Justice Internationale

La Traque des Dictateurs
Sur la piste d'Hissène Habré (26')
  • le 7 juin à 20h00 sur la Télévision Suisse Romande, dans le cadre de l'émission "Temps présent".
  • le 8 juin à 20h30 sur la RTBF (chaîne belge).
  • le 20 juin à 20h10 sur Arte, dans le cadre de l'émission " Reportages ".

Une production Article Z/ARTE, avec en coproduction la TSR et la RTBF.

Milosevic, Pinochet, Hissène Habré : Désormais, les dictateurs qui ont assis leur pouvoir par le crime et la torture ne sont plus garantis de l'impunité. Mais si la justice internationale est en marche, elle est encore confrontée aux réticences de certains gouvernements et au cynisme de la communauté internationale.

Une poignée d'hommes, dont Reed Brody, vice-directeur de l'organisation américaine des droits de l'homme, Human Rights Watch, s'acharne à traîner devant les tribunaux des dictateurs et des auteurs de crimes contre l'humanité. On le suit dans sa traque de l'ex-tyran tchadien, Hissène Habré, entre New York, Genève, Dakar, N'Djamena et Bruxelles.

Avec Reed Brody, nous nous sommes rendus à N'Djamena sur la piste de nouvelles preuves, interrogeant des victimes et des témoins, cherchant à démêler le vrai du faux, tentant de remonter la filière de commandement jusqu'à l'ancien tyran. Nous l'avons encore accompagné chez le Premier Ministre tchadien, tentant d'inciter le gouvernement à collaborer avec le juge belge désormais chargé de poursuivre Hissène Habré. Grâce à une autorisation présidentielle sans précédent, nous avons pu pénétrer avec Reed dans "La Piscine", le siège de l'ex-police politique, synonyme de terreur, pour y découvrir, jetées par terre des archives inestimables, qui s'avéreront peut-être déterminantes pour condamner demain Hissène Habré.

Cette plongée dans la lutte contre l'impunité nous fait découvrir les dessous des cartes: notamment, l'ambiguïté du pouvoir tchadien qui freine une justice qu'il fait pourtant semblant d'approuver. Il a, en effet, tout à craindre: le président actuel, Idriss Déby, est l'ancien chef d'Etat-major d'Hissène Habré et est sans doute, lui aussi, responsable de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Nous voyons à l'oeuvre la stratégie de Reed, ménageant - pour l'heure - les autorités tchadiennes, utilisant les médias pour faire pression sur les gouvernements, ouvrant un second front judiciaire en déposant des plaintes contre des ex-tortionnaires devant les tribunaux locaux... Nous voyons aussi les victimes qui pendant dix ans, au péril de leur vie, dans la clandestinité absolue, ont rassemblé des preuves, rêvant de justice et de dignité reconquise face à leurs bourreaux qui occupent jusqu'à ce jour des positions de pouvoir.

Reste que cette lutte contre l'impunité, impulsée par Reed Brody et d'autres, soulève des questions de fond: n'est-elle qu'une justice sélective, ne prenant pour cible que des auteurs de crimes contre l'humanité provenant de gouvernements faibles et épargnant ceux originaires de pays puissants?