Atteintes aux droits humains par les forces de sécurité gouvernementales : tendances 2005
Depuis le début de la rébellion en 2002, le gouvernement a constamment augmenté le nombre, la taille et la visibilité des forces de sécurité gouvernementales, et a encouragé la formation de milices locales, en particulier dans lOuest et autour de la capitale commerciale dAbidjan. Lexpansion au sein de larmée et lutilisation de milices mal ou non entraînées se sont révélées désastreuses pour la population civile, qui a subi des atteintes quotidiennes aux droits humains. Selon des rapports crédibles de défenseurs des droits humains locaux et internationaux, de journalistes et de diplomates, des membres des forces de sécurité publique ont commis durant 2005 de nombreuses exécutions illégales, dont certaines semblent avoir eu pour cible les gens du Nord, des immigrés ouest-africains, et dautres personnes soupçonnées de sympathiser avec les Forces Nouvelles. Beaucoup de ces exécutions auraient été commises sous couvert de lutte anticriminelle.11 De plus, aux très nombreux postes de contrôle militaires dans toutes les zones contrôlées par le gouvernement, des membres des forces de sécurité abusent de leur pouvoir et systématiquement volent les civils et leur extorquent de largent. Ces forces officielles sont appuyées par des douzaines de milices pro-gouvernementales indisciplinées, qui régulièrement harcèlent, intimident et souvent terrorisent des personnes soupçonnées de sympathiser avec les rebelles.
Forces de sécurité publiqueLes forces de sécurité publique comprennent la police, la gendarmerie, larmée et le Centre de Commandement des Opérations de Sécurité (CECOS) nouvellement créé. Etabli par décret présidentiel en juillet 2005, le CECOS est dirigé par le Colonel Georges Guiai Bi Point, qui commandait les forces qui ont violemment réprimé une manifestation de lopposition le 25 mars 2004, mentionnée ci-dessus.12 Le CECOS compte environ 1700 membres recrutés dans larmée, la police et la gendarmerie. Il a la réputation dêtre bien armé, avec des armes, des véhicules et autres équipements neufs.13 Bien que le gouvernement affirme quil a créé le CECOS pour améliorer la sécurité à Abidjan, des diplomates, des analystes militaires et des journalistes ont dit à Human Rights Watch quils pensaient que le CECOS avait été créé pour prévenir toute tentative de coup détat à Abidjan. Selon beaucoup de ces mêmes sources, le CECOS sest rendu coupable de multiples violations graves des droits humains à Abidjan, telles que des exécutions extrajudiciaires, des extorsions dargent à des postes de contrôle et des vols contre des personnes vivant dans les quartiers défavorisésou dautres zones fortement peuplées de partisans de lopposition politique.14
Un défenseur des droits humains qui reçoit régulièrement des plaintes de victimes dextorsions et de vols a décrit les actions des forces de sécurité à Abidjan de la façon suivante :
Par exemple, les forces de sécurité vont à Abobo et arrêtent les gens dans les rues juste parce quils en ont envie. Cest une pratique courante. Ils les humilient et les dépouillent de leurs vêtements et les mettent tous ensemble et leur volent leur argent. Les forces de sécurité savent que les gens dans ces quartiers sont contre le régime.15
Les forces de sécurité officielles comportent aussi des unités spéciales plus réduites comme la Brigade Anti-émeute (BAE), la Garde Présidentielle (GP), le Groupement de Sécurité Présidentielle (GSP) et la Garde Républicaine (GR). Ces forces spéciales composées surtout de soldats Bété (le même groupe ethnique que le Président), ainsi que des groupes ethniques étroitement liés des Attie, Abey, et Dida sont considérées comme extrêmement fidèles au Président.16
