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Vietnam : les délégués des Nations Unis devraient condamner les arrestations internet
(New York, 31 mars 2003) L'usage par le Vietnam d'inculpations pour espionnage à l'encontre de dissidents pacifiques viole clairement les obligations internationales concernant les droits humains du Vietnam, et cette pratique devrait être sévèrement condamnée par les délégués à la Commission des Droits de l'Homme des Nations Unies actuellement en réunion à Genève, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui.


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En anglais :

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" Le Vietnam a signé des traités des Nations Unis protégeant le droit d'expression. Cependant il met en prison des civils utilisant internet pour exprimant leurs opinions. Ceci se passe pendant que le Vietnam prend part aux délibérations faites par la plus grande instance des Nations Unies chargée des droits humains. Les délégués devraient appeler publiquement le Vietnam à cesser ces arrestations. "

Brad Adams, le directeur exécutif de la division Asie de Human Rights Watch


 
" Le Vietnam a signé des traités des Nations Unis protégeant le droit d'expression. Cependant il met en prison des civils utilisant internet pour exprimant leurs opinions, " a déclaré Brad Adams, le directeur exécutif de la division Asie de Human Rights Watch. "Ceci se passe pendant que le Vietnam prend part aux délibérations faites par la plus grande instance des Nations Unies chargée des droits humains. Les délégués devraient appeler publiquement le Vietnam à cesser ces arrestations. "

Human Rights Watch a notamment condamné l'arrestation le 17 mars 2003 du célèbre physicien Dr Nguyen Dan Que devant sa maison à Ho Chi Minh City. Selon le ministère vietnamien des affaires étrangères, Dr. Que sera poursuivi en justice sous l'article 80 du code pénal vietnamien pour avoir envoyer des informations cruciales du gouvernement vietnamien par internet. L'article 80 couvre les crimes d'espionnage et stipule des peines allant de douze ans de prison à la peine de mort. Les officiels prétendent que l'arrestation a eu lieu dans un café internet, alors que sa famille conteste cette affirmation. La police a fouillé sa maison et a confisqué son ordinateur portable ainsi que ses essais écrits.

Dr. Que, un célèbre partisan de la démocratie et des droits de l'homme, avait été libéré dans le cadre d'une amnistie de prisonniers en 1998 alors qu'il purgeait une peine de 20 ans de prison. Même depuis sa libération, il a été maintenu sous haute surveillance et ne fut pas autorisé à reprendre son activité médicale en tant qu'endocrinologiste. Sa famille n'a pas eu le droit d'entrer en contact avec lui depuis son arrestation le 17 mars.

L'année dernière, Human Rights Watch l'a honoré de la récompense Hellman/Hammett, un prix récompensant les auteurs réprimer dans le monde.

" Dr Que devrait être libéré immédiatement et inconditionnellement, " a affirmé Adams. " Pour le droit international, il n'a commis aucun crime. "

D'autres dissidents au Vietnam ont été emprisonnés au cours des derniers mois et affligés des peines lourdes, beaucoup d'entre eux pour avoir utiliser internet afin d'exprimer leurs opinions. En décembre dernier, Nguyen Khac Toan fut mis en prison pour douze ans, inculpés pour espionnage. L'appel pour réviser sa peine sera entendu le 2 avril.

Pham Que Duong a été arrêté le 28 décembre 2002 et accusé sous l'article 80, mais n'a toujours pas eu droit a un procès. Il a 71 ans et est un ancien colonel de l'Armée de Libération du Peuple. Il a ensuite quitté le parti communiste et est devenu activiste pour la démocratie. Sa famille n'est pas autorisée à lui fournir la nourriture et les médicaments dont il a prestement besoin.

En octobre dernier, Li Chi Quang fut arrêté dans un café internet à Hanoi alors qu'il envoyait un email à un partisan de la démocratie à l'étranger. Il reçut une peine de quatre ans, accusé de faire de la propagande contre le régime.

Pham Hong Song fut arrêté en mars 2002 et accusé d'espionnage sous l'article 80. Son crime était d'avoir traduit un article sur la démocratie provenant du site web de l'ambassade des Etats-Unis, et de l'avoir ensuite envoyé à des amis et à des officiels vietnamiens. Sa traduction fut par la suite mise sur internet.

Le Vietnam est actuellement l'un des 53 membres de la Commission des Droits de l'Homme des Nations Unis. Il a ratifié la Convention Internationale sur les Droits Civils et Politiques, qui, sous l'Article 19, protège le droit de " chercher, recevoir et transmettre des informations et des idées de toute sorte, sans tenir compte des frontières, que ce soit par oral, écrit ou imprimé, ou par tout autre moyen de communication de son choix. "

L'assistant ministériel vietnamien pour les affaires étrangères, Dao Viet Trung, a parlé à la Commission à Genève le 19 mars et a fait particulièrement référence à l'engagement de la part de Hanoi à la Convention Internationale sur les Droits Civils et Politiques. " Sous la Constitution, les lois et les politiques de l'Etat du Vietnam, les droits de l'homme sous tous leurs aspects sont garantis " a-t-il déclaré. " Notre but a toujours été d'assurer la meilleure réalisation des droits et des intérêts du peuple. " Human Rights Watch a vivement conseillé les délégués des Nations Unies, dans leurs discours et leurs commentaires publiques à appeler à la cessation immédiate de ces arrestations récentes.