II. Meurtres commis en novembre 2006Le Rwanda continue à vivre avec les conséquences politiques et sociales du génocide de 1994. Cela influence inévitablement les interprétations locales des événements ou la façon dont le public perçoit laction officielle. Dans ce climat, des crimes graves tels que les meurtres de rescapés du génocide et les agressions en représailles contre des villageois, ou encore la mort de personnes se trouvant en garde à vue, attirent rapidement lattention et donnent naissance à des rumeurs et à des craintes qui vont au-delà des incidents eux-mêmes. Limportance dune application impartiale de la justice pénale ne peut être surestimée. Tout sentiment dinégalité dans lapplication de la loi risque de contribuer à un cynisme grandissant de la part du public à légard de létat de droit. Incidents dans le secteur de RukumberiLe 19 novembre 2006, le meurtre de Frédéric Murasira, un rescapé du génocide et neveu dun juge gacaca, à Mugwata un village du secteur de Rukumberi, district de Ngoma, dans la partie est du Rwanda a été suivi le même jour par une agression commise en représailles et qui a entrainé la mort de huit personnes. Human Rights Watch sinquiète du fait que la police semble avoir été moins consciencieuse pour poursuivre les coupables dans les meurtres commis en représailles que pour enquêter sur le meurtre originel du rescapé du génocide. Le 19 novembre 2006, des témoins ont déclaré que Innocent Habinshuti, âgé de 38 ans, avait vu Frédéric Murasira, âgé de 23 ans, passer à bicyclette dans le village de Mugwata. Habinshuti avait été emprisonné par le passé à la suite dallégations de participation au génocide et avait été libéré en 2003 dans lattente de son procès devant une juridiction gacaca.2 Une rumeur selon laquelle loncle de Murasira préparait de nouvelles accusations contre Habinshuti circulait alors. Les témoins ont affirmé que Habinshuti avait poursuivi Murasira, lavait fait tomber de sa bicyclette, et lavait attaqué avec une machette. Pendant que Murasira courrait vers une maison proche, ceux qui regardaient ont crié à Habinshuti darrêter mais ne sont pas intervenus plus que cela. A la maison où Murasira cherchait refuge, un homme la empêché dentrer et a fermé la porte. Habinshuti aurait alors porté un nombre considérable de coups contre Murasira, le tuant.3 Selon plusieurs témoins, la bicyclette appartenait à Habinshuti et lui avait été retirée à la suite dune réunion de gacaca la semaine précédente. Un observateur local a déclaré que les relations entre les familles de Murasira et de Habinshuti avaient été bonnes autrefois mais quelles sétaient récemment dégradées, et ce en raison dun conflit portant sur la vente dune vache et sur une dette impayée. Dautres personnes ont dit que Habinshuti avait été accusé dun vol de bétail commis lors du génocide et que lassemblée de gacaca lui avait infligé une amende de 30 000 francs rwandais. Habinshuti ayant été dans lincapacité de payer lamende, sa bicyclette avait été saisie.4 Le sud-est du Rwanda est une région poussiéreuse et pauvre où se sont déroulés les massacres à grande échelle des Tutsi en 1994. Pendant et après le génocide, des soldats du Front Patriotique Rwandais (FPR), le parti politique dominant au Rwanda aujourdhui, ont aussi tué des civils dans cette région. Ce qui constitue une violation du droit humanitaire international. De nombreux rescapés du génocide vivent dans un village appelé Ibuka, qui signifie « Mémoire », construit spécialement pour eux. Dautres Rwandais, dont un certain nombre de prisonniers relâchés dans lattente de leur procès, vivent dans un centre commercial proche de Mugwata. Selon un habitant dappartenance ethnique mixte et selon des responsables locaux, les deux communautés ont coexisté sans conflit avant ce meurtre. Des personnes dune communauté ont partagé de la bière avec celles de lautre et ont même échangé des vaches, signe local dexcellentes relations.5 