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Le tribunal de Sierra Leone manque des fonds
(New York le 24 juillet 2001) Pour voir le jour, le Tribunal spécial pour la Sierra Leone a besoin d'une participation financière plus importante de la part des États membres des Nations Unies, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui.


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Le Tribunal spécial pour la Sierra Leone:
La lettre au Conseil de Sécurité de l'ONU.
le 1 november, 2000

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"Il est l'heure pour les gouvernements de sortir leurs chéquiers. Le Secrétaire Général et le Conseil de Sécurité ont fait un pas important pour que ce tribunal voit le jour, mais l'aide financière d'un plus grand nombre d'États est indispensable pour doter le Tribunal de bases solides."

Peter Takirambudde, directeur exécutif de la division Africaine de Human Rights Watch


 
Dans une lettre adressée le 23 juillet dernier au Secrétaire Général des Nations Unies, le Conseil de Sécurité de l'ONU donnait son accord aux plans de mise en place du Tribunal spécial pour la Sierra Leone. Le Tribunal va poursuivre en justice les personnes accusées de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre, crimes survenus durant le conflit en Sierre Leone ces cinq dernières années.

"Il est l'heure pour les gouvernements de sortir leurs chéquiers," affirme Peter Takirambudde, directeur exécutif de la division Africaine de Human Rights Watch. "Le Secrétaire Général et le Conseil de Sécurité ont fait un pas important pour que ce tribunal voit le jour, mais l'aide financière d'un plus grand nombre d'États est indispensable pour doter le Tribunal de bases solides."

Human Rights Watch demande instamment aux États membres du Conseil de Sécurité qui n'ont pas encore versé les fonds de le faire sans délais.

Le Secrétaire Général a indiqué qu'à la date du 6 juillet 2001, les États membres avaient versé 15 millions de dollars US pour la première année d'exercice du tribunal et 20,4 millions de dollars US pour les deux années à venir. Selon budget actuel, le tribunal aura besoin de 16,8 millions de dollars US la première année et de 40 millions les deux années suivantes.

Ces impératifs budgétaires ont déjà été revus à la baisse par rapport au budget de 114 millions de dollars US sur trois ans initialement proposé par le Secrétariat Général.

Ce tribunal sera créé sur la base d'un accord entre les Nations Unies et la Sierra Leone et sera composé de juges, de procureurs et de personnel nationaux et internationaux. La cour siégera à Freetown, Sierra Leone.

"Si ce projet de tribunal échouait pour des raisons financières, cela signifierait quelque chose de terrible -- que la communauté internationale ne se soucie pas de la justice en Sierra Leone," déclarait Peter Takirambudde. "Pendant que le processus de levée de fonds traîne en longueur, les prévenus attendent d'être jugés dans les geôles de Freetown."

Human Rights Watch affirme que le Comité de gestion du tribunal devrait jouer un rôle important d'examen minutieux et transparent des dépenses du tribunal.

Dans une lettre adressée en Novembre 2000 au Conseil de Sécurité de l'ONU, Human Rights Watch soulignait que le tribunal, afin d'éviter de donner l'apparence d'une justice sélective, devait engager des poursuites contre tous ceux qui portent la plus grande responsabilité des crimes commis et pas uniquement contre les seuls membres du Front Révolutionnaire Uni (RUF). Cette lettre est disponible à la consultation sur http://www.hrw.org/press/2000/11/sl-ltr.htm.

À la mi-juillet, entre autres pays, le Canada, la République Tchèque, le Danemark, l'Allemagne, la Mauritanie, les Pays-Bas, la Norvège, la Suède, la Grande-Bretagne et les États-Unis avaient versé leur contribution financière.

Human Rights Watch a dressé une typographie exhaustive des crimes que va juger le Tribunal spécial pour la Sierra Leone. Pour plus d'informations, veuillez vous reporter au site internet http://www.hrw.org/campaigns/sleone/.