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République
démocratique du Congo
Journalistes
et défenseurs des droits humains dans la ligne de mire
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Avec
le premier tour des élections prévu le 30 juillet 2006
en République démocratique du Congo (RDC), les
arrestations, attaques et menaces à l'encontre de
journalistes, de défenseurs des droits humains et de membres
de l'opposition politique se sont multipliées. Ces violences
limitent les possibilités d'un débat public pourtant
indispensable à toute élection libre et régulière.
Les moyens financiers et politiques considérables investis
dans les élections par la communauté internationale
risquent d'être galvaudés si les conditions ne sont pas
réunies pour que les électeurs exercent librement leur
droit de vote. La délégation du Conseil de Sécurité
des Nations Unies qui doit se rendre en RDC les 11 et 12 juin devrait
s'élever vigoureusement contre la répression qui frappe
la liberté d'expression et elle devrait insister pour que les
responsables congolais veillent à ce que le débat
public et les élections en tant que telles puissent se
dérouler dans un climat serein, libre de toute crainte. Human
Rights Watch recommande également aux bailleurs de fonds de
mettre immédiatement sur pied une unité chargée
de superviser la liberté d'expression dans le cadre des
élections. Cette unité rapporterait et réagirait
sans délai à toute mesure prise par les autorités
congolaises pour limiter illégalement et exagérément
la liberté d'expression, d'assemblée ainsi que la
liberté de la presse pendant la période préélectorale.
Attaques
contre des journalistes et des médias
Agressions et menaces à
l'encontre de journalistes et de médias
Des journalistes ont fait
l'objet d'attaques et de menaces lors des incidents suivants survenus
en avril et mai 2006:
Le
24 avril, à Kisangani, dans le nord-est du Congo, des membres
de la Garde Républicaine (également connue sous le nom
de Garde Spéciale de Sécurité
Présidentielle, GSSP) ont passé à tabac
Anselme Masua, un journaliste de Radio Okapi qui était entré
dans un camp de l'armée pour mener une enquête à
propos de l'incorporation de combattants rebelles au sein de l'armée
nationale. Masua avait clairement décliné son identité
à l'entrée du camp avant de pénétrer sur
les lieux.
Le
18 mai, à Lubumbashi, des agresseurs non identifiés
ont enlevé et brutalisé Ricky Nzuzi, un reporter de la
télévision publique. Nzuzi
qui se rendait à son travail, est rentré dans un
véhicule qu'il croyait être un taxi, Les agresseurs
l'ont emmené dans un endroit situé en dehors de la
ville, l'ont tabassé et l'ont ensuite abandonné dans
la brousse après l'avoir retenu pendant de nombreuses
heures.
Le
22 mai, une dizaine d'agents en civil de la police spéciale
ont pris d'assaut les locaux de la chaîne de télévision
chrétienne Radio Télé Message de Vie. Ils ont
passé à tabac quatre techniciens et ont détruit
ou confisqué du matériel indispensable pour la
diffusion des programmes, rendant impossible la poursuite des
émissions. Radio Télé Message de Vie avait
diffusé un office religieux présidé par le
Pasteur Fernando Kutino, lequel se montre extrêmement critique
à l'égard du processus politique actuel. Kutino a
lui-même été arrêté suite à
l'office (voir plus loin).
A
la mi-mai, Kabeya Pindi Pasi, journaliste à la télévision
et président de l'Union nationale de la presse du Congo
(UNPC), a fait l'objet de menaces de mort anonymes après
avoir rapporté des cas d'atteintes présumées
aux droits humains commises par le Vice-Président Jean-Pierre
Bemba et des combattants de son Mouvement de Libération du
Congo (MLC). Bemba mène actuellement campagne pour les
élections présidentielles. Après avoir reçu
les menaces, le journaliste a fui le pays.
