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Un avocat libérien de premier plan interdit de sortie du territoire
(New York, 14 mai 2002) Tiawan Gongloe, l'un des avocats libériens les plus célèbres en matière de droits humains, s'est vu interdire de sortir du territoire et a été brièvement détenu, le 12 mai 2002. Human Rights Watch a aujourd'hui condamné le gouvernement libérien pour les persécutions continues qu'il exerce à l'encontre des défenseurs des droits humains. L'organisation a exprimé son inquiétude concernant la détention de M. Gongloe - la seconde en moins d'un mois - et la négation de son droit à la liberté de mouvement.


"La persécution continue dont est victime l'avocat des droits humains, Tiawan Gongloe, symbolise le mépris du gouvernement Taylor pour l'état de droit. Ceci est vraiment décevant, M. Gongloe n'a rien fait d'autre que d'appeler le gouvernement à respecter les droits humains."

Peter Takirambudde, Directeur Exécutif de la Division Afrique de Human Rights Watch. "


 
"La persécution continue dont est victime l'avocat des droits humains, Tiawan Gongloe, symbolise le mépris du gouvernement Taylor pour l'état de droit. Ceci est vraiment décevant," a déclaré aujourd'hui Peter Takirambudde, Directeur Exécutif de la Division Afrique de Human Rights Watch. "M. Gongloe n'a rien fait d'autre que d'appeler le gouvernement à respecter les droits humains."

M. Gongloe a été arrêté alors qu'il quittait l'aéroport international de Robertsfield au Libéria, après s'être vu interdire d'aller en Sierra Leone comme observateur pour les élections, avec l'équipe d'observateurs des élections du Carter Center, une organisation américaine. M. Gongloe attendait l'embarquement de son avion pour la Sierra Leone, après être passé par les services de l'immigration de l'aéroport international de Robertsfield, lorsque des officiers de l'immigration l'ont informé qu'il ne pouvait quitter le pays et devait entrer en contact avec le bureau du service de l'immigration à Monrovia. Au lieu d'être emmené vers le service de l'immigration, M. Gongloe a été conduit à l'Agence Nationale de Sécurité (National Security Agency, NSA). Il y a été détenu pendant quatre heures et a été remis à l'évêque catholique après des interventions faites en sa faveur.

"Compte tenu de la façon dont il a déjà été traité par le gouvernement, M. Gongloe risque encore fortement d'être soumis à d'autres brutalités et intimidations," a déclaré Peter Takirambudde. "Le Président Charles Taylor doit immédiatement faire cesser ce harcèlement et cette intimidation à l'encontre des défenseurs des droits humains."

De graves inquiétudes demeurent concernant la santé de M. Gongloe puisqu'il récupère toujours des coups reçus lorsqu'il a été détenu par la police, le 24 avril 2002. Il a été hospitalisé sous surveillance policière pendant une semaine avant d'être libéré sous caution. Aucune inculpation n'a jamais été signifiée à M. Gongloe. Cet incident est le plus récent d'une série d'arrestations conduites par le gouvernement depuis qu'il a imposé l'état d'urgence, le 8 février 2002. Au vu de la reprise des actions rebelles et de la publicité négative sur la scène internationale, le gouvernement du Président Charles Taylor est devenu de plus en plus intolérant face aux critiques le concernant. En particulier, le gouvernement a intensifié sa politique de harcèlement et d'intimidation contre la presse indépendante, les groupes issus de la société civile et les groupes non-violents d'opposition politique.