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Rapport Mondial 2003 : Congo FREE    Recevez des Nouvelles 
Récentes attaques contre la liberté d'expression et la liberté d'association dans la RDC

La signature récente d'un accord de paix et la création d'un gouvernement national transitoire dans la République Démocratique du Congo a eu un impact minime sur la diminution des attaques menées contre les militants des droits humains, des journalistes et des membres de la société civile. Les cas suivants d'arrestations, de violences physiques et d'intimidations sont parmi ceux documentés par Human Rights Watch pendant les trois derniers mois. Human Rights Watch demande urgemment au nouveau gouvernement, qui inclut des groupes responsables de ces attaques, de reconnaître la contribution précieuse que des militants indépendants peuvent apporter au pays en pleine transition et de s'assurer du meilleur respect de l'état de droit et de la liberté d'expression.


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En anglais :
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Sud Kivu
  • Donatien Kisangani Mukatamwina, un militant pour les droits humains travaillant avec le groupe de Solidarité Echange pour le Développement Intégral (SEDI) à Uvira, a été arrêté le 27 juin par des agents du RDC-Goma, appuyé par le Rwanda, puis battu et détenu pendant 13 jours sans inculpation. Il fut arrêté près des postes de frontières du Burundi alors qu'il voyageait pour une courte visite dans le pays. Quelques jours avant son arrestation, les agents de sécurité du RDC-Goma, visitèrent les bureaux de la SEDI et interrogèrent le Secrétaire Général, Remy Ngabo, sur le travail de l'organisation et ses fondateurs.
  • Le 28 mai 2003, les agents du service de renseignements ont arrêté Joseph Nkinzu, directeur de la Radio Rehema. Il a été détenu pendant deux jours et battu sévèrement avec un morceau de pneu. La police lui a demandé de signer un accord stipulant qu'il ne diffuserait plus aucune information qui serait opposée au RDC-Goma. Il n'a été inculpé d'aucun crime. Radio Rehema est soutenue par l'église protestante. Nkinzu et Ben Kabamba, directeur de Radio Maria, soutenue par l'église catholique, ont tous deux été menacés à plusieurs reprises entre les mois d'avril et de mai 2003 pour avoir diffusé des informations jugées défavorables au RDC-Goma. La radio indépendante, Radio Maendeleo a été fermée à partir du début du mois décembre 2002 jusqu'au mois de juillet, après avoir présenté un reportage sur le mécontentement général de la politique du RDC-Goma. Plusieurs de ses membres du personnel ont été détenus quand le RDC-Goma ferma la radio en décembre.
  • Maître Charles Katambayi, un membre actif du barreau et de l'association des défenseurs judiciaires a été tué devant chez lui. Les soldats du RDC-Goma de Uvira lui ont tiré dessus le 25 mai 2003. Le jour suivant, un officier militaire (également du RCD-Goma) retrouva le soldat qui était censé être responsable du crime et l'exécuta sommairement.
  • Pascal Kabungulu et Betu Kajigi de l'organisation Héritiers de la Justice à Bukavu, ont été menacés au mois de mai et sont partis se cacher après avoir dénoncé l'exploitation des ressources par les officiers du RDC-Goma à Kamituga et Mwenga. Deux partenaires de l'organisation à Kamituga, Désiré Kisuku Mwassa Bindi et Ngama Kasuku de l'ONG CFGL, ont été arrêtés par le RDC-Goma le 29 mai, soi disant pour avoir fourni des informations à Héritiers de la Justice.
  • Des marches furent organisées à travers le pays le 10 mai 2003 par le groupe 'Société Civile', soutenant une délégation de la capitale Kinshasa se rendant dans les zones sous le contrôle des rebelles pour la première fois en cinq ans, nommée 'la caravane de la paix'. Les agents du RDC-Goma à Bukavu ont tiré sur les militants qui sont venus par milliers afin d'accueillir la délégation en ville et à l'aéroport local. Ils furent battus et arrêtés. Des officiels du bureau du gouverneur (qui ont été dûment informés de la marche) ont vivement conseillé aux dirigeants de Société Civile d'annuler les marches lorsqu'il fut clair que la délégation de Kinshasa ne viendrait pas à temps ce jour là, apparemment du à une opposition officielle à la visite. Un manifestant a été tuée par une balle directe, trente huit ont été blessés par balle et au moins sept autres personnes ont été arrêtées et détenues pour une période allant de deux à sept jours.
  • Bibiche Ntibonera, une jeune militante et directrice de NGO SOS-Femmes battues, qui soutient les femmes battues, fut arrêtée et sévèrement battue le 11 avril 2003 par les soldats du RDC-Goma alors qu'elle essayait de lire une lettre de la Société Civile du Sud Kivu, protestant contre les conflits récents entre le RDC-Goma et un petit groupe armé de Mudundu-40. Deux semaines plus tard, elle fut évacuée à l'hôpital de Kinshasa souffrant de conséquences sévères du passage à tabac. Les agents de la sécurité de la RDC-Goma ont aussi harcelé certaines organisations qui avaient signé cette lettre. Ils ont pillé les bureaux des organisations pour les droits de l'enfant, BAIOD et Jeunes sans Frontières à plusieurs reprises entre les mois d'avril et de mai, provoquant la fermeture des deux bureaux. Les officiels du bureau du gpouverneur auraient encouragé Jeunes sans Frontières à reprendre leur travail, mais ont lancé un avertissement sur l'affichage des bulletins d'information en dehors de ses bureaux. Les deux bureaux sont restés fermés.
  • Descartes Mponge, de l'organisation ACADHOSHA basée à Shabunda et qui dénonce les violations des droits humains et aide les victimes de viols à obtenir un accès aux soins médicaux dans la ville de Bukavu, fut arrêté par le RDC-Goma le 24 mars à Bukavu et détenu pendant deux jours. Il n'a pas comparu devant un juge et ne fut pas informé des raisons de sa détention.
Nord Kivu

