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Sénégal : L’ex dictateur tchadien Hissène Habré arrêté

Le « Pinochet africain » devrait être maintenant extradé vers la Belgique

(Dakar, le 15 Novembre 2005)—Le Sénégal vient d’arrêter l’ancien dictateur du Tchad, Hissène Habré, en exécution d’un mandat d’arrêt international délivré par la Belgique à son encontre pour violations massives des droits de l’homme commises alors qu’il était président du Tchad de 1982 à 1990. Le gouvernement sénégalais doit se conformer à ses obligations internationales et extrader Habré vers la Belgique a déclaré Human Rights Watch.

« Cela fait quinze ans que Habré fuit ses victimes, son passé et ses responsabilités. Aujourd’hui, la justice vient enfin de le rattraper. L’arrestation de Habré n’est cependant qu’un début. Il appartient maintenant au Sénégal de remplir ses obligations internationales en application des traités que ce pays a ratifiés et d’extrader Hissène Habré vers la Belgique où ce dernier pourra répondre des accusations portées contre lui lors d’un procès équitable. »
Reed Brody
  

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Ce matin, Hissène Habré a été arrêté puis interrogé par le procureur général de la Cour d’appel de la capitale sénégalaise, avant d’être finalement transféré aux quartiers pénitenciers de l’hôpital de Dakar, où il vivait en exil depuis la chute de son régime et sa fuite du Tchad en décembre 1990. Le 19 septembre dernier, un juge belge avait délivré un mandat d’arrêt international à l’encontre de Habré en application de la loi belge dite de « compétence universelle » qui permettait l’ouverture de poursuites pénales contre les responsables des pires violations des droits de l’homme quelque soit le lieu où ces violations avaient été commises.  
 
« Cela fait quinze ans que Habré fuit ses victimes, son passé et ses responsabilités. Aujourd’hui, la justice vient enfin de le rattraper », a déclaré Reed Brody de Human Rights Watch, qui coordonne l’action internationale des victimes tchadiennes dans leur quête de justice. « L’arrestation de Habré n’est cependant qu’un début. Il appartient maintenant au Sénégal de remplir ses obligations internationales en application des traités que ce pays a ratifiés et d’extrader Hissène Habré vers la Belgique où ce dernier pourra répondre des accusations portées contre lui lors d’un procès équitable ».  
 
La procédure d’extradition au Sénégal impose des délais très courts. A partir de son arrestation, Hissène Habré doit être entendu dans un délai de huit jours par la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar qui examinera le bien fondé de la demande d’extradition. Ce délai de huit jours ne peut être prolongé qu’une seule fois. Si la Chambre d’accusation se déclare favorable à l’extradition, le président sénégalais Abdoulaye Wade disposera alors d'un mois pour signer ou non le décret d’extradition.  
 
Hissène Habré a dirigé l’ancienne colonie française du Tchad de 1982 à 1990 jusqu’à son renversement par l’actuel président Idriss Déby et sa fuite vers le Sénégal. Son régime fut marqué par de graves et constantes violations des droits de l’homme et des campagnes d’une extrême violence à l’encontre de son propre peuple. En 1992, une Commission d’Enquête du Ministère Tchadien de la Justice, établie par son successeur, a accusé le gouvernement Habré de 40.000 assassinats politiques et de torture systématique.  
 
L’extradition de Hissène Habré est soutenue par des autorités internationales telles que M. Kofi Annan, Secrétaire général des Nations Unies, Mme. Louise Arbour, Haut Commissaire aux droits de l’Homme des Nations-Unies, M. Alpha Konaré, Président de la Commission de l’Union Africaine et M. Christos Pourgourides, Président de la Sous-commission des Droits de l’Homme de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Tous ont appelé le Sénégal à extrader l’ex-Président tchadien.  
 
D’autre part, cette avancée dans la procédure d’extradition intervient alors que des milliers de tchadiens ont manifesté ce week-end dans les rues de N’Djamena pour renouveler leur soutien à l’extradition de l’ancien dictateur de leur pays.

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