Communiqués de presse
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Kenya : le gouvernement néglige les orphelins du SIDA
Des millions d'enfants en Afrique ne reçoivent aucune protection de l'état
(New York, 25 juin 2001) Le gouvernement kenyan ne parvient pas à prendre en charge les millions d'enfants rendus orphelins par le SIDA ou dont les familles souffrent de cette maladie, accuse Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd'hui.

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Dans l'ombre de la mort : VIH/SIDA et droits des enfants au Kenya

Kenya: In the Shadow of Death: HIV/AIDS and Children's Rights in Kenya
Report, June 2001


"Les droits des enfants sont la pièce manquante dans la crise du SIDA. Si leurs parents étaient morts d'une toute autre façon, ces enfants auraient représenté une priorité absolue. Mais parce que leurs parents sont morts du SIDA, avec tout ce que cela signifie de négatif, ils sont au plus bas de la liste des préoccupations du gouvernement."

Joanne Csete, chercheuse à la Division des Droits de l'Enfant de Human Rights Watch


 
"Les droits des enfants sont la pièce manquante dans la crise du SIDA. Si leurs parents étaient morts d'une toute autre façon, ces enfants auraient représenté une priorité absolue. Mais parce que leurs parents sont morts du SIDA, avec tout ce que cela signifie de négatif, ils sont au plus bas de la liste des préoccupations du gouvernement." Joanne Csete, chercheuse à la Division des Droits de l'Enfant de Human Rights Watch.

Le VIH/SIDA a fait environ un million d'orphelins au Kenya et au moins 13 millions en Afrique. Il a marginalisé et appauvri des millions d'autres enfants dans de nombreux pays africains. La maladie a également affaibli la famille étendue et les autres formes de communauté vers lesquelles les enfants se tournent habituellement.

Le rapport, "A l'ombre de la mort: VIH/SIDA et les droits des enfants au Kenya" avance que le gouvernement kenyan a échoué à assumer la responsabilité des enfants encore davantage exposés à des violations des droits de l'homme, quand la maladie ravage leurs familles. Lorsque les enfants sont contraints de devenir soutiens de famille, ils doivent abandonner leur scolarité et sont souvent forcés d'accepter des travaux potentiellement dangereux et inappropriés pour des enfants.

"Les droits des enfants sont la pièce manquante dans la crise du SIDA.", déclare Joanne Csete, chercheuse à la Division des Droits de l'Enfant de Human Rights Watch et auteur du rapport. "Si leurs parents étaient morts d'une toute autre façon, ces enfants auraient représenté une priorité de premier ordre. Mais parce que leurs parents sont morts du SIDA, avec tout ce que cela signifie de négatif, ils sont au plus bas de la liste des préoccupations du gouvernement."

Les responsables kenyans les plus en vue du gouvernement ne se sont pas exprimés avec suffisamment de force pour réduire la charge sociale négative associée au VIH/SIDA, déclare Human Rights Watch. Human Rights Watch a fait appel au Président Daniel arap Moi pour qu'il brise "la conspiration du silence" qui favorise la discrimination contre les enfants touchés par la crise du VIH/SIDA.

De nombreux enfants sont également incapables d'hériter des biens auxquels ils ont droit parce qu'ils ne sont pas en mesure de se diriger dans un labyrinthe de procédures légales complexes et inadaptées à des plaignants mineurs.

Le Kenya, sur lequel se concentre le rapport, est en fait une illustration d'un phénomène qui touche une bonne partie de l'Afrique. Csete affirme que le gouvernement kenyan a récemment pris des mesures plus agressives de lutter contre le SIDA comportant, par exemple, un meilleur accès aux médicaments et préservatifs. Mais Csete écrit aussi que le gouvernement a peu fait pour protéger les droits des enfants rendus orphelins par l'épidémie.

"Si les familles ne sont pas là pour aider ces enfants, alors il relève de la responsabilité de l'état de leur fournir protection," déclare Csete.

Les enfants interrogés par Human Rights Watch ont affirmé qu'à cause du SIDA, ils avaient dû abandonner l'école afin de gagner de l'argent pour leur famille ou s'occuper d'un parent malade. Dans certains cas, ils ont dû chercher leurs moyens d'existence dans la rue ou dans des travaux domestiques. Plusieurs filles ont évoqué la prostitution comme seul moyen de gagner leur vie. Presque tous les enfants orphelins ont été confrontés à des obstacles pour hériter de la maison ou de la terre auxquelles ils avaient droit. Et nombre d'entre eux ne disposaient pas d'une information suffisante sur le VIH/SIDA, ni pour comprendre pourquoi leurs parents avaient souffert et étaient morts, ni pour combattre l'hostilité à leur égard.

Human Rights Watch invite le gouvernement kenyan à faire plus pour aider les enfants à rester à l'école. Human Rights Watch exhorte également le gouvernement à rendre le système légal plus accessible pour des enfants qui réclament leurs biens.

Human Rights Watch exhorte enfin le gouvernement kenyan à ratifier la Convention du Bureau International du Travail concernant le travail dangereux des enfants.