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Soudan : les camps de Janjawids existent toujours

Des sanctions préconisées pour la date limite du 30 août

(New York, le 27 août 2004) — Le gouvernement soudanais permet aux milices janjawids, auteurs de nombreuses violations des droits humains, de garder au moins 16 camps dans la région ouest du Darfour, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Le Conseil de sécurité de l’ONU a donné à Khartoum jusqu’au lundi 30 août pour respecter l’engagement qu’il avait pris de mettre fin aux atrocités commises au Darfour.

« Alors que Khartoum devait soi-disant contrôler les Janjawids, ces camps fonctionnent aux yeux de tous. Des enquêtes devraient être immédiatement menées par les observateurs du cessez-le-feu envoyés par l’Union africaine et l’ONU sur ces camps de Janjawids qui devraient ensuite être démantelés. »
Peter Takirambudde  
Directeur exécutif de la division Afrique de Human Rights Watch
  

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Malgré les promesses répétées faites par le gouvernement de neutraliser et de désarmer les Janjawids, les enquêteurs de Human Rights Watch dans le Darfour-Ouest et le Darfour-Nord ont pu rassembler des renseignements sur le réseau étendu de bases militaires des milices. Human Rights Watch a déclaré que le Conseil de sécurité de l’ONU devait imposer des sanctions aux responsables du gouvernement soudanais pour ne pas avoir désarmé et neutralisé les milices janjawids, y compris celles qui se trouvent dans les camps.  
 
La mission de Human Rights Watch chargée de mener une enquête sur les récentes violations des droits humains commises est revenue du Darfour le 19 août.  
 
« Alors que Khartoum devait soi-disant contrôler les Janjawids, ces camps fonctionnent aux yeux de tous » a déclaré Peter Takirambudde, directeur exécutif de la division Afrique de Human Rights Watch. « Des enquêtes devraient être immédiatement menées par les observateurs du cessez-le-feu envoyés par l’Union africaine et l’ONU sur ces camps de Janjawids qui devraient ensuite être démantelés. »  
 
Human Rights Watch a déclaré qu’une enquête devrait être menée sur la participation aux crimes de guerre, aux crimes contre l’humanité et à la purification ethnique de tous les membres des milices qui se trouveraient dans ces camps.  
 
Cinq de ces 16 camps, selon des témoins, sont des camps que les Janjawids partagent avec l’armée régulière soudanaise. Fait encore plus alarmant, le gouvernement soudanais a incorporé des membres des milices janjawids et ses dirigeants au sein de la police et de l’armée soudanaises, y compris la milice islamiste appelée Forces de défense populaire, qui se trouve sous les ordres de l’armée.  
 
Le gouvernement soudanais affirme ne pas avoir armé des groupes ethniques arabes nomades au Darfour pour lutter contre les deux groupes rebelles, majoritairement composés d’africains, qui y sont actifs. Khartoum nie aussi toute responsabilité dans les actes commis par ces milices ethniques que leurs victimes connaissent sous le nom de « Janjawids ». Comme les nombreux renseignements rassemblés par Human Rights Watch le prouvent, le gouvernement soudanais a armé, recruté et aidé les milices janjawids. Ces dernières ont d’ailleurs participé aux côtés des forces gouvernementales et de leur aviation à des offensives contre la population civile et des villages au Darfour depuis début 2003. Ces attaques constituent des crimes contre l’humanité et une « purification ethnique ».  
 
Human Rights Watch a déclaré que les États-Unis et les autres pays possédant des satellites devraient mettre à disposition les photographies qui sont actuellement prises (ainsi que celles prises dans le passé) des emplacements de ces camps de Janjawids pour confirmer leur existence, et pour rechercher d’autres installations du même genre faites par les milices.  
 
« Si l’Organisation des Nations-Unis veut réellement que les Janjawids soient désarmés, il faut qu’elle sache où se trouvent leurs camps » a déclaré Takirambudde. « Les Janjawids et les forces gouvernementales s’emparent de villages dont ils ont chassé les habitants et continuent, à partir de ces bases, leurs pillages et leurs assassinats. »  
 
Human Rights Watch a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à donner comme mandat, à l’Union africaine, de protéger la population civile au Darfour, comme le précisait le communiqué du 27 juillet du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine. L’Union africaine a déjà envoyé sur le terrain 100 observateurs chargés de surveiller l’application du cessez-le-feu dont l’accord a été signé à N’djamena, au Tchad, le 8 avril par le gouvernement et les deux groupes rebelles (l’Armée de libération soudanaise ou ALS et le Mouvement justice et égalité ou MJE).  
 
