions aux responsables de la CPI à propos de limpact des coupes proposées par le Comité dans les domaines prioritaires. Ces questions devraient inclure les suivantes :
De plus, étant donné leur importance, lAssemblée devrait tendre à rejeter les coupes budgétaires dans des domaines prioritaires tels que les enquêtes, la sensibilisation et la communication, la protection des témoins et la coopération. Enfin, pour faciliter lexamen du budget et le rapport du Comité dans lavenir, lAssemblée devrait aussi demander au Comité de rendre son rapport disponible plusieurs semaines avant la session de lAssemblée.
5 Assemblée des Etats parties au Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI-ASP), Rapport du Comité du budget et des finances, CPI-ASP/3/18, 13 août 2004, http://www.icc-cpi.int/library/statesparties/ICC-ASP-3-18_CBF_report_FRENCH_.pdf (consulté le 27 octobre 2006), para. 46. 6 CPI-ASP, Plan stratégique de la Cour pénale internationale, 4 août 2006, CPI-ASP/5/6, http://www.icc-cpi.int/library/asp/ICC-ASP-5-6_French.pdf (consulté le 27 octobre 2006) (Plan stratégique). 7 Conformément à lindépendance de la CPI, il serait totalement inapproprié que lAssemblée cherche à voter, à approuver ou à décider dune quelconque façon sur le plan. Comme la relevé le Comité sur le budget et les finances : il est essentiel que le Plan stratégique reste la propriété de la Cour et quil bénéficie du soutien des Etats parties. CPI-ASP, Rapport du Comité du budget et des finances sur les travaux de sa sixième session, CPI-ASP/5/1, 4 mai 2006, http://www.icc-cpi.int/library/asp/ICC-ASP-5-1_French.pdf (consulté le 27 octobre 2006), para. 56. 8 Pour une discussion plus détaillée sur ces points, voir Le Plan stratégique de la Cour pénale internationale : un Mémorandum de Human Rights Watch, juillet 2006, http://hrw.org/backgrounder/ij/memo0706/index.htm. Si le mémorandum commente une version antérieure du plan, beaucoup des problèmes évoqués demeurent. 9 Par exemple, le Plan stratégique devrait envisager de diffuser largement linformation auprès des communautés concernées sur le rôle des victimes à la Cour, ainsi que sur les politiques et procédures pour la participation et les réparations. Ces informations devraient être accessibles aux personnes parlant des langues ou des dialectes propres à la communauté locale, et atteindre des victimes vivant dans des zones ou des lieux où la sécurité est fragile. Pour plus dinformations, voir Le Plan stratégique de la Cour pénale internationale : un Mémorandum de Human Rights Watch, pp. 47. 10 Pour plus de détails sur la façon dont les activités de terrain peuvent être utilisées pour favoriser limpact de la Cour sur les situations dans les pays, voir ci-dessous, Section II.E (Situation géographique des activités et des bureaux de la Cour). 11 Pour plus de détails sur la façon dont la sensibilisation et les communications peuvent être utilisées pour développer limpact de la Cour sur les situations dans les pays, voir ci-dessous, Section II.D (Sensibilisation et communication). 12 Par exemple, le Plan stratégique devrait envisager la mise en oeuvre dinitiatives ciblées pour renforcer la capacité des tribunaux nationaux à poursuivre les crimes graves dans les pays où des situations font lobjet denquêtes. Celles-ci pourraient consister à partager lexpertise avec le personnel du système judiciaire local par le biais dun dialogue portant sur les enquêtes et les procès sur les crimes graves ; à fournir des preuves pertinentes au personnel judiciaire local quand la CPI et le Bureau les trouvent ; et à encourager les Etats parties et les organisations intergouvernementales à aider au renforcement des systèmes judiciaires nationaux. Pour plus d informations, voir Le Plan stratégique de la Cour pénale internationale : un Mémorandum de Human Rights Watch, pp. 1214. 