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Nigeria : Le Président doit faire cesser l'impunité accordée aux auteurs d'abus de droits humains
(New York, 3 juillet 2003) Mettre fin à l'impunité pour les abus de droits humains devrait être une priorité de l'agenda du Président Obasanjo alors qu'il débute la seconde partie de son mandat, annonce Human Rights Watch aujourd'hui dans une lettre ouverte au Président nigérien.


Sur le même thème

En français :
Nigeria : Les Bakassi Boys
légitimation du meurtre et de la torture

Rapport, mai 2002

HRW documents sur L'Afrique de L'Ouest

En anglais :
The Niger Delta: No Democratic Dividend
HRW Report, October 2002

HRW documents about Nigeria



" Le gouvernement d'Obasanjo doit poursuivre les membres de l'armée responsables de ces crimes atroces. Ainsi seulement l'engagement du gouvernement envers les droits humains pourra être pris au sérieux. "

Peter Takirambudde, directeur exécutif de la division Afrique de Human Rights Watch


 
La lettre identifie plusieurs priorités pour un nouvel agenda des droits humains pour le Nigeria. Depuis que le Président Obasanjo a débuté son mandat quatre ans plus tôt, l'armée n'a pas été traduite en justice pour ses violations sérieuses des droits humains, ce compris l'assassinat de manière non-discriminatoire de centaines de personnes à Odi, État de Bayelsa, en novembre 1999, et de plus de deux cent personnes dans l'État de Benue en octobre 2001.

" Le gouvernement d'Obasanjo doit poursuivre les membres de l'armée responsables de ces crimes atroces, " a déclaré Peter Takirambudde, directeur exécutif de la division Afrique de Human Rights Watch. " Ainsi seulement l'engagement du gouvernement envers les droits humains pourra être pris au sérieux. "

La lettre énonce que la police a également commis de nombreuses exécutions extra-judiciaires et a de manière routinière répondu à des activités supposées criminelles avec une violence excessive. Les forces de sécurité ont agressé et détenu des individus, parfois pendant de très longues périodes sans procès et sans preuve de malversations criminelles. Un grand nombre de personnes ont été détenu apparemment sur la base de leur appartenance à des groupes d'autodétermination.

Dans la région riche en pétrole du Delta du Niger, des communautés entières ont été prises pour cible par les forces de sécurité en réponse aux demandes locales de contrôle des ressources et aux protestations contre les dommages à l'environnement. Human Rights Watch a reçu des rapports d'après lesquels les forces de sécurité ont tiré de manière non discriminatoire sur les villages autour de Warri, dans l'État du Delta, au cours des conflits de Warri en mars 2003.

Human Rights Watch accuse le gouvernement d'échouer à résoudre les causes sous-jacentes d'un grand nombre de violences communautaires, au cours desquelles des milliers de Nigériens ont été tué depuis 1999. Des membres des forces de sécurité, au lieu de répondre rapidement aux premiers signes de conflit, dans beaucoup de cas ont eux-mêmes commis des violations au cours de crises communautaires.

" Le Président Obasanjo a de façon répétée insisté quant à l'importance d'une bonne gouvernance en Afrique, inclue dans le contexte d'un Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD), " rapporte Takirambudde. " Mais au Nigeria, où il devrait avoir la plus grande chance de changements effectifs, de sérieux abus des droits humains n'ont pour la plus grande partie pas encore été abordés. "

Human Rights Watch demande également au gouvernement d'enquêter les cas de violences politiques, qui ont tué des centaines de personnes avant et pendant les récentes élections au Nigeria, et de poursuivre les responsables sans prendre en compte leur affiliation politique.

Human Rights Watch presse également le gouvernement d'aborder les abus de droits humains qui découlent d'une application de la Sharia et autres codes criminels, en ce compris le manque de respect du droit à un procès équitable et les sentences qui constituent des actes de torture et autre traitement cruel, inhumain ou dégradant.

En plus de l'inquiétude quant aux violations commises depuis 1999, Human Rights Watch exprime sa déception face à l'échec du gouvernement depuis plus d'un an à publier le rapport final de la Commission d'investigation des violations des droits humains (connu comme le Groupe Oputa) mis en place pour enquêter les abus commis sous les régimes précédents.