Détention
de journalistes
Les
responsables gouvernementaux et autres personnes puissantes,
mécontents de la couverture médiatique, poursuivent
fréquemment les journalistes au pénal pour des délits
tels que la diffamation, l'outrage au chef de l'Etat ou au
gouvernement, ou encore la diffusion de fausses informations, plutôt
que d'entamer des actions au civil à leur encontre. Cette
pratique tend à restreindre la liberté d'expression et
la liberté de la presse toutes deux légitimes, car elle
effarouche les journalistes et décourage les critiques
franches et honnêtes à l'égard de la politique
gouvernementale et de la conduite des responsables. Les journalistes
suivants ont récemment été incarcérés
ou le sont encore:
Kazadi
Kwambi Ksumpata a été arrêté en avril
2006; il a été inculpé au pénal pour
diffamation et est actuellement incarcéré à la
prison centrale de Kinshasa. Les charges portées contre lui
sont dues à un article qu'il a rédigé pour
l'hebdomadaire Lubilanji Expansion, dénonçant
un détournement de fonds à l'Université
protestante du Congo, une université privée. Arthur
Twishimanga Kaputut, éditeur de Lubilanji Expansion,
a également été incarcéré pendant
trois jours au mois d'avril.
Jean
Louis Ngalamulume, éditeur de L’Eclaireur, a été
arrêté en janvier 2006 et incarcéré
pendant deux mois sous l'inculpation d'insulte à un
fonctionnaire après avoir publié un article reprochant
à ce dernier son incompétence et son attitude
tribaliste lors de la distribution de terres à Mont Amba,
près de Kinshasa. Jean Pierre Pambu Lutete, éditeur de
La Tolérance, a été arrêté
et placé en détention pendant un mois après
qu'il eut affirmé qu'un autre fonctionnaire avait favorisé
des personnes appartenant à un certain groupe ethnique lors
de la distribution de terres à Mont Amba.
Patrice
Booto, éditeur du Journal et de son supplément,
Pool Malebo, se trouve à la prison centrale de
Kinshasa depuis novembre 2005 pour avoir publié un article
disant que le Président Joseph Kabila avait versé à
la Tanzanie 30 millions de dollars destinés à son
système éducatif au moment même où son
gouvernement était en litige avec les enseignants congolais à
propos du paiement de leurs salaires. Le 30 mai 2006, Booto a été
reconnu coupable d'avoir porté outrage au chef de l'Etat et
au gouvernement mais il a été acquitté pour la
publication de fausses informations. Il a été condamné
à une peine d'emprisonnement de six mois (il a été
libéré sur base du temps déjà purgé
en préventive) et à une amende de 500 $US.
Le ministère public a fait appel de la décision.
Le
meurtre de Franck Ngyke et d'Hélène Mpaka
Le
2 novembre 2005, quatre hommes armés ont assassiné le
journaliste Franck Ngyke de La Référence Plus
ainsi que son épouse Hélène Mpaka devant leur
résidence à Kinshasa, alors que le couple rentrait chez
lui. Selon les enfants du couple, les agresseurs ont dit qu'ils
étaient venus pour tuer Ngyke et ils n'ont emporté
aucun objet de valeur si ce n'est deux téléphones
portables. Ngyke aurait été proche du secrétaire
général adjoint du parti politique du Président
Kabila et selon des confrères journalistes, il était
peut-être en train de mener une enquête à propos
de faits susceptibles de nuire à certains politiciens.
Quatre suspects ont été arrêtés mais aucun
procès n'a été prévu à ce jour.
Menaces
à l'encontre de défenseurs des droits humains
Deux
membres importants de Journaliste en Danger (JED), une
organisation congolaise militant pour la liberté
d'expression, ont fait l'objet de menaces de mort en janvier 2006
lorsqu'ils ont publié les résultats d'une enquête
sur le meurtre de Ngyke et de Mpaka.
Le 20 mai 2006, JED a reçu un courriel qui disait que les
membres de l'organisation avaient donc pris la décision
d'être tués, que leur heure avait sonné et
qu'ils devraient choisir leurs cercueils. Le message laissait
entendre que les domiciles, les écoles et cachettes du groupe
étaient connus de ceux qui envoyaient le courriel et que les
femmes et les enfants (y compris les bébés) du
personnel de JED seraient violés.
Hubert
Tshiswaka, directeur d'Action contre l'Impunité pour les
Droits Humains (ACIDH), basée au Katanga, a reçu une
menace de mort par téléphone et a fui le pays en avril
2006 après que l'ACIDH eut critiqué la création
de milices par les partis politiques, en particulier l'Union
Nationale des Fédéralistes du Congo (UNAFEC), un
mouvement politique proche du Président Kabila et composé
principalement de membres du groupe ethnique balubakat. Après
que Tshiswaka eut fustigé l'UNAFEC, les dirigeants du parti
et un journal proche d'eux ont qualifié Tshiswaka de
tribaliste et l'ont accusé d'incitation à la haine
ethnique. Tshiswaka est originaire du Kasaï et dans le passé,
un conflit ethnique a divisé les Balubakat du Katanga et les
Kasaïens.