13 A cet égard, cependant, nous nous réjouissons des récentes consultations du Greffier avec le personnel pour développer des stratégies pour mettre en oeuvre la mission et le mandat du Greffe. Voir Huitième réunion diplomatique de la Cour pénale internationale, 26 Octobre 2006, Information globale, document archivé par Human Rights Watch, p. 7. 14 Ceci est conforme à lintention appréciable de la CPI de faire un rapport annuel sur lévolution du Plan stratégique. Voir Plan stratégique, para. 56. Ce rapport pourrait aussi comporter une description des défis rencontrés dans la mise en oeuvre du Plan stratégique. 15 Plan stratégique, p. 6. Voir aussi Bureau du Procureur, Cour pénale internationale (CPI-OTP), Rapport sur la stratégie du Procureur, 14 septembre 2006, http://www.icc-cpi.int/library/about/ICC_DB8_IP_fr.pdf (consulté le 6 novembre 2006) (Rapport du BdP sur la stratégie du Procureur). 16 Par exemple, voir CPI-OTP, Rapport sur les activités réalisées au cours des trois premières années (juin 2003 juin 2006), 12 septembre 2006, http http://www.icc-cpi.int/library/organs/otp/OTP_3-year-report-20060914_French.pdf (consulté le 27 octobre 2006) (Rapport dactivités); CPI-OTP, Critères de sélection des situations et des affaires, document de travail de politique, archives de Human Rights Watch, juin 2006. 17 Pour une discussion plus détaillée sur ces questions, voir Human Rights Watch, La sélection de situations et de cas devant être jugés par la Cour pénale internationale, No. 1, Octobre 2006, http://www.hrw.org/backgrounder/ij/ij1006/index.htm ; et CPI Procureurs Public Hearing for ONG : Intervention de Richard Dicker, 18 octobre 2006, http://hrw.org/backgrounder/ij/oral1006/. 18 Une enquête découlant de renvois volontaires quand les autres critères du Statut de Rome sont respectés nest pas problématique en soi. Cependant, laccent mis par le procureur et son encouragement des renvois volontaires crée le risque que le Bureau et en conséquence, la Cour dans son ensemble puisse être perçue comme un outil entre les mains du gouvernement qui défère la situation. La possibilité pour le procureur dexercer son pouvoir de sa propre initiative (proprio motu) pour mener des enquêtes est, entre autres choses, un outil important pour préserver son indépendance. Pour une discussion plus détaillée sur ce point, voir Human Rights Watch, Intervention de Richard Dicker, pp. 34. 19 Le procureur a indiqué que son bureau enquêterait sur tous les groupes dans une situation lun après lautre, suggérant quil enquêterait sur une affaire à la fois. Dans certains cas, pour des raisons pratiques, il peut être nécessaire de mener des enquêtes de cette manière. Cependant, ladoption formelle de cette approche peut avoir des implications négatives, y compris pour la perception de limpartialité du procureur. Par exemple, alors que la CPI a lancé un mandat darrêt contre un chef des milices Hema, Thomas Lubanga, notre récente recherche de terrain dans lest de la RDC indique que labsence de mandats contre les chefs Lendu a conduit à une forte perception au sein de la communauté Hema et dautres selon laquelle la CPI exercerait une justice sélective. Voir Human Rights Watch, Sélection de situations et de cas, pp. 56. 20 Lidée véritable de cette approche, celle de cibler les personnes accusées aux plus hauts niveaux du gouvernement et au sein des groupes armés rebelles, est sensée. Cependant, adopter une politique déclarée de se concentrer sur les personnes portant la plus grande responsabilité limite inutilement la portée du Bureau et, en conséquence, son effet potentiel de dissuasion. Voir Human Rights Watch, Sélection de situations et de cas, pp. 1115. 