Mais un porte-parole de Avega, une association de veuves du génocide, a brossé un tableau différent, disant que les habitants des deux communautés vivaient dans un « conflit latent » et que la violence était prête à éclater.6 La secrétaire exécutive du Service National des juridictions Gacaca, Domitille Mukantaganzwa, a réagi à cette description dhostilité entre les communautés dans une émission de radio à la mi décembre 2006.7 Une heure environ après le meurtre de Murasira, des rescapés du génocide sont arrivés en courant du village voisin dIbuka.8 Entre temps, Habinshuti sétait enfui de Mugwata dans la brousse. Daprès une habitante de Mugwata, les gens dIbuka sont venus en deux groupes au moins. Elle a dit :
Un homme âgé, présentant encore des contusions et autres marques des coups reçus, a dit à un chercheur de Human Rights Watch que trois personnes du village dIbuka lavaient frappé et battu jusquà ce quil arrive à se dégager et à senfuir. Dautres ont battu deux femmes qui étaient enceintes et une troisième qui était âgée. Les femmes enceintes ont nécessité des soins médicaux pour leurs blessures et un homme, frappé au visage avec des pierres, souffrait de blessures trop graves pour être soigné sur place. Il a dû être hospitalisé à Kigali. Un homme qui a été battu aurait semble-t-il échappé à de graves blessures lorsquun de ses agresseurs a réalisé quil était un visiteur à Mugwata. Il aurait alors persuadé les autres darrêter de le frapper. Le centre commercial sest vidé, les habitants fuyant devant les agresseurs, mais deux ou trois familles sont restées, enfermées dans leur maison.10 « Ils se croyaient en sécurité, parce quils étaient innocents, » a dit un habitant.11 Selon un responsable local, les agresseurs ont attaqué les gens dans une maison avec des outils agricoles et des machettes, tuantDaniel Munyempama, âgé de 70 ans, Françoise Mukaneza, 18 ans, Arusi Nyirankunzimana, 13 ans, et Mukarukoundo, 8 ans.12 Une photo prise par la police sur les lieux montre les victimes couchées à plat ventre dans une mare de sang à lintérieur de la maison.13 Quand les chercheurs de Human Rights Watch ont visité la maison, les tâches de sang étaient encore visibles et la serrure de la porte dentrée pendait, cassée sur le fermoir. Dans une autre maison, Hilary Nyiraneza et son fils Cédric Imanibuka âgé de trois ans ont été tués. Une hache et une petite houe ont été trouvées sur les lieux. Enfin, dans une troisième maison à Mugwata, un visiteur, identifié comme Sinzababanza, a été tué, ainsi que son fils de six ans, Jean-Claude Turikumana. Aucune des huit personnes tuées navait participé au meurtre de Murasira, et aucune dentre elles navait de lien avec Innocent Habinshuti.14 Certains habitants ont vu aussi leurs maisons brûlées et leurs biens pillés. Un homme âgé a déclaré que pratiquement le seul bien à être resté dans sa maison était un matelas. Les provisions alimentaires faisaient partie des biens détruits.15 Réaction officielle aux meurtres de RukumberiLa police est arrivée à Mugwata plus de deux heures après le début des violences, apparemment à cause des difficultés de communication dans cette région reculée, où les téléphones portables ne fonctionnent que dans certaines zones. Constatant que les habitants avaient pris la fuite, les autorités ont fait des réunions pour rassurer les gens et les encourager à revenir. Un petit détachement militaire a été envoyé au village pour rétablir lordre. Quand la communauté a reçu la visite dun chercheur de Human Rights Watch deux semaines après lincident, les soldats se trouvaient toujours à Rukumberi. Les rescapés tout comme les prisonniers relâchés étaient rassurés par leur présence.16 Dans la nuit du 23 novembre, Innocent Habinshuti est sorti de sa cachette et sest rendu à la police. Selon le secrétaire exécutif du secteur, les autorités locales ont également arrêté plusieurs autres personnes. Le 3 décembre, le ministre de la