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Yémen : Il faut mettre fin au mariage d’enfants

La transition politique en cours est une opportunité pour porter à 18 l'âge minimum légal pour le mariage

(Sanaa, le 11 septembre 2013) - Le gouvernement du Yémen devrait protéger les filles de ce pays contre les effets dévastateurs du mariage précoce en fixant à 18 ans l'âge minimum légal pour le mariage, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. La transition politique en cours et le processus de rédaction d'une nouvelle constitution offrent une occasion unique pour l’adoption de lois protégeant les droits des filles.

Selon des informations non confirmées, une fillette de huit ans serait décédée au début de ce mois après avoir été violée par son mari, âgé d’une quarantaine d’années, lors de sa nuit de noces. Cet incident a donné une nouvelle impulsion aux débats de militants sur les médias sociaux concernant les moyens de lutter contre la pratique du mariage des enfants.

Une nouvelle vidéo de Human Rights Watch expose les préjudices psychologiques et physiques subis par les jeunes filles obligées de marier trop tôt. Un père interviewé exprime son regret d'avoir forcé ses deux jeunes filles à se marier. Diverses personnalités yéménites - deux imams, une gynécologue ainsi que Tawakkol Karman, Nobel de la Paix 2011 - soulignent la nécessité de mettre fin à cette pratique.

« Pour des milliers de jeunes filles yéménites, une partie de leur enfance est dérobée et leur avenir détruit parce qu'elles sont forcées de se marier à un trop jeune âge », a déclaré Liesl Gerntholtz , directrice de la division Droits des femmes à Human Rights Watch. « Le gouvernement yéménite doit mettre fin à cette pratique abusive. »

Un rapport de Human Rights Watch publié en 2011 a documenté les graves séquelles subies sur le long terme par les jeunes filles yéménites forcées par leurs familles à se marier. Dans les zones rurales, certaines fillettes ont à peine huit ans quand elles sont obligées de marier.

Selon des statistiques fournies par le gouvernement yéménite et une étude des Nations Unies de 2006, 52 % des filles au Yémen sont mariées avant l’âge de 18 ans, et  près de 14 % sont mariées avant l’âge de 15 ans.

Le Yémen est partie à plusieursconventions et traités internationaux qui interdisent- de manière explicite ou selon les interprétations courantesle mariage des enfants et qui engagent les États parties à prendre des mesures pour éliminer cette pratique. Parmi ces traités figurent la Convention relative aux droits de l'enfant (CIDE), la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), la Convention sur le consentement au mariage, l'âge minimum du mariage et l'enregistrement des mariages, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), ainsi que le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC).Les organes des Nations Unies chargés de surveiller l’application de ces traités ont recommandé de fixer l’âge minimum du mariage à 18 ans.

Pour lire l’intégralité de ce communiqué en anglais, veuillez cliquer ici.

 

 

 

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