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Corée du Nord : Il faut cesser de réprimer des soi-disant «crimes» économiques

L’utilisation de téléphones portables et les activités commerciales figurent parmi les « crimes » sévèrement punis

(Bangkok, le 16 mai 2013) - Le gouvernement nord-coréen soumet  régulièrement des citoyens accusés de « crimes » économiques à des arrestations suivies d’incarcération, à des abus et à des tortures, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Ces « crimes » ne sont souvent que des tentatives de se livrer à des activités économiques privées afin de subvenir aux besoins de subsistance, conformément aux droits fondamentaux à la nourriture, aux vêtements et au logement. La Commission d'enquête récemment créée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU pour examiner les violations des droits humains en Corée du Nord devrait aborder le problème des punitions sévères de ces « crimes ».

Human Rights Watch a interrogé plus de 90 Nord-Coréens qui ont fui le pays au cours des deux dernières années. Ces personnes ont  décrit divers châtiments sévères - notamment l'emprisonnement, la violence physique en détention, et le travail forcé – infligés aux citoyens menant des activités économiques non autorisées. Parmi ces « crimes » figurent des violations de permis de voyage, des activités commerciales privées, l'utilisation de téléphones portables pour appeler l'étranger, et la possession de CD et de DVD contenant de la musique et des émissions télévisées  en provenance de Corée du Sud et de Chine.

« L'effondrement du système public de distribution de nourriture et d'autres biens de première nécessité en Corée du Nord a engendré des réflexes de survie comme l'augmentation des activités économiques privées », a expliqué Phil Robertson, directeur adjoint de la division Asie à Human Rights Watch.

Le Code pénal nord-coréen de 2004 comporte un chapitre sur les « Délits contre la gestion de l'économie» qui criminalise plusieurs activités économiques et commerciales (articles 110, 111 et 119).

Les restrictions de la circulation et des activités économiques, imposées par le gouvernement nord-coréen alors qu’il ne fournit pas les services publics de base, violent l’article 25 de la Déclaration universelle des droits de l'homme, selon lequel toute personne « a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ».

En outre, les agissements du gouvernement violent l’article 11 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (ratifié par la Corée du Nord en 1981), qui garantit « le droit de toute personne à un niveau de vie suffisant pour elle-même et sa famille, y compris une nourriture, un vêtement et un logement suffisants, ainsi qu'à une amélioration constante de ses conditions d'existence ».

Human Rights Watch a recueilli des témoignages sur plusieurs « crimes » spécifiques actuellement poursuivis en Corée du Nord, y compris :

  • La vente – ou même le simple fait d’écouter ou de visionner – des CD ou DVD  dont le contenu est interdit, comme des spectacles de divertissement sud-coréens ;
  • Les déplacements à l'intérieur ou à l'extérieur de la Corée du Nord sans autorisation officielle ;
  • L'utilisation d'un téléphone portable, avec des peines sévères pour tout appel à l’étranger, et
  • Tout contact, que ce soit économique ou personnel, avec la Corée du Sud.

Pour lire l’intégralité de ce communiqué en anglais, veuillez cliquer ici.

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