Sécurité a dit quen plus de Habinshuti six personnes étaient en état darrestation en lien avec le meurtre de Murasira.17 Lune des personnes arrêtées a été détenue pendant deux semaines dans la prison locale dans des conditions médiocres et de grave surpeuplement.18 Les autorités ont promis aux habitants de Rukumberi quelles poursuivraient aussi les coupables des meurtres commis en représailles. Trois hommes ont été arrêtés peu après le crime pour participation présumée aux meurtres commis en représailles et un administrateur local a été arrêté pour ne pas avoir empêché les attaques commises en représailles.19 Les habitants de Mugwata signalent cependant que beaucoup plus de personnes étaient directement impliquées dans les meurtres. Ils ont par ailleurs remis des listes de noms à la police.20 Cependant, les habitants restent dubitatifs quant au fait que dautres coupables présumés soient traduits en justice. Un habitant qui a perdu des membres de sa famille a déclaré aux chercheurs de Human Rights Watch :
Les enfants qui ont perdu des parents ont reçu la promesse que leurs frais dinscription scolaire seraient payés par lEtat. Les gens qui ont perdu de la nourriture ou des biens, cependant, ne sattendent à aucun dédommagement de la part des autorités locales.22 Le secrétaire exécutif de secteur a remarqué que la plupart des gens conservent peu de nourriture dans leur maison de toutes façons, et quils pouvaient survivre avec celle quils avaient déposée dans un programme de stockage gouvernemental.23 Quelle que soit la quantité emmagasinée ailleurs, la perte de toute nourriture gardée à la maison ainsi que dautres possessions appauvrit encore plus les habitants déjà pauvres de Mugwata dont les maisons ont été pillées. Meurtres dans le secteur de MwulireLe meurtre dEgide Ndabakuranye, le président dune juridiction gacaca locale, dans la soirée du 23 novembre 2006, près de sa maison rurale dans le secteur de Mwulire, district de Rwamagana, Province Orientale, a été rapidement suivi de larrestation de trois hommes. Ceux-ci ont ensuite été tués alors quils étaient détenus par la police. Human Rights Watch est préoccupé par le fait quil ny ait pas eu denquête suffisante sur ces morts et quil puisse sagir dexécutions extrajudiciaires. Le corps dEgide Ndabakuranye a été découvert tôt le matin, le lendemain du jour de son assassinat.Un de ses yeux a été arraché et sa tête tranchée en deux par un coup de machette. Alors que les voisins se rassemblaient, la police est arrivée et a immédiatement arrêté trois hommes, dont Jean Hakizamungu, le demi-frère de la victime. La veuve de Ndabakuranye a dit à la police et à ses amis que Hakizimungu avait menacé de tuer son mari parce quil avait refusé dutiliser son pouvoir de président du gacacalocal pour sassurer que les accusations de génocide portées à son encontre niraient pas plus loin. Hakizamungu et les deux autres suspects, John Rukundo et François Ndagijimana, vivaient tous trois près de la maison de la victime et du lieu du meurtre.24 Le 24 novembre, au crépuscule, des habitants signalent avoir vu une camionnette de la police, avec les trois hommes sous bonne garde à larrière, descendant une route de campagne peu fréquentée. Selon un témoin qui a observé la scène, le véhicule sest arrêté à environ deux kilomètres et demi de la ville de Rwamagana et le chauffeur a arrêté le moteur. Le policier armé à larrière sest levé tandis que les trois hommes descendaient du véhicule à proximité dun épais fourré de bambous. Peu de temps après, plusieurs coups de feu ont été entendus jusquà la périphérie de la ville. Ceux qui les ont entendus disent quil y a eu entre trois et six coups de feu rapprochés. Selon des témoins, le véhicule a redémarré et a continué sur la route jusquà ce quil arrive à un endroit où il puisse tourner. Quand il est repassé à proximité du lieu de lexécution, les occupants de la camionnette ont récupéré les corps et sont repartis