Forces des milicesDepuis 2002, le gouvernement sest appuyé de plus en plus sur les milices locales pour combattre la rébellion. Des sources militaires et diplomatiques occidentales ont estimé que le gouvernement sappuie sur les milices parce quil na pas confiance en la loyauté des forces de sécurité publique.17 Des dirigeants des milices avec qui Human Rights Watch sest entretenu affirment quelles sont lavant-garde des forces qui défendent le gouvernement, compensant une armée qui est divisée selon des critères ethniques et régionaux depuis la rébellion de 2002.18 Les diplomates occidentaux tout comme les fonctionnaires ivoiriens se réfèrent aux milices comme à des forces de sécurité parallèles.19 La plupart de leurs recrues sont des partisans du FPI, le parti du Président Gbagbo, et, comme pour les forces spéciales mentionnées ci-dessus, beaucoup viennent des groupes ethniques des Bété, Attie, Abey, et Dida, ou de leurs alliés dans lOuest du pays, les tribus Wê et Krou. Ces milices ont été utilisées par les responsables du gouvernement pour réprimer violemment les manifestations de lopposition et la dissidence anti-gouvernementale, museler la presse, fomenter un sentiment anti-étranger, et attaquer des villages aux mains des rebelles dans les régions productrices de cacao et de café dans lOuest du pays.20
Les principales milices opérant à Abidjan sont le Congrès Panafricain des Jeunes Patriotes (COJEP), dirigé par Charles Blé Goudé ; le Groupe Patriotique pour la Paix (GPP), dirigé par Moussa Zeguen Touré ; et lUnion pour la Libération Totale de la Côte dIvoire (UPLTCI) de Eugène Djue. Les dirigeants des milices à Abidjan nient que leurs organisations ont des armes et nont donc pas été inclus dans le programme de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) prévu dans les accords de paix successifs. Cependant, de nombreux journalistes, sources diplomatiques et militaires et travailleurs de laide internationale affirment avoir observé à plusieurs reprises des membres des milices à Abidjan avec des fusils dassaut AK-47, des mitraillettes Uzi, et des pistolets.21 En février 2005, le potentiel armé du GPP a été mis en évidence lorsque ses miliciens se sont livrés une bataille armée avec des cadets de la police devant le camp du GPP à Adjame.22 Dans lOuest du pays, le groupe de milices le plus important est celui desForces de Libération du Grand Ouest (FLGO), fondé par Denis Glofiei Maho, assistant du maire de Guiglo et membre du Comité Central du FPI. Dautres milices dans lOuest sont le Mouvement pour la Libération de lOuest de la Côte dIvoire (MILOCI), lAlliance Patriotique Wê, AP- Wê, et lUnion des Patriotes pour la Résistance du Grand Ouest (UPRGO).23 Depuis juillet 2005, Maho dirige et représente officiellement ces quatre groupes de milices, connus maintenant collectivement comme les Forces de Résistance du Grand Ouest.24
Intimidation, harcèlement, et attaques contre de présumés opposants politiques et partisans de la rébellionEn 2005, des auteurs habituellement non identifiés ont intimidé, harcelé et parfois attaqué des journalistes, des membres de partis dopposition, des étudiants, des défenseurs des droits humains, et autres personnes considérées comme étant des ennemis de lEtat ou des sympathisants des rebelles. Ces actes ont sérieusement entamé la liberté dexpression, dassociation, et de réunion en Côte dIvoire. Les individus les plus touchés par cette intimidation sont ceux qui viennent du Nord de la Côte dIvoire et dautres pays ouest-africains. Les défenseurs des droits humains pensent que les responsables sont des membres des forces de sécurité publique et des milices.25 La division des droits humains de lUNOCI a reçu environ vingt rapports par mois de gens du Nord ou détrangers qui ont reçu des menaces de mort (surtout par des appels téléphoniques anonymes).26
Partisans de lopposition politiqueTout au long de 2005, des membres des partis de lopposition politique ont été régulièrement harcelés, intimidés et parfois attaqués par des membres des forces de sécurité connus ou par des individus non identifiés suspectés de travailler avec les forces de sécurité.27 Par exemple une femme membre dun petit parti dopposition appelé le Parti de la Renaissance (PR) qui a raconté à Human Rights Watch quà la fin du mois daoût 2005, alors quelle distribuait des brochures sur une nouvelle loi du gouvernement sur les retraites dans un quartier dAbidjan, cinq officiers du CECOS se sont approchés, laccusant de soutenir les rebelles, et lont détenue pendant plusieurs heures à trois différents endroits de détention successivement.28 Des hommes armés ont pénétré aux domiciles de plusieurs dirigeants de partis dopposition, dont le Président de lUnion pour la Démocratie et la Paix en Côte dIvoire (UDPCI), Akoto Yao, dont les assaillants en juin étaient armés de fusils dassaut AK-47 .29
JournalistesDes membres des forces de sécurité officielles du gouvernement et des milices ont régulièrement intimidé, harcelé et parfois attaqué des journalistes travaillant pour des journaux favorables à lopposition.30 Voici des cas de ces actes commis en 2005 :