Jean-Pierre
Muteba, un syndicaliste, et Jean-Claude Katende, président de
la branche katangaise de l'Association africaine de défense
des droits de l'homme (ASADHO), ont fait l'objet de menaces de mort
proférées par téléphone après
qu'une organisation non gouvernementale qui les chapeaute, le Réseau
Ressources Naturelles, eut publié, en date du 19 avril 2006,
une déclaration dénonçant la corruption, les
contrats irréguliers, le travail des enfants et autres
pratiques malhonnêtes dans le secteur des ressources.
Le réseau a par ailleurs publié une copie de la lettre
d'un membre haut placé du parti politique du Président
Kabila au Katanga dressant la liste des personnes qui avaient
financé le parti et demandant de les remercier comme il se
doit pour leur soutien. La liste comprenait un certain nombre
d'hommes d'affaires bien connus.
Les
défenseurs des droits humains Richard Bayunda et Sheldon
Hangi, qui avaient fui au début de l'année 2005 suite
à des menaces de mort proférées après
qu'ils eurent critiqué les violations des droits humains et
la distribution d'armes dans le Nord-Kivu, venaient de rentrer à
Goma, dans le Nord-Kivu, lorsqu'ils ont à nouveau été
menacés lors d'appels téléphoniques en janvier
et février 2006. Des hommes armés non identifiés
sont également venus la nuit jusqu'à leur domicile
mais ils n'ont pas été en mesure d'y pénétrer.
Procès
raté dans l'affaire du militant assassiné Pascal
Kabungulu
Dans
l'une des rares affaires où l'on a cherché à
rendre la justice pour une attaque contre un défenseur des
droits de l'homme, les poursuites judiciaires ont été
mal menées. Pascal Kabungulu Kibembi, le secrétaire
exécutif très respecté d'Héritiers de
la Justice, a été assassiné chez lui à
Bukavu (Sud-Kivu) par trois hommes armés dans les premières
heures de la matinée du 31 juillet 2005.
Héritiers de la Justice avait rapporté de graves
violations des droits humains, dont des crimes de guerre, perpétrées
par des soldats des forces armées congolaises et d'autres
personnes.
Didace
Kaningini, gouverneur par intérim du Sud-Kivu, a mis sur pied
une commission d'enquête chargée de faire la lumière
sur le meurtre mais ses membres—réunissant des autorités
judiciaires et politiques aux idées contradictoires—en
sont arrivés à la simple conclusion qu'ils ne
pouvaient, en l'occurrence, pas agir.
Outre ces résultats non concluants, la commission a davantage
encore perdu de sa crédibilité lorsque Kaningini a été
accusé d'avoir fabriqué des preuves pour incriminer du
personnel d'Héritiers de la Justice et a lui-même
été arrêté pendant une courte période.
Le
procureur militaire de Bukavu a arrêté plusieurs
ex-soldats du Rassemblement Congolais pour la Démocratie-Goma
(RCD-Goma), groupe armé soutenu par le Rwanda et qui
contrôlait de vastes territoires dans l'Est du Congo lors de la
guerre de 1998-2002. Des officiers supérieurs de l'armée
locale, avec à leur tête un ancien commandant du
RCD-Goma, le Col. Thierry Ilunga, sont intervenus pour faire libérer
deux des suspects mais ces derniers ont à nouveau été
arrêtés par la suite
et traduits devant un tribunal à la fin du mois de novembre
2005, suite aux pressions considérables exercées par
les organisations congolaises et internationales de défense
des droits humains. Lors du procès, le procureur militaire a
accusé le Colonel Ilunga d'avoir ordonné l'assassinat.
Le 12 décembre 2005 au cours de sa déposition, le
Colonel Ilunga s'est emparé de l'arme d'un soldat, a menacé
les spectateurs présents au procès et a tenté de
s'enfuir de la salle d'audience. Il a été appréhendé
mais libéré le lendemain. Fin décembre 2005, le
dossier a été transféré devant un autre
tribunal militaire qui est compétent pour juger les officiers
supérieurs mais peu de progrès ont été
opérés depuis lors.