en direction de Rwamagana.25 Peu après, les proches des victimes ont eu connaissance des décès, par le bouche à oreille. Ils ont récupéré les corps à lhôpital local et, avec laide damis, les ont emmenés chez eux pour quils soient inhumés. Les policiers nont pas rendu visite aux parents pour les informer officiellement de la mort de leurs proches, ni pour leur expliquer comment ils étaient morts. Le ministre de la Sécurité Intérieure a dit dans une émission de radio, le 3 décembre dernier, que Jean Hakizamungu avait été tué par la police alors quil tentait de séchapper. Il na pas fait mention du sort des deux autres hommes.26 Dans un entretien le 15 décembre avec un chercheur de Human Rights Watch, Mary Gahonzire, Commissaire de police générale adjointe chargée des opérations, a dit quune enquête sur lincident avait été menée par lInspection des Services, une agence dinvestigation interne de la Police Nationale. Se référant plusieurs fois à un document placé devant elle, elle a déclaré quun policier avait tué les trois hommes en état de légitime défense. Elle a dit que lun des trois suspects, John Rukundo, avait avoué avoir tué le juge avec les deux autres suspects. Les trois hommes avaient alors proposé de montrer à la police où se cachaient dautres personnes dans le but « déchapper à la justice » et déviter de comparaître devant les juridictions gacaca. Daprès la police, alors quils étaient escortés vers cette destination supposée, Rukundo un soldat démobilisé qui savait se servir darmes à feu se serait emparé de larme de lun des policiers et aurait menacé un ou plusieurs autres policiers. Ces derniers auraient alors tiré sur les trois suspects. La Commissaire de police adjointe Gahonzire a dit que lincident était survenu en plein jour, mais elle na pu fournir plus de détails sur lheure ou lendroit exact. Elle a dit que les trois suspects étaient supérieurs en nombre aux policiers mais na pas pu dire combien il y avait de policiers. Elle na pas non plus été en mesure de donner des informations sur le type darmes utilisées, ni sur le nombre de coups de feu tirés. Elle a déclaré : « Il est malheureux que les gens que nous espérions protéger se soient retournés contre nous et nous aient forcés à faire ça »27 Les informations fournies par des personnes qui ont vu les corps et les traces laissées sur la scène des coups de feu ne confirment cependant pas la version officielle. Daprès des témoins qui ont vu les corps, chaque victime avait reçu une balle ou deux dans la tête ou le cou. Des balles apparemment tirées de face ou de côté.28 Des observateurs locaux ont signalé que plusieurs jours après les exécutions, du sang et des fragments de cerveaux étaient toujours visibles dans une zone étroitement circonscrite. Ce qui laisse à penser que les trois hommes ont été tués à lintérieur dun espace bien défini.29 Lemplacement des blessures montrant les points dentrée des balles, ainsi que la proximité des corps, semblent peu correspondre à une situation dans laquelle les policiers ripostaient en état de légitime de défense contre des prisonniers en fuite. A la question de savoir sil nétait pas possible que les trois hommes aient été exécutés, la Commissaire de police adjointe Gahonzire a répondu quun tel acte aurait été une « totale violation des droits de lhomme nous ne faisons pas cela. »30 Le Rwanda est un Etat adhérant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques.31 De ce fait, le Rwanda a lobligation légale de garantir que des enquêtes rapides, efficaces et indépendantes soient menées dans léventualité de tout décès survenu en détention. A ce jour, les informations reçues par Human Rights Watch à légard de lenquête menée sur les décès des trois suspects indiquent que cette obligation na pas été remplie. Le Rwanda a également lobligation de garantir que tous les suspects bénéficient dun procès équitable. 