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Rapport mondial 2002 : Nigeria FREE    Recevez des Nouvelles 
Nigeria : la cour devrait rejeter la peine de mort
(New York, 26 mars 2002) Human Rights Watch a aujourd'hui exprimé sa déception quant à l'incapacité d'une cour d'appel de Sokoto, au nord du Nigeria, à rejeter la peine de mort et la cruauté inhérente à une sanction telle que la mort par lapidation.


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Afrique de l'Ouest
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Nous nous réjouissons du fait que la vie de Safiya Hussaini ait été épargnée. Mais même si cette bataille a été gagnée, la lutte contre la cruauté d'une telle peine doit se poursuivre. La peine de mort est fondamentalement cruelle et la mort par lapidation constitue une forme de torture interdite par le droit international.

Peter Takirambudde, directeur exécutif de la Division Afrique de Human Rights Watch


 
Hier, la cour est revenue sur la condamnation à mort de Safiya Hussaini Tungar-Tudu, condamnée à mourir par lapidation par une cour opérant selon la Charia (cour islamique) en octobre 2001. Mais la décision de la cour a été motivée par un vice de procédure - le supposé adultère a été commis avant que la Charia ne soit imposée dans la région - et alors que se répandait la nouvelle de cette décision, il était également fait état d'une autre femme condamnée à mort pour adultère dans le nord du Nigeria.

"Nous nous réjouissons du fait que la vie de Safiya Hussaini ait été épargnée," a déclaré Peter Takirambudde, Directeur Exécutif de la Division Afrique de Human Rights Watch. " Mais même si cette bataille a été gagnée, la lutte contre la cruauté d'une telle peine doit se poursuivre. La peine de mort est fondamentalement cruelle et la mort par lapidation constitue une forme de torture interdite par le droit international. "

Human Rights Watch a exhorté les autorités gouvernementales du Nigeria à s'assurer que d'autres condamnations à la peine capitale seront également revues et que les cours éviteront de condamner les gens à des peines cruelles, inhumaines et dégradantes. Plusieurs autres personnes ont été condamnées à mort depuis que la Charia a été étendue pour couvrir les cas de délits dans plusieurs régions du nord du Nigeria. En septembre 2001, un homme accusé de sodomie pour le viol d'un garçon de sept ans a été condamné à mort par lapidation dans l'état de Kebbi. En janvier 2002, le Nigeria a connu sa première exécution sous la Charia lorsqu'un homme accusé de meurtre à Katsina a été pendu. Les cours islamiques ont également condamné des gens à être amputés et flagellés. Les procès ont souvent été caractérisés par l'absence de tout respect du principe de traitement équitable parce que les juges sont mal formés et que de nombreux accusés ne bénéficient pas de représentation légale.