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Syrie : Une brigade de l'opposition à Homs est impliquée dans des atrocités

Une vidéo semble montrer le commandant de la brigade Omar al-Farouq en train de mutiler un cadavre

(New York, le 14 mai 2013) - Human Rights Watch a examiné une vidéo choquante qui semble montrer un commandant de la brigade indépendante «  Omar al-Farouq », de l'opposition syrienne, en train de mutiler le cadavre d'un combattant partisan du gouvernement. Cet homme est filmé alors qu’il découpe le cœur et le foie de la victime, tout en tenant des propos insultants de nature sectaire à l’égard de la minorité alaouite. La même brigade a été impliquée en avril 2013 dans des bombardements transfrontaliers aveugles des villages chiites d’Al-Qasr et de Hawsh al-Sayyed, au Liban.

On ignore si la brigade indépendante Omar al-Farouq se trouve sous le commandement de l'Armée syrienne libre. Quoiqu’il en soit, les dirigeants de l’opposition à la tête de la Coalition nationale syrienne et de l'Armée syrienne libre doivent prendre toutes les mesures possibles pour exiger des comptes d’individus qui commettent des crimes de guerre, et pour empêcher que des personnes sous leur commandement commettent de tels abus, a déclaré Human Rights Watch. Tout responsable disposant de l'autorité requise pour empêcher la livraison d’armes à la brigade Omar al-Farouq devrait prendre les mesures nécessaires à cet égard.

Human Rights Watch a réitéré son appel au Conseil de sécurité des Nations Unies à déférer la situation en Syrie à la Cour pénale internationale (CPI), en vue de traduire en justice les auteurs des divers crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans ce pays.

« Un moyen important de mettre fin aux horreurs quotidiennes perpétrées en Syrie - y compris les décapitations, mutilations et exécutions - est de s’attaquer au sentiment d'impunité qui perdure encore dans les deux camps », a déclaré Nadim Houry, directeur adjoint de la division Moyen-Orient à Human Rights Watch. « Ces atrocités sont choquantes, tout comme l'obstruction par certains membres du Conseil de sécurité de l’ONU qui continuent de s’opposer à une saisine de la Cour pénale internationale. »

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Dans la vidéo examinée par Human Rights Watch, un homme identifié comme Abou Sakkar par la personne filmant l'incident découpe la poitrine du corps d’un combattant en uniforme mort, puis arrache son cœur ainsi que son foie. Abou Sakkar se tourne alors vers la camera et déclaré : « Je le jure devant Dieu, soldats de Bachar, espèces de chiens - nous mangerons vos cœurs et vos foies! Takbir! Dieu est grand! Ô mes héros de Baba Amr, massacrez les alaouites, arrachez leurs cœurs et mangez-les ! »  Puis il place le cœur du cadavre dans sa bouche, comme s’il allait en prendre une bouchée.

En raison de la nature extrêmement choquante de cette vidéo, Human Rights Watch a décidé de ne pas la diffuser sur son site ; cependant une version éditée et floue est disponible sur d’autres sites Internet.

Les lois de la guerre interdisent toute mutilation des cadavres. Ainsi que le précise la règle 113 du droit international humanitaire coutumier selon l’étude réalisée par le Comité international de de la Croix-Rouge, « chaque partie au conflit doit prendre toutes les mesures possibles pour empêcher que les morts ne soient dépouillés ». En vertu du Statut de Rome de la Cour pénale internationale  (art. 8b-xxi), les « atteintes à la dignité de la personne », notamment les « traitements humiliants et dégradants » y compris la violation de la dignité de cadavres, constituent des crimes de guerre.

Pour lire l’intégralité de ce communiqué en anglais, veuillez cliquer ici.

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