Des journalistes travaillant pour des journaux favorables à lopposition ont raconté à Human Rights Watch quils recevaient régulièrement des menaces de mort au téléphone ou par e-mail.36 Par exemple, à la mi-août, un journaliste travaillant pour Le Nouveau Réveil a reçu plusieurs menaces de morts par téléphone à son domicile dun individu qui la accusé de soutenir les rebelles.37
Défenseurs des droits humainsLes forces de sécurité publique, les milices et les groupes pro-gouvernementaux menacent et intimident régulièrement aussi les défenseurs des droits humains.38 Le directeur dun de ces groupes explique :
Certains nous considèrent comme lennemi, un groupe dopposition. Nous avons été visés et menacés : notre premier Président est en exil en Belgique ; le second à New York. Jai été menacé et jai dû vendre ma voiture, parce quils la connaissaient et ils connaissaient le numéro de licence ; jai reçu des appels, des e-mails. Des soldats ont tiré à lintérieur de ma maison en 2004. Il y a beaucoup de cas dintimidation. Et même une fois où je me trouvais au Canada, des membres des forces de sécurité qui étaient dans la même conférence sont venus me menacer et mont dit que je ne devrais pas parler de la situation dans le pays. La même chose est arrivée à Dublin, en Irlande.39
EtudiantsDurant 2005, un groupe étudiant appelé la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte dIvoire (FESCI), opérant sur le campus de la principale université à Abidjan, a régulièrement harcelé, intimidé et attaqué des étudiants et des professeurs suspectés de soutenir lopposition ou les rebelles. 40 La FESCI est férocement fidèle au gouvernement, et était autrefois dirigée par le chef des Jeunes Patriotes Blé Goudé (et aussi par Guillaume Soro, maintenant un des chefs des rebelles). Des diplomates, des journalistes, et des défenseurs des droits humains ont déclaré à Human Rights Watch quen plus de semer la terreur, la FESCI était devenue une mafia qui recourt à la violence pour contrôler presque tout ce qui se passe à luniversité, comme qui bénéficie dun logement sur le campus et quels commerçants travaillent sur le campus.41 En 2004, Habib Dodo, dirigeant dun syndicat étudiant rival appelé lAssociation Générale des Élèves et Étudiants de Côte dIvoire (AGEECI) aurait été assassiné après avoir été enlevé chez lui par des membres de la FESCI.42 Le 15 juin 2005, un membre de lAGEECI a été sévèrement battu alors quil distribuait des tracts à la bibliothèque universitaire.43 Le 23 juin une femme membre de lAGEECI, Nathalie Soro, a été agressée sexuellement par plusieurs membres de la FESCI qui lont accusée dêtre une rebelle. Le 14 juillet, des membres de la FESCI ont attaqué plusieurs membres de lAGEECI alors quils distribuaient des brochures sur lanniversaire de la mort de Habib Dodo.44
Des membres de lAGEECI ont déclaré à Human Rights Watch que bien quils déclarent régulièrement à la police les incidents de harcèlement et dabus, jusquici personne na été poursuivi ou puni pour ces crimes. Dans un entretien de juillet 2005, le dirigeant de la FESCI Serge Koffi Yao justifiait les attaques parce que lAGEECI nest pas une organisation étudiante et nous ne pouvons pas les laisser se réunir sur le campus. Cest une organisation rebelle créée dans la zone rebelle et cherchant à étendre ses tentacules à luniversité.45
Extorsions et vols de civilsDes journalistes, des diplomates, des responsables des Nations Unies et des témoins ont déclaré à Human Rights Watch que tout au long de lannée 2005 les forces de sécurité publiqueà savoir larmée, la police, la gendarmerie, et le CECOS ont régulièrement extorqué de largent aux voyageurs civils aux points de contrôle militaires installés dans tout le pays. Ils ont affirmé que particulièrement à Abidjan les extorsions avait constamment augmenté depuis 2002, et quelles sont si répandues quelles semblent institutionnalisées.46
Les voitures, les autobus et les camionnettes sont fréquemment arrêtés aux postes de contrôle, après quoi les chauffeurs et les passagers sont harcelés ou directement intimidés pour quils donnent de largent. Plusieurs membres dun syndicat de transporteurs à Abidjan ont raconté à Human Rights Watch que sur une portion de route de sept kilomètres entre les quartiers de Abobo et Ndyama à Abidjan les véhicules sont habituellement obligés de payer 500 CFA (environ U.S.$1) à chacun des six différents postes de contrôle.47 Selon une source diplomatique, un soldat dans le Sud peut tirer jusquà 1 000 000 CFA par mois (environ $2000) des extorsions aux postes de contrôle.48 Si les gens refusent de donner de largent, ils sont souvent en butte au harcèlement physique et verbal.49
