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Libye : Des milliers de personnes déplacées ne peuvent rentrer chez soi

Les autorités de Misrata n’ont rien fait pour empêcher des pillages dans deux villages voisins

(Tripoli, le 21 février 2012) - Les autorités de la ville de Misrata et de la région avoisinante entravent le retour chez soi de milliers d’habitants de Tomina et de Kararim, et n'ont pas empêché les milices locales de piller et d’incendier des maisons dans ces deux villages, a indiqué Human Rights Watch aujourd'hui.

Ces abus sont semblables à ceux subis par environ 30.000 personnes déplacées qui avaient dû fuir la ville voisine de Tawergha, mais qui ont également été empêchées de rentrer chez elles pendant au moins cinq mois, a ajouté Human Rights Watch.

Les autorités de Misrata ont cherché à justifier ces violations à Human Rights Watch en expliquant que les habitants de Tomina, de Kararim et de Tawergha avaient combattu aux côtés des forces de Mouammar Kadhafi et avaient commis des atrocités contre les habitants de Misrata lors du conflit de 2011.

« Tomina et Kararim sont aujourd’hui des villes fantômes parce que les autorités de Misrata empêchent des milliers d’habitants qui avaient dû fuir de retourner chez eux », a observé Peter Bouckaert, directeur de la division Urgences à Human Rights Watch, qui a récemment visité ces villages et a rencontré des résidents déplacés. « Des groupes armés originaires de Misrata sont en train de piller et de détruire ouvertement leurs maisons tout comme cela a été le cas pendant des mois dans la ville de Tawergha. »
 

Vidéo : visite de la ville de Tawergha, abandonnée et en partie saccagée, en octobre 2011 (en anglais) : 

Les autorités de Misrata devraient d’une part immédiatement ordonner aux milices qu'elles contrôlent de cesser leurs pillages et la destruction de maisons,  et d’autre part déployer des forces de sécurité pour protéger la zone touchée et faciliter le retour des personnes déplacées, selon Human Rights Watch. Les commandants et les membres de milices responsables de crimes devraient faire l’objet d’enquêtes et de poursuites judiciaires.

Alors que le Conseil national de transition et le gouvernement de transition ont été incapables de contrôler les centaines de milices opérant dans toute la Libye, les autorités militaires locales de Misrata semblent avoir une influence sur plusieurs des 250 milices originaires de cette ville. Le Conseil militaire de Misrata gère manifestement  des points de contrôle, jusqu’à 80 kilomètres au sud de cette ville côtière.

Pour lire l’intégralité de ce communiqué en anglais, veuillez cliquer ici.  

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