  • Les agents de la Direction générale de migration du RDC-Goma ont arrêté Valérien N'zchanzchu Kenda Kenda à Goma le 7 mai et l'on détenu pendant 12 jours après qu'il ait écrit au RDC-Goma, demandant une permission pour les membres de Société Civile dans le Nord Kivu de pourvoir manifester tranquillement en faveur de la caravane de la paix. Les principaux officiels du RDC-Goma ont déclaré à Human Rights Watch que son délit résidait dans le fait qu'il ait signé la lettre alors que son statut de leader de l'organisation est discutable. Il n'y a pas eu de marches à Goma.
  • Richard Muhindo Bayindu, directeur général du Centre de Recherche sur l'Environnement, la Démocratie et les Droits de l'Homme (CREDDHO) à Goma, a été arrêté, battu et détenu par le RDC-Goma pendant plusieurs heures le 29 avril 2003.
Ituri

  • Les membres du personnel de Justice Plus, une organisation pour les droits humains travaillant à Ituri, au Nord-est du Congo, ont été harcelés et menacés par l'Union des Patriotes Congolais (UPC) le 5 février 2003 après que leur directeur ait donné une interview sur une chaîne de radio internationale sur les droits humains en Ituri. Deux employés ont été arrêtés et leur équipement de bureau fut saisi. Certains des membres de Justice Plus sont partis se cacher craignant pour leur vie. L'UPC a déclaré que les membres de Justice Plus 'représentaient un danger pour eux-mêmes'. Les deux employés ont par la suite été libérés sans inculpation et l'équipement fut retourné après une intervention de Human Rights Watch.
Maniema

