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La Mauritanie: Cessez le harassment de l'opposition
(New York, 22 juin 2001) Dans une lettre au Président Ould Taya, Human Rights Watch a condamné aujourd'hui la persecution continu des leaders de l'opposition et des défenseurs des droits de l'homme, en Mauritanie. L'association a également appelé à la libération, sans conditions, de trois d'entre eux.

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"Malgré le discours du gouvernement affirmant que la Mauritanie est une démocratie, les candidats d'opposition continuent d'être persecuté par les autorités."

Peter Takirambudde, directeur de la Division Afrique à Human Rights Watch


 
Le 14 juin, le leader de l'opposition Chbih Cheikh Ould Malainine, connu pour son franc parler et deux de ses collègues, Mokhtar Ould Haibetna et Bouba Ould Hassan ont été reconnus coupables et condamnés à cinq années d'emprisonnement pour participation présumée à des groupes terroristes et à un projet de coup d'état soutenu par la Lybie. Chbih Cheikh Ould Malainine, le leader du parti d'opposition, le Front Populaire, et ancien candidat à l'élection présidentielle de 1997, a été détenu le 8 avril 2001. Les charges portées contre Malainine (qui ne reposent sur aucune preuve solide) semblent être le résultat de manœuvres politiques.

" Malgré le discours du gouvernement affirmant que la Mauritanie est une démocratie, les candidats d'opposition continuent d'être persecuté par les autorités ", déclarait Peter Takirambudde, directeur de la Division Afrique à Human Rights Watch.

Le procès de Cheikh Malainine s'est tenu sous étroite surveillance de la police. L'affaire a été jugée à Aioun, à 800 kilomètres environ au sud-est de la capitale, Nouakchott. En effet, le 25 avril 2001, les forces de sécurité ont eu recours à des gaz lacrymogènes pour disperser une manifestation organisée, à Nouakchott par le Front Populaire, afin de protester contre cette arrestation. Les avocats de Cheikh Malainine ont déclaré qu'ils allaient faire appel de cette condamnation.

Human Rights Watch dit que le cas de Malainine met en évidence les persecutions permanentes dont sont victimes les personnalités perçues comme des opposants au gouvernement mauritanien. Le gouvernement du Président Ould Taya a renforcé les mesures de répression, au cours de l'année écoulée, en bridant la liberté de la presse, en interdisant le parti de l'Union des Forces Démocratiques-Ere Nouvelle et en dispersant les manifestations de protestation en utilisant des gaz lacrymogènes.

Deux des plus importantes organisations mauritaniennes de défense des droits de l'homme, SOS-Esclaves et l'Association Mauritanienne des Droits de l'Homme (AMDH) sans dans l'incapacité de fonctionner efficacement suite au refus du gouvernement de les agréer. En 1998, des figures de proue de ces deux organisations ont été condamnées à treize mois d'emprisonnement.

HRW exhorte également le gouvernement mauritanien d'engager une action plus resolue pour mettre fin à l'esclavage et autres pratiques apparentées qui ont cours en Mauritanie.

Pour une copie de la lettre au Président Ould Taya.