Des défenseurs des droits humains, des journalistes, des responsables dun syndicat des transporteurs et des diplomates ont affirmé à Human Rights Watch que daprès des entretiens quils avaient menés eux-mêmes, les forces de sécurité agissent plus agressivement ou demandent davantage dargent aux personnes originaires du Nord ou dautres pays ouest-africains.50 Un responsable des droits humains nous a déclaré : Le racket est ciblé. Les gens originaires du Nord ou dautres pays ouest-africains sont plus vulnérables. Si vous vous appelez Kofie, ou Gbagbo [noms Bété courants], vous navez pas autant de problèmes avec les forces de sécurité sur les routes.51 Le CECOS, nouvellement créé, se rendrait particulièrement coupable dextorsions aux postes de contrôle .52
En plus des extorsions aux postes de contrôle, les passagers sont vulnérables à dautres abus ; une femme malienne a déclaré à Human Rights Watch que le 24 mai 2005, après avoir été forcée à descendre du véhicule dans lequel elle voyageait à un poste de contrôle à Duékoué, elle a été embarquée de force dans une voiture de police, emmenée dans un hôtel et violée sous la menace dune arme à feu par un officier de police qui la accusée de soutenir la rébellion.53 Après quelle ait déposé une plainte, lofficier de police a été suspendu, mais aucune charge na été retenue contre lui.
Le CECOS aurait également été impliqué dans le vol illégal de biens civils au cours de supposées opérations de sécurité, comme lorsque plusieurs membres du CECOS ont attaqué un marché de petits commerçants pour des téléphones mobiles dans le quartier de Anyama à Abidjan en octobre 2005. Quand les vendeurs ont résisté, les membres du CECOS ont tiré à terre, blessant deux vendeurs, dont un gravement.54
Rapports sur des exécutions extrajudiciairesDes défenseurs des droits humains locaux et internationaux, des journalistes et des diplomates ont déclaré à Human Rights Watch que sous couvert de lutte anticriminelle, des membres des forces de sécurité officielles gouvernementales auraient commis de nombreuses exécutions extrajudiciaires.55 Un rapport de la Division des droits humains de lONUCI prétend que 110 personnes ont été tuées par les forces de sécurité gouvernementales dans des opérations de lutte anti-criminelle entre mai et juillet 2005.56 Daprès le chef de division Simon Munzu, beaucoup de ces exécutions ont eu lieu dans les banlieues fortement peuplées par des groupes ethniques considérés par le gouvernement comme des sympathisants de lopposition politique et des rebelles des Forces Nouvelles. Ceci, daprès Munzu, suggère que certaines de ces exécutions extrajudiciaires auraient pu être ethniquement ciblées.57
Incitation publique à la haine et à la violenceA la suite de loffensive militaire du gouvernement contre des positions tenues par les rebelles et la destruction des avions ivoiriens par les forces françaises qui a suivi en novembre 2004 (voir ci-dessus), le gouvernement sest emparé de la télévision publique et de la station de radio RTI et sen est servi pour diffuser de virulents discours anti-étrangers, tandis que les journaux pro-gouvernementaux encourageaient les Ivoiriens patriotiques à attaquer les étrangers.58 A la suite de ces événements, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a demandé que les autorités ivoiriennes cessent toute diffusion à la radio et à la télévision dincitations à la haine, à lintolérance et à la violence. Le Conseil de Sécurité a aussi exigé que lUNOCI renforce son rôle de surveillance à cet égard. 59
Au début 2005, lUNOCI a créé une Unité de contrôle des médias au sein de la section des Affaires Publiques pour surveiller dans les médias les discours incitant à la haine.60 LUnité a aussi formé des journalistes, créé une station de radio des Nations Unies qui est maintenant diffusée dans tout le pays, et a participé à la création de stations de radio communautaires. 61 LUnité a aussi proclamé quelle avait la capacité de couvrir les fréquences des radios locales si elles sont utilisées pour inciter à la violence.
