Human Rights News
Human Rights in the U.S. FREE    Join the HRW Mailing List 
Témoignages extraits de Nous ne sommes pas des ennemis : crimes motivés par la haine perpétrés contre des Arabes, des musulmans et ceux perçus comme étant arabes ou musulmans après le 11 septembre.

«Je possède un motel à SeaTac, dans l’état de Washington. Début octobre 2001, un homme s’est approché de moi alors que je garais ma voiture et m’a dit «Rentre chez toi. On va venir te botter le cul.» Je lui ai expliqué que j’étais sikh, que j’avais été élevé en Inde, puis que j’étais devenu américain il y a de nombreuses années. Il n’a pas pris la peine de m’écouter et a déclaré «On s’en fout. Vous vous ressemblez tous.»
Le même homme est revenu dans mon motel le matin du 19 octobre, à 7 heures et m’a crié «Tu es encore là ? !» Je lui ai dit «Où pourrais-je aller ? C’est mon pays ici!» Il est devenu encore plus furieux et nerveux. Il a sorti une canne en métal et m’a frappé sur la tête et m’a crié «Vas te faire voir chez Allah.» J’ai saigné abondamment et j’ai dû aller à l’hôpital. J’ai eu dix points à la tête.»
Karnail Singh, sikh américain de SeaTac, Washington.

«Le matin du 18 juin 2002, je suis allée dans une pharmacie pour récupérer un médicament contre les allergies… Une femme, en colère parce que j’avais laissé l’un de mes enfants dans ma voiture pendant que je récupérais le médicament a commencé à me faire des reproches. Elle m’a dit, «J’ai tout appris sur vous [les musulmans] ces 10 derniers mois et y’en pas un seul d’entre vous auquel je ferais confiance.» J’ai essayé de m’éloigner d’elle mais la femme m’a poussée au sol violemment et a commencé à tirer sur mon hijab. Je lui ai crié de me laisser partir, que j’avais du mal à respirer mais la femme continuait de tirer sur mon hijab. Dans un moment de panique, j’ai enlevé mon hijab pour ne pas être étranglée. La femme m’a alors tirée par les cheveux vers le devant du magasin. La femme ne m’a pas laissée partir jusqu’à l’arrivée de la police. Mes jeunes enfants ont assisté à cette scène bien triste.»
Une musulmane américaine de Houston, Texas.

«Le responsable des dégâts [à la mosquée] est allé au troisième étage, a cassé un tuyau dans la salle de bain et a bourré le lavabo avec une serviette de toilette pour le faire déborder. L’eau du troisième étage s’est infiltrée par le plafond au second étage où se trouve la salle de prière principale. L’eau du troisième étage a fait tomber des carreaux de plastique du plafond en une grosse pile. L’eau est allée jusqu’au sous-sol. Je n’ai pas pu monter au second, par les escaliers, sans avoir d’abord à dégager un passage et à écarter les débris. L’eau s’était infiltrée jusqu’au sous-sol et les carreaux du plafond étaient tombés au sol. Quand je suis allé au sous-sol, l’eau coulait à flots depuis le plafond.
Les vandales ont arraché des posters des murs et ont arraché des cadres avec des versets du Coran, des murs d’une salle de classe au troisième étage. Environ cent copies du Coran ont été éparpillées sur le sol dans tout le bâtiment. Certaines étaient endommagées mais pas toutes. Le lustre dans la salle de prière principale a été détruit, la chaire a été renversée, l’amplificateur et les haut-parleurs ont été jetés au rez-de-chaussée, même chose avec les tapis de prière. Ils ont coupé tous les fils des haut-parleurs, même ceux des haut- parleurs fixés en hauteur sur le mur. Ils ont arraché les draperies et les rideaux. Des vases de métal ont été renversés au sol. Des meubles de rangement contenant les dossiers pour les cours d’instruction religieuse du dimanche au rez-de-chaussée ont été ouverts et renversés. D’autres objets endommagés formaient un gros tas de débris. Deux devis ont chiffré les dégâts et les deux les ont estimés à environ USD 379 000.»
Siraj Haji, membre de la Fondation islamique de l’Ohio Central, soumise à un acte de vandalisme le 29 décembre 2001.