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Corée du Nord : Kim Jong-Il laisse derrière lui un lourd héritage entaché d’atrocités de masse

Le règne du dirigeant nord-coréen décédé a été marqué par la famine, les exécutions et les condamnations au travail forcé

(New York, le 19 décembre 2011) – À la suite de la mort du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Il, les gouvernements du monde entier devraient lancer un appel clair demandant que son successeur choisisse la voie de la réforme et rectifie la situation catastrophique du pays en matière de droits humains, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui.

Kim Jong-Il a exercé pendant 17 ans un contrôle absolu sur l'un des gouvernements les plus fermés et répressifs au monde. Il a ainsi porté la responsabilité de la mort de centaines de milliers, voire de millions de Nord-Coréens qui ont été victimes de la famine généralisée mais évitable, des conditions de vie atroces dans les prisons et camps de travail forcé, ainsi que des nombreuses exécutions publiques. Le règne de la famille Kim, qui a débuté en 1948 avec l’arrivée au pouvoir du père de Kim Jong-Il, Kim Il-Sung, devrait selon diverses prévisions se poursuivre avec le transfert de pouvoir à son fils, Kim Jong-Un.

« Kim Jong-Il entrera dans l’Histoire comme l’homme qui aura brutalement supervisé un système d’oppression massif et systématique tout en étant disposé à laisser son propre peuple mourir de faim », a déclaré Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch. « Quand il prendra les rênes de son pays, Kim Jong-un devrait rompre avec le passé et faire des droits humains des Nord-Coréens la toute première – et non la dernière - des priorités. »

Sous le règne de Kim Jong-Il, des dizaines de milliers de Nord-Coréens sont morts dans les camps de travail forcé dénommés « kwanliso » auxquels sont condamnés les prétendus ennemis de l'État. On estime que 200 000 Nord-Coréens continuent aujourd’hui de travailler et de mourir dans ces camps, dans des conditions de quasi-famine et d'abus brutaux. Dans ce système, les péchés d'un membre de la famille condamnent toute une génération à l'emprisonnement. Plusieurs anciens prisonniers qui ont réussi à s’échapper de la Corée du Nord ont affirmé à Human Rights Watch et à d'autres organisations que même les enfants nés dans ces camps héritent du statut de prisonnier dont souffrent leurs parents.

Quitter le pays sans autorisation officielle est considéré comme un acte de trahison, passible de torture et d'emprisonnement. Néanmoins des dizaines de milliers de personnes ont fui la Corée du Nord au cours des deux dernières décennies, et des milliers d'autres continuent de risquer leur vie chaque année pour tenter de s'échapper de ce pays.

Dans son dernier rapport remis au Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies en mars 2010, l'ancien Rapporteur spécial des Nations Unies pour les Droits de l'Homme en Corée du Nord, Vitit Muntarbhorn, avait qualifié les violations des droits humains dans ce pays d’«épouvantables et atroces » (« harrowing and horrific »), en précisant qu’il s’agissait d’une situation « sui generis » (dans sa propre catégorie). Plusieurs gouvernements et organisations de la société civile ont lancé des appels de plus en plus pressants à la création d'une Commission d'enquête des Nations Unies sur ce qui s'apparente à des crimes contre l'humanité en Corée du Nord.

Pour lire l’intégralité de ce communiqué en anglais, veuillez cliquer ici.

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