  • Dieudonné Muzaliwa Bulambo, un journaliste de Radiotélévision Nationale du Congo (RTNC) à Kindu, a été victime d'un passage à tabac sévère par les soldats du RDC le 2 mai 2003 après avoir déclaré que des soldats rwandais étaient dans la région. La RTNC, qui est affiliée au RDC soutenu par le Rwanda, le licencia alors qu'il était encore à l'hôpital, se remettant de ses blessures.
Lubumbashi

  • Une cour à Likasi, à 80 miles de Lubumbashi, a jugé Donatien Nyembo Kimuni, du journal indépendant La Tribune, coupable de diffamation criminelle le 11 juillet 2003 et l'a condamné à cinq ans de prison. Les accusations retenues contre lui étaient en relation avec l'article qu'il a écrit au mois de juin et portant sur les mauvaises conditions de travail du personnel dans les mines de la région, riche en ressources naturelles.
  • Deux militants des droits humains, Prince Kumwamba de l'Association Africaine pour les Droits de l'Homme (ASADHO) et Grégoire Mulamba Tshisakamba du Centre pour les Droits de l'Homme et le Droit Humanitaire (CDH) ainsi que huit autres civils ont été acquittés par la Cour d'Ordre Militaire (COM) des accusations portées contre eux pour avoir provoqué des mouvements de rebellions. Huit habitants de Lubumbashi furent arrêtés le 16 avril 2003 pour être en possession d'un communiqué de presse publié par des groupes locaux de droits humains et qui avait critiqué les opérations continues de la COM, malgré la promesse du gouvernement de l'abolir avant la fin de l'année 2002. Lorsque deux militants sont allés au quartier général de la COM plus tard dans la journée afin d'obtenir des informations sur huit personnes détenues, ils furent arrêtés et leurs mains ligotées derrière le dos.
  • Jean Pierre Muteba, un syndicaliste de Gecamines à Lubumbashi fut détenu brièvement par des agents de sécurité du gouvernement le 18 mars alors qu'il participait à un séminaire sur l'exploitation des ressources naturelles. Il a été le dirigeant des mouvements de la société civile contre le pillage des ressources.
Kinshasa

  • Le 10 juin 2003, la police nationale fit une descente dans les bureaux d'une station de radio dirigée par une église locale et dans les studios d'une chaîne de télévision, Radiotélévision Message de vie (RTMV), qui diffuse principalement des programmes religieux. La police a menacé physiquement le directeur Fernando Kutino et les journalistes présents et a confisqué l'équipement de transmission et de diffusion des studios. Kutino, le pasteur du mouvement 'Sauvons le Congo' aurait connu un succès croissant dans les semaines suivant ces événements. RMTV reste interdite.
  • Un journaliste de la chaîne de télévision Tropicana TV a été brièvement détenu et interrogé alors qu'il filmait la dispersion, par la police, des manifestations organisées par le parti d'opposition, l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), le 23 avril 2003. Les forces de la police l'ont forcé à effacer les images qu'il avait enregistrées.
Kasai

  • Il a eu une attaque à la liberté d'expression au Kasai. Les forces de police nationales congolaises ont arrêté Roger Salomon Lulemba bin Kiabululu, correspondant pour l'hebdomadaire L'Eveil, dans la ville de Tschikapa le 12 juillet 2003. Il fut battu et détenu jusqu'au lendemain car il aurait essayé d'entrer en contact avec les officiels de la mairie en dehors des heures de travail normales. Le même jour, la police a aussi arrêté Gustave Mpinganayi, travaillant pour la chaîne de radio, Radio Kilimandjaro, et fut détenu pendant quatre heures à Kamonia, un village voisin et riche en diamants. Un peu plus tôt, au cours de cette même journée, Mpinganayi avait présenté un litige entre deux commerçants de diamants. Deux semaines plus tôt, les soldats des Forces Armées Congolaises (FAC) à Tshikapa, avaient battu un journaliste de la télévision, essayant de l'empêcher de filmer un match de football entre deux équipes locales. Il fut détenu avec le caméraman et soumis à un interrogatoire.