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Arabie saoudite: Il faut libérer un ancien juge condamné à 15 ans de prison

Sulaiman al-Rashoudi et quatre autres membres d’un groupe de réformateurs sont toujours incarcérés

(Beyrouth, le 13 février 2013) - Les autorités saoudiennes devraient immédiatement libérer Sulaiman al-Rashoudi, un juge à la retraite âgé de 76 ans condamné à 15 de prison, et abandonner toutes les charges retenues contre lui. Al-Rashoudi, qui est préside l’Association saoudienne des droits civils et politiques (Association of Civil and Political Rights, ACPRA), est l’une des 16 personnes arrêtées en 2007 après avoir pacifiquement tenté de créer une organisation de défense des droits humains à Djeddah. En 2011, al-Rashoudi et quatre autres détenus ont été condamnés à de longues peines de prison.

Le 11 novembre 2011, un Tribunal pénal spécial à Riyad a condamné al-Rashoodi à 15 ans de prison pour « rupture du serment d’allégeance au roi », « coopération avec des organisations extérieures », et d’autres chefs d’accusation liés à des activités qui ne constituaient que l'exercice pacifique de son droit à la liberté d'association. Il avait été libéré sous caution en avril 2011, mais réincarcéré après avoir donné une conférence à Riyad  au sujet de la légalité de manifestations dans le cadre juridique de la charia.

« En infligeant cette sentence cruelle et absurde à al-Rashoudi après qu’il eut simplement prononcé un discours sur la loi islamique, les autorités saoudiennes semblent vouloir transmettre le message que personne n’a le droit de commenter de manière indépendante sur la charia », a commenté Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen Orient et Afrique du Nord à Human Human Rights Watch. « Vouloir créer pacifiquement une organisation de défense des droits humains et les appeler à des réformes ne constituent pas des crimes, et ne devraient pas être traités comme tels. »

Human Rights Watch a précédemment appelé l'Arabie saoudite à libérer les réformateurs détenus et à abolir le Tribunal pénal spécial, créé en 2008 pour juger les affaires de terrorisme, mais fréquemment utilisé pour poursuivre des opposants politiques selon des procédures qui violent le droit à un procès équitable. Les accusés se voient souvent refuser le droit de consulter un avocat, et les procès se tiennent à huis clos. Le droit pénal n’étant pas codifié en Arabie saoudite, les juges sont libres d'interpréter le Coran et la tradition prophétique - les deux principales sources de la charia - de manière à criminaliser certains actes comme ils l'entendent.

L'article 24 de la Charte arabe des droits de l'homme, ratifiée par l'Arabie saoudite, garantit « le droit à la liberté de réunion et à la liberté de rassemblement pacifique », ainsi que « le droit de constituer librement des associations avec d’autres ».

Pour lire l’intégralité de ce communique en anglais, veuillez cliquer ici.

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