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Human Rights Watch Condamne les Camps de "Regroupement" au Burundi In English
Des dizaines de milliers de civils sont toujours retenus dans des conditions inhumaines
(New York, le 19 juillet 2000) -- Le gouvernement du Burundi n'a pas encore accompli la promesse faite à Nelson Mandela de fermer les camps de " regroupement " détériorés, accuse Human Rights Watch dans son rapport publié aujourd'hui.




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Vider les Collines
Camps de Regroupement au Burundi

Rapport de Human Rights Watch, Juillet 2000

Burundi: Neglecting Justice in Making Peace
March 23, 2000


L'ancien président sud-africain dirige une nouvelle table ronde de pourparlers de paix sur le Burundi qui débutent demain. Les groupes rebelles burundais, dont la participation demeure essentielle à tout effort pour terminer la guerre civile de six ans, ont dit qu'ils n'assisteront aux entretiens que si les camps de regroupement sont fermés.


"Les autorités burundaises disaient qu'elles plaçaient les personnes dans les camps pour les protéger. Mais les personnes meurent plus dans les camps, suite à la faim et aux maladies, que dans leurs propres villages."

Peter Takirambudde
Directeur Exécutif de la Division Afrique de Human Rights Watch


Le rapport de 37 pages, "Vider des collines", révèle que le gouvernement burundais a interné jusqu'à 350 000 personnes dans ces camps. Malgré les promesses du Président Pierre Buyoya à Mandela d'avoir fermé ces camps avant le 31 juillet, des dizaines de milliers de personnes y sont toujours retenues.

Ce rapport décrit également les violations des droits de l'homme commises par les Forces Nationales pour la Libération (FNL), le groupe rebelle en guerre contre le gouvernement burundais.

Au début du mois de Septembre 1999, l'armée burundaise a forcé les populations civiles à quitter leurs maisons pour aller vivre dans des structures temporaires faites de branches recouvertes de feuilles de bananiers ou de toiles en plastique. Dans la majorité des cas, elle les a obligée de s'installer dans des sites qui manquaient d'eau et d'installations sanitaires de base. Des familles entières ont vécu pendant des mois dans des étroites huttes avec une seule " chambre ." Sans autorisation pour retourner régulièrement travailler leurs champs dont dépend leur survie, les résidents des camps ont été contraints à dépendre de l 'aide alimentaire internationale en général insuffisante.

"Les autorités burundaises disaient qu'elles plaçaient les personnes dans les camps pour les protéger" a déclaré le Directeur exécutif de la division Afrique de Human Rights Watch, Peter Takirambudde. "Mais les personnes meurent plus dans les camps, suite à la faim et aux maladies, que dans leurs propres villages."

De plus, le fait d'avoir été séquestrées dans les camps n'a pas protégé les populations civiles contre la guerre, ce qu'était le but avoué du gouvernement. Le rapport de Human Rights Watch a révélé que lorsque les soldats et les rebelles ont combattu au sein ou aux alentours des camps, les résidents ne pouvaient pas fuir et plusieurs ont été tués par des balles.

Selon ce rapport, les soldats ont torturé et tué des personnes trouvées dans les camps suspectées d'être rebelles et ils ont violé les femmes résidant dans les camps. Ils ont pillé les maisons que les résidents des camps ont été forcés d'abandonner, et ils ont même enlevé les tôles des toits pour aller les revendre dans la capitale Bujumbura. Ils ont aussi obligé les résidents des camps à chercher de l'eau et du bois pour eux et ont utilisé les enfants comme espions, porteurs ou aides dans les opérations de pillage.

Le rapport condamne aussi les violations de la loi humanitaire internationale par le FNL. "Les rebelles ont utilisé les camps comme bases pour attaquer les postes militaires proches," a annoncé Takirambudde. "Cela expose les civils aux risques de blessures et de mort, et viole les lois de la guerre." Selon ce rapport, le FNL a tendu les embuscades et tué les populations civiles se déplaçant en voiture sur les routes proches de la capitale. Ils ont tué d'autres personnes qui ont refusé de soutenir leur cause.

Ils ont également enlevé et violé les femmes et recruté des enfantspour servir dans leurs forces, tous des actes qui constituent des violations de la loi humanitaire internationale. " Si le FNL est sur le point de devenir un vrai partenaire dans les négociations, il doit inciter ses combattants à obéir la loi humanitaire internationale, " a dit Takirambudde.

Human Rights Watch lance un appel aux acteurs internationaux ayant une influence au Burundi d'exercer autant de pression que possible sur le gouvernement burundais pour qu'il ferme tous les camps avant la date limite du 31 juillet et pour qu'il ne recommence pas les déplacements forcés des populations, même si les attaques des rebelles s'intensifient pendant la période de haute tension lors des négociations. De plus, Human Rights Watch demande également à la communauté internationale d'utiliser leurs contacts et d'insister auprès du FNL afin que ses combattants cessent leurs attaques contre les civils et les autres violations du droit humanitaire international.

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