Communiqués de presse
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La France doit enquêter sur les allégations de crimes de guerre
Les propos du Général Aussaresses révèlent une politique d'abus, d'après une organisation des droits de l'homme.
(16 mai 2001) Le gouvernement français doit ordonner une enquête officielle suite aux allégations des crimes de guerre et crimes contre l'humanité qu'auraient commis les troupes françaises en Algérie, a déclaré Human Rights Watch.


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La lettre envoyée au Président Jacques Chirac



"L'affaire Aussaresses a rallumé un difficile débat national sur la façon de faire face à la présence française en Algérie il y a près de 50 ans. Mais cela n'exonère pas la France de sa responsabilité de rechercher la vérité et de faire passer la justice. "

Kenneth Roth
directeur exécutif de Human Rights Watch


 
Human Rights Watch s'est félicité de ce que le Président Chirac, après s'être dit " horrifié " par les propos du Général Aussaresses, a ordonné que des mesures disciplinaires soient prises contre lui et qu'il soit suspendu de la Légion d'Honneur. " Mais la gravité des crimes commis par Aussaresses exige beaucoup plus que ces mesures ", a déclaré Kenneth Roth. " Si la France décide de ne donner aucune suite judiciaire aux allégations des crimes de guerre telles qu'elles ont été faites dans cette affaire, les efforts observés de par le monde pour la mise en application des normes protégeant contre ces crimes seront très sérieusement compromis ", a-t-il averti.

L'organisation des droits de l'homme, basée à New York, a noté que les forces indépendantistes algériennes avaient, elles aussi, violé le droit humanitaire, notamment en s'attaquant de façon systématique aux populations civiles. Mais elle tient à souligner que cela ne saurait en aucun cas justifier le recours par la France à la torture et aux exécutions sommaires, pas plus que cela ne devrait constituer aujourd'hui un obstacle à une enquête complète.

Dans sa lettre au Président Chirac, Human Rights Watch a demandé au gouvernement français d'ordonner des poursuites judiciaires contre le Général Aussaresses. Elle a rappelé qu'un recours systématique à la torture et aux exécutions sommaires pourrait constituer un crime contre l'humanité qui, en vertu du droit international, est imprescriptible et n'est pas couvert par les lois françaises d'amnistie ayant concerné les événements d'Algérie.