Human Rights Watch News

Nouvelles - mars

Le travail de HRW en Irak

Human Rights Watch se mobilise sur le conflit en cours en Irak. HRW ne prend pas position sur la légalité de cette guerre afin de préserver son efficacité en faveur de la protection des non-combattants durant le conflit. Compte tenu de l'expérience tirée des précédents conflits, de la Guerre du Golfe de 1991 à l'action militaire récemment menée en Afghanistan, nous surveillerons de près l'attitude de toutes les parties au conflit et porterons à l'attention de la communauté internationale toutes les préoccupations concernant les droits humains et les questions humanitaires. Human Rights Watch a déployé des chercheurs au Kurdistan irakien et dans les pays voisins afin de rassembler des informations de première main sur la situation des droits humains et de s'assurer que tout abus sera révélé en pleine lumière. Dès les premières heures du conflit, nous avons écrit à tous les belligérants pour leur rappeler les risques les plus imminents encourus par la population irakienne. Nous avons ainsi:

  • souligné la nécessité de protéger les personnes déplacées par les combats
  • appelé à la tenue d'une réunion spéciale sur l'Irak de la Commission des droits de l'homme de l'ONU
  • publié des bulletins spéciaux concernant le traitement des prisonniers de guerre, la démoralisation des civils, les combattants déguisés en civils et la poudrière potentielle que représente la ville de Kirkuk.

    Les bulletins spéciaux de Human Rights Watch ont bénéficié d'une large couverture de presse. Les informations et appels en anglais concernant l'Irak peuvent être consultés sur notre site Web : http://www.hrw.org/campaigns/iraq

    Accord sur la création d'une commission d'enquête au Guatemala

    Le 13 mars, le Gouvernement et les défenseurs des droits humains au Guatemala sont parvenus à un accord historique sur la création d'une commission d'enquête de trois membres chargée de faire la lumière sur les groupes clandestins responsables d'agressions à l'encontre des défenseurs des droits humains, personnels de justice, témoins d'affaires retentissantes et responsables de la société civile. La commission, qui traitera ainsi du pire héritage laissé par la guerre civile guatémaltèque, examinera également les liens supposés de ces groupes avec les agents de l'Etat et le crime organisé.

    L'accord a abouti après plusieurs semaines de négociations, facilitées par Human Rights Watch pour trouver des bases communes entre le Gouvernement, les groupes locaux défenseurs des droits et le médiateur du Gouvernement guatémaltèque pour les droits humains. Nous avons également aidé les parties concernées à rédiger les termes de l'accord final. L'accord sera mis en oeuvre dans les six mois et sera observé par Human Rights Watch.

    Pour en savoir plus sur la situation des droits humains au Guatemala, voir : http://www.hrw.org/americas/guatemala.php (en anglais)

    La situation des droits humains au Burundi

    L'accord de cessez-le-feu signé le 3 décembre 2002 était censé mettre un terme à la guerre civile au Burundi, mais sa rédaction en termes vagues et son manque d'application ont ouvert la voie à de nouveaux affrontements. Le 21 février 2003, le groupe rebelle du Conseil National pour la Défense de la Démocratie-Forces pour la Défense de la Démocratie (CNDD-FDD), a dénoncé l'accord et rompu les négociations avec le Gouvernement.

    Le 28 février pour coïncider avec la visite au Burundi du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Human Rights Watch a publié un document de présentation intitulé " Burundi : les civils payent le prix d'un processus de paix chancelant ", apportant des éléments de preuves du récent massacre de civils par les militaires burundais. Les soldats gouvernementaux auraient également violé des femmes, incendié et pillé des villages dans les environs des communes de Kinyinya et Nyabitsinda. L'armée a empêché les habitants, qui avaient été forcés à fuire, de regagner leurs maisons. Invoquant des raisons de sécurité, les militaires ont aussi refusé, depuis la mi-janvier, l'autorisation aux organisations d'aide humanitaires d'accéder à plusieurs vastes régions de la province de Ruyigi. 

    Après la publication du communiqué de HRW, les autorités burundaises ont informé les Etats-Unis qu'elles faciliteraient la délivrance d'une aide humanitaire dans l'est du Burundi. Mais si les responsables burundais ont permis à Médecins sans Frontières d'accéder un seul jour à la région, l'accès en a été depuis bloqué. Human Rights Watch surveille l'évolution de la situation.