Human Rights Watch a déclaré que, dans le cadre des responsabilités qui leur échoient en vertu de l’accord de cessez-le-feu du 8 avril, il serait logique que les observateurs de l’Union africaine fassent la liste des noms et du rang de toutes les personnes qui se trouvent dans ces camps et dressent l’inventaire des armes et du matériel militaire (véhicules par exemple). Ces données devraient servir de référence permettant de vérifier, d’une part, qu’aucune des personnes recensées ne puisse faire partie de la police ou de l’armée ou ne détienne quel que poste que ce soit dans la fonction publique et, d’autre part, que les armes ne soient réutilisées à l’avenir.  
 
Malgré ses promesses répétées de désarmer les milices, le gouvernement n’a fourni ni liste des milices janjawids qui auraient été désarmées, ni numéro de série des armes confisquées, empêchant ainsi toute vérification par les observateurs de l’Union africaine ou par d’autres personnes telles que les représentants de l’ONU.  
 
Human Rights Watch incite le Conseil de sécurité de l’ONU, qui a donné, le 30 juillet, 30 jours au gouvernement soudanais pour honorer ses engagements, à imposer des sanctions aux responsables du gouvernement pour avoir failli à désarmer et à neutraliser les milices janjawids.  
 
« L’existence de ces camps de Janjawids montre clairement que Khartoum n’entend pas sérieusement mettre fin aux atrocités et assurer la sécurité » a déclaré M. Takirambudde. « Le fait qu’il existe toujours des camps militaires remplis d’assassins terrorisant la population civile au Darfour rend impossible tout retour des civils chez eux .»  
 
Dans l’article 6 de sa résolution 1556, le Conseil de sécurité « exige que le Gouvernement soudanais honore l’engagement qu’il a pris de désarmer les milices janjaouites et d’arrêter et de traduire en justice les chefs janjaouites et leurs complices, qui ont encouragé et commis des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire et d’autres atrocités. » (Résolution 1556 adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU le 30 juillet 2004)  
 
« De véritables santions ciblées feraient comprendre à Khartoum que le monde ne laissera pas passer leur purification ethnique au Darfour », a déclaré M. Takirambudde.  
 
Human Rights Watch a déclaré qu’au nombre des sanctions que le Conseil de sécurité devrait envisager, se trouvent un embargo qu’il imposerait au Gouvernement soudanais sur la vente et le commerce des armes et un embargo sur toutes les transactions pétrolières avec le Soudan.  
 
Le gouvernement soudanais s’est engagé dans quatre accords différents présentés ci-dessous ces quatre derniers mois à « neutraliser » et à désarmer les Janjawids. Rien ne semble pourtant avoir changé dans les camps de Janjawids décrits à Human Rights Watch. Tous ont été installés dans les 14 derniers mois, c’est-à-dire après le début du conflit armé au Darfour, le plus récent ayant ouvert en juin 2003.  
 
Parmi ces camps où se trouve un armement lourd, comme l’affirment des témoins, trois auraient été ouverts tard, en juillet 2004, c’est-à-dire après le 3 juillet, date à laquelle le Président soudanais Omar El Bashir s’est engagé auprès du Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, dans un communiqué conjoint au « désarmenent sans délai de la milice Janjawed et de tout groupe armé ». Ces camps semblent avoir été installés à la suite de l’offensive du Gouvernement dans le Darfour-Sud qui a eu lieu en juin et qui représentait une violation de l’accord de cessez-le-feu signé le 8 avril 2004.  
 
