Groupes armés étrangers et voisins envahissants
La présence continue de combattants rebelles ougandais et rwandais dans l’Est du Congo (mentionnée ci-dessus) menace la stabilité régionale, complique les relations entre l’Ouganda, le Rwanda et la RDC et exige beaucoup d’attention de la part des forces déjà trop clairsemées de la MONUC. Les officiers des Nations Unies considèrent que ces groupes armés ne présentent pas de menace importante pour le Rwanda ni pour l’Ouganda. Une évaluation non publiée du Secrétaire Général au Conseil de Sécurité des Nations Unies conclue qu’il y a “peu de preuves que la présence et les activités de groupes armés rwandais en RDC représente une menace militaire significative pour la sécurité du Rwanda.”52 Pareillement, de récentes évaluations concluent que les groupes armés ougandais ne présentent pas de menace pour l’Ouganda.53
En 2004 le Rwanda est intervenu ou a menacé d’intervenir trois fois au Congo et en septembre 2005, l’Ouganda a menacé d’envahir le Congo après que des forces de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), opposées au gouvernement ougandais, aient brièvement pénétré au Congo. Les autorités ougandaises ont ensuite critiqué la MONUC d’avoir peu fait pour s’attaquer au problème d’autres groupes armés ougandais dans la région de Beni. Si ces groupes sont connus pour être établis depuis longtemps en RDC, leurs effectifs sont peu nombreux et ils n’ont pas manifesté de signes d’une nouvelle activité militaire. Pendant ce temps les autorités militaires ougandaises elles-mêmes ont facilité une rencontre des combattants d’Ituri à proximité même de Kampala, aidant ainsi à la création d’une nouvelle alliance, le Mouvement Révolutionnaire du Congo (MRC) pour combattre le gouvernement congolais et la MONUC. Sous la pression de la communauté internationale, le gouvernement ougandais a ensuite expulsé ces 'seigneurs de guerre' hors de l’Ouganda mais n’a rien entrepris pour les arrêter. Des habitants du sud d’Ituri ont signalé la présence de soldats ougandais ainsi que de combattants du MRC quelques semaines plus tard à Boga et en juillet un agent de renseignements ougandais a été arrêté dans la ville minière (mines d’or) de Mongbwalu.54
Les interventions et les menaces d’interventions transfrontalières contribuent à perpétuer l’activité de groupes armés dans cette région, rendant difficile l’assurance pour les électeurs d’avoir la sécurité nécessaire pour voter en paix.
[52] Evaluation du Secrétaire Général des Nations Unies, “Rapport du Secrétaire général : évaluation des progrès de DDRRR,” document non publié, Octobre 2004. [53] Entretien conduit par Human Rights Watch, officier de la MONUC, Kinshasa, 30 septembre 2005. [54] Entretiens conduit par Human Rights Watch, officiers de la MONUC, Kinshasa, 30 septembre et 1 octobre 2005.
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