Malgré les efforts de cette unité, lusage de discours incitant à la haine tant par les médias pro-gouvernementaux que par ceux favorables à lopposition continue à faire peser de graves menaces sur la protection des droits humains en Côte dIvoire. La Directrice de lInformation à lUNOCI, Margherita Amodeo, a déclaré à Human Rights Watch que si lutilisation de discours incitant à la haine avait diminué au début 2005, son unité avait noté jusquen octobre 2005 une résurgence marquée, développement quelle a lié aux tensions politiques croissantes associées à la rupture de laccord de paix le plus récent.62
Amodeo a exprimé de graves inquiétudes quant à la vulnérabilité persistante de RTI à une prise de contrôle par les forces de sécurité publique ou par les milices. Selon son opinion, la sécurité des locaux de RTI est décisive pour la capacité des Nations Unies à protéger les civils dans léventualité de violences.63 La vulnérabilité de la station a été mise en évidence le 27 juillet 2005, quand un groupe de soldats armés de la Garde Républicaine a fait irruption dans les bureaux de RTI à Abidjan et à ordonné aux directeurs de ne pas diffuser de séquences sur les membres de lopposition.64
Recrutement et recours aux enfants soldatsLe gouvernement ivoirien a depuis au moins octobre 2004 recruté de nombreux enfants combattants récemment démobilisés au Liberia pour quils se battent aux côtés des forces du gouvernement ivoirien.65 Daprès les enfants libériens interrogés dans des villages le long de la frontière Liberia-Côte dIvoire, il y a eu trois périodes de recrutement intense de Libériens : en octobre 2004, juste avant une offensive gouvernementale contre les Forces Nouvelles ; en mars 2005, avant la rencontre des différentes parties pour des pourparlers de paix en Afrique du Sud; et en septembre 2005 dans la période qui a précédé la fin du mandat officiel du Président Gbagbo. Les enfants ont dit quaprès être passés en Côte dIvoire, ils étaient emmenés dans une des bases des milices dans lOuest du pays comme celles de Toulepleu, Blolequin, et Guiglo. Ils ont dit que chacune de ces bases abritait plusieurs centaines de Libériens, dont la plupart, comme eux, avaient combattu avec le groupe de rebelles libériens du Mouvement pour la Démocratie au Liberia (MODEL) pendant la guerre civile du Liberia. La majorité des enfants interrogés ont dit quils recevaient de la nourriture, des uniformes et (dans certains cas) des armes du personnel militaire et milice ivoirien dans ces bases. Les enfants ont constamment identifié comme ceux organisant le recrutement un colonel de larmée et un ancien officier de larmée non-commissionné qui était en juillet 2005 appointé comme sous-préfet régional.66
[11] Entretiens de Human Rights Watch avec des défenseurs des droits humains, des journalistes et des diplomates, Abidjan, Septembre-Octobre 2005. [12] Christophe Boisbouvier, Gbagbo et lArmée: Qui menace Qui?, Jeune Afrique LIntelligent, août 14-27, 2005, p. 30. [13] Entretiens de Human Rights Watch avec des sources diplomatiques et militaires et des sources de la CIVPOL des Nations Unies, Abidjan, Septembre-Octobre 2005. [14] Entretiens de Human Rights Watch avec des diplomates, des analystes militaires et des journalistes, Septembre-Octobre 2005. [15] Entretien de Human Rights Watch avec un défenseur des droits humains, Abidjan, 26 septembre 2005. [16] Entretiens de Human Rights Watch avec des sources diplomatiques et militaires, Abidjan, Septembre-Octobre 2005. [17] Entretiens de Human Rights Watch avec des sources diplomatiques et militaires, Abidjan, Septembre-Octobre 2005. [18] Entretiens de Human Rights Watch avec des dirigeants des milices, Abidjan, Février-Mars 