Rapports de Human Rights Watch

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4. LES VIOLATIONS COMMISES PAR LES FORCES REBELLES IVOIRIENNES

Les Forces Nouvelles ont également attaqué et tué des civils soupçonnés d'appuyer le gouvernement ou le parti politique au pouvoir, des combattants et des responsables ennemis et, plus récemment, des rivaux présumés et leurs partisans lors d'affrontements entre deux factions rebelles. En 2002-2003, les combattants libériens et sierra-léonais alliés au MPIGO et au MJP ont perpétré de nombreuses exactions contre des civils à l'ouest du pays, notamment des meurtres, des viols et le pillage systématique des biens civils. Toutes les factions rebelles ivoiriennes ont fréquemment recruté et utilisé des enfants soldats.6 Les Forces Nouvelles exercent actuellement un contrôle militaire, économique et administratif sur quelque cinquante pour cent du territoire. Les factions rebelles ont été impliquées dans plusieurs incidents majeurs:

  • Les forces du MPCI ont exécuté sommairement plus de cinquante gendarmes et membres de leurs familles à Bouaké en octobre 2002 ainsi que des dizaines d'autres fonctionnaires, des partisans du gouvernement et des membres des comités civils d'autodéfense dans d'autres endroits au nord et à l'ouest du pays.

  • Des membres des groupes rebelles ivoiriens et des recrues libériennes alliées au MPIGO se sont rendus responsables d'exécutions sommaires de dizaines de civils ivoiriens dans l'ouest du pays, dont au moins quarante civils tués dans le village de Dah en mars 2003.

  • En 2002-2003, des combattants libériens liés à l'ancien gouvernement de Charles Taylor au Libéria et alliés aux groupes rebelles du MPIGO ont systématiquement pillé les biens des civils dans les environs de Danané, Zouan-Hounien et Toulepleu et commis de nombreuses exécutions et autres actes de violence à l'égard des civils.

  • Une centaine de personnes auraient été exécutées ou seraient décédées en détention à Korhogo et dans les environs en juin 2004 lors d'affrontements entre les partisans du dirigeant rebelle Guillaume Soro et ceux de son rival Ibrahim Coulibaly.




    [6] Voir “Trapped Between Two Wars,” p. 24-41.


    <<précédente  |  index  |  suivant>>october 2004