IV. Couverture médiatique

Comme pour les incidents antérieurs, les médias rwandais ont accordé une large couverture au meurtre de Murasira, mais beaucoup moins aux meurtres des huit autres personnes, dont les noms et les ages ont rarement été cités. Plusieurs comptes-rendus dans les médias proches du gouvernement ont omis de mentionner les meurtres commis en représailles, et dans l’un de ces comptes-rendus le massacre des victimes désarmées, des femmes et des enfants pour la plupart, a été décrit comme un « accrochage ».46 Se focaliser exclusivement sur les rescapés du génocide en tant que victimes peut accroître leur peur, tandis que le manque de couverture médiatique complète des meurtres d’autres Rwandais peut aussi contribuer au sentiment que toute exaction commise contre eux passera inaperçue.  Ce type de couverture médiatique augmente l’impact de l’action officielle insuffisante à l’égard des meurtres commis en représailles et de l’exécution extrajudiciaire présumée, et pourrait suggérer à certains Rwandais que leurs vies comptent moins que celles d’autres.

 



46 Voir, par exemple, Paul Ntambara, “Genocide survivor hacked to Death,” The New Times; R. Mukombozi, “Kagame Warns on Killings,” The New Times, 28 novembre 2006; Paul Ntambara, “Tackle genocide survivors, Witnesses’ Protection Issue,” The New Times, 7 décembre 2006; BBC Radio, Kinyarwanda service, émission de 6:30 p.m. , 24 novembre 2006; et H. Mwiholeze, "Gruesome Murder of Young Man a Pattern of Murders of Genocide Survivors," Focus, Kigali, 27 novembre - 3 décembre 2006.