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Le déploiement de forces ougandaises et de forces rebelles locales en réponse à la prise d'otages dans le nord-est de la République Démocratique du Congo (RDC) menace sérieusement la sécurité des populations civiles, a déclaré aujourd'hui Human Rights Watch. L'organisation déplore la prise d'otages par les Mai-Mai, une milice opposée à l'occupation de la RDC par des forces étrangères mais s'inquiète également de possibles représailles par l'armée ougandaise et ses alliés rebelles congolais contre les populations locales, à cause de leur supposé appui aux Mai-Mai.

"Toutes les parties impliquées doivent faire preuve de retenue afin d'éviter de mettre en danger la vie des otages et de menacer la sécurité des populations locales. Malheureusement, la communauté internationale n'accorde pas à ce problème l'attention qu'il mérite." Suliman Baldo, chercheur à la Division Afrique de Human Rights Watch de retour d'une mission récente dans la région.

Le 15 mai, les Mai-Mai ont enlevé 26 personnes, dont un Kenyan, un Suédois et vingt-quatre Thaïlandais, sur le site de DARA-Forest, une compagnie forestière ougando-thaïlandaise, près de la ville de Mangina. Les négociations pour la libération des otages ont tourné court quand les Mai-Mai ont exigé le retrait des soldats de l'armée d'occupation ougandaise et de ceux de l'allié local de l'Ouganda, le Front pour la Libération du Congo (FLC).

Les Mai-Mai exigent que des représentants de la Mission de l'Organisation des Nations Unies au Congo (MONUC) et qu'une ambassade au moins, dans la région, jouent le rôle d'observateurs dans ces négociations. Parmi les pays dont les représentants feraient des observateurs acceptables aux yeux des Mai-Mai, ces derniers ont cité les Etats Unis, la France, la Belgique, le Soudan, la Libye, le Zimbabwe et l'Angola. Le Zimbabwe et l'Angola sont des alliés du gouvernement du Congo, maintenant en guerre avec l'Ouganda et le FLC.

Dans le passé, les forces ougandaises et leurs alliés locaux ont tenté d'attirer les Mai-Mai dans leurs rangs mais dans d'autres cas, ils ont également combattu contre eux.

Human Rights Watch a recueilli des informations sur des exécutions, hors de tout cadre légal, conduites par des soldats ougandais, en août 2000, contre des combattants mai-mai blessés. L'organisation a également des données sur des meurtres perpétrés en représailles, fin 2000, par des soldats ougandais et des rebelles congolais, contre des civils soupçonnés de soutenir les Mai-Mai. Ces évènements se sont produits dans la même région où sont actuellement détenus les otages.

Pour plus d'information sur le conflit dans l'est du Congo, consulter le rapport de Human Rights Watch, en date de mars 2001 : L'Ouganda dans l'est de la République Démocratique du Congo : alimenter les conflits politiques et ethniques à l'adresse suivante : https://www.hrw.org/reports/2001/drc/

Sur le même sujet Les droits humains au Congo : un désastre permanent. Page Web de Human Rights Watch, 2001. L'Ouganda dans l'est de la République Démocratique du Congo : alimenter les conflits politiques et ethniques. Rapport Human Rights Watch 2001.

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