Skip to main content

Kenya : Odieux attentat à Nairobi

La réponse à l’attaque meurtrière commise au centre commercial de Westgate devra être respectueuse des droits humains

(Nairobi) - L'attaque d'un centre commercial de Nairobi, qui a fait au moins 61 morts et des centaines de blessés, est un acte horrible pour lequel les responsables doivent être poursuivis, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Les autorités kenyanes doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les communautés vulnérables face à d’éventuelles représailles. 

Le 21 septembre 2013, un nombre inconnu d'hommes et de femmes lourdement armés ont attaqué le Westgate Mall, un centre commercial haut de gamme très fréquenté de Nairobi. Les services de sécurité kenyans n'ont pu mettre fin à cette prise d’otages et rétablir l'ordre que le 24 septembre. Les représentants du groupe armé islamiste somalien Al-Shabaab ont revendiqué la responsabilité de l'attaque dans les médias et ont déclaré que c'était en réponse à une intervention militaire du Kenya en octobre 2011 contre Al-Shabaab en Somalie.

« Rien ne justifie le mépris cruel pour la vie humaine manifesté par les assaillants à Westgate », a déclaré Daniel Bekele, directeur de la division Afrique de Human Rights Watch. « Les victimes de cette attaque révoltante et leurs proches méritent justice.Les responsables de cette horreur doivent être rapidement appréhendéset traduits en justice. »

Depuis octobre 2011, lorsque les forces armées kenyanes se sont déployées en Somalie, le Kenya a connu des dizaines d'attaques menées par des personnes non identifiées incluant des fusillades et l’usage de grenades et d’autres explosifs. Plus de cent personnes ont été tuées et des centaines blessées. La plupart des attaques a eu lieu dans la région nord-est du Kenya près de la frontière somalienne, mais certaines ont eu lieu à Mombasa et à Nairobi. 

Les agences de sécurité kenyanes ont, par le passé, réagi aux attaques dont elles ont accusé les Somaliens en perpétrant de nombreux abus contre les communautés somaliennes du Kenya ainsi que les réfugiés somaliens.

Dans l'un des incidents les plus graves, à Eastleigh, le 18 novembre 2012, un engin explosif improvisé (EEI) a explosé dans un minibus bondé, tuant au moins dix personnes. Cet acte a suscité plusieurs jours d'émeutes parmi les gangs de jeunes à Eastleigh, qui ont attaqué les résidents d'origine somalienne, dont des réfugiés et des Kenyans, et ont pillé des magasins appartenant à des personnes d’origine somalienne.

La police kenyane avait alors riposté en frappant, maltraitant et détenant arbitrairement au moins mille personnes, essentiellement des réfugiés somaliens.

Les membres des communautés somaliennes au Kenya - les Kenyans d’origine somalienne et les réfugiés somaliens - ont exprimé la crainte croissante que les attaques de Westgate pourraient susciter de nouvelles violences ethniques, y compris par des membres des forces de sécurité.

Le gouvernement kenyan devrait publiquement exhorter tous les dirigeants politiques à ne pas faire de déclarations qui pourraient inciter à la violence et ordonner aux forces de l’ordre de protéger toutes les communautés des représailles violentes. 

« La police sera sous pression pour identifier les personnes responsables de ce crime horrible, mais elle devra yrépondre par desopérations de maintiende l’ordre professionnelles et respectueuses de l’État de droit », a déclaré Daniel Bekele. « La police devraprendre des mesures pour protéger tous les résidents du Kenya desreprésailles, y compris les communautés immigréeset lesréfugiés. »

Your tax deductible gift can help stop human rights violations and save lives around the world.

Région/Pays