Plusieurs des bases janjawids ne se trouvent qu’à quelques kilomètres des camps de personnes intérieurement déplacées (PID). Les camps de Masry, Kutum et Um Sayala dans le Darfour-Nord et ceux situés près de Nyala dans le Darfour-Sud en sont quelques exemples. Les personnes déplacées qui vivent dans les camps gouvernementaux de PID sont la cible privilégiée des Janjawids et des soldats de l’armée régulière et sont victimes de viols, de vols, d’extorsions et d’assassinats, selon les témoignages de personnes déplacées. Human Rights Watch a déclaré qu’au cours des discussions visant à élaborer des mesures permettant d’assurer la protection de la population civile, il a été envisagé de déterminer des « zones de sécurité » dont la responsabilité serait assurée par les forces de police soudanaises. Or, ces forces comprennent elles-mêmes des membres des milices janjawids qui sont soupçonnées d’avoir commis des crimes contre l’humanité. Ces Janjawids seraient maintenant chargés de la protection des civils qu’ils ont violemment forcés à se déplacer. La population ne sera vraiment protégée que lorsque les Janjawids (dont le nombre est évalué à 20 000) seront placés sous bonne garde au lieu d’être utilisés pour garder plus d’un million de personnes intérieurement déplacées qui se trouvent dans les 140 sites recensés par le Programme alimentaire mondial.  
 
Human Rights Watch a appelé à ce que les biens pillés par les Janjawids et le gouvernement soudanais soient restitués à leurs victimes. Un examen chronologique des images satellites devrait permettre de reconstituer les allées et venues dans les camps de larges quantités de biens volés, au nombre desquels on compte des meubles, des véhicules et du bétail.  
 
« Le bétail est la principale source de revenus de nombreux darfouriens » a déclaré M. Takirambudde. « Le vol et la destruction des maisons, des meubles, des véhicules, des récoltes et du bétail est une catastrophe pour eux. »  
 
Human Rights Watch a déclaré qu’aucune milice ni aucune force de police ou militaire n’a le droit de garder en sa possession, de vendre ou de stocker ces biens. Tout ce qui se trouve dans chaque camp de Janjawids devrait être inventorié et gardé sous contrôle neutre, de façon à ce que ces biens puissent éventuellement être remis à leurs vrais propriétaires.  
 
NOMS ET INFORMATIONS SUR LES CAMPS DE JANJAWIDS AU DARFOUR  
 
La liste de 16 camps (noms donnés par les victimes et les rebelles) est donnée ci-dessous. Human Rights Watch tient à faire remarquer que cette liste n’est pas exhaustive et comprend essentiellement des camps qui se trouvent dans le Darfour-Nord et le Darfour-Ouest.  
 
D’autres camps de Janjawids qui ne font pas partie de la liste donnée ci-dessous ont pourtant été identifiés comme celui de Mistiriyah (base principale du dirigeant des milices janjawids Musa Hilal) situé près de la ville de Kebkabiya et les nouveaux camps qui ont été installés au cours des trois derniers mois ( à Saraf Omra dans le Darfour-Nord, Mercoondi dans le Darfour-Sud, Um Dukhun, Buram et Abugradil dans le Darfour-Ouest).  
 
USTANIB  
Emplacement : Ouest de Serif Omra (où se trouve aussi un camp de PID), près de Hashaba, sur la route entre Geneina et Kebkabiya, Darfour-Ouest  
Date d’ouverture : Juin 2003  
Composition : commandants janjawids (très peu de combattants) et pas moins de 200 soldats de l’armée régulière soudanaise  
Nom du commandant janjawid : Ahmed Jeladi  
Infrastructure : Maisons et tentes, piste d’atterrissage pour hélicoptères (seule l’armée régulière soudanaise possède des hélicoptères et des avions)  
Caractère(s) particulier(s): Premier camp a avoir été ouver ; quartier général de tout le Darfour-Nord (Le Darfour était auparavant divisé entre le Darfour-Nord et le Darfour-Sud, et ce quartier général contrôlait le vieux Darfour-Nord, y compris la plus grande partie de ce que l’on appelle désormais le Darfour-Ouest)  
 
JEBEL KAYA  
Emplacement : 30 kilomètres à l’Est de Geneina, entre Geneina et Hashaba, Darfour-Ouest, dans les montagnes  
Date d’ouverture : Juin 2003  
Composition : Janjawids uniquement, effectifs indéterminés  
Infrastructure : piste d’atterissage pour hélicoptères  
Caractère(s) particulier(s) : quartier général des Janjawids pour le Darfour-Ouest; le bétail volé dans le Darfour-Nord et le Darfour-Ouest y est gardé. Les moutons fournis à la plupart des camps de Janjawids proviennent de cet endroit et y sont parfois livrés par hélicoptère.  
 
