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HRW World Report 2001: Democratic Republic of Congo FREE    Join the HRW Mailing List 
L'occupation ougandaise aggrave les problèmes du Congo
L'Ouganda dans l'Est du Congo: une présence qui attise les conflits politiques et ethniques
(New York, le 28 mars 2001) Dans un rapport publié aujourd'hui, Human Rights Watch accuse les autorités ougandaises d'attiser les conflits politiques et ethniques qui touchent l'est du Congo, ce qui entraîne des conséquences désastreuses pour la population locale.


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"L'Ouganda a envoyé ses troupes au Congo prétextant vouloir assurer sa propre sécurité mais par la même occasion, il a créé une plus grande insécurité pour ses infortunés voisins. Le retrait d'une partie de ses troupes ne dispense pas l'Ouganda de la responsabilité qui lui incombe d'enquêter à propos des crimes commis et de punir les soldats qui s'en sont rendus coupables".

Alison Des Forges
Conseillère à la Division Afrique
Human Rights Watch


 
Le rapport de cinquante pages intitulé "L'Ouganda dans l'Est du Congo: une présence qui attise les conflits politiques et ethniques" décrit comment les autorités ougandaises se trouvent impliquées dans les rivalités qui divisent les diverses factions du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD). Certaines de ces querelles ont dégénéré en accrochages militaires au cours desquels des civils ont été tués ou blessés.

Le rapport explique comment les soldats ougandais sont intervenus dans le conflit qui oppose depuis longtemps les peuples Hema et Lendu, mettant souvent leur puissance de feu au service des Hema, parfois moyennant rétribution. Depuis plus de deux ans d'occupation ougandaise, la guerre Hema-Lendu a coûté la vie à plus de 7.000 personnes et en a déplacé quelque 200.000 autres.

L'Ouganda vient de retirer une partie de ses troupes au cours des dernières semaines mais pas dans les zones les plus affectées par les exactions décrites dans le rapport.

"L'Ouganda a envoyé ses troupes au Congo prétextant vouloir assurer sa propre sécurité mais par la même occasion, il a créé une plus grande insécurité pour ses infortunés voisins", a déclaré Alison Des Forges, Conseillère à la Division Afrique de Human Rights Watch. "Le retrait d'une partie de ses troupes ne dispense pas l'Ouganda de la responsabilité qui lui incombe d'enquêter à propos des crimes commis et de punir les soldats qui s'en sont rendus coupables".

Des Forges a ajouté que les dirigeants congolais, notamment les chefs de factions politiques et les organisateurs de milices, ont également violé les droits de leurs concitoyens dans les zones sous contrôle ougandais.

Les Ougandais ont formé des combattants recrutés par les responsables politiques rivaux sur base de leur allégeance personnelle ou ethnique alors que ces combattants risquaient d'être utilisés davantage pour servir les intérêts locaux que dans la guerre contre le gouvernement congolais. Tant les Ougandais que les dirigeants du Rassemblement Congolais pour la Démocratie-Mouvement de Libération (RCD-ML) ont recruté et entraîné des enfants soldats. En août 2000, l'Ouganda a transporté 163 enfants du Congo à Kampala par pont aérien en vue de leur dispenser une instruction militaire.

"L'Ouganda a signé plusieurs conventions internationales ainsi que les Accords de Lusaka, s'engageant à mettre fin à l'utilisation des enfants soldats. Ici pourtant, il apprend ouvertement à des enfants congolais à faire la guerre," a encore ajouté Des Forges. "Quand compte-t-il commencer à tenir ses engagements?"

Dans la région contrôlée par l'Ouganda, les responsables politiques congolais ont arrêté des membres des factions rivales, leur ont fait subir des conditions de détention inhumaines, allant parfois jusqu'à les torturer. Les soldats ougandais ont eux aussi commis des exactions contre les Congolais soupçonnés d'être des opposants.

A la mi-2000, les autorités ougandaises ont approuvé une alliance entre le dirigeant du RCD-ML, Mbusa Nyamwisi, et les Maï-Maï, des milices locales hostiles aux occupants étrangers, et elles ont même convenu de leur dispenser un entraînement militaire. Par la suite, les Ougandais sont revenus sur leur décision et ont commencé à combattre les Maï-Maï. Lors des affrontements qui ont suivi, les troupes ougandaises ont capturé et exécuté sommairement des combattants maï-maï. Elles ont par ailleurs attaqué les habitants de la région soupçonnés d'avoir aidé les Maï-Maï, tuant des civils et saccageant leurs villages.

Les soldats ougandais ont également soutenu le RCD-National, présenté comme un autre mouvement politique rebelle mais qui ne serait en fait qu'une simple opération visant à exploiter et à commercialiser les riches ressources en minerais de la région de Bafwasende.

Des Forges a dénoncé le fait que "les soldats ougandais exploitent les richesses du Congo de façon flagrante, dans leur seul intérêt et dans celui de leurs supérieurs en Ouganda". En luttant pour s'assurer le contrôle des ressources gigantesques du Congo, les Ougandais, à l'instar des autres parties impliquées dans la guerre, commettent d'innombrables atrocités contre la population congolaise" a-t-elle ajouté.

L'Ouganda a retiré une partie de ses troupes sur les lignes de front au Congo, comme l'exigeaient les Accords de Lusaka de juillet 1999. Les groupes locaux opérant dans les zones contrôlées par l'Ouganda ont également promis de s'engager dans de nouvelles initiatives visant à une résolution pacifique de leurs conflits.

"Nous nous réjouissons de ces signes de paix prometteurs" a conclu Des Forges, "mais les habitants de cette région disent que mettre fin à la guerre ne suffit pas. Ils veulent que soient réparées les injustices qu'ils ont subies. L'Ouganda se doit d'enquêter à propos des accusations mettant en cause ses troupes. La communauté internationale, qui jusqu'à présent a généralement gardé le silence sur ces exactions, doit insister pour que l'Ouganda demande des comptes à ses soldats présents au Congo".

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