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World Report 2001: Congo FREE    Join the HRW Mailing List 
Société civile menacée au Congo
(New York, le 23 janvier, 2001) Quand Bertin Salumu et deux de ces collègues de l'organisation non-gouvernementale "Campagne pour la Paix" à Kinshasa ont appelé à une manifestation non-violente pour la paix et contre la dictature, la réaction du gouvernement congolais a été dure. Le 10 janvier, Bertin Salumu, Norbert Kahumbu et professeur Muteba ont été arrêtés et enfermés à l'ANR (Agence Nationale de Renseignements), et accusés de fomenter une rébellion contre le gouvernement.


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Le petit nombre d'activistes de la société civile et de l'Église jouent un rôle essentiel dans les investigations indépendantes, en dénonçant et révèlant les violations des droits de l'homme contre les civils.
- Ils poussent les autorités militaires et civiles à améliorer les conditions des droits de l'homme.
- Ils suivent aussi les cas des individus qui ont été victimes des violations de leurs droits.
- Ils entreprennent des activités pour développer la conscience du public vis à vis des droits de l'homme au niveau local ainsi qu'à travers les médias.
- De plus, ils assistent les victimes d'abus de façon pratique et légale.


 
L'appel de Salumu et de ces collègues accusait le gouvernement de Président Kabila ainsi que les forces militaires rebelles d'avoir à dessein bloqué le processus de paix et de chercher à bénéficier économiquement de leur position au sein du gouvernement. Tandis que l'attention du monde reste fixée sur la mort du Président Kabila, ces trois hommes sont toujours détenus.

Bertin Salumu et ces collègues sont parmi le petit nombre d'activistes de la société civile et de l'Église qui jouent un rôle essentiel dans les investigations indépendantes, en dénonçant et révèlant les violations des droits de l'homme contre les civils.
- Ils poussent les autorités militaires et civiles à améliorer les conditions des droits de l'homme.
- Ils suivent aussi les cas des individus qui ont été victimes des violations de leurs droits.
- Ils entreprennent des activités pour développer la conscience du public vis à vis des droits de l'homme au niveau local ainsi qu'à travers les médias.
- De plus, ils assistent les victimes d'abus de façon pratique et légale.

Malgré le fait que de nombreux groupes de droits de l'homme sont basés dans des centres urbains, beaucoup d'entre eux ont développé des structures rurales et ont gagné le soutien de nombreuses personnes dans des zones rurales et des zones urbaines pauvres.

La société civile a maintenu une voix forte et indépendante face à des situations difficiles durant les deux ans de guerre qui ont vu Kabila et ses alliés des gouvernements du Zimbabwe, de l'Angola, et de la Namibie s'affronter contre les trois groupes rebelles principaux et leurs alliés rwandais et ougandais. Plusieurs groupes armés du Congo de l'Est, y inclus les Mai-Mai, le groupe rebelle burundais surnommé Forces pour la Défense de la Démocratie, les rescapés de l'ancienne armée rwandaise (ex-FAR) et les milices responsables du génocide Rwandais se sont aussi battus contre les mouvements rebelles associées avec le Rwanda et l'Ouganda, parfois dans des alliances avec les forces de Kabila.

Des douzaines d'organisations de droits de l'homme, de développement, de paix, ainsi que des Églises à travers le pays ont dénoncé les violations des droits de l'homme dont toutes parties se sont rendues coupables dans cette guerre. Kabila et les rebelles ont harcelé ces groupes de la société civile en les accusant régulièrement de soutenir "l'ennemi."

La société civile sous le Président Kabila

Le gouvernement de Kabila a arrêté des journalistes, des activistes des droits de l'homme, et des critiques du gouvernement, les détenant parfois pour de longues périodes. Trois journalistes ont été arrêtés, traduits en justice devant la Cour d'Ordre Militaire, et emprisonnés plusieurs mois avant d'être relâchés en décembre 2000. Freddy Loseke, éditeur du journal "La Libre Afrique" a été condamné pour avoir "insulté l'armée" en publiant deux articles affirmant qu'un plan avait été préparé pour renverser Kabila. Emile Aime Kakese, éditeur du "Carrousel", et Jean Pierre Mukuna, éditeur de "La Tribune de la Nation" ont été détenus pour "haute trahison" et "publication d'articles hostiles au gouvernement." La Cour d'Ordre Militaire ne donne aucune possibilité d'appel et a fréquemment été utilisée pour punir ceux qui avaient ouvertement critiqué le gouvernement.

Des journalistes ont aussi été attaqués dans ce qui paraît être des tentatives d'assassinat apparentes. Ils sont fréquemment menacés, souvent par des soldats. Le 22 décembre, par exemple, des militaires ont mit feu a la maison de Marcel Ngoyi Kyenge qui travaille pour le journal "L'Avenir."