2005. Pour plus de détails, voir Human Rights Watch, Pays au bord du gouffre, pp. 16-17. [19] Entretiens de Human Rights Watch avec des diplomates et des analystes militaires occidentaux, Abidjan, Septembre-Octobre 2005; et Groupe de crise international, Côte dIvoire : pas de paix en vue, ICG Africa Report No. 82, 12 juillet 2004, p. 6. [20] Voir Human Rights Watch, Pays au bord du gouffre. [21] Entretiens de Human Rights Watch, Abidjan, Février-Mars et Septembre-Octobre 2005. [22] Voir Human Rights Watch, Pays au bord du gouffre, p. 18. [23] Côte dIvoire : quel danger représentent les milices loyalistes dans louest sauvage ?, Réseaux intégrés dinformations régionales des Nations Unies (IRIN), 13 avril 2005. [24] Entretien de Human Rights Watch avec Denis Glofiei Maho, Guiglo, 4 octobre 2005. [25] Entretien de Human Rights Watch avec des défenseurs des droits humains locaux et des Nations Unies, Abidjan, Septembre-Octobre 2005. [26] Entretien de Human Rights Watch avec Simon Munzu, directeur de la division des droits humains de lUNOCI, Abidjan, 24 septembre 2005. [27] Entretiens de Human Rights Watch avec des défenseurs des droits humains locaux et internationaux, Abidjan, Septembre-Octobre, 2005. [28] Entretien de Human Rights Watch, Abidjan, 12 octobre 2005. [29] Division des droits humains de lUNOCI, Rapport sur la situation des droits humains en Côte dIvoire : mai, juin et juillet 2005, Octobre 2005. [30] Entretiens de Human Rights Watch avec des journalistes nationaux et internationaux, des diplomates, des responsables des Nations Unies et des groupes locaux et internationaux des droits humains, Abidjan, Septembre-Octobre 2005. [31] Comité de protection des journalistes, Africa Cases 2005: Côte dIvoire, [online] www.cpj.org/cases. [32] OLPED (lobservatoire de la liberté de la presse, de léthique et de la déontologie CI), Déclaration pour la Journée internationale de la liberté de la presse, 3 mai 2005. [33] Ibid. [34] Comité de protection des journalistes, Un chef militaire menace de fermer des journaux, Communiqué de presse, 29 août 2005. [35] Comité de protection des journalistes, Africa Cases 2005: Côte dIvoire [online], www.cpj.org/cases. [36] Entretiens de Human Rights Watch avec des journalistes, à savoir Eddy Pehe, Le Nouveau Réveil, Abidjan, 12 octobre 2005; Charles Sanga, Le Patriote, Abidjan, 26 septembre 2005; et Abdoulaye Sangare, 24 Heures, Abidjan, 29 septembre 2005. [37] Entretien de Human Rights Watch avec Eddy Pehe, Le Nouveau Réveil, Abidjan, 12 octobre 2005. [38] Entretiens de Human Rights Watch avec des défenseurs locaux des droits humains, Abidjan, Septembre-Octobre 2005. [39] Entretien de Human Rights Watch avec un militant du Mouvement Ivoirien des Droits Humains (MIDH) Abidjan, 26 septembre 2005. [40] Entretiens de Human Rights Watch avec des membres de lAssociation Générale des Élèves et Étudiants de Côte dIvoire (AGEECI) et des journalistes locaux, Abidjan, Septembre-Octobre 2005. [41] Entretiens de Human Rights Watch avec des diplomates, des journalistes et des défenseurs des droits humains, Abidjan, Septembre-Octobre 2005. [42] Entretiens de Human Rights Watch avec des membres de lAGEECI, Abidjan, 25 septembre 2005. [43] Entretiens de Human Rights Watch avec des membres de lAGEECI, Abidjan, 25 septembre 2005. [44] Entretiens de Human Rights Watch avec des membres de lAGEECI, Abidjan, 25 septembre 2005. [45] Côte dIvoire : Campus universitaire polarisé par la violence politique, IRIN, 29 juillet 2005. [46] Entretiens de Human Rights Watch, Abidjan, Septembre-Octobre 2005. A Abidjan, les enquêteurs de Human Rights Watch ont été arrêtés et il leur a été demandé de largent en plusieurs