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Azerbaïdjan : Les dirigeants de l’UE devraient insister sur la libération des prisonniers politiques

Le sommet du Partenariat oriental fournit l’occasion d’appeler à un meilleur respect des droits humains et à la protection des militants

(Bruxelles, le 21 mai 2015) – Les dirigeants européens devraient profiter d'une réunion de haut niveau avec leurs « partenaires de l'Est » pour insister auprès du gouvernement azerbaïdjanais afin qu'il remette en liberté sans conditions toutes les personnes détenues pour des motifs politiques, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. L'Azerbaïdjan a récemment emprisonné des dizaines de journalistes, de défenseurs des droits humains et de détracteurs du gouvernement.

Les principaux responsables de l'Union européenne ainsi que des dirigeants des 28 États membres de l'UE doivent rencontrer des représentants de haut rang de plusieurs pays d'Europe orientale et du Caucase du Sud, dont le ministre des Affaires étrangères azerbaïdjanais Elmar Mammadyarov, à Riga, en Lettonie, les 21 et 22 mai 2015, à l'occasion du Sommet du Partenariat oriental de l'UE. Ce sommet de Riga est le dernier rendez-vous de haut niveau entre l'UE et l'Azerbaïdjan avant que Bakou accueille les premiers Jeux européens, du 12 au 28 juin.

« Cette réunion de haut niveau constitue une occasion déterminante pour l'UE d'honorer ses engagements envers les militants des droits humains et d'insister de manière unanime pour que l'Azerbaïdjan cesse sa répression et libère les détracteurs du gouvernement emprisonnés », a déclaré Lotte Leicht, directrice de plaidoyer pour l'UE à Human Rights Watch. « L'UE devrait affirmer clairement qu'une coopération plus étroite avec l'Azerbaïdjan est hors de question tant que le gouvernement ne rectifie pas son bilan consternant en matière de droits humains. »

L'UE décrit le sommet comme étant une occasion de « discuter des moyens de renforcer la coopération bilatérale, multilatérale et sectorielle ». Les six pays participant avec l’UE au Partenariat oriental sont l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Biélorussie, la Géorgie, la Moldavie et l'Ukraine.

Dans une lettre adressée le 30 avril aux ministres des Affaires étrangères des pays de l'UE ainsi qu’aux dirigeants de l'UE, Human Rights Watch les a instamment priés d'apporter une réponse collective ferme à la répression exercée par le gouvernement azerbaïdjanais et de faire savoir que la poursuite de cette répression aurait des répercussions concrètes sur l'avenir des relations du pays avec l'UE. L'UE devrait suspendre ses négociations avec l'Azerbaïdjan en vue de la conclusion d'un « Accord de partenariat stratégique » jusqu'à ce que son gouvernement remette en liberté les militants détenus à tort et améliore grandement les conditions d'existence des défenseurs des droits humains et des militants et organisations indépendants, a déclaré Human Rights Watch.

Les dirigeants de l'UE ne devraient pas assister aux cérémonies d'ouverture des Jeux européens si l'Azerbaïdjan ne met pas fin à sa répression et ne libère pas les personnes détenues pour des motifs politiques, a ajouté Human Rights Watch.

L'UE a pris des mesures fermes ces dernières années en réaction à la répression menée par le gouvernement de Biélorussie à l'encontre de militants, notamment aux procès intentés pour des motifs politiques contre des défenseurs des droits humains, des journalistes et des militants politiques d'opposition.

L'UE s'est engagée à plusieurs reprises à placer les droits humains au cœur de ses relations avec les pays tiers et de se tenir aux côtés des personnes qui défendent les droits humains. Lorsqu'ils ont adopté le Cadre stratégique de l'UE en matière de droits de l'homme et de démocratie en juin 2012, les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont promis que celle-ci continuerait « à peser de tout son poids pour soutenir les défenseurs de la liberté, de la démocratie et des droits de l'homme à travers le monde ». En juin 2014, ils ont précisé que l’UE « renforcera […] son soutien politique et matériel en faveur des défenseurs des droits de l'homme, ainsi que son action contre toute forme de représailles ».

Dans une résolution aux termes fermes adoptée en septembre 2014, le Parlement européen a affirmé que des relations plus étroites entre l'UE et l'Azerbaïdjan devraient dépendre de la remise en liberté des défenseurs des droits humains emprisonnés dans ce pays et a appelé à « la cessation de la répression et de l'intimidation des ONG ». Le Président du Parlement européen, Martin Schulz, devrait affirmer clairement cette position lors du sommet de Riga, a déclaré Human Rights Watch.

Parmi les autres responsables de haut rang de l'UE qui doivent participer à ce sommet, figurent le président du Conseil européen Donald Tusk, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, la Haute Représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité Federica Mogherini, le Commissaire de l'UE pour la Politique régionale et de l'intégration Johannes Hahn, et la Commissaire chargée du commerce Cecilia Malmström.

« L'UE a démontré qu'elle peut trouver la volonté politique de protéger les défenseurs des droits humains menacés dans les pays situés dans la région européenne », a affirmé Lotte Leicht. « Maintenant, les dirigeants de l'UE doivent dire à l'Azerbaïdjan qu'il a franchi la limite de ce qui est acceptable de la part d'un partenaire respectable et qu'il y aura des répercussions concernant les relations bilatérales et multilatérales si les militants des droits humains ne sont pas libérés. »

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