La contestation politique réprimée
Plusieurs
dirigeants et partis politiques, notamment la populaire Union
Démocratique pour le Progrès Social (UDPS), ont
critiqué les reports répétés des
élections, lesquelles étaient au départ prévues
à la fin de la période de transition, à savoir
le 30 juin 2005, mais avec la possibilité d'un prolongement
d'un an jusqu'au 30 juin 2006.
A la fin du mois de juin 2005, des partisans de l'UDPS ont manifesté
dans diverses villes de RDC, protestant contre la décision du
gouvernement de prolonger d'un an la période de transition. A
Mbuji-Mayi,
capitale du Kasaï Oriental et bastion de l'UDPS, les forces de
sécurité ont ouvert le feu lors des manifestations,
tuant quinze protestataires et en blessant vingt-six autres.
Plusieurs personnes, notamment des membres de l'UDPS, ont été
arbitrairement arrêtées et incarcérées
pendant des jours, voire des semaines, et certaines ont subi des
mauvais traitements pendant leur détention. Après
enquête, la Mission des Nations Unies au Congo (MONUC)
a conclu que les forces congolaises avaient fait un usage excessif et
injustifié de la force pour disperser les manifestants.
Les
opposants politiques muselés, mars-juin 2006
Dans
d'autres cas plus récents, des policiers ont fait un usage
excessif de la force contre des manifestants et ont eu recours à
d'autres formes d'intimidation contre des partisans de l'UDPS et
d'autres partis politiques. Il est ainsi plus difficile pour les
Congolais d'exprimer leur opinion par le biais de mouvements de
contestation pacifiques.
Le
10 mars, la police a dispersé une manifestation pacifique de
l'UDPS à Kinshasa, brutalisant les participants et en
arrêtant quinze pendant une courte période.
Le
14 mai, le Pasteur Fernando Kutino, fondateur d'un mouvement
religieux évangéliste, a été arrêté
après avoir critiqué l'influence étrangère
excessive subie par le gouvernement lors d'un office qui avait
attiré la grande foule dans un stade de Kinshasa. Il a
également été accusé d'être en
possession d'armes. Le pasteur avait fui le pays en 2003 après
avoir été accusé de prêcher la révolte
et il venait de revenir en RDC. Quelques jours après
l'arrestation de Kutino, son collègue, le Pasteur Bompere, a
aussi été appréhendé.
A l'heure où sont écrites ces lignes, tous deux se
trouvent encore en détention.
Le
soir du 23 mai, les forces de sécurité ont encerclé
pendant quelques heures le domicile de plusieurs dirigeants de
l'opposition, notamment des candidats à la présidence
Roger Lumbala, Anatole Matusila, Joseph Olenghankoy et Christophe
Mboso Nkodia Mpwanga. Aucune raison n'a été invoquée
pour expliquer cette action qui s'apparentait à une tentative
d'intimidation. Le parti politique d'Olenghankoy, à l'instar
de l'UDPS, parti beaucoup plus grand, a protesté contre le
report des élections.
Responsabilités
des médias, de la société civile et des partis
politiques
Rapporter
les événements de façon responsable et objective
est important pour le processus démocratique. Bien que de
nombreux journalistes et représentants de la société
civile rapportent et commentent objectivement les nouvelles
politiques, certains ont secrètement accepté de
l'argent en échange de la publication d'articles reflétant
un point de vue donné.
De tels comportements minent le principe d'indépendance de la
presse et est contraire à l'éthique journalistique.
La
Haute Autorité des Médias, l'agence
gouvernementale congolaise chargée de faire respecter un code
de conduite journalistique responsable, a récemment dénoncé
"un milieu politique dangereusement pollué" et
accusé des candidats à la présidence d'utiliser
les médias pour diaboliser leurs opposants. Elle
a suspendu la diffusion des émissions politiques de trois
chaînes de télévision.
La Commission électorale a élaboré un code de
conduite définissant les droits et devoirs des partis
politiques. Les signataires acceptent de travailler ensemble dans un
"climat de tolérance."
