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Asie centrale: L'Union Européenne devrait exiger des progrès en matière de droits humains

(Bruxelles, 21 juillet 2003) Human Rights Watch a déclaré aujourd'hui que l'Union Européenne devrait insister afin d'obtenir des avancées concrètes des droits humains au cours de la rencontre avec les hauts fonctionnaires kazakh et kyrgyz cette semaine.


Sur le même thème

En français :
HRW Documents sur l'Europe et l'Asie centrale

En anglais :
E.U.-Kazakhstan and E.U.-Kyrgyzstan Cooperation Council Meetings
HRW Letter, June 30, 2003

HRW Documents on Kazakhstan

HRW Documents on Kyrgyzstan


"Ces réunions sont une opportunité pour l'Union Européenne d'obtenir des résultats concrets de leurs partenaires d'Asie centrale. Si l'Union Européenne accepte de dialoguer sans progrès réel, cela risque vraiment d'ébranler les efforts realisés en matière de droits de l'Homme et de démocratie dans ces pays."

Elizabeth Andersen, directeur exécutif du département Europe et Asie centrale de Human Rights Watch


 
Les réunions du Conseil de Coopération du 22 juillet représentent les seules rencontres bilatérales importantes de l'année entre l'UE et le Kazakhstan, et entre l'UE et le Kyrgyzstan. Elles représentent l'engagement de l'Union européenne vis-à-vis de ses partenaires d'Asie centrale, dans le cadre des Accords de Partenariat et de Coopération avec le Kazakhstan et le Kyrgyzstan.

Selon Human Rights Watch, le Kazakhstan et le Kyrgyzstan ont bafoué de façon conséquente le critère de droits humains de leurs Accords de Partenariat et de Coopération avec l'UE.

Dans une lettre envoyée aux ministres européens des affaires étrangères en vue de ces réunions, Human Rights Watch a fortement conseillé à l'Union Européenne d'obtenir des engagements concrets des deux gouvernements afin d'améliorer leurs faibles résultats en ce qui concerne les droits humains.

"Ces réunions sont une opportunité pour l'Union Européenne d'obtenir des résultats concrets de leurs partenaires d'Asie centrale" a dit Elizabeth Andersen, directeur exécutif du département Europe et Asie centrale de Human Rights Watch. "Si l'Union Européenne accepte de dialoguer sans progrès réel, cela risque vraiment d'ébranler les efforts realisés en matière de droits de l'Homme et de démocratie dans ces pays."

La protection des droits fondamentaux s'est considérablement détériorée l'année passée au Kyrgyzstan et au Kazakhstan. Les récentes recherches de Human Rights Watch ont montré que les deux gouvernements ont réprimé l'opposition politique, ont réduit au silence l'indépendance des médias, et ont résisté aux efforts internationaux afin de promouvoir la réforme.

"Alors que les préparations des réunions du Conseil de Coopération se poursuivent, le pluralisme politique et la liberté d'expression diminuent progressivement dans ces pays," a déclaré Andersen. "Il est temps maintenant de renverser cette mauvaise tendance."

Human Rights Watch a insisté afin que l'Union Européenne profite des réunions à venir pour insister sur les différents points exprimés ci-après:

  • Faire sortir de prison le leader de l'opposition politique kazakh Galimzhan Zhakianov, le journaliste kazakh Sergei Duvanov, ainsi que le leader de l'opposition politique kyrgyz Feliks Kulov, tous étant retenus pour des accusations qui semblent être motivées politiquement;
  • Permettre un examen indépendant et impartial de toutes les affaires criminelles enterprises à l'encontre de membres de l'opposition politique.
  • Abroger les lois de diffamation criminelle, y compris celles qui permettent actuellement aux fonctionnaires de gouvernement d'entreprendre des actions contre des personnes sur la base d'insulte à " leur honneur et dignité", alors qu'ils sont mis en examen pour corruption et abus de pouvoir;
  • Dans le cas du Kazakhstan, s'accorder sur une date limite pour l'enregistrement des partis d'opposition politique;
  • Dans le cas du Kazakhstan, signer et ratifier la Convention Internationale sur les Droits Civils et Politiques et la Convention Internationale sur les Droits Economiques, Sociaux et Culturels. Les deux gouvernements devraient aussi être fortement encouragés à suivre l'exemple européen de fournir des invitations permanentes à tous les rapporteurs de droits de l'homme des Nations Unies;
  • Dans le cas du Kyrgyzstan, permettre une enquête internationale quant à l'emploi par la police de la force à l'encontre des manifestants en mars 2002; malgré des indications apparentes de progrès l'année passée, ceux qui ont frappé et tué cinq manifestants n'ont à ce jour pas comparu en justice pour ce crime.
Human Rights Watch recommande aussi que l'Union Européenne coordonne sa politique avec les autres gouvernements et organisations actives dans la région, y compris les Etats-Unis et l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE). Un exemple de telle coopération serait pour l'Union Européenne de s'assurer que l'ancien président finlandais, Martti Ahtisaari, l'émissaire spécial de l'OSCE pour l'Asie centrale, contrôle de près les démarches spécifiques faites par les gouvernements kazakh et kyrgyz afin de se conformer aux exigences des droits de l'Homme comprises dans les Accords de Partenariat et de Coopération.

"L'Union Européenne a utilisé des mots forts dans le passé pour reconnaître l'abus commis en Asie centrale," a déclaré Andersen. "Maintenant on a besoin d'entrer dans l'étape suivante, d'insister sur les mesures concrètes pour faire baisser cette dernière vague d'abus".