21 Par exemple, deux ans denquêtes du Bureau en RDC nont pas abouti à un tableau plus complet de charges contre Lubanga. Poursuivre les personnes responsables des crimes les plus graves commis en Ituri pour d'autres crimes représentatifs de la situation, et pour lesquels de nombreuses preuves solides existent, est crucial tant pour les victimes de ces crimes, que pour mettre un terme à la culture d'impunité qui prévaut en RDC et dans la région des Grands Lacs. Pour plus dinformations, voir la lettre collective de Human Rights Watch et dautres groupes adressée à Luis Moreno-Ocampo, procureur en chef de la Cour pénale internationale, 31 juillet 2006, http://hrw.org/english/docs/2006/08/01/congo13891.htm. 22 Les objectifs sont : de continuer à améliorer la qualité des poursuites, visant à achever deux procès rapidement[;] de mener quatre à six enquêtes nouvelles sur les personnes portant la plus grande responsabilité dans les situations actuelles ou nouvelles du Bureau [;] dobtenir les formes nécessaires de coopération pour toutes les situations pour permettre des enquêtes efficaces et pour mobiliser et faciliter des opérations darrestation réussies [;] daméliorer constamment la façon dont le Bureau interagit avec les victimes et répond à leurs intérêts [; et] détablir des formes de coopération avec les Etats et les organisations pour optimiser la contribution du Bureau au combat contre limpunité et la prévention des crimes. Rapport du Bureau sur la stratégie du procureur, p. 3. 23 Plan stratégique, p. 6; Rapport du Bureau sur la stratégie du procureur, p. 7. 24 Rapport du Bureau sur la stratégie du procureur, p. 4 25 Par exemple, la Sierra Leone, lAllemagne et la Belgique ont convoqué un débat collectif lors de lAssemblée de 2005 pour discuter de limportance de la sensibilisation pour les institutions de justice internationale. Les Etats ont également fait des déclarations de soutien au cours du débat général lors de cette Assemblée. Voir, par exemple, la déclaration faite par lAmbassadeur Allieu I. Kanu, chef de la délégation de la Sierra Leone, à la quatrième Session du débat général de la CPI-ASP, la déclaration de la République de lOuganda à la quatrième Session de la CPI-ASP, faite par lAmb. Mirjam Blaak, et la déclaration de Son Eminence Mr. Vital Budu Tandema, chef de la délégation de la RDC (faite en français), 2 décembre 2005. Les déclarations du débat général sont disponibles à http://www.CPInow.org/?mod=browserdoc&type=13&module=592 (consulté le 8 novembre 2006). Voir aussi CPI-ASP, Résolution CPI-ASP/4/Res.4, adoptée le 3 décembre 2005, CPI-ASP/4/32, http://www.CPI-cpi.int/library/asp/CPI-ASP-4-Res4_English.pdf (consulté le 6 novembre 2006), para. 22 (Reconnaît quil importe pour la Cour, dans les situations faisant lobjet denquêtes, dassocier les communautés à un processus dinteraction constructive avec elle , conçu de manière que son mandat soit mieux compris et appuyé, que les attentes puissent ê tre gérées et que ces communautés puissentsuivre et comprendre le processus de justice pénale internationale et, à cette fin, encourage la Cour à intensifier ces ativités de sensibilisation et prie la Cour de présenter un plan stratégique détaillé concernant ses activités de sensibilisation à lAssemblée des Etats Parties avant sa cinquième session). 26 CPI-ASP, Plan stratégique dinformation et de sensibilisation de la Cour pénale internationale, CPI-ASP/5/12, 29 septembre 2006, http://www.icc-cpi.int/library/asp/ICC-ASP-5-12_French.pdf (consulté le 6 novembre 2006) (Plan stratégique de sensibilisation). 27 Assemblée générale des Nations Unies, Rapport de la Cour pénale internationale, U.N. Doc. A/61/217, 3 août 2006, http://www.icc-cpi.int/library/organs/presidency/ICC_Report-to-UN_2006_French.pdf (consulté le 6 novembre 2006), paras. 