GIRGIGIRGI  
Emplacement : 85 kilomètres au Nord-Est de Geneina, Darfour-Ouest  
Date d’ouverture : Septembre 2003  
Composition : Janjawids uniquement, effectifs indéterminés (ancienne base du défunt Shurkutallah, dirigeant janjawid)  
Infrastructure : ancien village, civils expulsés  
 
DAMRA SHEIKH ABDEL BAGUI  
Emplacement : 10 kilomètres à l’Ouest de Kutum (Emplacement d’un camp de PID), Darfour-Nord  
Date d’ouverture : Novembre 2003  
Composition : Quatre-vingt Janjawids; nombre incertain de membres de l’armée soudanaise et/ou de sa police  
Noms des commandants janjawids : Omda Adam Abdel Jalli, Jedou Adam Abdel Nabi  
Infrastructure : Tentes  
 
MASRY  
Emplacement : 7 kilomètres au sud-ouest de Kutum (Emplacement of IDP camp), Darfour-Nord  
Date d’ouverture : Août 2003  
Composition : Janjawid et troupes de l’armée régulière, 500 en tout (majoritairement Janjawids)  
Noms des commandants janjawids (trois frères) : Abdel Jabar Abdallah Gibrin, Georgi Abdallah Gibrin, Hassan Abdallah Gibrin  
Infrastructure: Ancien village occupé  
Équipement : Bien équipé, tous types d’armes  
 
MILLA (30 villages)  
Emplacement : 75 kilomètres au nord-est de Kebkabiya, Darfour-Nord  
Composition: Janjawids uniquement, plus de 300  
Nom du commandant Janjawid : Abdul Wahid (soldat de l’armée régulière à la retraite)  
Structure : villages occupés, civils expulsés (Fur, Tunjur, Zaghawa)  
Équipement : six véhicules  
 
UM SAYALA (Lumlum, Alku, Hilla Khater, El Haj Oulad Babay, Um Hamnoki villages) (Un camp de PID se trouve à Um Sayala)  
Emplacement : 20 kilomètres à l’Est de Kutum, 5 kilomètres à l’Ouest de Um Hiaye, Darfour-Nord  
Date d’ouverture : fin 2003  
Composition : Janjawids et troupes de l’armée régulière soudanaise, au total 300  
Noms des commandants Janjawids : Yohanes Abdallah Jadallah (Tribu Itefat ), Illei Ahmed Taher (Tribu Jallul), Abdelhazim Ibrahim Abdallah Jadallah (Itefat), Mohamad Saleh Ibrahim Abdallah  
Structure: villages occupés, civils expulsés (Tunjur, Mima)  
Caractère(s) particulier(s): Plus de cent villageois auraient êté assassinés quand le camp a été installé, dont soixante-neuf juste à Lumlum.  
Remarque : inspecté par les observateurs de l’Union africaine le 11 juillet 2004 (le gouvernement du Soudan s’était plaint d’une attaque sur ses forces à Um Sayala le 3 juillet mais les observateurs de l’UA après enquête n’en ont trouvé aucune évidence).  
 
FUNU  
Emplacement : Ouest de Kutum (Emplacement d’un camp de PID), Darfour-Ouest  
Date d’ouverture : Janvier 2004  
Composition : Janjawids et troupes de l’armée régulière soudanaise (séparés par un wadi soit un lit de rivière saisonnier)  
Nombre : Le nombre des Janjawids change mais ne descend jamais en dessous de 200 ; soldats de l’armée régulière, 300.  
Structures : Pas de tentes durant la saison sèche, les Janjawids campent sous les arbres  
Équipement : bien équipé, présence de la plupart des types d’armes que l’armée régulière possède (amenées parfois par hélicoptère)  
Caractère(s) particulier(s) : Bétail volé gardé ici  
 
UM HEGLIG  
Emplacement : Nord-est de Mellit (Est de Kutum; deux emplacements de camps de PID), Darfour-Nord  
Date d’ouverture : Janvier 2004  
Composition : Janjawids uniquement, effectifs indéterminés mais fort roulement  
 
