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Rapport Mondial 2002 : Angola FREE    Recevez des Nouvelles 
Angola : davantage de protection nécessaire pour les personnes déplacées à l'intérieur de leur pays
Les efforts de l'O.N.U critiqués
(New York, 3 juillet 2002) Les Nations Unies et le gouvernement angolais ne fournissent pas actuellement une protection suffisante aux centaines de milliers de personnes déplacées au cours de la guerre civile en Angola, a affirmé Human Rights Watch dans un document d'information publié aujourd'hui.


Sur le même thème

En français :
Nations Unies : protéger les personnes déplacées en Angola

Communiqué de presse, 5 mars 2002

En anglais :
The War is Over: The Crisis of Angola's Internally Displaced Continues
A Human Rights Watch Background Briefing Paper
(PDF file, 16 pages)

United Nations Coordination of IDP Protection in Angola
Human Rights Watch Chart

ACRONYMS from the Chart
"United Nations Coordination of IDP Protection in Angola"


Testimonies from Displaced Persons, 2000 and 2001

United Nations: Protect the Displaced in Angola
Press Release, March 5, 2000

Personne en Angola ne devrait être contraint de se déplacer contre sa volonté. Les Nations Unies et le gouvernement angolais disposent de plans, sur le papier, pour protéger les populations déplacées à l'intérieur de leur pays, mais sur le terrain, ces lois et ces programmes ne sont pas mis en pratique.

Peter Takirambudde, Directeur Exécutif de la division Afrique de Human Rights Watch


 
Aujourd'hui, le Secrétaire Général adjoint des Nations Unies pour les affaires humanitaires et coordonnateur pour les secours d'urgence, Kenzo Oshima, a entamé une mission d'évaluation en Angola. Le 11 juillet, le Conseil de Sécurité des Nations Unies doit discuter du renouvellement du mandat du Bureau des Nations Unies en Angola.

Les déplacés internes en Angola continuent de voir leur sécurité gravement menacée. Ils sont ainsi exposés à un harcèlement de la part des forces gouvernementales, à des restrictions à leur liberté de mouvement et à des retours forcés vers des zones où ils risquent persécution politique et atteintes aux droits humains, a déclaré Human Rights Watch. Des centaines de milliers continuent de vivre dans des conditions misérables, dans les camps gérés par le gouvernement, sans accès aux vivres ni aux soins médicaux de base.

La visite d'Oshima se produit juste avant le début d'un processus formel de réinstallation des déplacés internes.

"Personne en Angola ne devrait être contraint de se déplacer contre sa volonté, " a déclaré Peter Takirambudde, Directeur Exécutif de la division Afrique de Human Rights Watch. "Les Nations Unies et le gouvernement angolais disposent de plans, sur le papier, pour protéger les populations déplacées à l'intérieur de leur pays, mais sur le terrain, ces lois et ces programmes ne sont pas mis en pratique. "

Plusieurs agences des Nations Unies travaillent avec les déplacés internes, en Angola mais aucune agence onusienne n'a clairement la responsabilité d'assurer la protection des déplacés internes. Cette situation a contribué au manque d'attention dont ont souffert ces populations. Actuellement, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (B.C.A.H.) que dirige Kenzo Oshima est responsable de la coordination d'ensemble des initiatives pour assister les déplacés internes, y compris les actions de protection. Mais le B.C.A.H. en Angola est déjà surchargé de travail et ne dispose pas d'expertise réelle en matière d'actions de protection, a affirmé Human Rights Watch.

Depuis la mort du chef rebelle, Jonas Savimbi, en février, l'Angola a accompli de rapides progrès pour mettre un terme à trente années de conflit. Cependant, en dépit d'un cessez-le-feu décidé en avril et de progrès dans les négociations pour aboutir à une paix permanente, la nécessité de prêter attention à la situation des déplacés internes s'est faite encore plus urgente. Alors que l'accès à des zones anciennement tenues par les rebelles devient possible, le nombre d'Angolais demandant une assistance immédiate est en augmentation, rendant plus aiguë la crise humanitaire et soulevant la possibilité de nouvelles atteintes aux droits humains.

Au moins un tiers des treize millions d'Angolais ont été déplacés à l'intérieur de leur pays. 435 000 autres Angolais ont carrément fui leur pays pendant la guerre et sont donc réfugiés à l'étranger.

Human Rights Watch affirme considérer, en principe, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (U.N.H.C.R.) comme la plus pertinente des agences onusiennes pour assurer la responsabilité opérationnelle de la protection des déplacés internes en Angola. Human Rights Watch base son appréciation sur l'expérience pratique de l'agence en matière de protection et sur son expertise auprès des communautés déplacées de force. Cependant, le H.C.R. a été contraint de diminuer son implication auprès des déplacés internes en Angola, suite à la fin des appuis américain et japonais à ce programme.

Comme le B.C.A.H. est actuellement la seule agence des Nations Unies sur le terrain, en Angola, ayant la capacité de fournir des services de surveillance et de protection, Human Rights Watch a exhorté le B.C.A.H. à poursuivre ses activités de protection auprès des déplacés internes en Angola. En l'absence d'officiers de protection du H.C.R. dans toutes les provinces, le B.C.A.H. devrait également assumer la responsabilité des cas où une protection individuelle est nécessaire et celle de transmettre aux autorités gouvernementales les doléances des gens. Human Rights Watch a exhorté le H.C.R. à inclure la protection des déplacés internes dans ses programmes de rapatriement des réfugiés et a appelé les gouvernements des pays bailleurs à fournir des fonds à cet effet.

Human Rights Watch a également appelé le Conseil de Sécurité des Nations Unies à inclure des dispositions claires relatives à la protection des déplacés internes dans la résolution dont il discutera le 11 juillet.