3338 (Rapport annuel de la CPI à lONU); CPI-ASP, Projet de budget-programme de la CPI pour 2007, CPI-ASP/5/9, 22 août 2006, http://www.icc-cpi.int/library/asp/ICC-ASP-5-9_French.pdf (consulté le 6 novembre 2006), pp. 135139 (Projet de budget-programme de la CPI pour 2007). 28 Ceux-ci comprennent, entre autres, les victimes, les femmes, les journalistes, et le public en général. CPI-ASP, Plan stratégique pour la sensibilisation, paras. 1831. 29 Ceux-ci comprennent, entre autres, les débats radiophoniques, les réunions publiques, les formations, et les supports visuels. Ibid., paras. 4861. 30 Ibid., paras. 6976. 31 Ibid., paras. 85127. 32 CPI-ASP, Rapport sur les activités de la Cour, CPI-ASP/5/15, 17 octobre 2006, http://www.icc-cpi.int/library/asp/ICC-ASP-5-15_French.pdf (consulté le 6 novembre 2006), para. 72 (signalant quau cours de lannée la Cour a organisé 16 ateliers et réunions dinformation en RDC comprenant 1300 participants, et 14 ateliers et séminaires en Ouganda, comprenant 700 participants). 33 Voir CPI-ASP, Projet de budget-programme de la CPI pour 2006, CPI-ASP/4/5, 24 août 2005, paras. 405419; Compte-rendus officiels de la 4ème Session de la CPI-ASP, Part II: Vérification externe des comptes, budget-programme pour 2006 and documents connexes s, CPI-ASP/4/32, http://www.icc-cpi.int/library/asp/Part_II__External_audit_and_programme_ budget_for_2006_-_FRENCH.pdf (consulté le 7 novembre 2006), para. 30; voir aussi Mémorandum de Human Rights Watch pour la 4ème Assemblée des Etats parties de la CPI, Novembre 2005, http://hrw.org/backgrounder/ij/memo1105/index.htm, pp. 25. 34 Par exemple, comme exposé ci-dessus, en RDC notre enquête de terrain récente suggère quil existe des perceptions selon lesquelles la justice est sélective à cause de labsence de mandats lancés contre des personnes associées à plus dune seule milice. En Ouganda, nous croyons savoir quil existe une perception selon laquelle la Cour est un instrument du gouvernement ougandais. 35 Projet de budget-programme de la CPI pour 2007, pp. 135139. 36 Assemblée des Etats parties à la Cour pénale internationale, Rapport du Comité du budget et des finances sur les travaux de sa septième session, CPI-ASP/5/23, 1er novembre 2006 http://www.icc-cpi.int/library/asp/ICC-ASP-5-23_French.pdf (consulté le 6 novembre 2006), para. 77 (Rapport du Comité). 37 Le Comité a indiqué quil reste préoccupé par le fait quil semble ne pas y avoir de système clair pour déterminer les niveaux et létendue de lengagement pour le public ciblé, ni aucun processus pour évaluer sil a été obtenu. Rapport du Comité, para. 31. 38 Plan stratégique, p. 8. 39 Par engagement sur le terrain, nous entendons une présence substantielle et soutenue de la Cour dans les pays où des situations font lobjet denquêtes quand les conditions de sécurité le permettent. 40 Par exemple, les Etats parties africains ont encouragé la Cour à faire en sorte que les auditions se déroulent dans la zone où les crimes ont été commis, car cela renforcerait leffet dissuasif de la Cour et on verrait la justice rendue. Déclaration de Mr. Sabelo Sivuyile Maqungo, au nom des Etats parties africains au Statut de la Cour pénale internationale devant lAssemblée générale, 9 octobre 2006, http://www.southafrica-newyork.net/pmun/view_speech.php?speech=271690 (consulté le 27octobre 2006). A la session de lAssemblée des Etats parties de 2005, les Etats parties africains ont aussi déclaré que les procès devraient, autant que possible, se dérouler dans les localités ou la région où le crime a eu lieu. Déclaration du Professeur J.A. Ayua, représentant général de la République Fédérale du Nigeria, au nom des Etats parties africains à la CPI à la 4ème Assemblée, 3 décembre 2005, http://www.CPInow.org/documents/NigeriaAfricanSPs_ GeneralDebate_3Dec05.pdf (consulté le 6 novembre 2006). 