KUMA  
Emplacement : 60 kilomètres à l’Est d’ El Fasher, Darfour-Nord  
Composition : Janjawids uniquement, effectifs indéterminés  
Structure : camp installé aux portes du village de Kuma  
 
ABU JIDAD  
Emplacement : 60 kilomètres au Sud de Karnoi, Darfour-Ouest  
Date d’ouverture : Mai 2004  
Composition : Janjawids uniquement, plus de 500  
Structure : Fermes occupées (les agriculteurs ne peuvent accéder ni à leurs maisons ni à leurs champs)  
Équipement : beaucoup d’armes et cinq véhicules fournis par le gouvernement soudanais  
 
ISHARAYA  
Emplacement : 75 kilomètres au sud de Nyala, 3 kilomètres au nord de Buram, Darfour-Sud  
Date d’ouverture : 15 mai 2004  
Composition : Janjawids uniquement, effectifs indéterminés  
Structure : villages agricoles occupés, civils expulsés (Binga, Mima, Kretch, some Masalit)  
Équipement : trois ou quatre voitures et des chevaux  
 
KURGUE (15 villages), Annexe du camp de Funu  
Emplacement : 85 kilomètres à l’ouest de Kutum, à l’est du camp de Funu, Darfour-Ouest  
Date d’ouverture : Juin 2004  
Composition : Janjawids uniquement, environ 200  
Structure : anciens villages occupés (puits, mosquée), civils expulsés (Fur, Zaghawa, Tunjur)  
Équipement : bien équipé par le gouvernement soudanais (camions, chevaux et chameaux)  
 
ASSALAYA  
Emplacement : À l’est de Nyala, à 40 kilomètres à l’ouest d’Ed Da’ein, à 5 kilomètres au nord de la base de l’armée régulière soudanaise, Darfour-Sud  
Date d’ouverture : Juillet 2004  
Composition : Janjawids et soldats de l’armée régulière soudanaise, effectifs indéterminés  
Structure : piste d’atterissage pour hélicoptère  
Équipement : semblable à celui que possède les soldats de l’armée régulière  
 
RAZALLAH JAWAZAT  
Emplacement : À l’est de Nyala, 8 kilomètres à l’ouest d’Ed Da’ein, Darfour-Sud  
Date d’ouverture : Juillet 2004  
Composition : Janjawids uniquement, 200  
Structure : villages occupés, civils expulsés (Borgo, Bergid, Sam Tama, Berti)  
Équipement : véhicules, chevaux et quelques chameaux  
 
TAISHA  
Emplacement : 17 kilomètres à l’est de Nyala (camps de DIP à Intifida et Kalma, à l’Est de Nyala), à l’ouest de Labadu, Darfour-Sud  
Date d’ouverture : Juillet 2004  
Composition : Janjawids uniquement, effectifs indéterminés  
Structure : villages occupés, civils expulsés (Ethnie Dayo)  
 
Le gouvernement soudanais s’est engagé à désarmer et à neutraliser les Janjawids, aussi mentionnés sous le terme « milices » dans les accords suivants :  
 
1. Accord de cessez-le-feu humanitaire dans le conflict au Darfour, 8 avril 2004  
 
Article 6 : « Les parties feront en sorte que tous les groupes armés sur lesquels elles ont une emprise respectent cet accord. Le gouvernement soudanais s’engagera à neutraliser les milices armées. »  
 
2. Accord entre le gouvernement soudanais, le Mouvement de libération soudanaise et le Mouvement justice et égalité, 25 avril 2004  
 
Article 4 (d) : « Le gouvernement soudanais fera en sorte que les milices armées soient neutralisées et désarmées dans le cadre d’un programme à définir ».  
 
3. Communiqué commun du gouvernement soudanais et de l’Organisation des Nations-Unies, 13 juillet 2004  
 
Article 3 : De la sécurité précise l’engagement du gouvernement soudanais « à commencer le désarmement sans délai de la milice Janjawid et de tout groupe armé. »  
 
4. Plan d’action pour le Darfour signé par le Gouvernement soudanais et le représentant spécial du Secrétaire général Jan Pronk, 6 août 2004  
 
Article 4 : Surveiller et limiter les activités des milices armées. « Le Gouvernement soudanais identifiera et désignera les milices sur lesquelles il a une emprise et les sommera de mettre immédiatement fin à leurs activités et de déposer les armes »