A ce jour, 217 partis politiques ont signé cet important
document, même si son efficacité se voit amoindrie par
l'absence remarquée de la signature du parti politique du
président, le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la
Démocratie
(PPRD).
Attention portée aux
élections par la communauté internationale
Les
Nations Unies, l'Union africaine, l'Union européenne, ainsi
que divers pays bailleurs de fonds, ont engagé des efforts
considérables et des moyens financiers importants pour faire
en sorte que les élections en RDC aient lieu dans un délai
raisonnable et dans des conditions permettant aux électeurs de
choisir librement. Ces efforts seront en partie galvaudés si
les libertés de parole et d'association sont limitées
pendant la période précédant le scrutin. La
communauté internationale doit user de toute son influence
pour veiller à ce que les autorités congolaises cessent
les actes d'intimidation à l'égard des journalistes,
des militants des droits humains et autres personnes qui font
entendre leur voix.
Au
moment de la rédaction du présent document, il est
prévu de ne faire appel qu'à quelque 200 observateurs
internationaux lors des élections. Human Rights Watch estime
que ce nombre est insuffisant pour couvrir un pays aussi vaste que le
Congo, notamment en raison des problèmes de transport et de
communication résultant de ses infrastructures en
déliquescence. Il sera par ailleurs important que des
observateurs soient spécialement affectés au suivi des
questions relatives à la liberté d'expression et aux
médias.
Recommandations
Au
gouvernement congolais, notamment à la Haute Autorité
des Médias
Permettre
à tous les citoyens, notamment ceux qui sont actifs dans les
médias, la société civile et les partis
politiques, de jouir des droits à la liberté
d'expression et d'association garantis par le Pacte international
relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et la Charte
africaine (de Banjul) des droits de l'homme et des peuples, dont la
RDC est partie.
Ordonner
aux agents des forces de sécurité de respecter les
lois de la RDC ainsi que le Code de conduite des Nations Unies pour
les responsables de l'application des lois, et réclamer des
comptes à ceux qui enfreignent ces lois et ce code.
Amender
les lois qui affectent exagérément la liberté
d'expression et les médias. La RDC devrait notamment éliminer
le délit pénal de diffamation et permettre à
ceux qui estiment avoir été injustement lésés
par de fausses déclarations ou écrits d'autrui de
chercher réparation au civil.
Aux responsables de
l'appareil judiciaire congolais
Mener
sans délai des enquêtes sur les agressions et menaces
subies par des journalistes et des défenseurs des droits
humains, en vue de poursuivre les auteurs présumés de
ces actes dans la mesure du possible.
Assurer
la reprise du procès des personnes accusées du meurtre
de Pascal Kabungulu et traduire en justice celles accusées
d'avoir assassiné Franck Ngyke et Hélène Mpaka.
A
la presse congolaise, à la société civile et aux
partis politiques
Respecter
les droits et la réputation d'autrui, conformément à
la loi congolaise et aux normes internationales en matière de
droits de l'homme.
Veiller
à ce que toute campagne, tout contrôle et toute
couverture journalistique se fassent dans la transparence et ne
subissent pas l'influence inopportune des partis politiques.
A
la délégation du Conseil de Sécurité des
Nations Unies au Congo
Recommander
vivement au gouvernement congolais de faire en sorte que tous les
citoyens, notamment ceux qui sont actifs dans les médias, la
société civile et les partis politiques, jouissent des
droits à la liberté d'expression et d'association
garantis par le PIDCP.
Recommander
vivement au gouvernement congolais de faire en sorte que le
comportement de la police et des forces de sécurité
garantisse un climat libre de toute crainte, où tous les
citoyens seront capables d'exercer leur droit de choisir librement
et en toute connaissance de cause lors des prochaines élections.
A
l'Union européenne, l'Union africaine et toutes les autres
institutions qui envoient des observateurs pour les élections
Accroître
le nombre d'observateurs envoyés par la Commission européenne
et divers pays bailleurs de fonds à l'occasion des élections.
Mettre
sur pied dans un proche avenir, en coordination avec la division
droits de l'homme de la MONUC, une unité d'observation des
élections dont la mission sera notamment axée sur les
questions liées à la liberté d'expression.
Prévoir que les observateurs rapportent sans délai et
publiquement toute violation des droits des citoyens, notamment les
droits à la liberté d'expression et d'association.
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