41 Recrutement déquipes dinformation et de sensibilisation du public pour la RDC et lOuganda, Lettre de la CPI, No. 9, Octobre 2006, http://www.icc-cpi.int/library/about/newsletter/09/index_fr.html (consulté le 27 octobre 2006), p. 3. 42 Projet de budget-programme de la CPI pour 2007, Annexe X, p. 189. 43 Projet de budget-programme de la CPI pour 2007, paras. 419424. 44 CPI-ASP, Première Session, Création du Comité du budget et des finances, CPI-ASP/1/Res.4, http://www.icc-cpi.int/library/about/officialjournal/basicdocuments/asp_records(f).pdf (consulté le 7 novembre 2006), para. 3. 45 Le Comité propose de supprimer un analyste P3 pour la quatrième situations sous enquête. Rapport du Comité du budget et des finances, para. 66. 46 Les coupes budgétaires proposées dans les travaux de la CPI relatifs à la coopération sont traitées de façon plus détaillée dans la Section III.B, ci-dessous. 47 Ces coupes sont traitées en détail dans la section précédente. 48 Le Comité a recommandé que trois postes de fonctionnaires adjoints chargés de la protection (P2) ne soient pas mis en place et quils soient transformés en postes temporaires; quun fonctionnaire adjoint chargé des opérations (P2) pour la situation IV soit supprimé ; et que soit aussi supprimée laugmentation destinée aux voyages dédiés à négocier des accords de réinstallation de témoins ainsi que les déplacements realtifs à la protection et laide aux témoins, y compris les déplacements pour la protection rapprochée de témoins. Rapport du Comité du budget et des finances, para. 75. 49 Par exemple, le Comité a recommandé que le poste de conseiller de coopération internationale P-3 ne soit pas approuvé sans fournir aucune explication. 50 Dans son dernier rapport, le Comité a convenu que la durée de sa session du mois davril devrait être portée de trois à quatre jours. Rapport du Comité du budget et des finances, para. 128. LAssemblée devrait soutenir cette demande et étudier si lextension de la session doctobre, au cours de laquelle le Comité examine en particulier le projet de budget de la Cour, aiderait aussi le Comité à fournir davantage dexplications sur ses décisions. Rallonger les sessions permettrait aussi au Comité de consulter des experts sur des fonctions particulières de la Cour, comme la protection des témoins. LAssemblée devrait envisager de recommander que le Comité consulte de tels experts, si besoin est. 51 La Cour a expliqué que le budget 2006 avait été basé sur les hypothèses dun procès commençant en mai et un autre en juillet 2006. Aucune de ces hypothèses ne sest matérialisée Rapport du Comité du budget et des finances, para. 40. 52 Le Comité sest félicité de la clarté avec laquelle le budget était présenté et de la disposition du document budgétaire proposé, en constatant que le travail de la Cour ne cessait de saméliorer à cet égard. Il a néanmoins estimé que lapproche générale retenue posait problème. Pour chacun des programmes et sous-programmes, les propositions budgétaires pour 2007 étaient comparées au budget pour 2006, qui avait été élaboré afin de prendre en compte des hypothèses relatives à la charge de travail quon pouvait prévoir pendant lété de 2005, qui ne sétaient vérifiées que partiellement. De ce fait, les crédits inscrits au budget pour 2006 avaient été sensiblement sous-utilisés et ne constituaient donc pas une base satisfaisante pour lexamen du budget pour 2007 Il aurait été préférable de comparer le budget pour 2007 avec lexécution prévue pour 2006 en liant les accroissements à des hypothèses concernant la charge de travail. Rapport du Comité du budget et des finances, paras. 4849. 53 Rapport du Comité du budget et des finances, para. 66. 54 Ibid., para. 75. 55 Ibid. 56 Ibid., para. 77. |