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HRW World Report 2001: Africa (en anglais) FREE    Join the HRW Mailing List 
Afrique: les " Commissions " des droits de l'homme ont peu d'impact
Les organismes parrainés par l'Etat gardent souvent le silence face aux exactions
(New York, février, 2001) Le développement rapide des commissions gouvernementales des droits de l'homme à travers l'Afrique n'a généralement pas conduit à une meilleure protection des droits humains. C'est ce qui ressort d'une nouvelle étude de Human Rights Watch parue aujourd'hui.


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Les Commissions Gouvernementales des droits de l'homme en Afrique: Protecteurs ou Pretendus Protecteurs?
HRW Report, février 2001



" Les gouvernements africains prennent en marche le train des droits de l'homme mais ils ne semblent pas réellement enclins à aider les victimes "

Peter Takirambudde Directeur exécutif de la division Afrique de Human Rights Watch


 
La moitié des pays africains disposent aujourd'hui d'une commission des droits de l'homme alors qu'un seul pays (le Togo) se trouvait dans ce cas en 1989. Néanmoins, bon nombre de ces commissions semblent avoir été créées pour détourner les critiques de la communauté internationale à l'encontre des atteintes aux droits humains plutôt que pour s'attaquer à ces atteintes. Les commissions du Ghana, d'Afrique du Sud et d'Ouganda échappent toutefois à cette tendance générale.

Les bailleurs de fonds internationaux et les Nations Unies encouragent activement la création de ces nouvelles institutions publiques. Mais, selon Human Rights Watch, après avoir fourni les compétences et les financements nécessaires au départ, ces donateurs ne prévoient souvent aucun suivi pour s'assurer que les commissions gouvernementales des droits de l'homme œuvrent effectivement pour protéger les victimes et combattre les atteintes aux droits humains.

" Les gouvernements africains prennent en marche le train des droits de l'homme mais ils ne semblent pas réellement enclins à aider les victimes " a déclaré Peter Takirambudde, Directeur exécutif de la division Afrique de Human Rights Watch. " Bon nombre de ces commissions gouvernementales des droits de l'homme sont faibles. L'ONU et les financeurs internationaux ne doivent pas accorder de légitimité à des commissions qui ne sont en fait qu'une façade ".

La prestation de ces commissions varie considérablement en fonction du pays. Selon le rapport, la plupart ont été mises sur pied par des gouvernements qui offrent généralement un bilan médiocre sur le plan des droits humains et qui disposent d'institutions publiques faibles. En outre, bon nombre de ces commissions sont sous-financées.

Le rapport de 407 pages intitulé " Les Commissions gouvernementales des droits de l'homme en Afrique : protecteurs ou imposteurs? " passe en revue vingt-deux commissions qui ont fait l'objet d'une étude réalisée sur une période de deux ans.

Selon Human Rights Watch, les facteurs les plus importants sont le courage et l'intégrité des membres des commissions. Bon nombre de commissaires n'ont pas dénoncé publiquement les exactions, soit par peur d'un châtiment, soit dans l'espoir de s'attirer les faveurs du gouvernement. C'est le cas au Cameroun, au Tchad, au Kenya, au Liberia et au Soudan. Dans certains pays tels que l'Algérie, le Togo et la Tunisie, les commissaires ont minimisé les abus de leur gouvernement. D'autres prennent soin d'éviter tout commentaire à propos de violations sensibles au plan politique, par exemple sous le régime militaire au Nigeria. Plusieurs commissions n'ont par ailleurs pas encore commencé à fonctionner pleinement en raison de problèmes de législation, de retards dans la nomination du personnel ou d'un manque de financement.

" Des millions d'Africains sont déplacés, torturés ou tués " a déclaré Binaifer Nowrojee, principal auteur du rapport et conseillère auprès de la division Afrique de Human Rights Watch. " Et pourtant, la triste réalité est que les commissaires des droits de l'homme de ces pays ferment souvent les yeux sur ces exactions ".

Human Rights Watch reconnaît le potentiel qu'offrent les commissions gouvernementales des droits de l'homme pour mettre un terme aux abus de l'Etat, obtenir réparation pour les victimes et apporter un soutien aux militants locaux des droits de l'homme en butte aux attaques à cause de leur travail. Le rapport loue les commissaires ghanéens, sud-africains et ougandais qui n'ont pas eu peur de parler franchement face aux exactions de leurs gouvernements.

Selon le rapport, les commissions malawienne et sénégalaise semblent prometteuses. En Zambie également, en dépit de sérieuses contraintes imposées par le gouvernement, la commission montre de plus en plus qu'elle fait son travail sérieusement.

Pour de plus amples informations sur chacune des commissions gouvernementales des droits de l'homme d'Afrique, veuillez consulter l'annexe au présent communiqué de presse.

Le rapport complet peut être obtenu en français ou en anglais sur http://www.hrw.org/reports/2001/africa/

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