    Dans ses notes, Human Rights Watch exposait également les énormes manquements constatés dans le procès de deux officiers jugés pour le massacre de 173 civils le 9 septembre 2002. Le tribunal a seulement jugé les officiers coupables de "manquement aux ordres donnés" et leur a infligé une peine de quatre mois de prison, inférieure à leur période de détention préventive. Grâce au travail de Human Rights Watch pour découvrir le lieu et la date des audiences, les observateurs locaux et internationaux ont pu être présents pour surveiller le déroulement de la procédure. Avant de quitter le Burundi, le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a publié un communiqué de presse reprenant beaucoup des faits énoncés par Human Rights Watch et a souligné que le procès du massacre d'Itaba ne s'était pas déroulé conformément aux règles internationales. Cinq jours plus tard, l'Union européenne appellait le Gouvernement burundais à établir une commission d'enquête neutre pour préparer un nouveau procès, jugeant le procès précédent particulièrement inadéquat.

    Lire le document de présentation sur :
    http://www.hrw.org/french/reports/burundi2003/burundi0203.htm

    Pour davantage d'informations sur le travail de Human Rights Watch concernant le Burundi et les Grands Lacs, voir :
    http://www.hrw.org/french/centralafrica/

    HRW et le Congrès américain reclament la remise en liberté de deux ouvriers chinois

    Human Rights Watch a aidé à rédiger et a collecté les signatures d'une lettre adressée par les membres du Congrès des Etats-Unis réclamant la libération immédiate de deux prisonniers, Yao Fuxin et Xiao Yunliang, de la région de Liaoyang dans la province de Liaoning, dans le nord-est de la Chine. En mars 2002, ils avaient été accusés de subversion, un crime passible de la peine de mort ou de la prison à vie, apparemment pour avoir organisé un mouvement pacifique d'ouvriers des usines de la région contre la corruption et pour l'amélioration du traitement des ouvriers licenciés. Les ouvriers de Liaoyang avaient fait part de leurs doléances, déjà anciennes, au Gouvernement concernant les retraites, les assurances et les arriérés de salaires, ainsi que la corruption de l'encadrement dans les usines de la région.

    La lettre s'inquiétait de ce que cette détention viole les droits des citoyens garantis par la Constitution chinoise ainsi que par les Traités internationaux signés ou ratifiés par la Chine, notamment le Pacte des droits civils et politiques et le Pacte des droits économiques, sociaux et culturels. La lettre a été remise en main propre par le Représentant américain Bernie Sanders au Président Jiang Zemin le 15 juin, date du procès. Aucun verdict n'a été rendu à ce jour.

    Pour en savoir plus sur les droits humains en Chine, voir :
    http://hrw.org/asia/china.php (en anglais)

    Un rapport de HRW cité devant la Commission des affaires étrangères du Sénat américain qui recevait Hamid Karzai

    Barbara Boxer, Sénateur démocrate de Californie et personnalité en vue de la défense des femmes d'Afghanistan, a interpellé le Président Hamid Karzai quand il s'est présenté devant la Commission des Affaires étrangères du Sénat la dernière semaine de février. Elle lui a parlé de la situation des femmes et filles détenues par la police pour avoir été surprises seules avec des hommes étrangers à leur famille et qui doivent subir des examens médicaux pour déterminer si elles ont eu des relations sexuelles. Ces abus et d'autres ont été récemment exposés dans le rapport de Human Rights Watch intitulé "We Want to Live as Humans: Repression of Women and Girls in Western Afghanistan," auquel s'est référée le Sénateur Boxer à plusieurs reprises au cours de la session de la Commission.

    Lire ce rapport en anglais sur :
    http://www.hrw.org/reports/2002/afghnwmn1202/

    Une figure de l'opposition ouzbèke liberée mais la répression des voix critiques continue

    Ergash Bobojanov, figure de l'opposition ouzbèke arrêtée et accusée de diffamation, a été libéré en vertu d'une amnistie présidentielle le 26 février, au lendemain de la publication par Human Rights Watch d'un communiqué de presse réclamant sa libération.

    La police avait arrêté Bobojanov, un membre du parti d'opposition "Birlik" (Unité), dans la vallée de Ferbana le 17 février. La police l'avait battu et accusé du crime de diffamation en raison d'articles de presse publiés en 1999 et 2001 critiquant le Gouvernement et mettant en lumière la corruption des responsables locaux.

