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Les gouvernements devraient signer et ratifier le traité sur le mercure

La menace que pose à travers le monde cette substance toxique et polluante doit être combattue

(New York) – Les gouvernements du monde entier devraient signer et ratifier la Convention de Minamata sur le mercure et prendre des mesures immédiates visant à réduire la pollution par le mercure, a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch dans des lettres adressées à des ministres de l’environnement dans les différentes régions du globe. Human Rights Watch a envoyé ses lettres aux pays où se pratique l’exploitation minière artisanale de l’or  ainsi qu’à tous les autres pays , dont les bailleurs de fonds, en amont d’une conférence diplomatique qui aura lieu au Japon du 7 au 11 octobre 2013 pour que les pays signent le traité international. Pour que le traité entre en vigueur, il doit être signé par au moins 50 pays.

Le mercure est un métal liquide extrêmement toxique qui attaque le système nerveux central et persiste longtemps dans l’environnement. Les communautés sont exposées aux effets du mercure par l’air, le sol et l’eau. C’est l’extraction minière artisanale de l’or, ou orpaillage, qui utilise la plus grande quantité de mercure à travers le monde. Chaque jour, partout sur la planète, des millions d’orpailleurs, adultes et enfants, travaillent avec du mercure, s’exposant à un risque d’invalidité de longue durée ou de décès.

« L’empoisonnement au mercure est un vieux fléau », a expliqué Jane Cohen, chercheuse à la Division Santé et Droits humains de Human Rights Watch. « La ratification de la Convention de Minamata constituera une étape importante vers la garantie d’une protection de toutes les personnes contre les effets dévastateurs de cette substance. »

Le 19 janvier 2013, plus de 140 pays sont arrivés à un accord sur le texte de la Convention de Minamata. Ce traité porte le nom de l’une des pires catastrophes de l’histoire provoquées par une intoxication au mercure, responsable de la mort de plus de 900 personnes au Japon depuis 1956. Il oblige les gouvernements à protéger leurs citoyens de l’exposition au mercure. Le traité vise un certain nombre de produits et de processus nocifs liés au mercure.

La convention s’attaque aux effets du mercure dans l’extraction aurifère artisanale et à petite échelle. Selon les estimations, en Afrique, en Asie et en Amérique latine, 15 millions d’orpailleurs – dont de nombreux enfants – utilisent du mercure pour extraire l’or du minerai en brûlant un amalgame or-mercure toxique. Human Rights Watch a publié des informations sur l’utilisation du mercure par des enfants travailleurs, ainsi que sur l’absence ou l’insuffisance des mesures prises par les gouvernements pour prévenir, déceler et traiter les problèmes de santé liés au mercure dans les zones minières.

La Convention de Minamata exige que les gouvernements qui la ratifient élaborent des plans d’action nationaux obligatoires comprenant des mesures visant à éliminer les formes les plus nocives d’utilisation du mercure, qu’ils promeuvent des méthodes d’exploitation minière sans mercure, qu’ils protègent les enfants et les femmes en âge de procréer contre toute exposition au mercure, et qu’ils prennent des mesures visant à améliorer la santé des mineurs.

Human Rights Watch a recommandé aux gouvernements des pays où se pratique l’exploitation minière artisanale de l’or d’adopter des mesures immédiates visant à s’attaquer aux effets nuisibles du mercure avant même que le traité n’entre en vigueur, et aux pays bailleurs de fonds d’apporter un appui financier et un soutien technique à ces efforts.

Les gouvernements devraient :

·       Prendre des mesures visant à mettre fin au travail des enfants dans l’orpaillage ;

·       Dispenser des formations aux travailleurs de la santé sur les effets du mercure ;

·       Améliorer les capacités du système de santé à déceler et à traiter les problèmes de santé liés au mercure ; et

·       Surveiller les niveaux de mercure enregistrés chez les membres des communautés d’orpailleurs, en particulier chez les enfants.

« Les gouvernements ne devraient pas attendre que le traité entre en vigueur pour protéger la santé de leurs citoyens », a souligné Jane Cohen. « Ils devraient prouver leur attachement à la Convention de Minamata en agissant dès maintenant. »

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