Exploitation des ressources naturelles et corruption
Quand les différentes parties ont signé laccord mettant en place le gouvernement de transition, elles ont aussi convenu de créer un comité parlementaire pour examiner les contrats accordés pendant les années de guerre pour lexploitation des ressources naturelles du Congo. Selon Christophe Lutundula, président du comité, beaucoup de ces contrats étaient officieux et avantageaient des hauts fonctionnaires, les membres de leurs familles et des associés étrangers.44 Le rapport identifie les sociétés impliquées dans des contrats frauduleux, recommande de mettre un terme à de nombreux contrats ou de les renégocier, et réclame des procédures judiciaires à lencontre de personnes importantes, dont certaines sont proches du Président Kabila.45 Le rapport, qui détaille les contrats signés entre 1996 et 2003, est achevé, mais il na pas encore été publié, probablement du fait de lopposition de certains de ceux qui y sont cités.
Daprès un fonctionnaire de la Banque mondiale, le nombre de cessions pour droits dexploration dans des zones riches en minerais importantes a été multiplié par quatre au cours des six derniers mois. Il craint, ainsi que dautres observateurs internationaux, que certains de ces arrangements puissent aussi impliquer de la corruption. 46 Les fonctionnaires peuvent profiter doublement de la corruption à ce stade ; ils peuvent se remplir les poches et ils peuvent aussi dépenser davantage pour influencer le résultat des élections, que ce soit en faisant davantage de publicité, en achetant des voix au comptant ou en subornant des employés électoraux pour quils favorisent leur parti. Cette corruption est si étendue quelle contribue à linstabilité, menace la transition et pourrait biaiser les élections.
[44] Politicians on notice, Africa Confidential, Vol. 46, No. 22, 4 novembre, 2005. Aussi, entretien conduit par Human Rights Watch, Christophe Lutundula, Bruxelles, 25 novembre 2005. [45] Ibid. [46] Entretien conduit par Human Rights Watch, fonctionnaire de la Banque mondiale, 1 octobre 2005.
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