    Bobojanov n'est qu'une des nombreuses victimes de la perpétuelle intolérance du Gouvernement ouzbèke face aux critiques. Le 22 février, la police de Tachkent a arrêté Oleg Sarapulov, assistant d'un journaliste indépendant et l'a détenu pendant deux jours sans qu'il puisse contacter avocat, famille ou amis. Il a été interrogé à propos de deux articles critiques sur le Gouvernement ouzbèke parus sur internet, qui étaient alors en sa possession et qu'il a été accusé de faire circuler. Plus récemment, le 7 mars, Husnidin Kutbidinov de Radio Free Europe/Radio Liberty et Yusuf Rasulov de Voice of America ont été agressés et battus par un groupe d'une vingtaine d'hommes qui auraient agi sur ordre de la police de Tachkent. Les deux journalistes couvraient alors une manifestation de femmes liées à des prisonniers religieux. La police a confisqué leur matériel et les interviews des femmes qu'ils avaient enregistrées. Des officiers de police en uniforme ont assisté à l'agression sans intervenir. Enfin, le 13 mars, les autorités ont démis de ses fonctions le rédacteur en chef de Khuriat, l'un des principaux journaux d'Ouzbékistan, semble-t-il parce qu'il avait publié des articles sur les droits de l'enfant.

    Les incidents mentionnés ci-dessus, harcèlements, arrestations et agression, ont fait naître de graves préoccupations sur les perspectives de résultats de la réunion de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) qui doit se tenir à Tachkent, la capitale de l'Ouzbékistan, au début du mois de mai.

    Human Rights Watch et plus de cinquante ONG partenaires ont appelé la Banque à conditionner la tenue de la réunion à des progrès concrets en matière de droits humains et de démocratie, afin de s'assurer que cette réunion ne sera pas interprétée comme une approbation de la politique répressive du Gouvernement ouzèke. Dans son nouveau plan stratégique pour l'Ouzbékistan, publié le 16 mars, le Banque a dressé un certain nombre de critères que les autorités ouzbèkes devront remplir concernant l'amélioration de la situation des droits humains dans ce pays. Mais elle n'a pas lié ces progrès à la tenue de la réunion annuelle à venir.

    Pour en savoir plus sur cette campagne, voir :
    http://www.hrw.org/campaigns/uzbekistan/ (en anglais)

    Les élections arméniennes marquées par une série d'abus

    Après le premier tour des élections présidentielles arméniennes, le 19 février, la police a arrêté près de deux-cents responsables de campagne et partisans de l'opposition dans le but évident d'intimider et de déstabiliser celle-ci avant le second tour. Un communiqué de presse publié par Human Rights Watch a contribué à une vague de protestations au plan local et international, qui a abouti à la libération de 32 détenus.

    Quelque soixante-quinze militants de l'opposition ont été détenus pendant quinze jours en vertu du Code pénal administratif de l'Arménie, hérité de l'ère soviétique et fortement controversé, pour de soi-disants violations de l'ordre public avant le second tour de l'élection. En septembre 2002, le Conseil de l'Europe avait appelé l'Arménie à abroger ce Code sur la base de son application abusive.

    Human Rights Watch a apporté la preuve des nombreuses irrégularités, dont des bourrages d'urnes, des intimidations et des arrestations arbitraires qui ont marqué le scrutin du 5 mars. Dans une déclaration inhabituellement ferme, faite le 6 mars lors d'une conférence de presse à Erevan, la Mission internationale d'observation des élections, composée d'observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe et du Conseil de l'Europe, a indiqué que le déroulement des élections n'avait pas respecté les critères internationaux et dénoncé les " bourrages d'urnes de grande ampleur à travers le pays ".

    Voir le communiqué de presse de HRW sur :
    http://hrw.org/press/2003/03/armenia030703.htm (en anglais)

    Le Festival international du film de Human Rights Watch à Londres et Genève

    Du 28 mars au 3 avril, le Festival international du film de Human Rights Watch a présenté le premier Festival annuel des droits humains à Genève, qui coïncidait avec la réunion de la 59ème session de la Commission des droits de l'homme de l'ONU. Le festival a ouvert avec la projection de "Bloody Sunday," de Paul Greengrass, relatant les événements tragiques survenus à Derry, en Irlande du Nord, en janvier 1972. Parmi les autres événements du Festival, ont été également projetés le documentaire polémique d'Eugene Jarecki "The Trials of Henry Kissinger," un film de Nicolas Rossier sur les Arabes et les musulmans vivant dans les Etats-Unis de l'après-11 Septembre et le portrait réalisé par Masoud Raouf d'immigrants iraniens au Canada. Les projections ont été suivies de débats animés par des spécialistes des droits humains. Par ailleurs, le Festival international du film de Human Rights Watch International Film Festival s'est déroulé pour la septième année à Londres du 12 au 20 mars 2003.

    Pour en savoir plus, voir en anglais : http://www.hrw.org/iff/