2 Le gouvernement rwandais a libéré environ 40 000 personnes accusées, dont beaucoup ont avoué avoir commis des crimes génocidaires. Les aveux doivent être entendus et acceptés par les juridictions gacaca ; sils sont acceptés comme complets et exacts, les personnes ayant avoué peuvent bénéficier dune réduction de peine et de la possibilité dexécuter une partie de la peine en dehors de la prison en exécutant des travaux dintérêt public ; si les aveux sont refusés, ceux qui ont avoué sont condamnés à des peines plus longues et sont renvoyés en prison. 3 Entretiens de Human Rights Watch avec des habitants et des responsables locaux, Rukumberi, 27 novembre et 8 décembre 2006. 4 Article du journal Rushyashya traduit dans Les Points Focaux, no. 259, 11-17 décembre 2006, p. 14. 5 Entretiens de Human Rights Watch avec des habitants et des responsables locaux, Rukumberi, 8 décembre 2006. 6 Paul Ntambara, Genocide Survivor Hacked to Death, The New Times (Kigali), 23 novembre 2006. 7 Domitille Mukantaganzwa, Secrétaire exécutive du Service National des juridictions Gacaca, parlant sur Chronique Inkiko Gacaca, Radio Rwanda, 16 décembre 2006. 8 Selon un article de presse, des soldats démobilisés étaient au nombre des assaillants. Article du journal Rushyashya traduit dans Les Points Focaux, no. 259, 11-17 décembre 2006, p. 14. 9 Entretien de Human Rights Watch avec un habitant de Mugwata, 8 décembre 2006. 10 Entretiens de Human Rights Watch avec sept habitants de Mugwata, 8 décembre 2006. 11 Entretien de Human Rights Watch avec un habitant de Mugwata, 27 novembre 2006. 12 Entretien de Human Rights Watch avec Josue Buhiga, bureaux du Secteur de Rukumberi, 8 décembre 2006. 13 Entretien de Human Rights Watch avec le commissaire de police du district de Ngoma, bureaux du District de Ngoma, 7 décembre 2006. Il a refusé de parler de laffaire mais il a autorisé les chercheurs de Human Rights Watch à voir les photos de la scène du crime. 14 Entretiens de Human Rights Watch avec des habitants et un responsable local, Rukumberi, 27 novembre et 8 décembre 2006. 15 Entretiens de Human Rights Watch avec des habitants de Mugwata, 27 novembre et 8 décembre 2006. 16 Entretien de Human Rights Watch avec un habitant rescapé du génocide de Rukumberi, dans la ville de Kibungo, 8 décembre 2006 ; Entretien de Human Rights Watch avec des habitants du village de Rubona, 27 novembre 2006. 17 Cheikh Moussa Fazil Harerimana, ministre de la Sécurité Intérieure, émission de radio de Contact FM sur la sécurité, 3 décembre 2006. 18 Entretiens de Human Rights Watch avec des habitants de Mugwata, 27 novembre et 8 décembre 2006. 19 Entretien de Human Rights Watch avec Josue Buhiga, bureaux du secteur de Rukumberi, 8 décembre 2006. 20 Entretiens de Human Rights Watch avec des habitants de Mugwata et Ibuka, 27 novembre et 8 décembre 2006. 22 Entretien de Human Rights Watch avec des habitants de Mugwata, 27 novembre 2006. 23 Entretien de Human Rights Watch avec Josue Buhiga, bueaux du secteur de Rukumberi, 8 décembre 2006. 24 Entretien de Human Rights Watch avec des habitants du secteur de Mwulire, 13 décembre 2006. 25 Ibid. 26 Cheikh Moussa Fazil Harerimana, ministre de la Sécurité intérieure, émission radio de Contact FM, 3 décembre 2006. Entretien de Human Rights Watch avec Mary Gahonzire, Commissaire de police adjointe chargée des opérations, Kigali, 15 décembre 2006. 27 Entretien de Human Rights Watch avec Mary Gahonzire, Commissaire de police adjointe chargée des opérations, Kigali, 15 décembre 2006. 28 Entretien de Human Rights Watch avec des habitants du secteur de Mwulire, 13 décembre 2006. 29 Ibid. 30 Entretien de Human Rights Watch avec Mary Gahonzire, Commissaire de police adjointe chargée des opérations, Kigali, 15 décembre 2006. 31 Pacte international relatif aux droits civils et politiques, G.A. res. 2200A (XXI), 21 U.N. GAOR Supp. (No. 16) at 52, U.N. Doc. A/6316 (1966), 999 U.N.T.S. 171, entré en vigueur le 23 mars 1976, ratifié par le Rwanda le 16 avril 1975. |