Le gouvernement congolais a maintes fois interdit la radio indépendante ainsi que la télévision, et a aussi tenté d'entraver leur travail d'autres façons. Le 10 janvier, le gouvernement congolais a décrété que les radios et les stations de télévision ne pouvaient pas faire de reportages sur une initiative de paix catholique lancée par l'archevêque de Kinshasa.

Le gouvernement de Kabila a aussi ciblé des associations non-gouvernementales. Des autorités ont arrêté Félicien Malandre et Georges Kazimbika, des leaders du Conseil Régional des Organisations Non-gouvernementales de Développement (CRONGD), et les a détenus pendant plusieurs semaines en mai 2000 à la base d'accusations non fondées selons lesquelles ils seraient en contact avec des forces rebelles.

Le 12 décembre 2000 Janine Mukanirwa, une activiste des droits de la femme de l'Est du Congo, a été arrêtée à Kinshasa et accusée "d'inciter à la désertion." Elle aurait cherché à aider son frère cadet, un soldat dans l'armée de Kabila, à échapper à une arrestation. À ce moment, le gouvernement arrêtait de nombreux citoyens du Congo de l'Est qui étaient soupçonnés de sympathiser avec la rébellion.

Le gouvernement a bloqué la participation des groupes de la société civile dans le dialogue inter-congolais, qui était censé rassembler le gouvernement, les rebelles et la société civile pour négocier une transition vers la démocratie. En début juin 2000, le gouvernement a empêché les représentants de la société civile et de l'opposition politique de quitter la capitale pour participer à des conférences préparatoires pour le dialogue inter-congolais à Cotonou, au Bénin. Les arrestations récentes de Bertin Salumu, Norbert Kahumbu et du professeur Muteba de "La Campagne Pour la Paix" était aussi liés à leur déclaration de soutien au dialogue inter-congolais et à leur critique de l'attitude du gouvernement vis à vis du processus de paix.

La Société Civile dans les Locaux Tenus par les Rebelles

Dans les régions contrôlées par l'armée rwandaise et leurs alliés rebelles locaux, le Rassemblemet Congolais pour la Démocratie (RCD), les activistes des droits de l'homme, les dirigeants religieux de l'Église et les autres voix indépendantes n'ont pas été mieux traitées. Les autorités accusent souvent les leaders d'inciter la haine et la violence ethnique, sans jamais poursuivre en justice des cas spécifiques. L'archevêque du Bukavu, Mgr Emmanuel Kataliko, a été banni de sa ville natale durant huit mois l'année dernière parce qu'il avait donné un sermon pour Noël 1999 qui critiquait le RCD et son allié, le gouvernement rwandais, d'être des forces étrangères qui exploitaient les ressources du pays. Dans une lettre du 7 novembre à plusieures organisations internationales, le gouverneur du Sud Kivu a accusé la société civile de préparer un génocide ensemble avec des ex-FAR et des milices souvent dénommées Interahamwe.

Les autorités du RCD ont convoqué, arrêté, menacé, et mal-traité plusieurs activistes éminents des droits de l'homme. Juste avant et après le Jour International de la Femme du 8 mars 2000, ils ont convoqué des activistes des droits de la femme qui avaient organisé un évènement pour marquer le deuil des femmes pour leurs maris et leurs parents tués pendant la guerre. Les autorités du RCD ont menacé Zita Kavungirwa et fait pression sur l'employeur de Marie-Jeanne Mbachu pour la renvoyer. En avril, les forces de sécurité rwandaises ont arrêté Bruno Bahati, un membre éminent de la Coordination de la Société Civile du Sud Kivu, sur la frontière Rwandaise-Ougandaise après avoir trouvé un journal de Kinshasa dans sa possession. Il a été détenu à Kigali et transféré à Goma ou il a été relâché après quelques semaines.

Le 9 novembre, des soldats du RCD ont interrompu une réunion de groupes de droits de l'homme, ont battu les activistes publiquement et les ont emmenés dans un centre de détention militaire. Les activistes allaient discuter de communication régionale et de la visite récente du Haut Commissaire des Droits de l'Homme de l'ONU.

Il n'y a pas de média indépendant dans les régions de la RDC contrôlées par le Rwanda. La seule station de radio indépendante, Radio Maendeleo, est interdite depuis plus d'un an parce qu'elle avait diffusé des nouvelles politiques en dépit d'une interdiction gouvernementale.

Le travail de la société civile pour la paix et les droits de l'homme est un des grands espoirs pour le pays du DRC. Tous les partis au conflit doivent respecter leur liberté d'expression et d'assemblée.

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