occasions. [47] Entretiens de Human Rights Watch avec des membres dun syndicat des transporteurs, Abidjan, 10 octobre 2005. [48] Entretien de Human Rights Watch, Abidjan, 28 septembre 2005. [49] Entretiens de Human Rights Watch, Abidjan, Septembre-Octobre 2005. [50] Entretiens de Human Rights Watch, Abidjan, Septembre-Octobre 2005. [51] Entretien de Human Rights Watch avec Amouriaye Toure, le président du MIDH, Abidjan, 26 septembre 2005. [52] Entretiens de Human Rights Watch avec des sources militaires et diplomatiques Abidjan, Septembre-Octobre 2005; Entretiens de Human Rights Watch avec des membres dun syndicat des transporteurs, Abidjan, 10 octobre 2005. [53] Entretien de Human Rights Watch, Abidjan, 12 octobre 2005. [54] Entretiens de Human Rights Watch avec un analyste militaire occidental, Abidjan, 10 octobre 2005, et avec un travailleur de laide internationale, Dakar, Sénégal, 24 novembre 2005. [55] Entretiens de Human Rights Watch avec des défenseurs des droits humains, des journalistes, et des diplomates, Abidjan, Septembre-Octobre 2005. [56] Division des droits humains de lUNOCI, Rapport sur la situation des droits humains en Côte dIvoire : mai, juin et juillet 2005, October 2005, p. 8. [57] Entretien de Human Rights Watch avec Simon Munzu, chef de la division des droits humains de lUNOCI, Abidjan, 24 septembre 2005. [58] Pour plus de détails sur le recours du gouvernement aux discours incitant à la haine et à la violence contre les gens du Nord et les étrangers, voir Human Rights Watch, Pays au bord du gouffre, pp. 33-34. [59] Résolution 1572 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, 15 novembre 2005, S/RES/1572 (2004). [60] Lunité a seulement deux contrôleurs à plein temps qui sont censés surveiller les diffusions écrites, radiodiffusées et télévisées dans tout le pays. Ils collectent linformation et émettent des rapports mensuels qui sont envoyés au Comité des sanctions du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Entretien de Human Rights Watch avec Margherita Amodeo, Directrice de lInformation, UNOCI, Abidjan, 28 septembre 2005. [61] Entretien de Human Rights Watch avec Margherita Amodeo, Directrice de lInformation, UNOCI, Abidjan, 28 septembre 2005. [62] Entretien de Human Rights Watch, Abidjan, 28 septembre 2005. [63] Entretien de Human Rights Watch, Abidjan, 28 septembre 2005. [64] Comité de protection des journalistes, Une station dEtat sommée darrêter de diffuser des informations sur lopposition, Communiqué de presse, 28 juillet 2005. [65] La conscription ou lengagement denfants de moins de 15 ans ou leur utilisation pour participer activement aux hostilités tant dans des conflits armés internationaux que ne présentant pas de caractère international est classifié comme crime de guerre par le Traité de Rome de la Cour Pénale Internationale. Dans les 1977 Protocoles additionnels aux Conventions de Genève, larticle 4(3)(c)du Protocole II, qui gouverne les conflits armés nayant pas de caractère international, stipule que "les enfants qui nont pas atteint lâge de quinze ans ne doivent jamais être recrutés dans les forces armées ou groupes armés ni être autorisés à prendre part aux hostilités." Le Protocole optionnel à la Convention sur les droits de lenfant sur limplication des enfants dans des conflits armés exige des Etats parties de fixer lâge minimum de 18 ans pour le recrutement obligatoire et la participation aux hostilités et délever lâge minimum pour le recrutement volontaire à celui établi à larticle 38, paragraphe 3, de la Convention sur les droits de lenfant.
[66] Entretiens de Human Rights Watch, Liberia, mars et octobre 2005.
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